Le sauveur et la victime : ce n’est pas un Disney

Le sauveur et la victime : ce n’est pas un Disney

Compliqué de trouver les bonnes distances entre une jeune femme et un jeune homme, compliqué d’avoir, ne serait-ce qu’une vague idée de ce qu’est ou n’est pas l’amour, compliqué toujours de couper les ponts quand on les a patiemment construits au fil des années …

Jack

Je m’appelle Camille, j’ai 24 ans et je vais vous parler d’une situation que je vis en ce moment et que j’appellerais la relation victime-sauveur. Dans cette histoire, je me positionne en tant que victime. Aujourd’hui, je suis encore en plein travail de déconstruction pour sortir de cette relation toxique. Vers mes 16 ans, moi jeune fille mal dans sa peau, je le rencontre lui, garçon pas à l’aise non plus. Appelons-le Jack. Une amitié se crée et grandit au fur et à mesure des années. On ne le voit pas encore mais une dépendance se mêle à cette amitié. Tous les projets de ma vie sont liés à Jack : je suis dans une équipe d’animation avec lui, il organise les soirées où je vais, mes potes sont avant tout ses potes… Je ne suis pas Camille mais la pote de Jack qui le suit partout.

Confinement …

Un confinement se passe et nous n’avons plus l’occasion de nous voir pendant plusieurs mois. Avant, on se croisait très régulièrement. De mon côté, pendant ce confinement, j’ai pu mettre le doigt sur des problèmes personnels tels que le manque de confiance en moi, l’estime que je me donne, etc. J’ai alors pris la décision d’essayer de mettre des choses en place pour en sortir et aller mieux : aller voir une psychologue, me féliciter plus quand je réussissais quelque chose…

… Déconfinement

Je me retrouve à vivre avec Jack et je ressens une attirance décuplée pour lui. Je lui annonce et on décide de coucher ensemble, régulièrement. Au début, j’ai pris cette attirance pour de l’amour avec un grand A. Cependant, certains points ne collaient pas. La communication n’était pas fluide, je n’osait pas m’exprimer, me sentais jalouse… J’ai ensuite déménagé pour des raisons étranges à notre relation. Je me suis trouvé une autre colocation avec de nouvelles personnes et cela m’a donné de la place pour prendre du recul. Ce recul m’a permis d’identifier la relation toxique qu’il y a entre nous deux : la victime et le sauveur.

La relation

Selon mon interprétation et ma propre expérience, une victime est une personne qui va se rabaisser, ne pas se mettre en valeur et rester dans ce modèle : elle pense s’y sentir bien. Un sauveur est une personne qui va vouloir “sauver” des victimes mais pas de la bonne façon. L’idée c’est que la victime reste une victime pour qu’il puisse garder son rôle de sauveur. Il va vouloir aider la personne, être présent pour elle mais tout en la maintenant dans son malêtre. Souvent, le sauveur et la victime ne sont pas conscients de leurs rôles et de leurs actions. Un exemple typique d’un comportement de victime est que quand elle ne va pas bien, elle se retourne vers le sauveur qui va pouvoir la rassurer. Mais elle ne va pas essayer de sortir elle-même de sa situation. Elle va plutôt aller se réfugier dans le réconfort que lui apporte son sauveur.

Obsédée par mon sauveur

Avec le recul, je me suis rendu compte que dans mon cas, je faisais une obsession sur mon sauveur. Tout mon monde va tourner autour de lui et je vais aller chercher son appréciation en particulier. Je vais prendre ses remarques plus à cœur. Lorsqu’il va dire quelque chose que je vais prendre mal, il ne va pas essayer de comprendre et de me faire comprendre, pourquoi je l’ai mal pris mais plutôt me réconforter, me complimenter, etc. La jalousie est aussi un signal d’alerte que quelque chose ne va pas. Pour moi, la jalousie est synonyme d’un manque qu’on ressent en nous. On est jaloux d’une personne parce qu’elle a quelque chose que l’on souhaite (plus d’argent, plus de charisme, un partenaire plus attentionné…). Dans mon cas, j’étais jalouse des amis de Jack. Quand il passait du temps avec eux, c’est du temps qu’il ne passait pas avec moi. Dans ces moments, il ne me donnait pas d’attention. Je ne suis pas attirée par la personne mais par ce qu’elle m’apporte.

