Marika, volontaire !

Marika, volontaire !

Disons-le tout de suite, c’est sous le soleil de Sicile que Marika a grandi. C’est de là qu’elle part et c’est là qu’elle revient chaque fois. Pour nous, cela ne change pas grand-chose mais pour elle, c’est très important et c’est aussi une grande fierté ! Elle ne manque pas de le faire savoir à chaque fois. Quand elle a annoncé à son papa qu’elle allait venir en Belgique pour réaliser un volontariat d’une année au sein de la Croix-Rouge, il a tout de suite dit… « Mais t’es pas nette toi ! ».

Je suis choisie

Sept mois après mon arrivée, je peux le dire : j’ai l’impression d’avoir vécu tellement d’émotions qu’une seule page ne sera pas suffisante. J’ai choisi la Croix-Rouge parce que j’avais envie de changements et surtout de me sentir utile. Il y a un an, j’ai commencé à chercher des volontariats sur le portail du Corps Européen de Solidarité. Après quelques semaines, j’ai trouvé l’annonce de la Croix-Rouge. Je me suis dit : « Et pourquoi pas ? ». Quelques semaines après mon entretien, je reçois un appel de la part de la responsable et boum, elle m’annonce que je suis choisie. Avec mon cœur entre les mains, je laisse Lisbonne où j’ai vécu pendant presque un an et demi et je rentre en Sicile une dernière fois, avant de partir pour la Belgique. Mon père était tellement étonné qu’il m’a dit « à chaque fois que tu me parles, j’ai peur que tu m’annonces que tu t’enfuies en Nouvelle Zélande et que tu ne rentres jamais…». Mais très vite, je le rassure en lui disant « Ne te tracasse pas, pour le moment, c’est à Bressoux que je vais vivre ». C’est alors que j’arrive en Belgique début septembre 2020, avec une immense envie de faire et d’aider, mais aussi avec beaucoup d’anxiété, défaut de fabrication personnelle depuis 1992 …

Au centre d’accueil

Je fais donc mon volontariat dans un centre d’accueil pour demandeurs de protection internationale. Aujourd’hui, je peux dire que je suis reconnaissante envers la Croix-Rouge. Pour la simple et bonne raison que j’ai eu l’occasion de me mettre au défi plusieurs fois et de faire plein d’activités avec les enfants et les jeunes. J’ai aussi fait preuve de patience : croyez-moi, le jour où vous réussirez à garder votre calme après qu’une dizaine d’enfants vous appellent en moyenne quarante fois « Madame Marika, Madame Marika, Madame Marika », vous serez en mesure d’être candidate au Prix Nobel de la Paix. N’hésitez pas à contrôler vos spams pour être sûr·e que vous n’ayez pas reçu de message vous l’annonçant !

Avec et pour les autres

Au-delà de ça, je suis vraiment contente : j’ai appris que peu importe d’où on vient ou quelle que soit notre destination, on a tou·te·s besoin que quelqu’un·e soit là pour nous. Ça, c’est la mission de la Croix-Rouge de Belgique. Ce que j’apprécie beaucoup dans le centre où je suis bénévole, ce sont les interactions humaines et le mélange de cultures et de traditions. Vu que je ne suis pas belge, cela m’arrive de parler de ma vie et de mon parcours avec quelques résident·e·s, et je trouve que, très souvent, on a plus de points en commun que ce que j’imaginais. Quelques-un·e·s ont même vécu en Italie, ou y sont passé·e·s et je trouve génial de pouvoir dialoguer avec elles et eux de mon pays comme s’il s’agissait de ˝notre pays ̏.

Je suis reconnaissante envers la Croix-Rouge pour tout ce que j’ai appris. Je suis sure que ce bénévolat restera comme un trésor pour mes futures expériences professionnelles, mais aussi et surtout pour mes futures expériences humaines. D’ailleurs, il aura finalement fallu huit mois pour que mon père me dise « Bravo ma fille, tu n’es pas complètement folle »…

Auteure : Marika, 28 ans, Bressoux 

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

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Pour Elsa les scouts sont une nouvelle famille et c’est là aussi qu’elle a rencontré sa meilleure amie ! Elle nous raconte douze de sa vie et de dimanche dans les bois !

De 6 à 8 ans, les baladins

Tout a commencé le 5 septembre 2011, quand je suis entrée dans la grande famille des scouts. Quand je suis arrivée, je ne connaissais personne. J’avais un peu peur de me retrouver toute seule. Une fille est venue vers moi et elle m’a dit “salut je m’appelle Florine tu veux jouer avec moi ?” Je n’ai pas réfléchi, je suis allée avec elle près des autres et on a commencé le jeu. J’étais soulagée, je ne le savais pas encore mais c’était le début d’une grande amitié. Tous les dimanches, j’avais hâte de retrouver mes ami·e·s, d’aller jouer dans le bois ou encore de faire des combats de catch dans la prairie !

