Dans ma bulle

Dans ma bulle

Bienvenue dans l’univers de Raissa. Pendant le confinement, dans sa bulle tout se passait pour le mieux. Son imagination avait pris le pouvoir et le monde était peuplé de poèmes et de créatures imaginaires. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à…

L’imagination au pouvoir

Je suis le genre de personne à avoir beaucoup d’imagination, à me créer un monde imaginaire et parfait. En d’autres termes me faire des illusions, beaucoup d’illusions. Quand je suis dans ma bulle, je l’imagine rose avec plein de fleurs somptueuses. Je vois un monde magnifique, sans limite, où je peux faire tout ce que je veux. Je vois des chevaux courir, dans tous les sens, sur l’herbe rose avec une joie immense. Je suis époustouflée par les baleines majestueuses qui nagent dans les océans. Vous vous dites que ça peut être bien d’imaginer et d’inventer plein de choses dans sa tête, mais …

C’est un monde parfait

Lorsque tu t’imagines un monde parfait pour pouvoir fuir la réalité, c’est un gros problème. Je suis informée que le pays va être en quarantaine, qu’on va tous et toutes être confiné·es et que les écoles vont fermer. La joie, l’amusement et la gaieté s’emparent de tout le monde.
Dans ma bulle c’est magique. Mon monde rose brille de mille feux, brille de toutes ses paillettes. Les animaux dansent, chantent et courent partout pour exprimer leur joie. Je n’ai plus aucun problème, mon monde est parfait et absolument rien peut le gâcher. Fini de devoir se lever tôt tous les matins pour aller à l’école, fini de devoir aller chez mon professeur de mathématiques deux fois par semaines, fini de devoir travailler régulièrement.Tout cela est fini pour moi ! Jusqu’en septembre !

Tout va bien

C’est le confinement, je suis dans ma bulle dans mon monde parfait. Je me lève et me couche à l’heure que je veux, je me sens libre… Libre de ne plus avoir de choses à faire, de ne plus avoir la pression quotidienne de l’école. Je suis bien dans ma bulle que j’aime tant.
Tous les jours je reçois des notifications de l’école m’annonçant les devoirs que je dois rendre pour tel jour. Mon illusion me dit que j’ai le temps de le faire après, de remettre à plus tard. Je suis dans un monde parfait et il y n’a rien de mieux.

Le réveil sonne

Un jour, ma titulaire m’envoie un message expliquant qu’elle est très déçue de mon irrégularité dans mon travail pendant le confinement et que ça peut mettre mon année en danger. Paf, tout s’écroule. Ma bulle devient grise, il se met à pleuvoir, tous les animaux disparaissent, tout est sombre. Elle se brise et éclate en mille morceaux. La réalité revient, brusquement. Moi qui était dans mon monde parfait, sans aucune obligation, tout est gâché par ma faute. Mon monde est au sol, tout est noir, il n’y a plus aucune paillette. Tout est détruit. Je réalise que je n’ai pas été productive pendant le confinement et que je me suis complètement égarée dans les priorités. Mon illusion a pris le dessus. J’ai décidé de changer et de faire face à mes responsabilités.

Tout le monde debout

Je terminerai en disant merci à ma titulaire, merci à ma conscience et surtout merci à la réalité. En effet dans la vie il y a un temps pour tout. Il suffit de savoir gérer son temps. Comme dirait le proverbe “le temps c’est l’argent ”. Comme on prend soin de son argent, moi je prendrai soin de mon temps car j’aurai toujours une place pour le rêve. Réaliser mes rêves fait partie de mes objectifs de vie et rêver ne m’empêchera plus jamais d’avoir les pieds sur terre.

Auteure : Raissa, 17 ans, Bruxelles

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Arrivée de Syrie, il y a sept ans, Kristiane a connu, connaît encore et toujours, quelques difficultés pour lier de nouvelles connaissances, aller vers l’autre. Est-ce que c’est elle qui a un problème ? Est-ce que c’est l’autre ? Comment s’est-elle sentie accueillie à son arrivée ?

première Rentrée scolaire en Belgique

La vie sociale n’est pas toujours facile pour les jeunes dont je suis. L’intégration au groupe est essentielle pour se sentir bien sur les bancs, réduire le poids de l’école. J’avais 12 ans quand j’ai senti, pour la première fois, le rejet, la solitude et l’ignorance de la part de mes camarades de classe. Le 5 septembre était mon premier jour dans une école totalement inconnue. Une expérience totalement nouvelle pour moi. Depuis la maternelle, j’étais à Alep, en Syrie, j’étais dans la même école avec les mêmes personnes. Ce 5 septembre-là, j’ai ouvert les portes vers un nouveau monde, belge celui-là.