Ne plus s’accrocher aux manques

Plus je m’accroche à ce sentiment et plus je ne veux pas perdre cela. Je vais de plus en plus me limiter, me restreindre et entretenir cette victimisation pour rester dans son estime. Je finis par ne plus être moi-même et à subir tous les moments où je n’ai pas son attention. Le meilleur moyen pour réussir à sortir de ce cercle vicieux est de prendre du recul et du temps pour soi. Même si on n’a pas envie de se retrouver face à soi-même par peur de ce qu’on va y découvrir il est important de le faire. Autant que de se poser la question : “pourquoi je ressens ceci ou cela ?”. Il ne faut pas hésiter à aller chercher de l’aide chez des professionnel·le·s si on ne réussit pas à comprendre. Je pense que chacun est responsable de ses actes et il faut vivre pour soi et non pour les autres.

Auteure : Camille, 24 ans, Forest

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Ma découverte de l’art

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Loïc aura eu besoin d’un peu de temps pour découvrir et aimer l’art. Aujourd’hui, musique, musées, tout y passe ! Plus encore, cela peut nous rapprocher les unes des uns et des autres et nous faire voyager dans le temps.

Pas fan à la base

Quand j’étais enfant, je détestais les musées. Je me sentais oppressé. Oppressé par un savoir qui me dépassait. Alors, au lieu de focaliser mon regard sur les peintures, j’observais minutieusement les visiteuses et visiteurs, se pavanant de tableau en tableau. Ils et elles bougeaient, parlaient, respiraient. Les tableaux, eux, restaient muets et ça ne me convenait pas.

L’art c’est le …

Durant mon adolescence, j’ai suivi une longue formation de piano classique. Comme j’étais d’un naturel studieux, mon niveau évoluait rapidement, mais cet apprentissage restait de l’ordre du simple loisir et non de la véritable passion. À la fin de mon cursus secondaire, deux évènements concomitants remirent en question ma relation avec les beaux-arts. Lors de la dernière heure de cours d’un vendredi pluvieux, une dissertation, un travail d’écriture, d’argumentation et de réflexion est à l’ordre du jour. Il s’agit de commenter en quelques lignes une citation de Malraux (1) : « L’art, c’est le chemin le plus court de l’homme à l’homme ». Sur le moment même, ce postulat, cette déclaration n’a pas retenu mon attention… Ce qui ne l’empêcha pas, les jours suivants, de résonner dans ma tête. À la même époque, je découvre par hasard que les concerts de l’Orchestre Philharmonique de Liège sont gratuits pour les jeunes (2). Suite aux recommandations d’un ami mélomane, qui me disait que « j’allais regretter toute ma vie de ne pas profiter de cette opportunité », je décide donc de m’y rendre, non sans appréhension.

Je commence à comprendre

Progressivement, mon aversion envers l’art s’est estompée. Il m’a fallu du temps pour mettre des mots sur ce mystérieux changement de paradigme, de point de vue. En réalité, je me rendais compte que l’art était profondément humain, qu’il connectait les Hommes dans le temps et dans l’espace. À l’heure de la consommation effrénée des mass-médias, du règne de l’instantanéité, quelques tableaux, quelques œuvres, ont traversé les siècles. Ces petits fragments d’éternité participent à la création d’un monde commun qui résiste au passage du temps et n’est plus soumis au rythme de la nature. Plusieurs générations qui m’ont précédé se sont également retrouvées face à cette œuvre. Elles ont éprouvé des émotions. Elles ont exercé leur faculté de jugement, de gout. Cette permanence me fascine.

