Je suis libre

Je suis libre

Je suis la petite fille qui n’a pas choisi sa vie, d’être loin de sa maman, ses sœurs et frères. D’être loin dans un autre pays, loin de ses amis. Seule dans un autre pays, qui ne parle pas la langue.  

C’est aussi être frappée, battue mais c’est normal chez eux. Bah oui, elle est seule, qui va la défendre ?  

C’est aussi un père qui choisit à ma place et à la place de ma maman.  

C’est aussi être violée et que personne ne croit en ma parole.  

C’est aussi injuste, car c’est encore un homme qui décide pour moi et qui me contrôle.  

Mais tout ça, c’est le passé.  

Maintenant, je suis là, je suis libre.  

Libre d’être amie avec une femme ou un homme.  

Je suis libre mais je reste loin de ma famille.  

Je suis fière d’être moi.  

Je n’ai plus peur de dire et exprimer ce que je veux, je suis libre.

Auteure : Sarah, Liège

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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Et puis, je ne t’ai plus jamais vu

Et puis, je ne t’ai plus jamais vu

Je n’étais qu’une enfant et il en a profité. Nous étions proches. C’était un ami pour moi, une personne avec qui j’étais à l’école, malgré le fait qu’il était plus âgé que moi, je tenais à lui.

C’était un mardi, vers les 17h, j’étais de bonne humeur, pour une fois, étant donné que les mardis, je devais aller dormir chez ma marraine et que je n’aimais pas ça car elle arrivait souvent tard.

Cette fois-là, je n’étais pas seule.

Tu étais là, tu es resté avec moi et tu m’as accompagné aux toilettes. Je ne le savais pas encore mais ce fut une soirée longue et douloureuse pour moi. Tu t’es permis de rentrer avec moi dans cette toilette bleue, une toilette pour enfant et tu as fait ce que tu voulais de moi. J’étais petite, je ne savais pas ce qu’il se passait.
Ce n’est bien que quelques années plus tard que je compris. Je m’étais rendue compte de ce que tu avais fait, non pas une fois, mais bien 3 fois pendant mon enfance. Je suis allée t’attendre à la fin de ton cours, juste avant la récréation, et je t’ai demandé ce qui c’était passé ce jour-là et, droit dans les yeux, tu me l’a dit. Tu m’as clairement dit que tu m’avais violé, je le savais mais je voulais en être sûre, je ne pouvais pas deviner que tu en étais fier de cette manière. J’ai essayé de m’exprimer et de te dire les séquelles mentaux et physiques que ça avait engendré mais tu n’as pas voulu m’écouter.

Et puis, je ne t’ai plus jamais vu.

Auteure : Khusi, 16 ans, Bruxelles

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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Re-construire

Re-construire

15 mars 2022, ce soir-là, il a tout pris de moi.

Tout ce que j’étais, tout ce que j’avais, tout ce en quoi je croyais, tout ce à quoi je pouvais rêver.
Ce soir-là, en entrant chez moi, en entrant en moi, il a fait disparaître ce « moi ».

Après ça, que dire, que vivre, que faire ?
Une seule solution proposée, imposée, la reconstruction.
Bientôt deux ans plus tard, je ne cesse de me demander s’il est possible d’atteindre, de façon totale et absolue cette fameuse reconstruction tant rêvée.
Reconstruire, pour aller où ? Re-construire en re-prenant quoi du « avant » ? Du « avant », qui m’a amené là.
Construire, avec quoi ? Avec quelle énergie ? Mais surtout, construire quoi ?

Je ne suis pas sûre de penser qu’il soit possible, d’atteindre cette terre promise.
Terre d’optimisme et de pardon. Terre d’oubli et d’idéalisme.
Je ne suis pas sûre que ça soit possible, mais au fond, je me demande si ça n’est pas une bonne chose.

Ne pas oublier.
Ne pas pardonner.
Ne pas accepter.

Mais tenter, d’avancer.

Avancer, non pas pour avoir l’air d’aller mieux, avoir l’air apaisée, avoir l’air moins en colère.
Avancer, pour soi, à son rythme.

Reconstruire ou simplement construire ?
Je ne crois pas qu’on puisse, aussi simplement qu’on nous le dit, reconstruire une partie de son âme qui a été arrachée aussi violement.
Non, je ne le crois pas, mais finalement, je crois que c’est une merveilleuse chose.

Arrêtons, toi, moi, nous, de tenter de recoller les bouts de cette feuille déchirée, arrachée, meurtrie. Prends une nouvelle feuille, blanche, neutre, solide.
Et commence, encore et toujours, s’il le faut.
Mais ne supprime pas, n’efface pas, n’oublie pas, cette part de toi que tu ne pourras peut-être jamais,

Reconstruire.

Auteure : Elise, 21 ans, Marchienne-Au-Pont

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R.

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C’est là qu’on grandit

C’est là qu’on grandit

Depuis toujours, je suis confrontée à des personnes aux profils parfois compliqués. De la violence, des comportements inadéquats. Dans chacune de ces personnes, j’ai surtout vu de la tristesse, de la douleur. J’ai remarqué que la colère est plus facile à manier, qu’il est plus acceptable dans notre société de voir de la violence que de la peine.

