La bombe ou la vie

La bombe ou la vie

Maroan est bénévole pour la Croix-Rouge Jeunesse (CRJ) – (1). Lors d’un atelier Scan-R, il a profité de la parole qui lui était offerte pour relayer celle d’un jeune réfugié dont il ne connait même pas le nom.

La bombe

Tout a débuté dans l’ombre d’un obus. L’engin de mort était là, insolent et immobile, prêt à mettre fin à la vie d’un adolescent. Lui, bout d’homme rêveur, n’avait – on s’en doute – aucun intérêt dans cette guerre. Que l’Occident bombarde son bout de terre, il n’en voyait pas les raisons, n’en comprenait pas les causes. Certes, il n’avait pas que des éloges à la bouche mais, face à l’ironie du sort, il s’était résigné. La pauvreté serait sa condition et l’horizon n’inciterait pas son cœur à courir. Mais quand l’obus tomba juste à côté de lui, sans exploser, sans réduire à néant sa petite voix, sans lui clouer le bec, il eut comme une révélation.

Seul

Père et mère dormaient à jamais dans le jardin, sous la terre d’un pays misérable, ils n’étaient plus ses contemporains, juste des souvenirs d’une époque heureuse. Rien ni personne ne le retenait donc sur ces terres arides, il était libéré de tout amour familial. Face à l’obus, face à sa réalité, il comprit alors que son destin pouvait changer. Il comprit que la fatalité n’était pas le dernier chapitre de son roman. Il rêvait d’Europe. Il rêvait de lendemains qui chantent, de repas dignes de ce nom. Il rêvait d’autre chose. Ce sera l’aventure d’une vie. Son meilleur ami avait tenté le coup, il était parti au bras d’un passeur, un de ces brigands du désert. Pourquoi, lui, le mioche ne pourrait-il pas faire de même ?

Vers un monde meilleur ?

Ses petites économies en poche, il alla marchander sa place dans une vieille barque. De la mer, il n’avait entendu que des rumeurs et des bruits de vague. Habillé de toute l’insouciance de sa jeunesse, il ne s’était guère interrogé sur ses talents de nageur. Quand l’optimisme vous habite, l’impossible semble dérisoire. Pour un bout de pain, sans arme, on tuerait Godzilla. Le voilà, ce jeune caillou sans consistance, embarqué dans un périple où seul le danger règne. Il va fuir la mort et les douaniers, les prédateurs et les intempéries. On n’est pas prêt quand on a quinze ans. Rien ne prépare un enfant face au guêpier. On pense être un surhumain, on pense être une anomalie de l’histoire. En réalité, on n’est rien de plus qu’un gamin aveuglé par le champ des possibles. Durant l’aventure, la faim et la fin naviguaient à ses côtés. Il priait le ciel et le dieu qui y résidait. Il priait pour atteindre le marché du travail, l’opulence européenne. Il priait comme un prêtre agonisant. Deux semaines dans la clandestinité, deux semaines au bord du gouffre, il ne perdait jamais confiance. Père et mère l’observaient et l’encourageaient, il entendait leurs murmures.

Mourir ?

Ce n’était pas une croisière, il n’avait pas le luxe de lambiner car tout allait vite. Un bébé qui hurle, un gilet de sauvetage crevé et l’eau qui s’infiltre, ce n’était pas une croisière. Comment croire que le destin est favorable, que les vents soufflent du bon côté quand la mort guette entre les fissures d’une piètre embarcation en bois ? La flotte, il la voyait jusque dans ses cauchemars éveillés. Un môme qui se noie est un drame chez nous, là-bas c’est une banalité affligeante. Ça a débuté comme ça et cela finirait aussi comme ça, dans l’oubli d’un océan colérique et l’indifférence du monde. L’espoir s’effrite, ses miettes vous glissent entre les doigts et l’Europe semble s’éloigner. Il écoutait le bruit d’un moteur, se disait que, peut-être, sa décision n’était pas la bonne. La témérité ne paie pas, elle vole. L’obus ou la noyade, ce n’était plus qu’une question de point de vue.

Sauvé ?