Le poids de l’Himalaya

Je ne parlais pas français, ce qui rendait la communication impossible. Quand le prof m’a présentée aux élèves, j’ai trouvé leurs regards très violents et remplis d’incompréhension. Ces regards m’ont profondément blessée. C’était comme si je portais l’Himalaya sur mes épaules. J’avais ce sentiment d’être une personne qui a peur de toutes, de tous, de tout ce qui l’entoure.

étrangère

À midi, tous les élèves de ma classe m’ont entourée, comme s’ils observaient une extraterrestre. Ils rigolaient et se moquaient de moi, devant toute l’école… Ce qui m’a choquée c’est qu’aucun prof n’a réagi. Je n’avais jamais ressenti cela avant… En Syrie, j’étais populaire, je connaissais tout le monde à l’école et tout le monde me connaissait. J’avais une vie sociale facile et agréable. Là-bas, à l’école, on nous apprend la bienveillance, l’écoute de l’autre et le bon accueil des nouveaux. Ce sentiment d’être d’une autre planète a perduré pendant 5 ans.

Cinq années plus tard

Aujourd’hui, ma vie amicale ou sociale est toujours difficile mais, heureusement, de moins en moins. D’après mon expérience, je trouve que certains professeurs doivent faire plus attention à ce problème pour que ce type d’agression scolaire, même si elle est indirecte, diminue, disparaisse. Je parle de ce problème parce qu’il me semble que c’est vraiment le moment de changer les choses, de prêter attention aux sentiments des timides, à ceux des personnes peut-être moins sociales, aux nouveaux, à l’étranger dans la classe… Ce que j’en retire, c’est tout cela, l’accueil, l’écoute et la bienveillance. Ce sont des compétences indispensables pour pouvoir rencontrer l’autre.

Auteure : Kristiane, 17 ans , Bruxelles

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Être soi, malgré l’influence des réseaux sociaux

Être soi, malgré l’influence des réseaux sociaux

Comment rester soi, s’apprécier, se trouver belle quand, à longueur de fils sur instagram, on voit défiler des icônes plus parfaites que la réalité ? Comment faire, quand, dès 13 ans, on se retrouve bombardée par la norme et les apparences ?

Gloss

Tout d’abord, commençons par le fait que je porte du gloss ou du rouge à lèvres tous les jours. Me croyez-vous si je vous dis que, même pour aller au supermarché, j’en porte ? D’où vient cette addiction, cette habitude ? J’ai commencé les réseaux sociaux vers 13 ans. Evidemment, à cet âge, je ne faisais pas vraiment attention aux regards des autres. Vers 14 ans, je voyais des filles ou des femmes magnifiques sur ces réseaux. Du coup, je me suis demandé pourquoi moi, je ne pourrais pas être comme ça ? Pourquoi ne pas essayer de leur ressembler. Donc j’ai commencé à acheter du maquillage, à en mettre et j’ai reçu plusieurs compliments. Comme je prends les remarques des autres assez à coeur, cela m’a poussée à devenir, encore plus, comme toutes ces autres filles.

INFLUENCéE

À 15 ans, je portais du rouge à lèvres tous les jours. Même si j’étais en retard, ce détail ne pouvait pas manquer. Quand je regardais les photos de grandes influenceuses comme Kylie Jenner ou Kim Kardashian (1) avant et après la chirurgie esthétique, je me disais que moi aussi je devais être absolument comme elles. Parce que, d’après moi, tout le monde les trouve magnifiques, vous voyez qui elles sont ? Si non, vous pouvez retrouver toutes leurs photos sur Instagram. La plupart des influenceuses ont toutes les mêmes traits du visage. Un petit nez, des lèvres pulpeuses, un front pas trop grand, etc. Et comme je ne me retrouvais pas dans certains critères, je me disais que les gens ne trouvaient pas ça beau …

Devenir parfaite

Vous vous doutez bien qu’avec toutes les méthodes pour “perfectionner” son visage à l’heure actuelle, mon envie de rentrer dans cette case de la femme “parfaite” est encore plus grande qu’avant. Par exemple, si je ressemblais totalement à Naomi Campbell ou à Beverly Peele (2) quand elles étaient jeunes, je n’aurais jamais à me plaindre puisque je les trouve parfaites. Malgré l’âge, elles le sont toujours mais évidemment la beauté est éphémère et diminue avec le temps… Donc faut-il en être autant addict ?

