Le paradoxe de l’aide
Je crois que tout le monde a besoin d’aide, tout le temps. C’est juste que certains en ont plus besoin que d’autres, et que l’urgence est un facteur à prendre en compte. Mais chacun, dans ce monde, sans exception, a besoin d’aide. Et à des rythmes différents.
Autrefois, j’étais un enfant solaire. Et quand le cycle terrestre, suivant son cours, m’a fait vivre mes premières nuits. J’ai tellement souffert, que j’ai tenté de vivre seul.
J’ai enfermé mes souffrances, si profondément dans mon âme, que j’en ai oublié la sensation de solitude.
Je me suis isolé dans un monde où les sentiments ne semblent être qu’écho lointain et où l’ouverture des autres m’obligeait à retrouver ces souffrances que j’avais enfuies.
Et l’aide ne me serait jamais venu à l’esprit.
Enfermé dans mon propre esprit, j’étais malheureux et je ne pouvais pas m’épanouir. Et pour m’en sortir, j’avais besoin d’aide mais qui, à part moi, pouvait s’en apercevoir ?
C’est la même trajectoire que l’arbre qui tombe dans la forêt. Si personne n’est là pour l’entendre, fait-il du bruit ? Si on a besoin d’aide mais qu’on le cache à tous, même à soi-même…
Je regrette qu’il ai fallu que je sois dans un gouffre le plus profond du désespoir pour que je me rende compte qu’il me fallait de l’aide. Et je regrette que mes souffrances étaient trop peu visibles que pour m’en rendre compte.
Je me demande si, au fond, tout le monde n’avait pas besoin d’aide au final.
Et peut-être mieux vaut-il tendre la main tant qu’on le peut.
A ceux qui n’ont pas la conscience d’en avoir besoin, avant qu’une leçon vous amène au bord du ravin.
Auteur : Pierre, 27 ans, Liège
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.