Soudain, le capitaine de l’embarcation pointe au loin et du doigt une tache noire, c’était leur salut, le sol espagnol. Le gamin s’approchait d’une éventualité heureuse. Son dieu, là-haut, perché sur ses nuages, ne l’avait pas oublié. L’histoire continuerait pour lui, il allait l’écrire à l’encre rouge.

Sa vie et la mienne

Cette histoire, c’est un ado que j’ai croisé dans la file qui menait à la distribution alimentaire, qui me l’a racontée. J’étais bénévole pour les aider, il était en attente. Il attendait son sachet de nourriture et le droit de passer en Angleterre. Allez comprendre pourquoi ce pays les attirait tous alors que ces Britishs venaient de divorcer de l’Union européenne. Les méandres de la politique ne rentraient pas dans ses considérations, ce petit voulait juste grignoter le rêve européen. « English … I want to have a job and do my best… » Je ne sais pas si mon anglais était rouillé ou si ce jeune candide était plutôt taciturne, mais la discussion n’alla pas plus loin. J’ose imaginer que sa pudeur lui refuse de se déshabiller face à un inconnu, quand bien même cet inconnu porterait une chasuble de bénévole. Je le croisais la semaine suivante, il était plus loquace. « In Libya … boum boum … a lot of gun and dead people … » Son récit était saccadé et glaçant. Nous avons échangé quatre fois, il se livrait comme un cerisier japonais, de façon éphémère. Je devais recoller les morceaux d’une vie déchiquetée tout en faisant mon boulot. Je ne pouvais concevoir un parcours aussi tumultueux. Je n’étais passé que par des déceptions amoureuses et le stress des examens. Aucune comparaison, aucun lien. J’avais honte de mon roman personnel, si confortable et prévisible. Lui, sans être demandeur, survivait entre les rebondissements du sort et la misère du monde. Je voulais l’aider, lui permettre d’aller plus vite dans la file, mais ce n’était pas chose aisée. Cette file était une mosaïque d’infortunes et de nécessités. Peut-être que son histoire ne valait pas celle du vieillard devant lui, celle de la jeune mère derrière. J’avais des consignes et je devais obéir. C’est ça aussi être bénévole. Se rendre compte que l’altruisme est, lui aussi, réglé.

 

Notes de la rédactionLa CRJ est l’organisation de jeunesse de la Croix-Rouge de Belgique. Depuis 1981, elle a pour mission d’accompagner, de soutenir et de stimuler les jeunes à devenir des CRACS (Citoyens Responsables, Actifs, Critiques et Solidaires), tout en valorisant leur potentiel comme acteur de changement. Elle travaille autour de trois axes : animer et sensibiliser sur les premiers soins, accompagner et soutenir les jeunes dans leur engagement citoyen, participer et représenter des jeunes au sein des instances de gouvernance et aux processus décisionnels à la CRJ et à la Croix-Rouge de Belgique.

Auteur : Maroan, 29 ans, Vilvoorde 

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

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Pour Chiara, la famille c’est un peu comme une maison. Un endroit dans lequel on se sent bien, à l’abri des intempéries, un endroit qu’on peut quitter et retrouver un peu plus tard. Un lieu où tout peut être dit et entendu.

La famille, c’est la chose la plus importante pour moi. La famille est un pilier, c’est elle qui me guide dans le bon sens afin que je réussisse ma vie. Par exemple, sans ma famille, je ne me serais pas dirigée vers l’enseignement supérieur, j’aurais vite fait des études professionnelles pour aller directement travailler. Vers 14 ans, je voulais suivre la filière « boulanger-pâtissier », maman ne m’a pas contrariée. Pour Noël et pour débuter, elle m’a même offert un magnifique livre de pâtisserie pour débuter. Voyant qu’au bout d’un an, je n’avais toujours pas ouvert le livre, elle m’a délicatement fait comprendre que ce métier ne serait pas ma passion. De plus, mes parents m’ont inculqué des valeurs comme l’honnêteté, la politesse, le courage, le respect, la tolérance, la fidélité et la bienveillance.
Ils me guident vers les bonnes choses et les bonnes personnes. Parfois, je me dis que ma famille est oppressante et puis je me rends compte qu’ils trouvent toujours le bon moyen pour me diriger vers les choses les plus positives.

