Le sauveur et la victime : ce n’est pas un Disney

Le sauveur et la victime : ce n’est pas un Disney

Compliqué de trouver les bonnes distances entre une jeune femme et un jeune homme, compliqué d’avoir, ne serait-ce qu’une vague idée de ce qu’est ou n’est pas l’amour, compliqué toujours de couper les ponts quand on les a patiemment construits au fil des années …

Jack

Je m’appelle Camille, j’ai 24 ans et je vais vous parler d’une situation que je vis en ce moment et que j’appellerais la relation victime-sauveur. Dans cette histoire, je me positionne en tant que victime. Aujourd’hui, je suis encore en plein travail de déconstruction pour sortir de cette relation toxique. Vers mes 16 ans, moi jeune fille mal dans sa peau, je le rencontre lui, garçon pas à l’aise non plus. Appelons-le Jack. Une amitié se crée et grandit au fur et à mesure des années. On ne le voit pas encore mais une dépendance se mêle à cette amitié. Tous les projets de ma vie sont liés à Jack : je suis dans une équipe d’animation avec lui, il organise les soirées où je vais, mes potes sont avant tout ses potes… Je ne suis pas Camille mais la pote de Jack qui le suit partout.

Confinement …

Un confinement se passe et nous n’avons plus l’occasion de nous voir pendant plusieurs mois. Avant, on se croisait très régulièrement. De mon côté, pendant ce confinement, j’ai pu mettre le doigt sur des problèmes personnels tels que le manque de confiance en moi, l’estime que je me donne, etc. J’ai alors pris la décision d’essayer de mettre des choses en place pour en sortir et aller mieux : aller voir une psychologue, me féliciter plus quand je réussissais quelque chose…

… Déconfinement

Je me retrouve à vivre avec Jack et je ressens une attirance décuplée pour lui. Je lui annonce et on décide de coucher ensemble, régulièrement. Au début, j’ai pris cette attirance pour de l’amour avec un grand A. Cependant, certains points ne collaient pas. La communication n’était pas fluide, je n’osait pas m’exprimer, me sentais jalouse… J’ai ensuite déménagé pour des raisons étranges à notre relation. Je me suis trouvé une autre colocation avec de nouvelles personnes et cela m’a donné de la place pour prendre du recul. Ce recul m’a permis d’identifier la relation toxique qu’il y a entre nous deux : la victime et le sauveur.

La relation

Selon mon interprétation et ma propre expérience, une victime est une personne qui va se rabaisser, ne pas se mettre en valeur et rester dans ce modèle : elle pense s’y sentir bien. Un sauveur est une personne qui va vouloir “sauver” des victimes mais pas de la bonne façon. L’idée c’est que la victime reste une victime pour qu’il puisse garder son rôle de sauveur. Il va vouloir aider la personne, être présent pour elle mais tout en la maintenant dans son malêtre. Souvent, le sauveur et la victime ne sont pas conscients de leurs rôles et de leurs actions. Un exemple typique d’un comportement de victime est que quand elle ne va pas bien, elle se retourne vers le sauveur qui va pouvoir la rassurer. Mais elle ne va pas essayer de sortir elle-même de sa situation. Elle va plutôt aller se réfugier dans le réconfort que lui apporte son sauveur.

Obsédée par mon sauveur

Avec le recul, je me suis rendu compte que dans mon cas, je faisais une obsession sur mon sauveur. Tout mon monde va tourner autour de lui et je vais aller chercher son appréciation en particulier. Je vais prendre ses remarques plus à cœur. Lorsqu’il va dire quelque chose que je vais prendre mal, il ne va pas essayer de comprendre et de me faire comprendre, pourquoi je l’ai mal pris mais plutôt me réconforter, me complimenter, etc. La jalousie est aussi un signal d’alerte que quelque chose ne va pas. Pour moi, la jalousie est synonyme d’un manque qu’on ressent en nous. On est jaloux d’une personne parce qu’elle a quelque chose que l’on souhaite (plus d’argent, plus de charisme, un partenaire plus attentionné…). Dans mon cas, j’étais jalouse des amis de Jack. Quand il passait du temps avec eux, c’est du temps qu’il ne passait pas avec moi. Dans ces moments, il ne me donnait pas d’attention. Je ne suis pas attirée par la personne mais par ce qu’elle m’apporte.