L’art nous rassemble

L’art nous relie aussi dans le présent. Des femmes et des hommes des quatre coins de la planète se bousculent aux portes des musées. Notre premier réflexe, lorsque nous aimons une œuvre, est souvent de susciter un débat, d’essayer de faire naitre chez autrui l’expérience émotionnelle que nous avons ressentie. « As-tu vu le dernier film de Quentin Tarantino (3) ? Il est génial » « Écoute le dernier album de Cabrel (4), c’est incroyable » « Regarde cette peinture, elle est magnifique ». L’art est donc une expérience publique, il sert de socle au dialogue, et crée des passerelles entre les humains. Aujourd’hui, j’ai 20 ans, et quand je rentre dans un musée, les tableaux bougent, parlent et respirent.

1. André Malraux (France, 1901-1976) avait plus d’un chapeau sur la tête. À 18 ans, il publie un premier livre Lunes en papier; à 20 ans, après s’être marié, il est arrêté et emprisonné au Cambodge, un pays d’Asie du Sud-Est pour trafic d’art. Après avoir été libéré grâce aux soutiens du monde littéraire français, il s’engage dans un premier contre la colonisation, de nombreux autres suivront, notamment contre le fascisme. En 1933, il gagne le prix Goncourt pour son roman La condition humaine. Soldat pendant la seconde guerre, il est fait prisonnier, s’évade et rejoint la résistance. Après guerre, il écrit encore et toujours et s’engage en politique. Durant neuf ans, il sera ministre des Affaires culturelles. .
2. On espère que ce sera toujours le cas pour les moins de 16 ans quand se terminera cette drôle de période.
3. Quentin Tarantino (USA, 1963) est un cinéaste américain. Dans ses films, souvent très violents, comme Pulp Fiction, ou Django Unchained, il apporte un grand soin aux dialogues, aux choix musicaux. Plutôt présentés comme des livres, ils sont découpés en chapitres et non en parties.
4. Francis Cabrel, (France, 1953), est un auteur-compositeur-interprète très populaire. On lui doit, par exemple, le morceau La Corrida, titre contre cette lutte, assez particulière, entre l’homme et le taureau. 

Auteur : Loïc, 20 ans, Flémalle

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Se donner toutes les chances

Se donner toutes les chances

Le parcours de Karla n’est pas un parcours tout à fait classique… Elle n’est pas née en Belgique, n’a pas forcément les mêmes repères que tout le monde mais cela ne l’empêche pas d’aller de l’avant !

Pourquoi ?

Pourquoi suis-je là ? Pourquoi suis-je différente ? Pourquoi je fais ça ? Comment suis-je arrivée ici ? Voici quelques-unes des questions qui me traversent l’esprit. Ce sont des questions que nous nous posons tous lorsqu’on arrive dans un nouvel endroit. Enfin, du moins, c’est ce qui s’est passé pour moi. Je m’appelle Karla, j’ai 17 ans et je proviens du Salvador (1). Je suis encore jeune mais j’apprends à découvrir un nouveau et beau pays : la Belgique. Même si, au début, je me suis sentie très différente non seulement parce que j’étais dans un nouveau pays complètement différent du mien mais surtout parce que la langue est différente, les coutumes et la culture aussi.

Profiter des différences

Mais ces différences qui étaient étranges pour moi au départ, me sont apparues petit à petit plus familières. Avec le temps, j’ai pu intégrer une école de stylisme et de mode, rejoindre une équipe de football ainsi qu’un groupe de bénévoles : Les compagnons bâtisseurs (2). J’ai réussi à m’intégrer, à oublier les différences. Nous sommes finalement tou·te·s les mêmes, peu importe notre origine, ici j’ai le sentiment que nous sommes tou·e·s les bienvenu·e·s.

Transmettre

Les rêves que je souhaite réaliser dans cette aventure, parce que pour moi, toutes les phases de la vie sont des aventures, c’est être graphiste, travailler, acheter ma propre maison et transmettre les mêmes valeurs que j’ai apprises au cours de ma vie telle que tomber et se relever ou encore toujours essayer même si on n’y arrive pas du premier coup. Enfin, c’est aussi très important de ne pas laisser passer les opportunités. Si vous ne risquez pas le risque de vous lancer dans une activité, vous ne gagnez jamais. C’est la vie, apprenez à la vivre.