Papa

Mon père est comme moi. Il est la personne que je veux rendre la plus heureuse de ma réussite. Mon père ne parle pas de ses sentiments ou de ses émotions. Il se protège sous une carapace en tournant tout en dérision même les sujets les plus graves. Il ne me dit pas qu’il m’aime mais quand il est fier de moi, je peux le voir dans ses yeux. En cinquième secondaire j’avais cinq examens de passage et tout le monde était persuadé de mon échec, le jour des résultats quand j’ai dit que j’avais réussi, j’ai pu voir les yeux de papa s’emplirent de larmes et de fierté.

Première rencontre

L’année dernière, j’ai rencontré un garçon gentil et drôle. Il louait un appartement et vivait seul. Progressivement j’ai passé de plus en plus de temps chez lui, j’y trouvais une sorte d’indépendance. Au début, maman se disait que je devais être heureuse. Mes parents m’ont laissé faire pourvu que je travaille toujours à l’école, que mon stage se passe bien. Ils comprenaient bien mon désir d’indépendance. Rapidement pourtant, maman s’est rendue compte que je n’allais pas aussi bien que je le prétendais. En effet, ma relation avec ce garçon s’était détériorée, il était devenu méchant et violent.

Les accidents

Un jour, suite à une dispute avec lui et alors que j’étais derrière le volant, il a provoqué un accident en tirant sur le frein à main. Quand j’ai appelé maman en pleurs, elle est venue me chercher avec papa. Je n’osais pas avouer ce qu’il s’était passé mais maman avait des doutes, beaucoup de doutes. Mon copain était revenu chez mes parents avec moi le temps qu’on répare ma voiture. Cela a permis à mes parents de le connaître un peu plus, maman l’observait discrètement et l’écoutait. Puis, papa a eu un grave accident en chutant du toit et là mon excuse pour ne pas retourner chez lui était trouvée, je lui disais que maman avait besoin de moi pour les courses et pour s’occuper de papa immobilisé dans un lit médicalisé.

Discussions

Quelques semaines plus tard, maman a demandé à me parler. Doucement, elle m’a expliqué que ce qu’elle allait me dire ne me ferait pas plaisir mais que c’était parce que papa et elle m’aimaient plus que tout … Bref, il fallait qu’elle me parle. Elle avait bien compris que ce garçon n’était pas pour moi, que nous étions totalement différents et qu’elle avait peur que je sois malheureuse avec lui. À ce moment, ma décision de rompre était prise et je suis allée rechercher mes affaires chez lui et lui dire que c’était terminé. Sans ma famille et sans la bienveillance de mes parents, je ne sais pas où j’en serais aujourd’hui. Ma famille m’a aidée à surmonter cette épreuve.
Ma mère est comme ma confidente, ma meilleure amie. Elle a compris ce que je vivais avec mon compagnon. Quand mon père a eu son accident, j’ai senti dans ce malheur une délivrance pour moi, j’allais pouvoir quitter définitivement mon compagnon et rester chez mes parents. C’est à ce moment-là que j’ai vraiment compris l’importance de ma famille. C’est grâce à elle que je m’en sors aujourd’hui et que je termine mes études actuellement. Petit à petit j’ai raconté tout ce que j’ai vécu pendant la période où je suis partie, et mes parents ont pu comprendre les raisons pour lesquelles je n’osais rien dire. Ce garçon a continué à me harceler de messages et même de courrier. Grâce au soutien de ma famille, j’ai tenu bon, je n’ai pas répondu, je n’ai pas cédé à ses belles paroles.

Ensemble

Nous sommes très soudés. Je pense que c’est important. Je pense que pour réussir, il faut se sentir soutenue et bien entourée. Aujourd’hui, je me sens complètement libérée de l’emprise que ce garçon a eu sur moi. Je me sens bien à la maison, c’est un peu comme un cocon et même si maman m’oppresse encore un peu, voulant savoir où je suis quand je pars, si je suis bien arrivée quand je vais quelque part, et me pose encore souvent des questions pour connaître mon moral ou mon bien-être, je sais que ce n’est que par amour qu’elle le fait. Et je lui dis toujours en riant qu’elle doit me laisser vivre … Donc aujourd’hui, je n’ai qu’une envie, réussir mon année et envisager l’avenir sereinement.