Comme tout le monde

J’ai eu très longtemps envie de faire de la chirurgie esthétique. Je pense même en avoir toujours envie. Mais finalement, pourquoi vouloir à tout prix ressembler à des personnes qui elles-mêmes s’inspirent du visage d’une autre personne ? Un exemple très simple : la youtubeuse Sananas (3). Elle a pratiquement le même visage que Kim Kardashian ! Certaines filles, plus jeunes, qui la suivent vont peut-être vouloir lui ressembler. Mais en réalité, elles veulent ressembler à une personne qui, elle-même, n’est pas elle. Juste le reflet d’une autre personne grâce à la chirurgie… Sans oublier que l’abus de chirurgie est très souvent catastrophique. Donatella Versace (4) en est un bon exemple. Pour conclure, les réseaux sociaux ne sont pas uniquement rempli d’influenceuses qui placent des produits (5). Elles nous racontent aussi des choses drôles et parfois intelligentes. On peut également faire de belles rencontres. 

Un conseil venant d’une personne qui essaye, tant bien que mal, de moins se focaliser sur le physique : apprenez à vous aimer comme vous êtes. Car chacune, chacun est unique et nous ne sommes pas des clones, même si c’est plus facile à dire qu’à faire.

 

1. Kylie Jenner et Kim Kardashian sont soeurs. Elles ont accédé à la célébrité grâce à L’Incroyable Famille Kardashian, une émission de télé-réalité diffusée depuis 18 ans aux USA et rediffusée un peu partout . Ce qui caractérise cette émission, c’est la mise-en-scène et la dramatisation du quotidien d’une famille qui n’a d’incroyable que la fortune et les moyens et la mise en valeur permanente des apparences, forcément trompeuses.
2. Naomi Campbell et Beverly Peele sont deux mannequins.
3. Sananas est une youtubeuse et blogueuse française qui parle surtout mode et beauté.

4. Donatella Versace est une styliste italienne. Aujourd’hui, elle est plus connue pour ses opérations que pour son travail.
5. Le placement de produits est un système qui permet aux youtubeuses et youtubers populaires de gagner de l’argent. Contre une somme ou un cadeau, ils ou elles font la promotion d’un produit ou l’autre. Plus la personne a d’abonné·es, plus le gain qu’elle gagne est important. C’est une nouvelle manière de faire de la publicité qui connait, pour le moment, un succès croissant : les jeunes regardent de moins en moins les chaines de télé classiques.

Auteure : BEVERLY, 17 ans, BRUXELLES

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à DISTANCE

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Voyageur malgré lui

Voyageur malgré lui

À l’âge de six ans, Ivan et sa famille quittent la Bulgarie pour la Belgique. Après quelques mois, quand enfin il commence à se sentir bien dans son nouveau pays, Ivan et sa famille retournent en Bulgarie. Pour de bon ? Non, pas encore, quelques temps plus tard, tout le monde reviendra en Belgique. C’est de ses voyages et de ses amis qu’Ivan nous parle.  

Quitter Boril et Violette

Je m’appelle Ivan, j’ai 6 ans et mes parents viennent de m’annoncer que l’on va quitter la Bulgarie pour aller vivre dans un pays dont je n’ai jamais entendu le nom. Je ne me souviens pas beaucoup de ce temps-là. Je viens de terminer la pré-primaire, une sorte de quatrième maternelle, et je ne veux pas quitter mes amis. Boril mon meilleur ami, Violette que je connais depuis ma naissance, Stefan avec qui je suis si souvent et, bien sûr, mes grands-parents. 

Il pleut

Bien évidemment, je n’ai pas le choix mais je ne comprends pas. Pourquoi quitter notre pays alors qu’on y a une belle maison avec un grand jardin et une magnifique vue sur Vitosha, la montagne à côté de la ville ? Pourquoi quitter nos amis, notre famille, notre chien ? Je n’arrête pas de me poser ces questions pendant le vol, mon premier vol. À cause du changement de pression, j’ai mal aux oreilles et ça n’améliore pas mon humeur. Je sors de l’avion et il pleut des cordes. Moi je suis en t-shirt, je ne m’y attendais pas ! En Bulgarie, il pleut rarement et pas aussi fort. Après avoir enfin trouvé l’arrêt de bus, mes parents nous emmènent dans notre nouvel appartement. Il me parait si petit comparé à notre ancienne maison.

