Être heureuse quand la famille va mal

Être heureuse quand la famille va mal

Parfois c’est compliqué, parfois, c’est bien pire que ça. Parfois, il y a des bobos et parfois il y a de gros dégâts, des choses qui se cassent, se brisent, ne se réparent pas… Pourtant, malgré tous ces parfois, on peut avancer, continuer à y croire et au bout du compte, après des mois ou des années, on peut trouver la sortie du tunnel. C’est ce tunnel et cette sortie du tunnel que nous raconte une jeune auteure anonyme

Les hommes autour de moi

Depuis ma naissance, j’ai majoritairement été entourée d’hommes et j’ai vite compris qu’ils avaient une grande influence sur moi, sur la manière de me comporter ou de parler, sur mon rôle ou ma position de fille puis de femme dans cette société bien compliquée. J’ai deux grands frères, un père bien présent. Pour moi, tout a commencé lorsque mon père s’est davantage occupé de Nicolas, mon frère ainé. Ma maman ne pouvait rien dire à cela, comme si elle n’avait plus aucun mot à dire à Nicolas. Elle ne pouvait plus s’occuper que de mon autre frère, Arthur, et de moi. Bien que nous étions trop jeunes, pour vraiment comprendre ce qui se passait entre mon père, ma mère et Nicolas, on sentait que quelque chose clochait. Tout cela nous marque aujourd’hui encore.

Mes parents

Entre les multiples séparations de mes parents et les bêtises de Nicolas, les pièces du puzzle commençaient, petit à petit, à se mettre en place. La situation devenait claire pour moi. Jusqu’à mes 14 ans, où tout est devenu transparent, je ne voulais pas y faire attention. Plus jeune, mon père a, lui aussi, eu des problèmes et fait des bêtises. Là, il avait peur que Nicolas emprunte les mêmes routes que lui. Seulement, en voulant tout faire seul, il a fait pire, bien pire. Comment voulez-vous vous occuper d’une personne, quand vous n’avez pas été capable de vous occuper de vous-même ?

Pour moi, la relation entre mes parents était toxique, mon père exerçait un contrôle sur ma mère. Petit à petit, ma maman, détruite et ne pouvant plus supporter la pression que mon père lui mettait sur les épaules au quotidien, a commencé à se confier à moi. Elle me parlait des choses qu’une petite fille de 12 ans ne devait pas savoir. Une petite fille de cet âge ne devrait se soucier que de la connaissance de ses fables et non pas des tortures mentales, économiques, sociales ou encore sexuelles, que sa maman subit depuis 23 ans d’une relation infernale.

Nicolas

Mon grand frère enchainait les conquêtes d’un soir, les mauvaises fréquentations et les altercations avec la justice. Quand le regard épuisé de ma maman, incapable de le comprendre, se posait sur lui, il commençait à se décomposer. Un soir de 2019, Nicolas a fini par en avoir marre. Il a décidé que la pression était trop forte et il a essayé de mettre fin à ses jours. C’en était trop. Entre ‌les‌ ‌confidences‌ ‌de‌ ‌maman,‌ ‌l’état‌ ‌mental‌ ‌de‌ ‌mon‌ ‌père,‌ ‌la‌ tentative‌ ‌de‌ ‌suicide‌ ‌de‌ ‌mon‌ ‌frère‌, ‌moi aussi – n’ayant le contrôle sur rien – j’ai commencé à me ‌dégrader‌.

S’occuper de moi ?

La‌ ‌tentative ‌de suicide de mon frère‌ ‌a‌ ‌été‌ ‌une‌ ‌grande‌ ‌claque‌ ‌pour mon‌ ‌père‌. Elle ‌lui‌ ‌a‌ ‌fait‌ ‌réaliser‌ ‌qu’il‌ ‌avait‌ ‌deux‌ ‌autres‌ ‌enfants‌ ‌et‌ ‌qu’il‌ ‌serait‌ ‌peut-être‌ ‌temps‌ ‌de‌ ‌s’en‌ ‌occuper. ‌Malheureusement‌ ‌pour‌ ‌moi‌, ‌j’aurai‌s ‌préféré‌ ‌qu’il‌ ‌continue‌ ‌sa‌ ‌route.‌ ‌“Occuper”‌ ‌est‌, probablement, un bien grand mot. Si ‌ « occuper » cela signifie‌ ‌faire des remarques,‌ ‌se moquer ou rabaisser au ‌quotidien,‌ ‌alors‌ ‌oui‌, ‌peut-être‌ ‌qu’il‌ ‌s’occupait‌ ‌de‌ ‌moi‌… Qui‌ ‌sait ? La‌ ‌pression‌ ‌était‌ ‌maintenant‌ ‌sur‌ ‌mes‌ ‌épaules‌ ‌et‌ ‌du‌ ‌coup‌ ‌j’ai‌ ‌commencé‌ – à mon tour – ‌à‌ ‌me‌ ‌confier‌ ‌à‌ ‌ma‌ ‌maman‌, mais‌ ‌cela‌ ‌ne‌ ‌m’a‌ ‌pas‌ ‌soulagé‌e. A‌u‌ ‌contraire‌, ça‌ ‌n’a‌ ‌fait‌ ‌que‌ ‌grandir‌ ‌le‌ ‌mal‌être‌ ‌que‌ ‌j’avais‌ ‌en‌ ‌moi.‌ ‌