(1) Le Salvador est un pays d’Amérique Centrale. Hispanophone, il est plus petit et moins peuplé que la Belgique. (2) Les Compagnons Batisseurs est une organisation de jeunesse. Cette association à pour but de contribuer au développement par les jeunes de leur responsabilité et aptitudes personnelles en vue de les aider à devenir des citoyen·ne·s responsables, critiques, solidaires…

Auteure : Karla, 17 ans, Liège

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

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Racisme et jeu vidéo, je mène l’enquête

Racisme et jeu vidéo, je mène l’enquête

Hiba se pose bien des questions… Pour trouver une réponse à celle qu’elle se posait le plus souvent : “Est-ce que le racisme existe aussi dans les jeux vidéos ?”, elle a créé un personnage et s’est plongée dans le jeu !

Je ne suis pas une geek !

Dans la vie, ce que je préfère ce sont les jeux vidéos ! Attention, ce n’est pas que j’y sois accro. Si vous vous pensez tout de suite que je suis une geek, il y a erreur, la réponse est non. Pour moi, ce qui est important, ce n’est pas le temps que je passe sur ces jeux. Ce qui est important, ce sont les graphismes des différents mondes, les personnes que j’y rencontre.

Un monde idéal ?

Le monde virtuel est un monde meilleur que celui dans lequel nous vivons. J’aime les jeux vidéo : ils me permettent d’être quelqu’une d’autre, c’est ennuyeux d’être la même personne chaque jour. Tellement de choses peuvent se passer dans les jeux alors que la vraie vie est un long fleuve tranquille… Ça, c’est ce que je me disais il y a bien longtemps. Jusqu’à ce que je découvre le racisme et toutes les autres formes de discriminations. Au départ, je pensais que, irrémédiablement, les jeux vidéos étaient bien plus qu’un terrain d’aventures, ils étaient aussi un refuge, une zone épargnée par la bêtise humaine. Ensuite, une question a court-circuité ma pensée : et si le racisme n’était pas que réel ? Et s’il se prolongeait dans le virtuel ? Il faut que j’en sois sûre ! Je décide donc de mener ma propre enquête.

Enquêtrice en ligne

Telle une détective, de peur qu’on me reconnaisse, je me crée un nouveau compte personnel. Je me connecte alors à Roblox (1), un site, une plateforme composée d’une pléthore de jeux dont le seul but est de satisfaire les joueurs. Je suis surprise de constater que l’avatar de base proposé par la plateforme n’est pas de ma couleur de peau. Pourquoi le personnage de base est-il ainsi ? Est-ce que pour les créateurs du jeu, un personnage neutre c’est un homme blanc ? Je n’ai pas encore commencé mon enquête que j’ai déjà ma petite idée sur la question… Une fois dans un des jeux, je comprends que les joueurs qui ont de l’argent peuvent payer pour que leur avatar ait le droit de pousser les autres ou de leur jeter une grenade dans la figure : en d’autres mots, ceux qui ont de l’argent – dans la vraie vie – peuvent écraser virtuellement ceux qui n’en ont pas. Je suis perplexe : on peut pousser les autres, c’est bien ça ? Sur base de nos moyens économiques qui, on le sait, nous discriminent déjà dans la réalité, on peut avoir le droit de tuer virtuellement ? Pourquoi ce jeu a-t-il été créé au juste ? Pour s’amuser ou pour reproduire et renforcer les discriminations de notre société ?

