L’amitié rythme ma vie

L’amitié rythme ma vie

Les relations sont ce qui rythme ma vie. Nous sommes tous perpétuellement en contact avec d’autres personnes. Il existe un grand panel de types d’interactions. Moi, personnellement, j’adore rencontrer de nouvelles personnes, découvrir un autre monde, un nouvel univers de pensées. Je suis émerveillée par l’unicité de chaque humain que je rencontre.

Mais, en réalité, au-delà des interactions éphémères, je suis reconnaissante de connaître l’amitié sincère. La vraie amitié, celle qui te prend au tripe. J’ai la chance d’avoir grandi avec deux merveilleuses personnes qui sont encore à mes côtés aujourd’hui.

La vraie amitié, c’est se retrouver avec des personnes avec lesquelles tu peux être réellement toi-même. Ce sont des gens qui te comprennent tacitement, en un regard, une émotion, une pensée, un message peut être transmis. Et oui, ce n’est pas que dans l’amour que cela se produit. L’amitié peut être tout aussi intense.

Le fait de grandir avec certaines personnes vous amène petit à petit à vous forger le même caractère. J’ai donc deux meilleures amies. Quand l’on se retrouve à trois cela crée une énergie unique au monde. Une symbiose qui est la nôtre. Il y a nous, nos rires, nos folies. Je souhaite à tout le monde de trouver des personnes avec qui l’on se sent tout simplement bien.

Voilà, moi j’adore rencontrer des nouvelles personnes car Dieu sait que les humains regorgent de surprises. Je sais qu’il me reste sans doute de merveilleuses rencontres à faire, mais peu importe ce qu’il me reste à découvrir, j’ai la chance de connaître la vraie amitié.

Auteure : Eloïse, 19 ans, Liège

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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Il y a deux ans maintenant que le covid a fait son apparition dans nos vies. Nous devions rester confinés, disaient-ils. Cela ne me dérangeait pas de ne pas sortir, de rester, seule, au début.

Au bout de quelques temps, quand on nous a annoncé que nous pouvions retourner à l’école, j’étais contente, j’allais pouvoir retrouver un semblant de vie sociale.

A mon retour à l’école, j’ai retrouvé la seule amie que j’avais ; j’affirmais à mes parents que cela ne me dérangeait pas, que je préférais avoir une bonne amie plutôt que plein mais des faux. Ma mère me répétait, qu’avec la façon dont je rentrais, certains jours, ça n’était pas vrai. Je pleurais et je disais à mes parents que j’essayais mais que je n’arrivais pas à aller vers les autres ; je rentrais déprimée de ma journée.

Les vacances d’été sont arrivées et j’ai mis toutes mes inquiétudes de côté.

A la rentrée, j’avais pris une décision : je me donnais 6 mois, 6 mois pour tout changer…

Je suis d’abord rentrée dans un groupe dans lequel je m’entendais bien avec 2 filles. Je l’affirme maintenant, je ne me sentais pas à l’aise.

Un jour, une fille, présente dans le groupe, m’a dit : « c’est pas pour être méchante hein, mais je comprends pas pourquoi tu viens avec nous alors que t’as pas spécialement d’amis ici ». J’étais brisée, tous mes plans s’effondraient. Tous les soirs, je me disais que j’avais franchi un pas de plus et je prévoyais ce que j’allais dire et ce que j’allais faire. Et là, tous mes efforts tombaient à l’eau.

Quelques semaines plus tard, j’ai envoyé un message à une fille que je connaissais pas dans le groupe pour lui expliquer ce qui s’était passé. Entre-temps je m’étais renfermée sur moi-même, avec mon amie. Sa réponse n’a pas tardé, elle m’affirmait qu’elle se sentait jugée par moi. Tout le contraire de ce que je ferais.

Je remercie aujourd’hui mon amie qui m’a guidée vers un autre groupe dans lequel j’ai repris confiance en moi et dans lequel je me suis fait les amis que j’attendais d’avoir depuis longtemps.