Je suis une bombe

Ça m’a fait peur d’avoir tellement de colère en moi, tellement de rancune, de haine et de mauvais sentiments. Ça m’a fait peur de tout garder, de ne pas avoir réussi à tout laisser partir et d’avoir été cette bombe à retardement. Ça m’a fait peur quand je voyais que j’étais capable de m’en prendre à mes proches – sans même avoir de remords – parce que, parfois, j’étais tellement en colère contre le monde entier que n’importe qui pouvait se prendre une rafale de haine. Ça m’a fait peur d’être une grenade et de me dire qu’un jour, j’allais exploser tellement fort que j’allais finir en morceaux.

Il‌ ‌faut‌ ‌frapper‌ ‌à‌ ‌plusieurs‌ ‌reprises‌ ‌un‌ ‌coeur‌ ‌amoureux‌ ‌avant‌ ‌qu’il‌ ‌ne‌ ‌se‌ ‌brise,‌ ‌il‌ ‌faut‌ ‌frapper‌ ‌à‌ ‌plusieurs‌ ‌reprises‌ ‌pour‌ ‌qu’un‌ ‌être‌ ‌amoureux‌ ‌cesse‌ ‌de‌ ‌voir‌ ‌avec‌ ‌le‌ ‌cœur.‌ ‌Quand‌ ‌vient‌ ‌le‌ ‌jour‌ ‌où‌ ‌le‌ ‌cœur‌ ‌se‌ ‌brise,‌ ‌il‌ ‌n’y‌ ‌a‌ ‌plus‌ ‌aucun‌ ‌moyen‌ ‌de‌ ‌recoller‌ ‌les‌ ‌morceaux.‌ À ‌ce‌ ‌moment-là‌, ‌il‌ ‌ne‌ ‌reste‌ ‌plus‌ ‌que‌ ‌la‌ ‌raison,‌ ‌la‌ ‌raison‌ ‌qui‌ ‌mène‌ ‌à‌ ‌la‌ ‌méfiance et‌ ‌la méfiance‌ qui mène ‌à‌ ‌la‌ ‌haine.‌

Il faut qu’on discute

Comme si ça ne suffisait pas, un soir mes parents m’ont appelée pour qu’on discute. Cela n’a jamais été un bon signe. Ils m’ont alors expliqué que Nicolas avait fait une grave erreur, celle de trop. Cette fois-ci, la justice en avait marre de donner des secondes chances à Nicolas. Il était maintenant à la prison de Lantin pour payer toutes les conneries qu’il avait faites. Je me suis durcie sous l’effet de cette nouvelle qui m’enlevait quelque chose. Avant cela, j’étais si émotive que je m’effondrais à la demande, j’étais une fontaine …

Aujourd’hui

L’eau s’est retirée. Évidemment, même si je me soucie des êtres autour de moi, j’ai beaucoup de mal à le montrer. Un mur fait obstacle. J’ai toujours rêvé d’être aussi forte que rien – jamais – ne pourrait m’atteindre. Maintenant, je suis devenue tellement forte que j’ai l’impression que plus rien ne me touche. Mon souhait serait de parvenir à m’adoucir. Aujourd’hui, tout va beaucoup mieux, mais beaucoup d’entre nous doivent réaliser que le bonheur n’est pas une destination mais un parcours. Le bonheur, ce n’est pas d’avoir la voiture ou la fille de tes rêves. Le bonheur, c’est réaliser que ce que tu as est assez, et malgré tout ce qui arrive dans la vie, en être reconnaissant. Quand on aura compris ça, on ne sera pas juste heureux ou heureuse, on attirera plein de choses qu’on a toujours voulues.