Auteure : Chiara, 20 ans

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Deux amis se sont suicidés

Deux amis se sont suicidés

Philippe a perdu deux amis. L’un et l’autre se sont suicidés. Entre tristesse et désespoir, il essaye de voir ce qui reste beau. Pour éviter les suicides, il suggère qu’on se parle bien plus et qu’on ose dire quand ça ne va pas ou plus du tout.

J’ai choisi de vous parler du suicide. Oui, c’est un sujet délicat qui touche beaucoup de monde. Au cours de ma vie, j’ai connu deux amis qui se sont tués. Le premier quand j’étais en rhéto. Il s’est suicidé à cause du harcèlement subi dans ses premières années en secondaire. Le second c’était cette année, peut-être à cause du Covid et d’autres problèmes de la vie.

Difficile

J’ai du mal à m’en remettre. Tous les jours, je pense à eux, à pourquoi ils ont fait ça. Je me dis qu’un geste de ma part, peut-être une simple main tendue, aurait pu tout changer. Malheureusement, je pense qu’avec le confinement, le nombre de suicides pourrait augmenter. Une bonne partie de mes amis se sentent mal, ne s’en sortent plus et ont du mal à imaginer un avenir meilleur. Aujourd’hui, je vis dans la tristesse et j’ai du mal à penser autre chose. Tout le monde me demande comment je peux être si bon vivant et toujours blagueur mais au fond de moi, je suis dans la détresse et l’angoisse. Celle de perdre à nouveau un ami ou un proche.

De nouvelles rencontres ?

À présent, j’ai du mal à m’attacher à de nouvelles personnes, j’ai peur de les perdre dans n’importe quelle circonstance. Quand vous croisez quelqu’un, ne vous fiez pas aux apparences mais essayez de comprendre son passé, essayez de comprendre ce qu’il ressent à l’intérieur. Dans cette détresse, heureusement j’ai des ami·e·s, une famille et une copine qui essayent tou·te·s de me rendre la joie de vivre que j’ai perdue au début de cette année. Comme je l’ai dit, je vis dans la peur qu’une personne proche de moi fasse ce geste et disparaisse du jour au lendemain.

Oser en parler

Aux personnes qui pensent au suicide, je veux dire qu’elles ne doivent pas avoir peur d’en parler. Imaginez, vous passez à l’acte, et ensuite, un parent, un proche rentre chez vous et vous trouve mort. Il ne s’en remettra jamais. Si vous avez un petit frère ou une petite sœur de moins de 10 ans, comment vos parents vont-ils lui expliquer cette mort ? En lui mentant peut-être, mais le jour où l’enfant comprendra la réalité, il sera au plus mal et il aura un long chemin à réaliser pour se sentir mieux ou encore pire, il passera peut-être à l’acte aussi ou se mutilera. Votre famille et vos amis penseront que c’est de leur faute et qu’ils auraient dû voir ce qui se passait. Certains ne seront plus les mêmes et pourraient sombrer … Si des personnes ont ces idées, je veux leur dire qu’il faut penser aux bons moments de la vie, qu’il faut trouver une échappatoire et surtout, et avant tout, il faut parler. Vous n’êtes pas seul. Pour nous qui sommes là, pensons à envoyer un message, prenons des nouvelles. Cela peut changer une vie comme la votre.

Oser en parler … encore

Je vous parle d’un terrain connu. Après ces disparitions, je suis passé par l’impasse boire et fumer pour essayer d’oublier. Je suis même passé par la mutilation. À dire vrai, moi aussi j’ai eu l’envie d’en finir. Alors pour éviter votre propre destruction, celle de votre entourage, celle de vos ami·e·s, je n’ai qu’une proposition : parler à des personnes pour qu’elles puissent apporter leur aide. Vous qui lisez ce texte, n’hésitez pas à prendre des nouvelles. Cela peut changer une vie.