La violence, c’est montrer qu’on est fort, qu’on a du caractère, qu’on ne se laisse pas faire. La tristesse, c’est montrer nos faiblesses, nos peurs, nos failles. C’est dans nos failles qu’on pense être vulnérables.
Au fond ces personnes sont bloquées dans un mal-être profond protégé par une armure de haine, mépris et colère.

Si on arrive à percer cette carapace, si on légitimise cette souffrance, je suis persuadé que les gens peuvent changer. C’est dans la difficulté qu’on trouve des solutions, le changement. C’est là qu’on grandit.

Auteure : Axelle, 28 ans, Charleroi

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Comment je suis devenue une femme

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Quand je vois des petites filles courir et crier, si libres et fières, je pense à chaque fois à la célèbre phrase de Simone de Beauvoir: “On ne nait pas femme, on le devient”. Ces enfants ne sont pas encore des femmes, elles le seront un jour car elles vivent dans un monde qui les construira en tant que telles, et ça me brise le cœur d’imaginer toute la violence qui les attend. Car moi, comme les autres, je le suis devenue par la violence.

Premièrement, la violence physique. J’y ai échappé, mais je n’ai pas échappé à sa menace constante. «Ne sors pas seule le soir, il pourrait t’arriver quelque chose». Je l’entends presque tous les jours, souvent de femmes qui le disent par bienveillance, mais qui renforcent cette peur constante. « Donne-moi, son prénom, son nom et l’adresse du lieu de rendez-vous avant d’y aller ». Entre nous, on essaye de se protéger les unes les autres. On a entendu assez d’histoires de rendez-vous qui tournent mal. « Pourquoi tu ne l’as pas quitté ? », balancé avec mépris par un garçon quand quelqu’un lui a confié avoir été frappée par son copain.Le message est clair : Ne te fais pas agresser. C’est ta responsabilité et tu dois faire attention.

Il y a aussi la violence verbale. Les insultes. Dites par des inconnus dans la rue ; par des potes, mais ça va, c’était juste une vanne ; par des mecs qui veulent me payer un verre et qui ne supportent pas un refus ; par un ex-copain pour qui j’avais refusé de cuisiner un repas; par un prof même, qui m’a dit que si je ratais son cours je pouvais toujours devenir strip-teaseuse. Toutes ces fois, c’est parce que j’étais sortie de mon rôle. J’avais dit non, j’agissais comme si j’étais libre et tous ces hommes ont ressenti le besoin de me remettre à ma place de femme.

Quand j’étais ado, je ne me maquillais pas et je ne me coiffais jamais. On me faisait souvent la remarque, c’était banal, c’était anodin. Parfois, ça me mettait mal à l’aise, mais, malgré ça, je n’arrivais pas à me forcer à me lever plus tôt pour me faire belle. Je ne comprenais pas pourquoi, mais, maintenant, je le sais : je résistais. Je l’ai fait, jusqu’à ce qu’une pression insidieuse, une faille interne me fasse céder.

Parce qu’il y a encore un autre type de violence : une violence qui vit en soi. À un moment, on devient son propre martyriseur. On se surveille soi-même.

Ça commence avec la honte. On s’est tellement moqué de ma faiblesse physique, et on m’a tellement répété que c’est normal, les filles sont moins fortes, que j’ai, de moi-même, arrêté d’essayer de faire du sport : j’avais trop honte. On m’a tellement regardé, scruté avec lubricité que j’ai changé ma manière de m’habiller : j’avais honte de me sentir comme une proie. On finit par se contrôler soi-même, on n’a plus besoin de nous imposer des choses. Peut-être que si on regarde assez de films romantiques dans lesquels les hommes sont jaloux, on désire un homme qui nous contrôlera. Peut-être que si on nous répète assez qu’il faut être belle, et qu’un corps beau est un corps mince, alors on se contraint à des restrictions et on épuise notre énergie à essayer de perdre du poids. Peut-être que si on nous ignore assez en parlant de certains métiers, on ne réalisera même pas les possibilités que l’on a, et on continuera à être globalement moins payées, voire à travailler gratuitement en prenant toute la charge du travail domestique.

La violence devient symbolique, et on baisse les yeux et on a les joues rouges de honte. On devient une femme.

Tout ça est un poids énorme. Je voudrais que les petites filles restent libres pour toujours, même si, je le sais, elles pressentent sûrement déjà le poids de ces violences.  Qu’est-ce que je peux leur dire par rapport à tout ça ?

Il faut parler de ses expériences, car c’est comme ça qu’on combat la honte. Il faut se rendre compte qu’un monde différent existe, un monde libéré de ce système, un monde où le rôle de femme n’a plus de sens, pour que personne n’y soit enfermé. Ce monde est possible, et c’est à nous de le créer.

A écouter aussi en podcast ici

Auteure : Olivia, 20 ans, Liège

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