La nouvelle école

L’année scolaire commence bientôt et je dois m’y préparer. Mes parents décident de m’inscrire à un cours intensif pour apprendre les bases du français, me faire de potentiels amis. Le problème, c’est que mes parents non plus ne parlent pas français. Ils se sont trompés de cours. C’est un cours de gymnastique où on ne fait que dire oui et non et je n’ose pas le dire à mes parents, pour ne pas les inquiéter. Ma mère s’énerve quand je rentre chez moi sans avoir appris un simple mot. La première primaire commence et les seuls mots que je connais sont oui et non, et sans vraiment comprendre ce qu’ils veulent dire. 

Madame Julie

Je suis né en 2003 donc je suis plus âgé que tout le monde dans ma classe, puisqu’ici il n’y a pas de pré-primaire. Ma titulaire s’appelle madame Julie, c’est elle qui me trouve et qui me montre où est le rang. En classe, elle me dit de m’asseoir à côté de William, je ne la comprends pas par les mots mais par les gestes. Il va pourtant falloir que je maîtrise cette compétence pour m’en sortir pendant cette première année. William est gentil, il me montre comment faire les exercices. Dans la cour je ne sais pas avec qui parler, je reste donc avec William mais je remarque vite que je le gène un peu. Je m’isole et voilà que des enfants viennent à moi et commencent à me poser des questions. Ils me demandent de répondre avec oui ou non mais je ne les comprends pas. Ils rigolent à chaque fois que je réponds et je comprends qu’ils ne rigolent pas avec moi mais de moi. Enfin la journée se termine et je retrouve ma mère. À côté de nous,  je reconnais deux des garçons qui se sont moqués de moi. Ma mère discute avec leurs parents et les deux garçons s’excusent. 

Des amis !

Je me suis habitué au bout d’un certain temps et en une année j’ai appris à m’exprimer assez bien en français. J’ai deux amis, Raphaël et Kervens, les deux garçons qui se sont moqués de moi le premier jour. Kervens est trop occupé à jouer au foot et je ne parle pas aussi souvent avec lui mais je passe tout mon temps avec Raphaël, c’est un peu mon Boril en Belgique. Je commence à m’intégrer peu à peu. Certes à mon arrivée, je suis passé d’ouvert et extraverti à timide et introverti mais ce n’est pas grave.  Je n’ai pas besoin des autres tant que Raphaël est là. Je passe ma première primaire avec quelque lacunes en français mais le reste est digne d’un « intello ».

Retour en Bulgarie

C’est les vacances d’été, je viens de terminer ma deuxième primaire et voilà que mes parents me disent qu’on retourne en Bulgarie. Je me revois, moi à 6 ans quitter mon pays en larmes, et je ressens les mêmes émotions. Encore une fois je suis dévasté et j’ai l’impression de passer par les cinq étapes du deuil, mais l’étape de l’acceptation n’arrive jamais. Je dois repartir de zéro. Je suis démotivé.  Je passe de bon élève à cancre. Je ne veux pas de nouveaux amis, je ne veux pas encore un autre Boril. Au moins, le tout premier Boril est là, on se voit très rarement car il n’est pas dans la même école que moi et notre maison est en dehors de la ville et ses parents n’ont pas de voiture. Mais au moins je sais que je ne suis pas seul, je sais qu’il y a quelqu’un qui est là. Je ne me sens pas spécialement bien mais pas mal non plus. Je suis seul mais je m’y suis habitué. Je gêne les gens par ma présence donc je m’isole. Peu à peu je recommence à me sentir bien, je parle parfois avec mes camarades de classe, j’ose parfois jouer au foot avec les garçons même si je suis mauvais.

Terminus

Pendant les vacances de Noël mon père reçoit une nouvelle offre de travail en Belgique. Je suis content et triste à la fois. C’est la dernière année de Raphaël avec moi avant qu’il ne change d’école. Je me retrouve tout seul de nouveau. Heureusement je me trouve un autre ami. Il s’appelle Ilias, il est dans ma classe depuis la première. Je suis content. Les années passent et je ne perds aucun ami, j’ai de bons points, je continue toujours d’être convaincu que je gêne les gens par ma présence, que je suis un peu en trop, je continue d’avoir peur du jugement d’autrui mais heureusement je ne suis pas seul.

Je suis actuellement en secondaire et je n’ai toujours pas beaucoup d’amis mais je sais que les personnes qui me sont proches ne sont pas dérangées par moi. Je n’ai pas besoin d’une dizaine d’amis pour être heureux, moi ce qu’il me faut c’est un petit cercle d’amis proches, un petit cercle de « Borils ».

Auteur : Ivan, 16 ans, Bruxelles

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Journée de stress

Journée de stress

L’année passée, Nina a eu une bien mauvaise surprise, elle a redoublé… En cette fin d’année, chamboulée par le coronavirus, elle a très peur de revivre cela. Dévorée par le stress, elle attend.  