Auteur : Philippe, 21 ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

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La dyslexie, ma meilleure ennemie ?

La dyslexie, ma meilleure ennemie ?

Stanislas s’exprime sur un trouble qui le touche et touche de nombreuses personnes dans tous les moments du quotidien : dans leurs relations professionnelles, sociales … Il écrit aussi sur lui. Cela pourrait nous paraitre simple ou basique, mais croyons-le, ceci est bien plus qu’un petit texte pour lui !

Longtemps silencieux

Je suis né en mars 1999, à Ath, une ville du Hainaut. Trois ou quatre ans plus tard, je prononce mes premiers mots, tard me direz-vous… Et je vous répondrai que j’ai pris mon temps, du moins c’est ce que je pensais. J’ai eu du mal à m’exprimer… Mais, question, quel enfant n’a jamais eu de mal à dire ce qu’il veut ou ce qu’il ressent ?

Tout allait bien ?

Ma vie a suivi son cours. Malgré certaines difficultés, pour les cours de français ou d’expressions, je continuais mon parcours scolaire. Le tout, sans vouloir me vanter et de manière générale, avec de très bons résultats. C’est durant ma 4ème primaire, que ma professeure fit remarquer que malgré une lecture régulière (via les devoirs, les livres demandés … ), j’avais encore des difficultés à m’exprimer oralement et une difficulté certaine à écrire correctement. Ce n’est pas que je ne savais ni parler ni écrire mais parler à haute voix, sans bugguer sur des mots ou me répéter, ou encore écrire des phrases claires, sans fautes d’orthographe, de grammaire, de syntaxe, se révélait être un gros souci pour moi… En tenant compte de tout cela, elle conseilla à mes parents que je consulte une logopède.

La rencontre

Peu de temps après, je rencontrai cette dernière, elle s’appelait Madame Chawaf. Je me souviens avoir fait divers exercices avec elle. Mon père m’a même expliqué qu’au retour, j’avais boudé : j’avais eu l’impression de passer un examen, plus que de simples exercices, comme elle me l’avait dit. Après, le diagnostic est tombé : « Votre fils est dyslexique » a-t-elle dit à mes parents, lors de notre troisième visite. Elle les aurait rassurés, rajoutant que c’était une dyslexie « faible » et que cela ne m’empêcherait pas de suivre des cours normaux ou de faire des études. Elle avait raison ! En ce qui me concerne, je rentrais dans l’inconnu : Qu’est-ce que la dyslexie ? En quoi cela m’impacte ? Cela va-t-il empirer ? Comment pourrais-je améliorer ma situation ? Toutes ces questions n’ont pas trouvé une réponse immédiate. Pour certaines, j’ai pris plus de temps. Pour d’autres, je n’ai pas encore totalement la réponse.

Message à mon passé

Si je pouvais parler au petit garçon que j’étais, à mes dix ans, je lui dirais : « Ne t’en fais pas, même si pour le reste de ta vie, tu éprouveras du mal à communiquer et à t’exprimer… Tu t’en sortiras. Surtout ne te tracasse pas pour les difficultés que tu rencontreras, elles ne sont rien par rapport aux progrès que tu feras ».

On m’aide, j’aide

Dès le jour où on m’a diagnostiqué, deux fois par semaine, durant trois ans, jusqu’à mon entrée en secondaire, j’ai suivi des séances, avec cette logopède. Je me souviens avoir fait beaucoup d’exercices sous formes de jeux (par exemple : un jeu de l’oie basé sur les différentes « sections » du français comme l’orthographe, la conjugaison, le vocabulaire, etc.).
Pour l’anecdote, j’ai réutilisé certains exercices pour aider une jeune fille que je connaissais qui était aussi atteinte de dyslexie. Cela me semblait important de la soutenir et d’apporter mon aide. J’invite toutes les personnes atteintes d’un trouble « dys » à en aider d’autres atteintes elles-aussi. Cela m’a aussi permis de changer de cap. Je suis passé de ce que je qualifierais de « je subis ce trouble » à « je vis avec ». Je ne vais pas vous mentir, cela m’a fait plaisir d’apprendre qu’elle faisait des progrès et qu’encore maintenant, elle utilisait certaines astuces que je lui ai apprises.
Mais revenons à ma petite histoire, comme la logopède avait pu le dire, cela ne m’a pas empêché de réussir toutes mes années en une fois. Je peux m’estimer heureux d’avoir été un bon élève dans les autres matières, me permettant de rattraper les cours de français et de langues modernes.