Aujourd’hui, je n’ai plus de difficulté à aller vers les autres ; j’ai de vrais amis. Alors merci Rosalie de m’avoir guidé et aussi merci à mes vrais amis.

A écouter aussi en podcast ici

Auteure : Zora, 15 ans, Ottignies

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J’ai besoin d’évacuer

J’ai besoin d’évacuer

À l’inverse du fameux Titanic, Robbie n’a pas sombré. Les obstacles qu’il a dû affronter, ce ne sont ni les icebergs ni le froid mais la maladie et la solitude. Malgré toutes ces difficultés, il garde la tête haute et de l’avenir en réserve !

Tout seul

Je trouve que la vie, ma vie, est injuste. Je pense être quelqu’un de bien et ne pas mériter tout ce qui m’arrive. J’ai grandi dans une famille maltraitante. À 15 ans, à cause d’une nouvelle et fréquente violence, je suis parti de chez moi. À 21 ans, j’ai eu mon premier cancer et un second mois quelques mois après. Je n’ai pas de famille, ni d’argent. Ce que j’ai, ce sont quelques potes. Il n’empêche que je suis hyper seul alors que je suis dans une tranche d’âge ou je suis censé le plus m’amuser. J’en ai marre de ne pouvoir compter que sur moi-même. J’ai un suivi psy et j’ai des assistantes sociales qui travaillent avec moi mais personne ne me motivera à faire les choses à ma place. J’en ai vraiment marre de ne compter que sur moi-même. Je ne sais plus quoi faire pour me sentir bien. Je dois apprendre à être seul mais au fond de moi, ça me rend vraiment triste.

Malade

Les cancers que j’ai eus m’ont complètement changés. L’un d’eux à attaquer une partie assez importante chez l’homme … Je ne saurai jamais avoir d’enfants, j’ai subi l’amputation d’un testicule. Mon égo a été vachement touché et la reconstruction, qui est possible, ne me motive pas. Je voudrais juste n’avoir jamais été malade, j’ai toujours des effets secondaires des traitements. Je sens aussi que mes potes ne savent pas comment m’aider ni quoi faire. Je dois juste gérer mon seum et ma frustration. J’ai peur de me sentir juger vue la vie catastrophique qui est la mienne. J’ai une profonde tristesse en moi. Je sais que j’ai de la chance d’être en vie. Je crois même que j’ai toujours eu une “bonne étoile” dans mes malheurs.

Juste la vie ?

Pour moi, la vie n’est pas juste. Je trouve que beaucoup de personnes vivent des situations qu’ils ne méritent pas. C’est vrai pour les enfants malheureux, c’est vrai pour les personnes malades ou qui connaissent des situations dramatiques. En gros, je trouve que la vie n’est juste pour personne et que c’est précisément pour ça qu’il faut rester positif.

Les autres

Pour moi, la valeur fondamentale est l’ouverture d’esprit. Sur les chemins difficiles que j’ai parcourus, j’ai rencontré de nombreuses personnes : des enfants, des adultes, des femmes, des hommes. Au fur et à mesure du temps, tout cela m’a amené à développer une grande ouverture d’esprit. J’ai appris que chaque personne était unique, qu’une personne ne correspond pas forcément à un groupe auquel elle est censée appartenir. J’ai su briser les stéréotypes que j’avais sur certaines personnes. J’ai – peu – grandi dans une famille fermée ou on ne découvrait ni ne m’apprenait rien. Grâce à ça, un peu paradoxalement, j’ai pu découvrir les horizons et me forger un caractère. J’ai beaucoup de tolérance et c’est pour ça que je veux travailler dans le social. J’ai appris des autres et je veux encore en apprendre. Les personnes ayant des idées différentes de moi seront toujours écoutées, j’aime savoir le pourquoi du comment, les gens disent, sont ou s’expriment d’une manière ou l’autre.

Auteur : Robbie, 23 ans, Mons

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R de la Caravane des assises de la jeunesse.