Changer du blanc

Je poursuis mon enquête. Je décide de changer la couleur de peau de mon “avatar blanc de base” à l’image de la mienne : brune. Façonner mon avatar (2) avec précision me prend un temps certain, c’est donc les paillettes plein les yeux que je le finalise enfin. Wow, il est parfait ! Je me sens dans la peau d’une lanceuse d’alertes (3), prête à obtenir des réponses sans que personne ne puisse m’en empêcher : mon plan est redoutable. Tranquillement, je rejoins le jeu en ligne. Après une première phase d’observation, je me sens prête : j’y vais ! J’envoie des demandes d’amitié à différents joueurs, le principe est plus ou moins le même que sur facebook. Pas de réponse. Pas une seule acceptation. Finalement, je reçois quand même une insulte : “T’es tellement noire que même sur l’autoroute, on croira que c’est toi la route”. Les commentaires racistes s’enchainent. Ils ne me font pas vraiment mal, je suis à distance, dans mon rôle de sociologue.

L’insulte est supposée être une blague pour celui qui la dit, mais qu’en est-il pour celui qui la reçoit ? Sont-ils blessés? Doivent-ils pleurer, lutter, répondre, partir, rigoler, s’en foutre ou bien juste se taire ? Je suis en colère. Mais je ne perds pas de vue mon plan et je pars changer mon avatar. Je lui redonne la couleur de peau blanche du départ et fais en sorte qu’il paraisse plus ¨pro¨. Pleine de rage, je retourne dans le jeu. Je compte bien leur balancer leurs quatre vérités. Rebelote, j’envoie des invitations d’amitié. Sans surprise, ils acceptent et je me fais rapidement beaucoup d’ami·e·s. Je me mets à chercher dans tout le jeu celui qui m’a le plus insultée. Je le trouve, c’est lui, il se tient juste là, devant moi. J’essaie, mine de rien, d’établir un lien d’ami-ami. Cette fois, il ne m’insulte pas. Il est même gentil avec moi, il fait des blagues sur les autres. Après plusieurs échanges à l’apparence complices, j’attends le moment parfait pour lui dire : “ Tu vois, la fille que tu as insultée pour sa couleur de peau ?” Naïvement, il répond “Oui”. “Bah, cette fille, celle que tu as bêtement insultée… c’était moi”. Sans aucune réponse, il quitte le jeu. Je ne l’ai jamais revu.

Satisfaite de mon enquête, horrifiée du constat

Le racisme existe, même dans les jeux. Vraiment ? C’est incroyable. Nulle part, nous ne sommes à l’abri du racisme. À ce moment précis, je ressens de la colère et en même temps de la pitié. Comment ce type peut-il se regarder dans le miroir ? À mon tour, je me regarde dans le miroir. Je vois mon reflet en blanc, en brun, et dans toutes les couleurs possibles des avatars. Ils me saluent tous, je rigole. J’ai le sourire de celle qui sait qu’elle a gagné. C’est suite à cette phrase que je retrouve mon vrai compte et recommence à jouer paisiblement. Impatiente de me poser de nouvelles questions.

(1) Roblox est un outil de création de jeux en ligne. Gratuit, il rassemble plusieurs millions de jeunes joueuses et joueurs. Il permet à ses utilisateurs de créer un jeu et d’inviter les autres à y jouer. (2) Un avatar, est un personnage, une représentation virtuelle choisie par l’utilisateur dans un jeu, un lieu virtuel… (3) Une lanceuse ou un lanceur d’alerte est une personne qui apprend l’existence d’un danger, d’un scandale, d’une affaire inconnue jusque-là, décide d’en informer des médias. Le résistant et sociologue Victor Martin (Belgique 1912-1989) fut par exemple un lanceur d’alerte. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, après une mission en zone allemande, il ramena les premières informations sur le sort des déportés juifs en Allemagne, sur le fonctionnement du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz.

A écouter aussi en podcast ici

Auteure : Hiba, 11 ans, Ganshoren

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Turcs de Belgique, Belges de Turquie

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Altan, Mikaïl, Mirsad, Ibrahim et Alper ont entre 11 et 12 ans. Ils habitent à Cheratte, un village de la commune de Visé, dans la province de Liège. En juillet, ils ont participé à un atelier Scan-R.