L’auteure de ce texte souhaite rester anonyme

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Scoutisme en ligne

Scoutisme en ligne

Il n’y a pas que l’enseignement qui a dû s’adapter au confinement. C’est aussi le cas des mouvements de jeunesse, du scoutisme. Voici l’opinion de Mathis, alias Callimico feu follet, à ce sujet !

”Une simple grippe …”

Mars 2020. On apprend la nouvelle. On est confiné deux semaines pour une grippe un peu plus virulente. Je suis déçu, notre weekend scout dans les Ardennes est annulé. Je pensais pouvoir reprendre rapidement les réunions, mais malheureusement cette “simple grippe” fait beaucoup plus de ravages que prévu. Je ne l’ai pas tout de suite compris, mais en fait, ça voulait dire plus de réunions à respirer l’air frais, à mourir de froid et à parcourir la forêt en sentant les branches craquer sous nos pas. Heureusement j’ai pu faire un camp complet, 15 jours cet été ! En septembre, c’est bon, ça y est : on nous annonce qu’on peut enfin reprendre les réunions, mais masqué·e·s et, bien évidemment, à distance.

L’adaptation

Après quelques joyeux après-midi passés avec les copains des scouts, j’ai vite réalisé que nous ne pourrions plus faire ces réunions, en vrai. Alors que la deuxième vague nous engloutit, nos chefs organisent les choses autrement. On se retrouve sur un réseau social appelé Discord, je retrouve enfin entendre d’autres voix que celles des profs. Finalement, l’adaptation aux réseaux sociaux, je l’ai assez bien vécue. Mais ça n’a pas été le cas de tou·te·s… J’ai dû motiver un des nouveaux scouts à ne pas lâcher. J’ai endossé ce rôle en tant que “grand” de ma patrouille. Je leur ai parlé du camp, des rassemblements avec d’autres scout·e·s. C’est pendant cette période que j’ai remarqué l’adaptation des scout·e·s aux réseaux sociaux.

Instagram et Discord


Ce changement s’est fait via deux plateformes. Une connue de tous, Instagram, et une autre un peu moins, Discord. J’ai pu constater que ce changement n’était que bénéfique. Par exemple, au niveau de nos valeurs (respect des autres, persévérance, générosité, ouverture,…) elles n’ont pas changé mais ont montré une autre facette d’elles-mêmes. J’ai aussi été étonné de la présence des scout·e·s sur leur compte Instagram et celle de nos chefs sur Discord. Je n’imagine même pas l’organisation que ça a dû leur demander !

Mon ressenti


J’ai bien vécu cette période mais il était temps de reprendre nos réunions. Je pense que seul·e un·e scout·e peut le comprendre. Cette année, j’ai vécu le scoutisme d’une manière différente et c’était très gratifiant. Mais je pense que le scoutisme qu’on aime, c’est celui qui nous permet de nous réchauffer le samedi après une bonne réunion dans le froid. Là, nos réunions étaient devant l’écran, celui sur lequel on passe déjà nos journées. Ce sentiment de rentrer chez soi – bien au chaud – après une réunion en hiver dans les bois me manquait. Désormais j’attends, impatiemment, qu’on puisse passer un camp normal avec un hike et des échanges avec l’extérieur. J’attends surtout de pouvoir serrer tout le monde dans mes bras. Pour résumer, je dirais que le scoutisme, que ce soit par écran ou en présentiel, c’est avant tout le partage, la positivité, l’échange et tellement plus encore…

Auteur : Mathis, 14 ans, Habay-la-Vieille

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Lumière blanche

Lumière blanche

Nouveau témoignage d’un parcours sur le scoutisme et sur une épreuve, particulière, celle de la qualification. En général, mais cela change parfois selon les unités et les mouvements de jeunesse, elle arrive lors du deuxième grand camp.

Swala

Je m’appelle Clara et chez les scouts c’est “Swala Lumière blanche.” Swala, c’est le nom Swahili de la gazelle de Thomson. Pour lumière blanche, je vous explique tout de suite. J’ai 17 ans et je fais partie du mouvement scout depuis mes 6 ans au Roeulx. Je devais faire – grand maximum – 1,20 m quand ma maman m’y a inscrite. À vrai dire, tout était impressionnant là-bas, à commencer par le grand rassemblement « carré », le cris des chefs en nous appelant pour le rassemblement et le goûter ou tout le monde se jetaient sur les faux spritz alors qu’il y en avait pour tout le monde. Mais c’est comme ça que l’histoire a débuté, avec un “spritz”…. J’avais fait tombé mon biscuit et Laura, alias Zibeline maintenant, avait partagé le sien avec moi. La semaine d’après c’était l’inverse, et c’est à ce moment là – précisément – que j’ai compris ce qu’était le partage, le vrai, le spontané…