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Je suis dépendante affective

Je suis dépendante affective

Quand Louisa aime, c’est fort, très fort, très très fort. Même si elle a appris à se méfier d’elle-même, elle souffre parfois de ce qui pourrait se passer bien plus tard …

Une définition, ma définition

J’ai décidé de parler de dépendance affective, chose qui me touche. Avant d’aller plus loin, voici une définition issue du Journal des femmes : “La dépendance affective désigne un phénomène d’incapacité psychologique à vivre par et pour soi-même. Dotés de peu de confiance en eux, les dépendants affectifs souffrent de ce manque dans tous les domaines de leur vie, et notamment dans le domaine amoureux.” De mon point de vue, la dépendance affective c’est être très attachée à des personnes, les aimer du plus profond de notre cœur, ne pas pouvoir vivre sans elles et ça peut même aller jusqu’à pouvoir mourir pour elles. Tellement on les aime, on les ferait passer avant nous-mêmes. On dit que ce comportement peut être dû au manque d’amour et d’attention durant l’enfance ou à un traumatisme. Cela peut exister en amitié comme en amour. Pour l’instant, je n’ai connu ça qu’en amitié. Cela peut être une grande souffrance pour les dépendants, par exemple, lorsque les gens dont ils dépendent s’éloignent, se disputent avec eux, lorsqu’ils les « remplacent », lorsqu’ils les quittent… Rien que d’imaginer la séparation peut faire souffrir. Plus le temps passe, plus la relation se renforce, et plus la dépendance est forte et donc, plus la séparation va être compliquée. Au moindre petit problème, on panique, se remet en question, s’imagine plein de scénarios dans lesquels on est fautif et où on se fait abandonner. On n’est jamais sûr de ce qu’on est aux yeux de l’autre, on pense toujours être moins que ce que l’autre est pour nous, beaucoup moins. On a toujours des doutes, on se demande si c’est vraiment sincère, s’ils ne sont pas en train de se moquer de nous, si on peut vraiment leur faire confiance… C’est dû à un manque de confiance en soi. Et ça aussi, ça fait beaucoup souffrir les dépendants.

Mathéo

Comme je le disais, j’ai vécu ça dans une de mes relations amicales. Cela s’est passé avec Mathéo (prénom modifié) et c’est la première personne avec qui j’ai eu une dépendance affective. J’avais 12 ans, je jouais à un jeu en ligne avec un ami et il a invité un ami à lui pour jouer avec nous. Il s’agissait de Mathéo. On a joué tous les trois jusqu’à la fin de l’après-midi, puis notre ami commun est parti, il ne restait plus que nous deux. Même si on ne se connaissait pas, on a continué à jouer et on a donc été “obligés” de faire connaissance, parce que jusqu’à présent, les seuls mots qu’on avait échangés étaient les communications pour le jeu. De là, on est devenus amis, on se retrouvait – tous les jours – pour jouer en ligne. Le temps passa, nous sommes devenus meilleurs amis, jusqu’à se considérer comme frère et sœur. J’étais très attachée à lui, c’était la première fois que j’avais une amitié si forte. On se disait des trucs que je n’avais dits à personne auparavant. On s’était promis de toujours être là l’un pour l’autre. On était très fusionnels, comme un grand frère et sa petite sœur. Il était mon numéro un, j’étais sa numéro un.

On se pardonne tout

La particularité de cette relation, c’est qu’elle était à distance. Il habitait en France à 400 km de chez moi. Cela ne nous empêchait pas d’être les meilleurs amis. Je l’aimais comme je n’ai jamais aimé personne, je ne pouvais pas voir ma vie sans lui. Je pouvais me mettre dans des états démesurés rien que pour une dispute, je pouvais pleurer jusqu’à ne plus savoir respirer, en me disant que c‘était la fin, que j’avais perdu la personne la plus importante de ma vie. Parce que oui, c’était vrai, c’était ce qu’il était. On finissait toujours par se réconcilier, s’excuser, se rappeler à quel point on s’aimait et se dire que nous n’allions pas recommencer. Même si c’était sa faute, que j’avais toutes les raisons de lui en vouloir, qu’il me faisait du mal, etc, je lui pardonnais toujours tout. Je l’aimais trop pour lui en vouloir. Après environ un an, j’ai compris que c’était mieux pour moi de me séparer de lui, de m’en éloigner. Mais, malgré ça, je restais quand même en contact avec lui.