Ne plus s’accrocher aux manques

Plus je m’accroche à ce sentiment et plus je ne veux pas perdre cela. Je vais de plus en plus me limiter, me restreindre et entretenir cette victimisation pour rester dans son estime. Je finis par ne plus être moi-même et à subir tous les moments où je n’ai pas son attention. Le meilleur moyen pour réussir à sortir de ce cercle vicieux est de prendre du recul et du temps pour soi. Même si on n’a pas envie de se retrouver face à soi-même par peur de ce qu’on va y découvrir il est important de le faire. Autant que de se poser la question : “pourquoi je ressens ceci ou cela ?”. Il ne faut pas hésiter à aller chercher de l’aide chez des professionnel·le·s si on ne réussit pas à comprendre. Je pense que chacun est responsable de ses actes et il faut vivre pour soi et non pour les autres.

Auteure : Camille, 24 ans, Forest

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Scoutisme confiné

Scoutisme confiné

Pour Morgane, 19 ans, les choses sont claires … Être dans le scoutisme, c’est une expérience, tout simplement, fabuleuse. Gambader dans la ville, dans les bois avec ses ami·e·s quand le Covid frappe à nos portes, qu’on se retrouve masqué voire muselé, c’est pas évident. Morgane nous explique comme sa troupe a conjugué le tout.

Un grand jeu

Être scout·e, c’est super important mais pas que pour moi… En Belgique, 180 000 jeunes vivent cette aventure. Une aventure mais aussi une leçon de vie parce que le scoutisme c’est se développer, des valeurs, des rencontres ou comme Baden-Powell (1), fondateur du scoutisme, le concevait : un grand jeu. Malheureusement, la crise sanitaire a obligé grand nombre à arrêter leurs activités, mais le scoutisme ne s’est pas laissé faire. Le scoutisme s’est réinventé durant cette période car les jeunes en avaient besoin. C’est une bulle d’air dans le confinement où l’on a plus d’autres activités, plus l’ombre d’un contact.

Inventer, toujours

Les animateurs ont redoublé de créativité pour que l’esprit et les valeurs scout·e·s demeurent sans cesse. Nous avons gardé le contact via des jeux en ligne, des appels en vidéo, des défis lancés à chacun et encore pleins d’autres idées innovantes. Avec mon staff (2), nous avons lancé une liste de défis à réaliser à tous nos animés comme faire une danse, faire un tour de magie, raconter une blague… Il fallait en réaliser le plus et de façon la plus drôle, créative et originale possible. Le gagnant recevait une récompense durant le grand camp (3), ce qui ajouta de la compétitivité. Dès qu’un défi était réalisé il fallait nous envoyer une photo ou vidéo d’eux en train de le réaliser, par exemple faire un tour de magie (je peux vous dire qu’il y en avait plus qu’un de raté). C’était vraiment top car cela nous a permis de garder contact, d’avoir des nouvelles d’eux, de rire, de s’amuser, de garder cet esprit du scoutisme avec les jeux. Le côté compétitif a rajouté du piment dans le jeu car cela poussait les autres à faire encore plus de défis et ça a permis une activité continue. On mettait souvent la liste de défis à jour pour continuer la compétition entre nos animés. C’était une très chouette expérience et ça laisse des souvenirs via les photos et vidéos.

Positif ? Toujours !

Alors oui, être scout, guide, louveteaux, lutin, etc. pendant le confinement c’est compliqué car on ne se réunit pas dehors, dans la nature, on ne se voit pas en vrai, on ne peut plus se faire de câlin d’amitié. Mais être scout c’est aussi être positif et le virus ne nous a pas empêché de garder nos valeurs comme le partage, l’entraide, la solidarité et d’ailleurs elles se renforcent dans des situations pareilles. Malgré tout ça, on reste motivé, on garde le smile et on espère pouvoir refaire des réunions en plein air le plus vite possible.

Scout·e toujours prêt·e !

(1) Robert Baden Powell (Royaume-Uni, 1857, Kenya 1941) était un militaire anglais. En 1907, de retour en Angleterre, après avoir été sur différents fronts, il organise un premier camp qui rassemble une vingtaine de garçons issus de populations pauvres et moins pauvres, riches et moins riches. D’autres camps suivront, d’autres garçons aussi. En 1909, sa soeur Agnès lance les guides, équivalent féminin des scouts.
(2) Le staff c’est d’abord un bâton de commandement, un peu comme un sceptre royal qui confère une autorité à celui qui le porte (voir Le Sceptre d’Ottokar de Tintin). Dans le prolongement de cette idée, c’est, dans le langage scout, l’équipe qui réunit les animateurs et animatrices d’un groupe.
(3) Le grand camp : Séjour d’une dizaine de jours avec des journées à thème, grand jeu, veillée le soir, etc. Si on parle du grand camp, c’est aussi parce qu’il y en a des plus petits, des plus courts de deux ou trois jours.