Pas raciste

Chez nous, le racisme, on ne connait pas. Ça ne se fait pas de rejeter des gens à cause de leur couleur de peau. Et c’est une chance pour nous. Ça nous ferait de la peine de voir un·e ami·e se faire tabasser pour sa couleur. S’il n’y a pas de racisme, c’est parce que tout le monde, ou presque, se connait. On est 24 heures sur 24 ensemble. Quand il fait chaud, on joue souvent dehors, on s’entraine au football, on s’amuse…

La mine mystérieuse

Derrière notre école, il y a encore la mine, mais elle est fermée. C’est interdit d’y rentrer. Pourtant quand on passe devant, on aimerait bien savoir à quoi ça ressemble. On a tous des grands-pères ou arrières-grands-pères qui ont travaillé dans la mine (1). On se demande comment ils faisaient pour vivre là dedans, pour résister, pour travailler.

Belge ou Turcs ?

C’est bizarre de se dire que si nos ancêtres n’étaient pas venus travailler ici, nous grandirions en Turquie. Souvent, on se demande comment ce serait. Est-ce que ce serait comme ici ? Voir les ami·e·s, aller à l’école, jouer au foot… On ne sait pas mais on est contents d’être ici, on se sent bien ici, en Belgique, on parle principalement en français, même si on ne sent pas belges. On ne partage pas la même culture, nos parents ne boivent pas d’alcool. Plus tard, nous ne pourrons pas marier une Belge : elle devrait se convertir à l’Islam et, pour nous, la religion a encore énormément d’importance (2).

(1) Après la Seconde Guerre mondiale, la Belgique a besoin de travailleurs. Les Belges ne veulent plus d’un travail extrêmement pénible, ne veulent plus travailler dans les mines et de nouveaux emplois sont possibles ailleurs. La Belgique décide donc d’ouvrir ses frontières et va chercher des travailleurs dans d’autres pays. En 1946, un premier accord est signé avec l’Italie. En 1964, un autre accord est passé avec la Turquie. Il permettra aux Turcs de venir travailler dans les mines de Cheratte et d’ailleurs.
(2) À ce sujet, les interprétations des textes du Coran, le livre sacré de l’Islam, sont multiples. Pour certaines, c’est une obligation, pour d’autres, il est permis à un musulman d’épouser une femme non musulmane mais elle doit être croyante, de religion chrétienne ou juive. Si la femme est d’une religion polythéiste ou ne croit pas, cette union n’est pas possible. Une musulmane, par contre, ne peut épouser un non-musulman, sauf si l’homme se convertit.

Auteurs : Altan, Mikaïl, Mirsad, Ibrahim et Alper (11 ou 12 ans) Cheratte

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R

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Á toi, qui lis ceci.

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Mon avenir

Mon avenir

Il est presque minuit et, dans son lit, Simon n’arrive pas à s’endormir. Il sait que demain, il devra aller à l’école mais le sommeil ne vient pas. Plongé dans l’obscurité, tout en essayant de trouver une bonne position pour s’endormir, il se questionne sur tout et n’importe quoi et surtout sur son avenir et cette question qui lui revient sans cesse : qu’est-ce qu’il veut et va faire plus tard ?

Rater sa vie ?

Je vais bientôt passer en 5ème année du secondaire, et je n’ai toujours aucune idée du type d’études que je veux faire, de mon futur métier… Il y a bien certaines matières qui m’intéressent plus que d’autres comme les maths et les sciences, mais tout ça reste très flou et ça… ça commence à m’inquiéter. J’ai peur de ne rien trouver et donc, en quelque sorte, de « rater » ma vie. J’ai aussi peur de me lancer dans quelque chose que je n’aime pas et de finir comme Monsieur et Madame Tout le monde à se retrouver dans la routine métro, boulot, dodo. J’ai peur d’une vie morose, de gagner un salaire moyen, d’avoir un travail que je déteste.

