Scoutisme en ligne
Il n’y a pas que l’enseignement qui a dû s’adapter au confinement. C’est aussi le cas des mouvements de jeunesse, du scoutisme. Voici l’opinion de Mathis, alias Callimico feu follet, à ce sujet !
”Une simple grippe …”
Mars 2020. On apprend la nouvelle. On est confiné deux semaines pour une grippe un peu plus virulente. Je suis déçu, notre weekend scout dans les Ardennes est annulé. Je pensais pouvoir reprendre rapidement les réunions, mais malheureusement cette “simple grippe” fait beaucoup plus de ravages que prévu. Je ne l’ai pas tout de suite compris, mais en fait, ça voulait dire plus de réunions à respirer l’air frais, à mourir de froid et à parcourir la forêt en sentant les branches craquer sous nos pas. Heureusement j’ai pu faire un camp complet, 15 jours cet été ! En septembre, c’est bon, ça y est : on nous annonce qu’on peut enfin reprendre les réunions, mais masqué·e·s et, bien évidemment, à distance.
L’adaptation
Après quelques joyeux après-midi passés avec les copains des scouts, j’ai vite réalisé que nous ne pourrions plus faire ces réunions, en vrai. Alors que la deuxième vague nous engloutit, nos chefs organisent les choses autrement. On se retrouve sur un réseau social appelé Discord, je retrouve enfin entendre d’autres voix que celles des profs. Finalement, l’adaptation aux réseaux sociaux, je l’ai assez bien vécue. Mais ça n’a pas été le cas de tou·te·s… J’ai dû motiver un des nouveaux scouts à ne pas lâcher. J’ai endossé ce rôle en tant que “grand” de ma patrouille. Je leur ai parlé du camp, des rassemblements avec d’autres scout·e·s. C’est pendant cette période que j’ai remarqué l’adaptation des scout·e·s aux réseaux sociaux.
Instagram et Discord
Ce changement s’est fait via deux plateformes. Une connue de tous, Instagram, et une autre un peu moins, Discord. J’ai pu constater que ce changement n’était que bénéfique. Par exemple, au niveau de nos valeurs (respect des autres, persévérance, générosité, ouverture,…) elles n’ont pas changé mais ont montré une autre facette d’elles-mêmes. J’ai aussi été étonné de la présence des scout·e·s sur leur compte Instagram et celle de nos chefs sur Discord. Je n’imagine même pas l’organisation que ça a dû leur demander !
Mon ressenti
J’ai bien vécu cette période mais il était temps de reprendre nos réunions. Je pense que seul·e un·e scout·e peut le comprendre. Cette année, j’ai vécu le scoutisme d’une manière différente et c’était très gratifiant. Mais je pense que le scoutisme qu’on aime, c’est celui qui nous permet de nous réchauffer le samedi après une bonne réunion dans le froid. Là, nos réunions étaient devant l’écran, celui sur lequel on passe déjà nos journées. Ce sentiment de rentrer chez soi – bien au chaud – après une réunion en hiver dans les bois me manquait. Désormais j’attends, impatiemment, qu’on puisse passer un camp normal avec un hike et des échanges avec l’extérieur. J’attends surtout de pouvoir serrer tout le monde dans mes bras. Pour résumer, je dirais que le scoutisme, que ce soit par écran ou en présentiel, c’est avant tout le partage, la positivité, l’échange et tellement plus encore…
Auteur : Mathis, 14 ans, Habay-la-Vieille
Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance
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Ma réorientation: une route sinueuse
Longtemps, entre les animaux et l’art, le cœur d’Amélie s’est balancé. Après avoir terminé des études dans le domaine du second, elle revient à sa passion poilue. Récit d’une route une peu sinueuse ou tout se termine bien !