Auteure : Morgane, 19 ans, Bruxelles

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Les coups

Les coups

Anila avait une amie et puis, pour une bêtise, tout s’est compliqué. Plutôt que la situation se calme, revienne à la normale, tout a empiré. Après l’agressivité des mots arriva celle des gestes. Anila a choisi de se défendre avec le taekwondo. Rappelons tout de même, qu’on ne peut pas utiliser les arts martiaux n’importe quand, n’importe comment même si c’est pour se défendre…

Ce n’est plus mon amie

Tout a commencé à cause d’une dispute. Pas très grave, mais après, elle a commencé à dire du mal des gens, à être méchante. Je lui ai dit que c’était mal, qu’il fallait arrêter… Elle s’est retournée et j’ai vu son visage s’assombrir. Elle m’a regardée dans les yeux et m’a crié dessus : « Et mais… tu n’es pas mon amie ? » Je lui ai répondu que, bien sûr, j’étais son amie, mais qu’il y a des choses qui ne se faisaient pas. Ça ne l’a pas calmée. Elle a continué à me crier dessus en me disant que je ne serai plus son amie. Elle m’a laissée au milieu de la cour… Tout le monde me regardait. J’ai commencé à pleurer et je me suis cachée dans les toilettes.

Les jours passent

Elle revient avec d’autres amies de sa classe et me bouscule. Elle me regarde avec un regard noir, je ne comprenais pas pourquoi elle se faisait d’autres amies, j’étais plutôt jalouse. J’ai baissé les yeux, je me suis sentie trahie. J’étais seule et triste. Est-ce que c’était ma faute ? Petit à petit, les petites bousculades devenaient des gestes plus violents. Malgré tout, j’ai voulu me réconcilier avec elle. Quand je lui en ai parlé, elle m’a coupé la parole en me demandant si on se connaissait… À ce moment-là, je me suis sentie vraiment mal, mon cœur s’est déchiré. Les larmes aux yeux, je lui ai demandé de me pardonner, elle s’est retournée vers ses nouvelles amies et a dit : « Comment pouvais-je être amie avec cette débile »… Ces amies rigolaient. Je suis partie en courant. Les jours passaient, ses gestes et ceux de ses copines se faisaient de plus en plus violents. Je n’ai pas compris ce qui se passait.

Me défendre

Pendant deux ans, la situation s’est envenimée, la violence est devenue plus grande. Un jour, je n’ai plus pu supporter cette situation. J’ai demandé à ma maman de m’inscrire à un cours de taekwondo. Le but était de me permettre de me défendre contre elle. Après quelques semaines, quelques leçons, j’ai su me rebeller, j’ai su me défendre. J’étais tellement fière de moi. Un jour, une fois de trop, elle essaya de me taper, je me souvenue de ce que j’apprenais au taekwondo et j’ai répondu à la violence par la violence. Elle semblait surprise et je l’ai repoussée, elle est tombée par terre et je lui ai dit de ne plus jamais m’approcher. Elle était en colère, avait une folle envie d’en découdre avec moi. Je le voyais dans ses yeux, mais rien ne s’est passé. Par la suite, elle ne m’a plus cherchée et je me suis fait d’autres ami·e·s. De loin, je croisais encore, de temps en temps, son regard noir. Le taekwondo est devenu mon art martial, il m’a permis de me défendre et de défendre les autres personnes qui en ont besoin. Cherchez un moyen de vous défendre. J’ai choisi le taekwondo, il m’a donné de la force et le courage d’affronter des personnes horribles.

Auteure : Anila, 15 ans, Bruxelles

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R 

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Mon pote est mort dans un accident

Mon pote est mort dans un accident

Il y a un mois et demi, à la sortie du confinement, le meilleur ami de Mathys est mort dans un accident de voiture. Aujourd’hui, il est dégouté, en colère, habité par un énorme sentiment d’injustice…

Le mur

En juin dernier, mon meilleur pote a eu un accident de voiture et il a perdu la vie. Le conducteur n’avait que 17 ans. Il n’avait pas le permis et la voiture avait été “empruntée” à son père. Mon ami ne le connaissait pas plus que ça, mais, va savoir pourquoi, il avait décidé de rentrer d’une soirée avec lui. Pas de bol, ils ont fini dans un mur. Un autre passager est également décédé.

Il ne reste rien

Mon ami était un gros malade avec qui je me tapais des barres qui pouvaient durer des heures. C’était un cuistot plein d’avenir. Il nous préparait de ces petits plats ! Pas des bêtes omelettes hein, de vrais plats ! C’était un mec en or. La vie c’est parfois injuste. Il me manque énormément. Je pense à lui tout le temps, surtout en ce moment, surtout pendant ces vacances. En principe, je devais partir en voyage avec lui, aller aux Ardentes… Tout cela sans parler des soirées qui s’annonçaient nombreuses et arrosées. Face à ce drame, je me sens bloqué, triste, je le garde pour moi.