C’est la fin

Ça arrivait qu’on se dispute et puis qu’on arrête de se parler pendant quelques jours, puis quelques semaines, et même plusieurs mois. Mais je revenais toujours vers lui pour lui dire à quel point il me manquait. Pour lui rappeler à quel point je l’aimais, à quel point je voulais que ça redevienne comme avant. En général, c’était juste une conversation sans grand intérêt, pour prendre des nouvelles, mais plus on passait de temps sans se parler, plus notre relation se dégradait. Cinq mois plus tard, je lui ai reparlé pour lui souhaiter un bon anniversaire, il m’a simplement remerciée, rien de plus. Ce fut notre dernier échange. J’ai eu beaucoup de mal à me séparer de lui, c’était mon meilleur ami, mon frère, celui qui avait toujours été là pour moi. Au fond, je savais très bien qu’il était toxique pour moi, mais j’étais incapable de vivre sans lui. J’étais littéralement dépendante de lui. J’aurais pu mourir pour lui, donc ça allait vraiment loin.

Naomi, Lisa, Alexandre, Maxence

Aujourd’hui, j’ai toujours l’impression d’être dans cette dépendance affective dans mes relations. Les personnes principalement concernées sont Naomi, Lisa, Alexandre, Maxence… (ces prénoms ont été modifiés) et il y en a d’autres. Au départ, elles et ils ont été ou sont dans ma classe, à l’arrivée ce sont mes meilleur·e·s ami·e·s que je vois presque tous les jours et auprès desquels, une fois de plus, je développe cette dépendance.

Les filles

Naomi et Lisa, je les aime vraiment beaucoup, j’y suis très attachée. Je les connais depuis presque trois ans, on s’est rencontrées à l’école, en première. Au début, nous étions juste camarades de classe, on restait ensemble pendant les récrés, on parlait et rigolait un peu, mais sans plus. En seconde année, il n’a fallu qu’un ou deux mois avant qu’on se rapproche. On était tout le temps collées à l’école, pendant les cours, en ville après les cours, on rigolait tout le temps, on se parlait beaucoup par message, on passait des heures au téléphone. On a appris à vraiment bien se connaitre, on se parlait de nos problèmes… Tout cela nous a beaucoup rapprochées et ça nous a fait nous voir différemment. Bref, on est devenues vraiment amies. Cette année, malgré des classes différentes, on continue à se voir. Au fil du temps, la relation a évolué, jusqu’à ce qu’elles fassent partie des personnes les plus importantes de ma vie. Le temps a fait que je me suis vraiment attachée à elles. Je ne sais pas comment je pourrais vivre sans elles, c’est comme si j’avais vraiment besoin d’elles. Je pourrais tout faire pour elles, pour qu’elles soient heureuses au point qu’elles me rendent heureuse.

Les garçons

Pour Alexandre, ce n’est pas aussi particulier, mais il y a quand même cette dépendance affective. Je l’ai rencontré cette année, il était nouveau à l’école et nous étions dans la même classe. Après quelques semaines, on était déjà très ami·e·s, après quelques mois, il faisait déjà partie des meilleur·e·s. Même si on ne se connait pas depuis longtemps, on se parle de nos problèmes, nous sommes proches. Maxence, je l’ai aussi rencontré dans la classe de première et, cette année, on est toujours dans la même. Au fil du temps, un lien s’est créé. On s’appelait, on parlait beaucoup et on rigolait énormément. Il est lui aussi devenu l’un de mes meilleur·e·s ami·e·s. Maintenant, on se rencontre moins parce qu’il ne vient plus à l’école mais on s’arrange quand même pour se voir, il vient le vendredi après-midi devant l’école pour nous voir et il vient aux sorties qu’on organise. Avec lui la relation est assez particulière, on ne se parle pas trop de nos problèmes personnels ou de sujets très sérieux. Lui, il est plutôt du genre renfermé mais malgré ça, on est toujours dans la rigolade et l’humour. Un lien assez fort nous unit. C’est comme s’il n’y avait pas besoin de parler de ce qui ne va pas, rire ensemble suffit.