Rentrer dans le moule

Seul dans le noir, je commence à angoisser et à me dire que, dans une société où tout tourne autour de l’argent, si je ne trouve pas un vrai travail qui me plait, je finirai par décrocher, à me retrouver sans vrai salaire, à vivre dans la misère ou carrément, à la rue. J’ai peur de rater ma vie. Mais arrive alors une nouvelle question : c’est quoi réussir sa vie ? Pour moi, réussir sa vie, c’est être heureux. Se lever le matin et avoir envie de sortir de son lit en pensant à tous les petits ou grands plaisirs qui nous attendent tout au long de la journée. Être heureux, c’est pouvoir être libre, ne devoir obéir à personne et vivre chaque jour, une journée différente ou presque avec des rebondissements, des surprises, des rencontres, des contacts humains. Être heureux, ce n’est pas rester devant un ordinateur – toute la journée – à se faire crier dessus par un patron imbuvable. Je me dis qu’en fait, on essaie de rentrer dans le moule de la société pour se fondre dans la masse et ne pas se faire remarquer, au lieu de faire ce qui nous plait vraiment, et de nous démarquer parce qu’on aura écouté nos tripes, quitte à essuyer des critiques.

Les bons points

Facile à dire, moins facile à faire. On m’a appris à étudier pour avoir de bons points, mais on ne m’a pas appris à écouter mes tripes. Je vois la plupart de mes ami·e·s qui ont une passion qui leur permet de savoir vers quoi elles et ils veulent aller plus tard… Et puis il y a moi qui suis perdu. Certes, j’ai de multiples centres d’intérêt mais rien qui me permette de me diriger vers des études, un métier. Je me rappelle les discours incessants de tou·te·s mes professeur·e·s qui disent que les cours sont très importants, que si on ne réussit pas ici, on n’ira pas loin dans la vie, qu’il faudrait vraiment commencer à penser à nos études, qu’il va être temps de faire des choix, etc. Pour l’instant, tout va bien parce que l’objectif est d’avoir de bons résultats à l’école mais une fois que tout cela sera passé ? J’ai l’impression que je serai totalement perdu et sans objectif, que je ne saurai pas où me diriger. Pour moi, avoir un objectif, un but est primordial. Je trouve qu’à l’école, on nous apprend à réussir sa vie d’un point de vue sociétal mais pas d’un point de vue personnel et je trouve ça dommage. On nous apprend ce qu’on doit faire mais pas comment le faire.

Être reconnu

À tout cela s’ajoute le fait de ne pas vouloir décevoir mes parents, mes grands-parents… La famille m’a toujours dit qu’elle était fière de moi. Elles et ils me disent que je suis très intelligent, que j’ai de super bons points à l’école, que j’irai loin dans la vie. Tout cela me met la pression. Je n’ai pas envie de les décevoir et qu’ils et elles pensent s’être trompé·e·s à mon sujet. J’ai envie que, plus tard, toutes soient fières, tous soient fiers de ce que je suis devenu, de leur fils et de sa vie. Je veux être soutenu et aidé dans les décisions à prendre, je veux qu’on m’écoute, le sourire aux lèvres, lorsque je parlerai de ce que j’ai accompli. Je m’imagine dans quelques années dans une belle maison, avec ma femme et mes enfants et mon père qui me prenne dans ses bras et me dise « Je suis fier de toi mon fils ».

Demain…

Je suis dans mon lit, seul, et je ne sais toujours pas quoi faire. Et je réfléchis. Je m’imagine adulte, j’essaye d’imaginer mes études, mon avenir. Ce qui est sûr, c’est que dans mon futur métier, je serai libre de pouvoir donner mon avis, de pouvoir me poser toutes les questions et me livrer à toutes les réflexions que je veux. Je suis comme ça, c’est plus fort que moi. Au final, tout cela tourne dans ma tête, je me rends compte que je n’ai toujours pas de réponse à mes questions, qu’il est déjà 2h du matin et que je vais être crevé demain.

Auteur : Simon, 16 ans, Odet

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R

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