Les épreuves

Quelques années plus tard, en deuxième année éclaireur à mes 15 ans, l’heure de mon quali avait sonné ! J’appréhendais même si je connaissais, plus ou moins, ce qui m’attendait. Le quali est un qualificatif qui met en évidence la qualité principale scoute et l’épreuve consiste à se remettre en question à travers divers activités.
Et c’est ce jour-là – précisément toujours – le jour de mon quali, le 12 juillet 2018 que pour la première fois de ma vie je peux dire que j’ai vraiment donné le meilleur de moi-même. Il était 16h00 et les chefs m’ont appelée pour me prévenir que le quali était lancé, ma tâche était d’écrire une lettre, une lettre à moi-même pour dans 10 ans. Sur le coup, je me souviens m’être dit: « Ça va, super facile, si c’est ça le quali… » et je crois qu’à l’instant où ils m’ont donné la feuille sur laquelle je devais m’écrire, la feuille sur laquelle j’allais me promettre des choses, … j’avais compris que ça ne serait pas si facile. Ça n’était pas qu’une impression, cette lettre m’a remuée bien plus que je ne le pensais … Je me suis installée à la table sur pilotis, cette même table que j’avais construite moi-même y donnant tout mon coeur et, vues les cloches qui étaient encore présentes au douzième jour de camp, mes mains … Assise, ne sachant pas quoi écrire ou par où commencer.

Éclaireuse éclairée

Oryx, mon grand chef, est venu et m’a dit quelques mots pour m’éclairer et m’aider sur les idées. Une fois qu’Oryx eu les talons tournés, les mots sont venus d’un seul coup et les sanglots avec … La rédaction de la lettre m’avait, approximativement, pris 1h30 … “Rien dans une vie” direz-vous, pour moi, c’étaient les plus longues nonante minutes de ma vie. Écrire cette lettre m’a permis de mettre sur papier ce que je ressentais au plus profond de moi, coucher sur le papier ce sentiment d’abandon qu’une nouvelle fois, je ressentais. D’écrire et d’écrire ce manque de confiance que je ressentais … C’était la première fois que je posais mes émotions et ça, cela me sortait de mes habitudes. Au final, je comprenais que toutes ces années où j’avais tout gardé pour moi, où j’utilisais le sport pour évacuer cette tristesse et cette rage, n’avaient – au final – rien évacué du tout … J’étais là, à Franchimont, au camp scout, assise à ma table de cordes et de bois en train de ressentir quelque chose que je n’avais jamais ressenti.

Je suis pas bien

La lettre que je m’écrivais pour 25 ans, n’était qu’une partie de la qualification … L’épreuve n’était pas terminée. Après être remise de guingois et de mes émotions, je suis partie pendant deux jours en randonnée. Unique objectif : recevoir mon quali. Étrangement j’étais malade. Comme si écrire cette lettre m’avait rendue malade, dit comme ça, c’est difficile à croire mais c’était palpable, réel. Chacune des lettres écrites ressortait. J’avais réellement le sentiment que mon corps et mon esprit étaient liés, … Dingue, impensable ! De retour, complètement malade, sur la prairie du camp, sans aucune force, je veux avoir mon quali, prouver – et me prouver – que je n’étais pas nulle. Je m’étais promis de ne pas abandonner pour enfin montrer à ceux et celles qui n’avaient pas cru en moi qu’ils et elles avaient tort durant toutes ces années. Qu’est ce que j’ai eu du mal ! Je me souviens, j’avais froid, j’avais envie de rentrer chez moi pour enfin exprimer ce que je ressentais et dire les mots, ces mots que mes proches attendaient tant, depuis trop longtemps… Je voulais montrer que j’avais changé, que je n’avais plus cette colère au fond de moi … Colère qui, au bout du compte, faisait souffrir mon entourage. Je me sentais sans force et de fait, ça faisait un jour que tout ce que je mangeais ou buvais ressortais dans la minute … Une quinzaine de fois, Oryx et les chefs m’ont proposé d’abandonner … Impensable.