Se séparer ?

Pour l’instant, être autant attachée à eux ne me dérange pas, sauf si on se “dispute”, parce que ça peut me rendre très triste. Le gros problème, c’est qu’un jour, à cause du choix des études ou d’un déménagement, on va forcément être amené·e·s à se séparer. Je sais que cette séparation va me faire très très mal, je vais surement beaucoup en souffrir. Ça m’arrive parfois de m’imaginer le moment où cette séparation aura lieu, et à chaque fois, je finis en pleurs, rien que de l’imaginer. J’essaie d’y penser le moins possible, je préfère profiter au maximum tant qu’elles et ils sont avec moi.

Dans la dépendance affective, on illustre souvent le fait d’être attaché de façon fusionnelle à des personnes, mais, et c’est mon cas, à un groupe. Je suis très attachée à chacun·e de nous et surtout au groupe lui-même. Je me rends vraiment compte de cette notion de dépendance quand je vois à quel point je suis attachée à elles et eux, à quel point ces personnes comptent pour moi, à quel point je les aime… Ensemble, elles et ils sont vraiment ma raison de vivre. Impossible d’être si “heureuse” si je ne les avais pas pour rire, avoir autant de “délires”, de fous-rires…

Le problème

Mon problème, c’est que cette dépendance me fait plus de mal que de bien. À dire vrai, je pense que ça ne me fait aucun bien, je pourrais très bien avoir des ami·e·s magnifiques et être heureuse sans elle. Ce que cela m’apporte, ce sont des inquiétudes, de l’anxiété, des problèmes, … Je sais, mais je ne fais rien, qu’en allant consulter un psychologue ou juste en travaillant sur moi, il est possible de mettre fin à ça. Aujourd’hui, j’essaye juste de vivre avec. Je souhaite m’en libérer, et si possible avant de devoir me séparer de mes amis, pour éviter les dégâts que la séparation causera. Même si je n’ai pas peur de revivre d’autres épisodes, comme celui avec Mathéo, je n’écarte pas la possibilité de vivre encore pas mal d’expériences par rapport à la dépendance affective, mais plus au point que ça l’était avec lui. Je l’espère en tout cas.

Auteure : Louisa, 14 ans, Spa

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R

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Scoutisme, une amie et une seconde famille

Scoutisme, une amie et une seconde famille

Pour Elsa les scouts sont une nouvelle famille et c’est là aussi qu’elle a rencontré sa meilleure amie ! Elle nous raconte douze de sa vie et de dimanche dans les bois !

De 6 à 8 ans, les baladins

Tout a commencé le 5 septembre 2011, quand je suis entrée dans la grande famille des scouts. Quand je suis arrivée, je ne connaissais personne. J’avais un peu peur de me retrouver toute seule. Une fille est venue vers moi et elle m’a dit “salut je m’appelle Florine tu veux jouer avec moi ?” Je n’ai pas réfléchi, je suis allée avec elle près des autres et on a commencé le jeu. J’étais soulagée, je ne le savais pas encore mais c’était le début d’une grande amitié. Tous les dimanches, j’avais hâte de retrouver mes ami·e·s, d’aller jouer dans le bois ou encore de faire des combats de catch dans la prairie !

En juillet le camp était prévu. Au départ, j’étais triste et j’avais peur de passer dix jours loin de mes parents. Je ne voulais pas y aller ! Florine est venue chez moi, elle m’a dit qu’elle voulait que j’y aille avec elle. Je ne pouvais pas la décevoir alors, je suis partie et on s’est amusé·e·s comme des dingues, on a fait des jeux dans les bois, des journées plus cool pendant lesquelles on dessinait, on faisait des grandes batailles d’eau … Bref, à la fin du camp, je ne voulais plus repartir.