Le départ
Depuis mon enfance, je suis attirée par les animaux. J’ai directement été mise en contact avec des chats et chatons à la maison. À partir de mes 3 ans, un chien a rejoint l’aventure. Dans ma rue de campagne, nombreux étaient les champs où restaient des chevaux. J’allais les voir régulièrement et je passais un bon nombre d’heures dans le fond de mon jardin à côté des clôtures de la ferme voisine pour regarder vaches et chevaux. Les yeux fermés, je jouais avec mon chien, un Golden Retriever, comme si, d’autres cousins de sa race, il était chien guide. J’ai passé énormément de temps à apprendre par cœur et à classer toutes les races de chien que je retrouvais dans « L’encyclopédie du chien », livre que j’avais trouvé à la bibliothèque de ma ville. J’ai toujours rêvé – et j’en rêve encore – du moment où je pourrais enfin adopter MON chien, quand j’en aurai les moyens et que j’aurai quitté le cocon familial.
Premier sentier
En attendant, je me suis plongée – depuis petite – dans toutes sortes d’expressions artistiques : un peu de peinture par-ci, 3 coups de crayons par-là, un tour du jardin avec mon appareil photo à la main. Fille d’une mère artiste, j’ai baigné dans le dessin et dans les bricolages, et mon futur était tout tracé : je serai une artiste à mon tour. À mes 12 ans, je voulais être styliste, à mes 15, photographe et à mes 18, graphiste. Depuis longtemps, tenant compte d’une fausse croyance bien trop répandue, j’avais mis de côté le monde animalier … Bref, je décide alors de partir à Bruxelles pour un Bachelier. Trois ans plus tard, me voilà diplômée en publicité et agencement de l’espace.
Nouvel itinéraire
Ayant très bien réussi mes deux premières années et un tout petit peu moins bien ma 3ème, je sors de la Haute-École dépitée, tant au niveau psychologique par rapport à ma vie personnelle que par la fin peu glorieuse de mes études, même si je suis diplômée. S’en suit alors un merveilleux été, pendant lequel j’ai beaucoup profité. En août, je me motive enfin à finaliser les démarches et partir faire un stage à l’étranger. Je m’envole pour 6 mois au Danemark à travailler dans une superbe agence dans le centre de Copenhague. Une des plus belles expériences de ma vie même si le coronavirus l’écourte de deux mois ! Ces quatre mois à l’étranger m’ont appris beaucoup sur moi-même. J’adore passer du temps seule, j’apprécie aller au musée, j’aime toujours autant me balader dans les rues, mon appareil photo dans les mains. Et enfin, je me suis rendue compte que le graphisme et la pub sont des sujets plus qu’intéressants mais qu’en réalité, ce secteur n’était pas fait pour moi. J’ai appris en vivant immergée dans ce milieu que ce métier magnifique, un de ceux que j’admire le plus, n’est pas ma passion. Petite, quand on me demandait quel était mon job de rêve, je répondais toujours « je ne sais pas ce que je veux faire comme travail, mais en tout cas, je veux être bénévole dans un refuge pour rééduquer les chiens ». Aujourd’hui cette réponse reste presque inchangée, mais j’ai compris que je pouvais faire de ma passion un métier, je suis alors prête à m’investir à 100% pour me réorienter.
La ligne d’arrivée
Je ne regrette aucune des étapes par lesquelles je suis passée, car après avoir fait tout ce chemin, j’ai compris quelle direction je voulais prendre et à quel point l’éducation canine m’anime. Ma réorientation est pour moi, une chance et une leçon. Je peux à présent me dire que tout ce que j’ai vécu m’a ramené à cette passion et qu’elle devait en réalité être une vocation. N’étant pas encore formée et étant donné que tout est retardé à cause du virus, il me semblait être une évidence de donner 6 mois de mon temps pour finalement être volontaire dans un refuge. Dans le cadre de mon service citoyen, j’ai donc commencé une longue mission à la Société Royale de Protectrice des Animaux (SRPA), réalisant mon souhait de gamine. La boucle est bouclée.
Auteure : Amélie, 22 ans, Arlon
Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance
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