
Pulsion
Et si demain…mon cœur arrêtait de battre.
C’est vrai je suis concentrée sur le fait de constamment vouloir avoir des palpitations, des papillons, de l’intensité, que rien n’est jamais assez ancré, à la hauteur, que j’oublie de respirer, que je deviens sourde face au moindre battement, que notre pouls est considéré comme acquis.
Je fais mille scénarios dans ma tête, les doutes, les peurs ne font que tourner, les incertitudes tournant en boucle comme un poisson rouge dans son bocal, qui oublie toujours que tout va bien se passer. Je le sais, mais j’oublie d’y croire, je m’éparpille dans tout ce que je n’ai le temps de faire; un planning trop ambitieux, ou même optimiste, pour pousser au pessimisme qui pousse comme une mauvaise herbe dans mon crâne.
Mon sang en bouche n’a parfois plus de goût et pourtant c’est à sa lueur que je me rappelle de mon pouls, de la pulsion humaine de survivre. J’ai envie de passer au-dessus et de vivre avant qu’il ne soit trop tard. Vivre au jour le jour et me contenter quand rien ne se pause, quand tout va bien et que j’ai le luxe de m’ennuyer au lieu d’attendre que tout dérape pour que je me divertisse. Je veux me dire que tout est okay où il l’est pas, mais c’est okay, ce serait un progrès.
Auteure : Sophia, 24 ans, Liège
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.