De 8 à 12 ans, les louveteaux

En septembre, une nouvelle année commençait, j’avais grandi, je n’allais plus faire des bricolages, des dessins ou apprendre à faire mes lacets. Je retrouvais mes ami·e·s dans le groupe des louveteaux qu’on appelle la meute, comme des louves et des loups, on allait faire des grands jeux dans les bois. En début d’année on avait constitué les sizaines, ça allait être notre équipe pour tout le reste de l’année. Malheureusement, je n’étais pas dans la même que Florine mais ce n’était pas pour ça que nous ne serions plus amies. Je savais que les gens de ma sizaine étaient très gentils, je me sentais bien avec elles et eux, on allait gagner plein de jeux et bien s’amuser.

Au premier camp, on a découvert le rocher du conseil. C’était une sorte de rituel qu’on faisait pendant le camp pour savoir ce que les chef·fe·s pensaient de notre comportement. C’était une façon pour elles et eux de vérifier qu’on n’avait pas fait de trop grosses bêtises, qu’on n’avait pas été méchant·e avec quelqu’un·e du groupe … À partir de la deuxième année, on pouvait faire notre message au peuple libre : un petit texte où on parlait de ce qu’on voulait apporter au monde ou à la meute pour rendre le tout meilleur.

De 12 à 16 ans, les éclaireurs

Nous avons passé quatre ans chez les louveteaux, après nous sommes monté·e·s chez les éclaireurs. Moi j’avais peur d’y aller, je voulais rester aux louveteaux, mais ma maman m’a dit que c’était chouette et que ça allait bien se passer. Quoi qu’il en soit, je n ‘étais pas toute seule : Florine était encore avec moi et en plus, elle avait déménagé pour s’installer à deux rues de chez moi. On était arrivées ensemble dans la troupe, cette fois-ci ce n’était plus des sizaines mais des patrouilles. À notre premier camp, on a construit des pilotis dans lesquels on a dormi et je trouvais ça encore plus confortable que mon lit. Bien sûr, on a reçu un totem. Pour moi c’était Hyrax – ou, en français, Hyracoeida – car je suis sociable, que je sais travailler, que je suis courageuse et que je ne laisse jamais un membre du groupe seul. Après m’avoir dit toutes les caractéristiques, les chef·fe·s m’ont dit que c’était devenu un animal peu répandu et que moi aussi, j’étais unique. Florine est devenue Eurasier, un très beau chien doté d’une très grande de sagesse, cela la représente plutôt bien. En deuxième année on a passé notre promesse, c’était un peu plus important que le message au peuple libre. Moi j’avais promis de rendre le monde meilleur, de le protéger et de toujours sourire même dans les difficultés. Sans mon sourire je ne suis plus rien !

De 16 à 18 ans, les pionniers

Cette année Florine et moi sommes arrivées chez les pionniers, dernière section avant que nous devenions cheffes ! On se prépare à animer et on va rendre service à des associations. Avec le covid, c’est un peu plus compliqué, à part Florine, je n’ai pas pu voir les autres pios. Maintenant, ça fait neuf ans qu’on est meilleures amies et on n’arrive plus à se séparer. Souvent, on va courir ou se promener toutes les deux, on se raconte nos vies, on se confie sur nos craintes par rapport au camp qui se fera peut-être … Moi, je suis sûre qu’on va y arriver ! Après tout, j’ai toujours Florine à mes côtés et c’est le principal.

Bref, …

Des baladins aux pionniers, le scoutisme est une deuxième famille ! Je ne peux plus m’en passer. Quand je me lève le dimanche, je suis heureuse et rien ne peut me rendre triste parce que je sais que je vais passer un super après-midi avec mes copains. Pour cette année, c’est l’engagement qui est au programme, à la place du message au peuple libre. Et je voudrais m’engager à rester comme je suis, toujours sourire, donner ma bonne humeur, rester une vraie scoute dans la vie de tous les jours et … rendre notre monde meilleur !

Auteure : Elsa, 16 ans, Morialmé

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R

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