C’est, sera, toujours un peu compliqué

Tout ça pour dire, que malgré les aides que j’ai reçues et les efforts fournis, j’ai encore pas mal de difficultés lorsque je m’exprime ou lorsque j’écris. Quand j’imagine mon futur, je me dis que le plus dur est fait, que je dois m’accrocher à mes progrès. Je sais que ça me posera problème dans d’autres situations, que ce soit dans mon futur travail d’éducateur, dans mes relations amicales ou amoureuses. Oui, avoir du mal à s’exprimer et à faire comprendre ce que l’on ressent, ce qui nous tracasse à sa moitié n’est pas toujours facile ni chouette, et je parle par expérience. Je ne suis pas à plaindre (au contraire). Je sais très bien que d’autres personnes sont et seront touchées davantage que moi par ce trouble. Je leur envoie une pensée ainsi que tout mon soutien.

Auteur : Stanislas, 20 ans

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R

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les petits avis, épisode 12

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Dès le départ, Scan-R essaye de donner la parole à chacune, à chacun, à tout le monde ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un témoignage. On a donc décidé d’en rassembler plusieurs. Voici donc les témoignages d’Agami, Jeanne, Lasius et Gaëlle.

Je suis une rêveuse par Agami, 16 ans, Barvaux-sur-Ourthe

Je suis une constante rêveuse depuis presque toujours. Je rêve de tout mais surtout du futur et plus précisément du mien. Cela me coupe du stress que peut apporter le quotidien. Vous voulez savoir quelles sont mes évasions ? Vous allez être servi·e·s ! D’abord, je voudrais être cadreuse pour des documentaires animaliers, cela me donnerait la possibilité d’entendre des choses que les autres n’entendent pas, de voir des choses que les autres ne voient pas. Mais aussi d’en apprendre tous les jours sur un sujet qui me passionne depuis toute petite. Ce qui m’intéresserait le plus, c’est de filmer des animaux carnivores : les loups, les lynx ou les carcajous.

Je rêve de commencer ma vie indépendante dans un petit appartement, avec un chat de la race sphynx. Il s’appellera Kasumi, ça veut dire nuit rosée en japonais. Je veux vivre dans un autre pays que la Belgique, le Canada ou les Etats-Unis. De cette manière, je pourrais voir mes animaux préférés et me faire plus d’ami·e·s. J’ai aussi un autre rêve, encore plus ambitieux. Je veux créer une chaîne YouTube sur laquelle je publierai des musiques que j’aurai créées de A à Z : musique, paroles, clips,tout ! Cette chaîne me permettra d’exprimer les émotions que je n’arrive pas à montrer.
Je me rends compte que cela pourrait paraitre paradoxal et bizarre de vouloir faire tout ça, pour une fille comme moi, qui se met à chaque fois dans son coin. Mais, justement, je veux réaliser tous ces rêves juste pour apprendre à vaincre ma timidité et mes peurs sociales.

La musique par Jeanne, 22 ans, Ixelles

La musique a toujours joué un rôle dans ma vie ! Tout cela à force d’écouter toutes sortes de musique, mais surtout le rap dans toute sa variété. J’ai fini par faire un constat. La musique que j’écoute le plus souvent est en décalage avec ce que l’industrie propose au grand public, je parle ici de l’industrie en France. Car oui, j’aurais beau me réfugier dans la musique « cainri » (ricain = américain) et ses innovations musicales, mon artiste préféré se doit d’être francophone. Je me suis donc penchée sur la scène underground afin d’écouter des artistes indépendants, soumis à aucune loi et encore moins à l’industrie qui, souvent, dicte les tendances à l’artiste. Le rap français que j’écoute étant signé chez aucun label, il est plus libre, mais moins accessible. Pourtant, à mes yeux, il est plus honnête car il est souvent créé par passion de la musique plutôt que par ses avantages financiers. Ayant moi-même recours à cet art lors de mes occupations j’aime explorer les possibilités et appliquer ce qui me vient naturellement plutôt que recopier une tendance à laquelle je ne connais rien. Ce que j’aime également, c’est que la musique underground se renouvelle plus rapidement et offre plus de directions que la musique dite commerciale malgré le fait qu’elle a encore du mal à s’imposer et à se faire connaitre de tous et toutes.