”(R)êvolution”

Reposée avant de reprendre le rythme, le rituel de la qualification, j’ai à lire ma lettre devant mon chef. Ça a été un moment clef dans mon évolution : il y avait là des choses que, jamais, je n’avais dites. C’est aussi à ce moment-là que cette lettre, étonnement, m’a vraiment redonné confiance en moi. C’était fait, les scouts m’avaient poussée à me surpasser dans tous les sens du terme et avoir fini mon quali m’a permis de me dire que j’étais capable et que je n’étais pas nulle. J’avais réussi. Finalement, c’était une fierté scoute et personnelle de recevoir ce qualificatif qui sonne si bien et qui représente tellement de choses: « lumière blanche ». Mes chefs m’ont donné ce quali, métaphore pour dire que j’avais toutes les qualités en moi. C’est à cette minute, autour du feu, bien chaud – brûlant aussi à l’intérieur – que j’ai compris que, jamais, je ne devais plus douter de moi. Jamais..

Engagée

Le lendemain du quali, c’était la promesse. La promesse c’est ce moment sacré qui fait que nous nous engageons dans la fraternité scoute d’ici et du reste du monde. Après avoir bien réfléchi, j’avais décidé que les deux lois scoutes que je choisirai et respecterai toujours seraient: « la scoute fait et mérite confiance, et la scoute fait tout de son mieux ». Je trouvais qu’en m’engageant à pousser les autres à avoir confiance en eux et elles, en m’engageant à toujours donner le meilleur de moi-même, en m’engageant à transmettre cette envie de se dépasser aux autres, la boucle était bouclée. C’est aussi à ce moment là, quand j’ai prononcé les mots: « Moi, Swala je m’engage à respecter les lois suivantes,… » que je me suis également engagée personnellement à ne plus douter de moi. Aujourd’hui, quand je regarde la photo de ma promesse, on m’y voit fière sous le regard admiratif de ma cheffe d’unité, ma maman. C’est la première fois que je me suis vue fière de moi. Ce camp 2018 m’aura changée, enfin pas changée, améliorée.

Auteure : Clara, 17 ans, Le Roeulx

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La détermination : indispensable pour réussir sa vie ?

La détermination : indispensable pour réussir sa vie ?

Pour Ephraim, c’est très clair : rien ne peut empêcher quelqu’un·e d’avancer dans la vie. Comme il l’écrit, tout se joue dans la tête et si la détermination est sans limite, tout le reste suit. Pour lui, concrètement, cette détermination l’a vraiment aidé à se dépasser et à se prouver que rien n’était impossible. D’un point de vue personnel, elle lui a donné l’envie de ne jamais rien lâcher.

Expérience personnelle

Je pense que la détermination est quelque chose d’essentiel, une arme redoutable pour réussir sa vie. Sur le plan personnel d’abord, je vous certifie que cette détermination a changé ma vie. Elle m’a beaucoup apporté, je dirais qu’elle a eu, sur moi, un impact mental et physique. Ces deux aspects sont intimement liés. J’estime que l’influence mentale s’applique à toute personne et peut avoir d’autres impacts, j’y reviendrai. Je vais d’abord vous parler de l’effet mental. Si on a de la motivation, on a un but, des résultats, donc un gain considérable de confiance en soi et par conséquent, une source non négligeable de bonheur. Je pense que ces derniers facteurs sont inhérents car la confiance en soi permet de faire des choses qu’on n’imaginait pas pouvoir faire. Elle nous donne envie d’en faire plus, l’ambition de toujours mieux réussir, d’avoir un meilleur contrôle dans certaines situations. Cela permet aussi de se sentir plus à l’aise, d’être plus motivé que les autres, de se sentir plus libre et surtout plus fort. Cela me rend, pour ma part, plus heureux.

Du bénéfice du premier confinement

Durant le premier confinement, j’ai profité de l’arrêt provisoire des cours pour me remettre physiquement en forme. Je faisais 1 mètre 78 pour presque 68 kilos. Je me sentais bien dans mon corps, mais j’avais tout de même un peu de graisse sur le ventre. Mais pour me sentir encore mieux, j’ai décidé de m’y mettre. J’ai donc commencé, par moi-même, à courir tous les jours. J’ai décidé de me muscler un peu. J’ai vu assez rapidement le résultat. Puis je me suis rendu compte qu’en perdant du poids et en devenant plus musclé, je m’ouvrais un monde épanouissant et relaxant. Peut-être naissait-il en moi une nouvelle force, cette fois-ci intérieure. Une nouvelle façon de voir les choses, dans laquelle le sport m’aide à mieux me détendre, à mieux récupérer, à être plus joyeux. Mon entourage m’a dit que j’avais vraiment bien maigri alors ça m’a donné envie de continuer. Et aujourd’hui, je fais 1 mètre 81 pour 60 kg. Il y a certes encore du chemin à parcourir, mais je suis sur la bonne voie. Et à force de s’entrainer dans un domaine inconnu, ici le sport, j’ai commencé à augmenter la difficulté des entrainements, et certains acquis sont devenus des réflexes. Quand j’observe ce genre d’évolution, ma détermination est infaillible et se consolide, elle me forge un vrai caractère. Je sais maintenant faire des choses que je croyais inatteignables. J’ai moins peur du jugement des autres, de prendre la parole sur des sujets, de dire ce que je pense.