Retour à l’école ?

Mardi, 19 mai, 10h. J’ouvre les yeux. Je ne me sens pas très bien, j’ai la boule au ventre. Suite à la suspension des cours à cause du coronavirus, je me suis habituée à travailler de la maison. Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres, je vais savoir si je dois retourner à l’école. Dans mon école, le directeur envoie un message aux élèves qui doivent retourner en cours : ceux qui ont été en difficulté durant l’année.

Recalée …

Il est midi, je mange ma tartine. Je reçois une première notification sur le groupe de la classe,… Le stress monte un peu plus, c’est un message de Maxime. Il demande si les appels aux élèves ont déjà été passés. La réponse de Margaux me rassure, elle annonce que les appels pour les quatrièmes secondaires ne commencent qu’en début d’après-midi. Les mauvais souvenirs remontent à la surface en cette longue journée d’angoisses. Je me vois une année en arrière, quand j’attendais d’avoir mes résultats de fin d’année. Ce jour-là, je rejoins ma maman à son travail avec un grand sourire mais je vois que ce sourire n’est pas réciproque. De la part de ma maman, de nature très souriante, cela m’a étonné et j’ai compris qu’il y avait quelque chose d’anormal. Ne pensant pas une seule seconde que ça pouvait être en rapport avec ma fin d’année, je lui dis en riant: “Alors, l’école a téléphoné?” Je m’attendais à tout sauf à un oui. Au début, je pensais à une mauvaise blague mais vue l’émotion sur son visage, j’ai compris que ce n’en était pas une. Il était 15h quand j’ai appris cette nouvelle et plein de questions me sont passées par la tête. Je faisais à présent partie des personnes qui recommençaient une année scolaire. Qu’est-ce que les autres allaient penser de moi ? Comment réagirais-je en voyant mes copines dans une année supérieure ? 

Retour à la réalité !

Pour me détendre, ou pour essayer, je décide de rester sur mon téléphone et de parler à mes amies. Ça fait maintenant plusieurs heures que je suis sur les écrans, je décide donc de lâcher celui-ci et de rejoindre mes parents au salon. Mais soudain mon téléphone s’allume et je vois que j’ai reçu un message de mon éducateur. Le stress grimpe encore et je décide d’ouvrir le message. En regardant ce qu’il m’a envoyé, je souris bêtement. C’était simplement un message pour me dire d’aller rendre ma clé de casier avant la fin de l’année. Il est maintenant 16h, je demande à Maxime s’il a reçu des nouvelles du directeur. Il m’annonce que, malheureusement, il fait partie des élèves qui retournent à l’école. L’anxiété accumulée depuis le réveil continue à monter encore et encore. Il est 17h32, je bois mon thé chaud et à nouveau, le téléphone de ma maman sonne. 

Ma vie ne tient qu’à un (coup de) fil…

J’ai peur que ce soit l’école, mais j’entends au ton de sa voix que c’est mon frère au bout du fil. Je ressens un stress immense pendant cette journée parce que je sais pertinemment que si on m’annonce que je dois retourner à l’école, ma fin d’année est en danger. Je ne veux absolument pas revivre le même scénario qu’un an auparavant. Le temps passe et je ne reçois toujours pas de nouvelle de l’école.

J’apprends que tous les appels ont été passés, je peux enfin relâcher la pression. On m’appelle pour aller manger, je suis fière d’annoncer à mes parents que je ne dois pas reprendre le chemin de l’école pour le moment. Est-ce que je serai en cinquième l’année prochaine? Je l’espère !

Auteure : Nina, 15 ans, Bruxelles

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J'ai envie de faire passer un message. Faites bien attention à vous. Ne vous faites pas du mal, cela ne va servir à rien, je vous le promets. Rien ne change, ça va juste vous faire du mal, et faire...

Coeur sombre

Coeur sombre, sombre de conneries, conneries de jeunesse, jeunesse de délinquant,  délinquance de plusieurs années, plusieurs années noires, noires de fréquentation, fréquentation de cité, cité en...

Liberté et solitude

Je vais vous parler de mon histoire par rapport à la solitude. Je suis une personne très timide. Je ne fais pas facilement confiance. J'ai toujours eu peur du regard des autres, des critiques,...

L’abus sexuel

J'ai décidé de parler de l'abus sexuel car j'espère que cela pourra aider des gens ayant vécu une situation similaire que moi... J'ai subi des attouchements vers l'âge de 7 ou 8 ans, je ne sais plus...

L’adolescence

Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

Á toi, qui lis ceci.

A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...

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