Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis mis avec une fille, Mandy. C’est à ce moment-là que mon adolescence allait toquer à ma porte.

Tout se passait pour le mieux. Je découvrais les roulages de patins, le touché de fesses, enfin, ces trucs de préados quoi… Il ne s’est rien passé de flagrant pendant pas mal de temps, puis un jour, à une fête, j’ai déconné. Par jalousie je m’en suis pris à elle physiquement. Aujourd’hui encore, je m’en veux. Nous sommes quand même restés ensemble jusqu’en sixième. Un peu avant notre rupture elle m’avait laissé lui toucher la poitrine, mais peu après, elle préféra tout arrêter. Ce fut très douloureux, mais je le méritais.

Après avoir obtenu mon CEB, j’ai voulu réessayer avec elle, en vain. Elle me détestait.
Deux mois plus tard, j’entrais en secondaire. J’avais mué !!! J’avais mes premiers poils et je croyais toutes les faire tomber. Je suis sorti avec une fille que je n’aimais même pas. Elle n’a jamais cessé de m’aimer. Moi, je l’ai quitté par téléphone à une soirée. Mes potes m’avaient un peu paumé mais bon… Tout ce que je voulais c’était copuler à cette époque. En parallèle, avec mes potes, on était de très mauvais élèves, on collectionnait les retenue. C’était marrant, mais c’était une année qui ne me correspondait pas.

L’année scolaire d’après, j’avais changé d’école et… ma dépression fit son apparition.
Pendant tout l’année j’étais juste absent. A vrai dire, je ne me rappelle pas grand-chose, à part que je soufrais.

L’année d’après, il y a eu un renouveau. Je me suis fait des vrais amis, ma meute. Je ne me voyais jamais vivre sans eux. J’ai eu une copine aussi, mais ma dépression était toujours là, la mutilation aussi et un jour… j’ai fais une tentative de suicide, mais on m’a arrêté juste à temps.

Suite à ça, j’ai passé une semaine à l’hôpital. Ma copine me quitta durant cette semaine, mais j’y ai rencontré mon psy. Après ça, j’ai avoué ma bi/pansexualité. En faisant mon coming out, j’ai commencé à changer mon style. Je suis devenu émo, j’ai commencé à fumer et il y a eu les vacances. Mon camp scout, il était horrible. Je n’arrêtais pas de pleurer. Mais mon frère de cœur m’a beaucoup aidé.
Je me suis quand même brisé deux tendons en cassant une vitre.

Puis cette année, je ne l’expliquerai pas, car je n’ai pas encore pris du recul, j’ai néanmoins fait un pas dans l’adolescence, j’ai muri, fais ma première fois, assumé qui j’étais et surpassé le regard des autres.
Je remercie quand même mon frère de cœur pour m’avoir toujours soutenu même lors de nos cuites. Mes ex aussi, malgré elles, elles m’ont fait grandir.

Pour conclure, l’adolescence n’a pas d’explication. C’est dur, c’est long, mais c’est aussi le meilleur moment de notre vie. Alors amusez-vous, mais ne vous détruisez pas.

A écouter aussi en podcast ici

Auteur : Nigel, 16 ans

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

Et d’autres récits

Dialogue pas si absurde

- Et si demain je changeais ?- Changer quoi ?- Et bien je sais pas moi, si demain je m’éloignais et si je changeais de pays ?- Je serais sûrement nostalgique- Ah, et si je changeais de bijoux ?- Je...

Les petits avis, episode 74

Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc...

Relativiser

J’aimerais apprendre à relativiser. Les pensées sont très présentes dans mon quotidien. Parfois c’est un flot continu sans que cela ne me dérange. Parfois mes pensées sont en boucle. Lorsque c’est...

Nos compagnons de vie

J’aimerais apprendre à avoir moins peur, c’est une vision un peu pessimiste du problème peut-être. Je parle d’une chose que j’aimerais voir diminuer, s’atténuer, voire, disparaître. On pourrait...

Masque de pierre

Alors que tu avais disparuJ’observais les motifs de la pierreUne sensation de déjà-vuLe cœur tranché par le verre Les masques sont tombésEmportant tout sur leur passageL’image que je m’étais...

La peur du rien

J’ai toujours eu peur du rien. Du rien scientifique ou du rien émotionnel. Le fait que rien ne peut exister mais que l’absence absolue puisse être ravivée. Qu’il n’y ait rien du tout car un jour, il...

J’aimerais apprendre apprendre à me contrôler

J’aimerais apprendre à me contrôlerQuand j’ouvre ma bouche, je ne fais que des blessuresJe me noie dans mes personnalitésComme si je n’avais jamais su qui j’étais J’essaie de changer, de...

Passer de la survie au plaisir de vivre

J’aimerais avoir le temps de vivre et non pas être condamnée à survivre. Je ne veux pas me réveiller tous les matins, faire un travail qui, s’il n’avait pas été une question de nécessité, aurait pu...

Pleurer pour rien

« Tu pleures pour rien »Je l’ai si souvent entendueEt aujourd’hui je ne pleure plusDu moins, pas devant quelqu’un Cette phrase est un mauvais sortQu’on lance à ceux qui ressentiraient trop, qui...

Ces projets qui nous sauvent

Beaucoup valent la complexité, le travail acharné, le manque de temps dans l’élaboration de projets. Mes projets, ma bulle d’air. Je m’évade quand j’élabore mes projets, j’ai la tête dans les nuages...