Perdu

Quand c’est arrivé, j’étais ailleurs et ma mère n’a pas voulu rentrer plus tôt. Je ne suis rentré que pour l’enterrement. Sa famille, c’était comme la mienne. Ne pas être présent m’a fait me sentir comme une merde. Quand je l’ai vu enfin, le jour de son enterrement, j’étais dégouté de le voir dans une bête et laide boîte. Il méritait quand même quelque chose de mieux que ça … Depuis que ça c’est passé, je suis en colère sur ce conducteur. Mais je sais que quoique je fasse, cela ne servira à rien. Je suis dégouté par l’absence de justice envers ce chauffard. Il sera jugé comme un mineur, inconscient de ses actes … il avait trop bu. Je m’en veux de ne pas avoir prévenu mon ami qu’il trainait avec de mauvaises personnes. Je le savais… Mais bon, je continuerai d’avancer, pour lui. Mon frérot sera toujours avec moi.

Cet été, Bruxelles-Mobilité, l’administration de la Région de Bruxelles-Capitale chargée des équipements, des infrastructures et des déplacements a réalisé une campagne intitulée Barlos. Différentes personnalités (Kody, Martha Da’ro, SilentJill et Mourade Zeguendi) y ont participé. Leur but : faire en sorte que les jeunes prennent conscience des dangers de prendre le volant sous influence.

Auteur : Mathys, 16 ans, Grivegnée

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Turcs de Belgique, Belges de Turquie

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Altan, Mikaïl, Mirsad, Ibrahim et Alper ont entre 11 et 12 ans. Ils habitent à Cheratte, un village de la commune de Visé, dans la province de Liège. En juillet, ils ont participé à un atelier Scan-R.

Pas raciste

Chez nous, le racisme, on ne connait pas. Ça ne se fait pas de rejeter des gens à cause de leur couleur de peau. Et c’est une chance pour nous. Ça nous ferait de la peine de voir un·e ami·e se faire tabasser pour sa couleur. S’il n’y a pas de racisme, c’est parce que tout le monde, ou presque, se connait. On est 24 heures sur 24 ensemble. Quand il fait chaud, on joue souvent dehors, on s’entraine au football, on s’amuse…

La mine mystérieuse

Derrière notre école, il y a encore la mine, mais elle est fermée. C’est interdit d’y rentrer. Pourtant quand on passe devant, on aimerait bien savoir à quoi ça ressemble. On a tous des grands-pères ou arrières-grands-pères qui ont travaillé dans la mine (1). On se demande comment ils faisaient pour vivre là dedans, pour résister, pour travailler.

Belge ou Turcs ?

C’est bizarre de se dire que si nos ancêtres n’étaient pas venus travailler ici, nous grandirions en Turquie. Souvent, on se demande comment ce serait. Est-ce que ce serait comme ici ? Voir les ami·e·s, aller à l’école, jouer au foot… On ne sait pas mais on est contents d’être ici, on se sent bien ici, en Belgique, on parle principalement en français, même si on ne sent pas belges. On ne partage pas la même culture, nos parents ne boivent pas d’alcool. Plus tard, nous ne pourrons pas marier une Belge : elle devrait se convertir à l’Islam et, pour nous, la religion a encore énormément d’importance (2).

(1) Après la Seconde Guerre mondiale, la Belgique a besoin de travailleurs. Les Belges ne veulent plus d’un travail extrêmement pénible, ne veulent plus travailler dans les mines et de nouveaux emplois sont possibles ailleurs. La Belgique décide donc d’ouvrir ses frontières et va chercher des travailleurs dans d’autres pays. En 1946, un premier accord est signé avec l’Italie. En 1964, un autre accord est passé avec la Turquie. Il permettra aux Turcs de venir travailler dans les mines de Cheratte et d’ailleurs.
(2) À ce sujet, les interprétations des textes du Coran, le livre sacré de l’Islam, sont multiples. Pour certaines, c’est une obligation, pour d’autres, il est permis à un musulman d’épouser une femme non musulmane mais elle doit être croyante, de religion chrétienne ou juive. Si la femme est d’une religion polythéiste ou ne croit pas, cette union n’est pas possible. Une musulmane, par contre, ne peut épouser un non-musulman, sauf si l’homme se convertit.

Auteurs : Altan, Mikaïl, Mirsad, Ibrahim et Alper (11 ou 12 ans) Cheratte

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