Ronaldo !

Il y a un athlète pour qui j’ai une très, très grande admiration. C’est Cristiano Ronaldo, le célèbre footballeur portugais qui joue aujourd’hui à la Juventus, en Italie. Il a des capacités à gérer le stress et à se motiver hors du commun. Quand plus personne ne croit en lui, il ne lâche rien et se nourrit même de la haine des autres, de la provocation des supporters pour accroitre ses performances. Je trouve ça absolument remarquable et stupéfiant. Enfant des rues de Madère, il quémandait parfois à la sortie d’un Macdo pour ne pas mourir de faim. Aujourd’hui, même sa nutrition est une preuve irréfutable de son grand professionnalisme : aliments allégés en matières grasses, salade de thon et de tomates, blancs de poulet accompagnés de laitue, etc. Il dort beaucoup et surveille aussi de très près sa santé. Lorsqu’il était tout jeune et est arrivé en centre de formation, il s’est battu pour se faire une place. Ensuite transféré au club de Manchester United en Angleterre, il a dû, à nouveau, prouver ses qualités footballistiques et a toujours défié ses coéquipiers dans n’importe quel domaine, il ne voulait jamais s’avouer vaincu. Dès qu’il perdait, il s’entrainait comme un fou et la semaine suivante, il battait tout le monde. Je trouve qu’il y a une belle leçon de vie à tirer de cette histoire. Je pense que nous devrions, comme Cristiano, assumer nos différences, quitte à parfois en souffrir. Il ne faut pas baisser les bras devant les moqueries. Persévérer et travailler dur pour prouver à nos détracteurs que nous sommes forts. C’est aussi comme ça que j’ai réussi à me motiver pour me mettre au sport. Je me rappelais souvent que lui, il avait travaillé avec acharnement, détermination. Donc je devais faire de même si je voulais réussir mon défi. Je ne devais jamais m’avouer vaincu, même dans les moments les plus rudes, et c’est comme ça que j’ai progressé, c’est comme ça qu’on progresse.

Application et conclusion

Pour conclure, je dirais que la détermination joue un rôle prédominant dans notre vie. Et cela pour beaucoup de démarches que nous entreprenons. Peu importe votre but, votre source d’inspiration, ayez foi en vous. Agissez selon votre volonté, ayez des objectifs clairs et un esprit sain. N’écoutez pas vos haters, croyez en vous, en vos capacités intérieures, et surtout, en votre détermination !

Auteure : Ephraim, 17 ans, My

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Je suis anti-connard

Je suis anti-connard

Le 8 mars est une journée particulière dans l’Histoire du monde. Cette journée-là, autrement dit, cette journée-ci, est la journée internationale des droits des femmes. En 1909, grâce au travail des femmes socialistes étatsuniennes est organisée une première journée du droit des femmes. En 1911, suite au travail de l’internationale socialiste des femmes est organisée une seconde journée … Depuis plus d’un siècle, les revendications sont les mêmes : la fin des discriminations entre les hommes et les femmes. Dans son texte, c’est aussi de cela que nous parle Charlotte.

Tentative de définition

Je me suis vraiment intéressée au féminisme juste avant le confinement. Le sujet m’a intrigué, alors j’ai mené des recherches. D’après internet, le féminisme est “une doctrine qui préconise l’égalité entre l’homme et la femme, et l’extension du rôle de la femme dans la société”. D’après mon frère, le féminisme est “le combat pour l’égalité homme-femme”. D’après ma maman, le féminisme “rassemble un groupe de personnes qui essaient que la femme soit égale à l’homme à tous points de vue et qui se fait beaucoup entendre depuis le début de l’année 2020. Il ne faut pas le confondre avec les chiennes de garde qui ne respectent pas les lois pour se faire entendre. D’après les anti-féministes, les féministes “sont des chiennes de garde” (1).