En juillet le camp était prévu. Au départ, j’étais triste et j’avais peur de passer dix jours loin de mes parents. Je ne voulais pas y aller ! Florine est venue chez moi, elle m’a dit qu’elle voulait que j’y aille avec elle. Je ne pouvais pas la décevoir alors, je suis partie et on s’est amusé·e·s comme des dingues, on a fait des jeux dans les bois, des journées plus cool pendant lesquelles on dessinait, on faisait des grandes batailles d’eau … Bref, à la fin du camp, je ne voulais plus repartir.

De 8 à 12 ans, les louveteaux

En septembre, une nouvelle année commençait, j’avais grandi, je n’allais plus faire des bricolages, des dessins ou apprendre à faire mes lacets. Je retrouvais mes ami·e·s dans le groupe des louveteaux qu’on appelle la meute, comme des louves et des loups, on allait faire des grands jeux dans les bois. En début d’année on avait constitué les sizaines, ça allait être notre équipe pour tout le reste de l’année. Malheureusement, je n’étais pas dans la même que Florine mais ce n’était pas pour ça que nous ne serions plus amies. Je savais que les gens de ma sizaine étaient très gentils, je me sentais bien avec elles et eux, on allait gagner plein de jeux et bien s’amuser.

Au premier camp, on a découvert le rocher du conseil. C’était une sorte de rituel qu’on faisait pendant le camp pour savoir ce que les chef·fe·s pensaient de notre comportement. C’était une façon pour elles et eux de vérifier qu’on n’avait pas fait de trop grosses bêtises, qu’on n’avait pas été méchant·e avec quelqu’un·e du groupe … À partir de la deuxième année, on pouvait faire notre message au peuple libre : un petit texte où on parlait de ce qu’on voulait apporter au monde ou à la meute pour rendre le tout meilleur.

De 12 à 16 ans, les éclaireurs

Nous avons passé quatre ans chez les louveteaux, après nous sommes monté·e·s chez les éclaireurs. Moi j’avais peur d’y aller, je voulais rester aux louveteaux, mais ma maman m’a dit que c’était chouette et que ça allait bien se passer. Quoi qu’il en soit, je n ‘étais pas toute seule : Florine était encore avec moi et en plus, elle avait déménagé pour s’installer à deux rues de chez moi. On était arrivées ensemble dans la troupe, cette fois-ci ce n’était plus des sizaines mais des patrouilles. À notre premier camp, on a construit des pilotis dans lesquels on a dormi et je trouvais ça encore plus confortable que mon lit. Bien sûr, on a reçu un totem. Pour moi c’était Hyrax – ou, en français, Hyracoeida – car je suis sociable, que je sais travailler, que je suis courageuse et que je ne laisse jamais un membre du groupe seul. Après m’avoir dit toutes les caractéristiques, les chef·fe·s m’ont dit que c’était devenu un animal peu répandu et que moi aussi, j’étais unique. Florine est devenue Eurasier, un très beau chien doté d’une très grande de sagesse, cela la représente plutôt bien. En deuxième année on a passé notre promesse, c’était un peu plus important que le message au peuple libre. Moi j’avais promis de rendre le monde meilleur, de le protéger et de toujours sourire même dans les difficultés. Sans mon sourire je ne suis plus rien !

De 16 à 18 ans, les pionniers

Cette année Florine et moi sommes arrivées chez les pionniers, dernière section avant que nous devenions cheffes ! On se prépare à animer et on va rendre service à des associations. Avec le covid, c’est un peu plus compliqué, à part Florine, je n’ai pas pu voir les autres pios. Maintenant, ça fait neuf ans qu’on est meilleures amies et on n’arrive plus à se séparer. Souvent, on va courir ou se promener toutes les deux, on se raconte nos vies, on se confie sur nos craintes par rapport au camp qui se fera peut-être … Moi, je suis sûre qu’on va y arriver ! Après tout, j’ai toujours Florine à mes côtés et c’est le principal.

Bref, …

Des baladins aux pionniers, le scoutisme est une deuxième famille ! Je ne peux plus m’en passer. Quand je me lève le dimanche, je suis heureuse et rien ne peut me rendre triste parce que je sais que je vais passer un super après-midi avec mes copains. Pour cette année, c’est l’engagement qui est au programme, à la place du message au peuple libre. Et je voudrais m’engager à rester comme je suis, toujours sourire, donner ma bonne humeur, rester une vraie scoute dans la vie de tous les jours et … rendre notre monde meilleur !

Auteure : Elsa, 16 ans, Morialmé

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R

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