Définition personnelle

Pour moi, le féminisme est une lutte contre le patriarcat. Les féministes ne cherchent pas à écraser les hommes, mais plutôt à atteindre l’égalité homme-femme. Certes, certaines d’entre elles le montrent avec plus de colère, car elles en ont marre d’être confrontées à ce type de problèmes, encore et encore. Les féministes exposent les réalités auxquelles sont confrontées les femmes et jeunes femmes de notre société. Heureusement que ce mouvement existe, car, encore en 2021, des femmes se font siffler en rue ou ont peur de sortir de chez elles. Il y a peu, un garçon a harcelé une de mes amies, tout ça parce qu’elle ne voulait pas lui donner son compte Snapchat.

Pas à l’aise avec tout

Pourtant, ce n’est pas parce que je suis féministe que suis à l’aise avec tout. J’avoue que je suis parfois gênée lorsque je vois des femmes seins nus à la piscine ou à la plage. Je préfère aussi qu’on me dise que je suis jolie plutôt que sympathique. Je me pose aussi beaucoup de questions avec le féminisme. Pourquoi l’habit pose-t-il encore problème en 2021 ? La femme est libre de s’habiller comme elle le veut, non ? Si je mets un décolleté, ça ne me dérange pas trop que quelqu’un le regarde l’espace d’une seconde, mais ça ne veut en aucun cas dire que cette personne peut me fixer pendant des heures ! En étant féministe, je trouve qu’on a peut-être tendance à minimiser et à oublier les hommes victimes de sexisme, de violence conjugale et / ou de viol. Je ne comprends pas non plus que l’on souhaite changer les noms de rues qui sont plus vieilles que ma grand-mère. Pourquoi ne pas donner des noms féminins aux nouvelles rues qui voient le jour ? (2) Dans le monde, nous avons autant besoin d’hommes que de femmes, on n’a juste pas besoin de machos. Si nous les femmes, nous voulons prouver que nous sommes égales aux hommes, pourquoi garder un test d’entrée à l’armée plus facile pour les femmes ? Pourquoi les femmes architectes sont-elles mieux payées de 14% (3) ? Pourquoi est-ce que, en cuisine, les chefs sont plus nombreux que les cheffes ? Pourquoi garder un congé de paternité cinq fois plus court que le congé de maternité ? Attention, ne vous y méprenez pas, je ne veux pas raccourcir le congé de maternité, mais bien rallonger celui de paternité.

Qui sont les hommes ?

En 2021, des femmes se sentent coupables de se faire frapper par leur mari et de se faire agresser en rue. Des femmes ne se sentent pas en sécurité dans leur pays, dans leur village, tout ça à cause de certains hommes. À nouveau, je précise : je ne dis pas qu’il faut considérer tous les hommes comme dangereux ni qu’il faut considérer toutes les femmes comme des saintes. Je dis juste que ce n’est pas normal que dans une société qui se dit cent pour cent égalitaire, des femmes aient peur ou se sentent mal à cause de certains hommes. Être féministe, selon moi, ce n’est pas se rabattre au niveau des hommes en essayant d’être supérieures ou en ayant des discours haineux envers les hommes. Nous devons montrer que nous sommes capables de faire les mêmes choses, même si elles sont parfois plus difficiles. Les féministes n’écrasent et n’agressent pas. Nos idées sont bonnes et elles sont justes. Nous devons utiliser des mots forts pour faire des hommes nos alliés et non nos ennemis. Nous avons besoin d’eux dans notre lutte qui risque d’être encore rude et semée d’embuches. Pour changer les mentalités, nous devons être intelligentes et réfléchies. Il faudra être tenaces, fortes, courageuses, car jusqu’au bout, il ne faudra jamais abandonner. C’est une lutte sans répit et sans pause. Nous ne sommes pas anti-hommes, nous sommes anti-connards.

 

 

Notes de la rédaction

(1) Les chiennes de garde, est une association française lancée en 1999. Elle a pour but de défendre les femmes contre les insultes, que ce soit dans la rue ou dans les médias.

(2) Une récente étude menée par une équipe d’enseignant·e·s et d’étudiant·e·s de l’ULB a démontré que dans les 19 communes bruxelloises que la moitié des rues, places, parcs, squares… portent le nom d’une personne mais que seules, 4,2% portaient un nom féminin.

(3) En faisant une recherche sur ce sujet, nous avons quelques articles reprenant cette information. Ces articles, publiés sur des sites français, reprennent une étude américaine. Est-ce que c’est aussi vrai en Belgique ? Rien ne permet de l’affirmer.

Auteure : Charlotte, 15 ans, Xhoris

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Rêver ? Je le fais aussi éveillée !

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Qu’elle soit énervée, triste ou perdue, Emy rêve éveillée, c’est un peu étrange, un peu bizarre mais pourtant, c’est son truc !

Fermer les yeux

Rêver, mais d’une manière un peu particulière : je rêve éveillée. Certains font du vélo, de la course à pied … Eh bien moi, je rêve. Cela me permet, par exemple, de me calmer quand je suis énervée. C’est d’ailleurs comme cela que j’ai commencé à le faire. J’étais très agacée et je n’en pouvais plus des reproches de mon entourage ! Que ce soit mes parents, mes professeurs ou mes amis, cela ne cessait d’augmenter ma colère. Une colère qui brulait en moi ! Je me suis donc isolée dans ma chambre et je me suis couchée dans mon lit. J’ai fermé les yeux et une idée m’est apparue … Rêver, mais consciemment ! Je l’ai fait une fois et c’est très vite devenu un « hobby. » Depuis, c’est un très bon moyen pour moi de me calmer. Je m’imagine alors des endroits calmes, où je peux me reposer, réfléchir, profiter. Je m’imagine une vie parfaite, une vie où je ne m’énerverais jamais. Vous allez me dire que cela n’existe pas, mais quand on rêve, … Tout est possible !

La plage

Mon endroit calme favori est un petit peu cliché, mais j’y trouve quand même mon bonheur : c’est une plage au sable blanc, à l’eau turquoise. Une limonade à la main, l’écume de l’eau me mouille légèrement les orteils. Derrière moi se trouve un paysage resplendissant, avec des palmiers aux couleurs à la fois vives et agréables. Le bruit apaisant des vagues s’écrasant sur le sable humide me berce jusqu’à m’endormir. Quand soudain j’ouvre les yeux, je suis en fait dans ma chambre, là où je me suis isolée pour me calmer.

Le réveil

Après ce rêve éveillé, je suis alors plus ouverte aux discussions et, je l’avoue, je m’excuse aussi plus facilement. Mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle je rêve : je le fais aussi pour le plaisir. À ce moment-là, je m’imagine plutôt dans des endroits cools et amusants. J’ai d’ailleurs rêvé, il n’y a pas si longtemps, d’un endroit où j’aime particulièrement aller : les parcs d’attractions. C’est un endroit qui me donne beaucoup d’adrénaline et je suis une fille qui adore ce genre de sensations. Le simple fait de m’imaginer tous ces manèges qui virevoltent me fait du bien et me fait passer un bon moment.

Rêver pour tout !

Et mes raisons de rêver éveillée ne s’arrêtent pas là ! Je rêve aussi quand je ne me sens pas bien mentalement. Surtout en ces temps d’épidémie. Je suis parfois triste car je ne peux plus inviter des amies et le fait de m’imaginer qu’elles découvrent ma maison apaise ma peine. Je me sens aussi seule donc j’imagine mes grands-parents et toute ma famille réunie dans mon salon à discuter comme si cette maladie n’existait pas. Un sourire se dessine alors sur mon visage et il me redonne espoir. L’espoir de revoir ces personnes comme avant. Cela me permet aussi de me faire sourire quand mes parents ne sont pas disponibles pour jouer avec moi car ils doivent, par exemple, préparer le repas ou faire le linge.

Endormie ? Je rêve aussi !

Bien évidemment, je rêve aussi endormie. Mais bizarrement, ces rêves-là sont influencés par ceux que je fais consciemment. Je peux, par exemple, me voir courir sur la fameuse plage de sable blanc. Je peux aussi avoir l’impression de virevolter dans les airs grâce à des attractions … C’est bizarre mais c’est aussi amusant. Beaucoup de personnes ne contrôlent pas leurs rêves, mais moi, j’y arrive un petit peu, comme si je pouvais les programmer. J’aimerais les contrôler complètement mais il y encore du travail à faire pour y arriver. Mais cela n’empêche que je fais déjà moins de cauchemars la nuit ! Bref, tout cela pour dire que rêver consciemment, c’est comme un jeu et une porte de sortie à la fois. C’est mon petit truc à moi qui fait de moi la personne que je suis. C’est un peu mon caractère, ma force, ma détermination, ma fragilité et ma personnalité. C’est grâce à cela que je suis moi-même ! Ma personnalité se résume donc à cet adjectif : très rêveuse.

Auteure : Emy, 12 ans, Comblain-au-Point

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