Le football par Lasius, 16 ans

Dans la vie, rien n’est facile. Il faut s’accrocher, se dépasser et évoluer. Mon moyen à moi, c’est la coopération. Prenons l’exemple du sport, et plus précisément mon sport : le football. Dans le foot, il y a des moments difficiles : on est mené au score, on s’est blessé, ou simplement, on a perdu. Dans ces moments-là, l’équipe, le groupe sera là pour toi. Pour te réconforter, te consoler et te redonner la pêche. Je me rappelle d’une fois où, on jouait contre une équipe de catégorie presque nationale. Nous étions menés, on souffrait mais on se serrait les coudes et on n’a pas abandonné. Perso, je me vois dans ma façon d’être avec les gens, comme cette équipe de foot : quand quelqu’un va mal, je l’écoute et je le fais rire. Quand une personne, proche ou pas, se fait discriminer ou autre, l’esprit d’équipe qui est en moi ressort et je vais la protéger, l’aider, me dépasser pour elle et avec elle. Comme tout le monde, j’ai déjà vécu la situation inverse, être même juste un instant la victime de l’histoire.

Ce trait de caractère se voit aussi chez les scouts. Dans les jeux, je vais faire attention à tout le monde, faire attention à ce que personne ne soit rejeté. J’ai beau avoir l’âme du meneur, l’envie de gagner et de vaincre, je sais aussi être solidaire. Car comme on nous l’a appris aux louveteaux, c’est dans le clan que l’on trouve la force.

S’évader par les lettres et les mots par Gaëlle, 14 ans

Si on devait trouver l’une de mes plus grandes qualités, je pense que ça serait le fait que je suis très à l’écoute des problèmes des autres. Je prodigue de bons conseils et je sais garder secrètes les confidences qu’on me fait. Mais je conserve aussi mes problèmes à moi. Je suis bavarde, certes, mais je ne parle pas de mes soucis ou de ce que je pense. Je préfère écrire. Depuis toujours, la lecture et l’écriture occupent une grande place dans ma vie. Elles sont mes refuges dans ces moments où j’ai besoin de m’exprimer. Je lis pour rêver et me matérialiser dans un monde tout droit sorti de mon imagination. J’écris pour me détendre, laisser s’exprimer ma créativité et faire le point sur mes émotions et sentiments. Petite déjà, quand quelque chose n’allait pas et que je n’arrivais pas à le faire comprendre oralement à mes parents, je leur écrivais une lettre. Pour qu’ils puissent savoir ce que je ressentais. Quand je me disputais avec ma sœur, je lui écrivais une lettre d’excuses.

J’ai parfois du mal à être moi-même. Pourtant, j’ai trouvé le moyen pour laisser la vraie moi prendre sa place. Je fais du théâtre. Comme je joue un personnage, j’arrive à décompresser et à prendre du plaisir. Je rends mon personnage attrayant et plein de vie. Ça peut paraître étrange, mais pour être moi-même, je joue à être quelqu’un d’autre. A travers une Joconde des temps modernes, un garagiste ou dans le rôle d’une bourgeoise du 17e siècle, je peux m’éclater et me laisser emporter par mes personnages. Ceux-ci étant irréels, je peux les imaginer vivre dans un monde parfait. Je peux rêver que je suis avec eux, loin des injustices et du non-respect qui me scandalisent.

Le théâtre, la lecture et l’écriture me permettent de devenir une version fictive de moi-même tout en faisant ressortir celle que je suis. Si mon rêve est de devenir écrivain, c’est peut-être parce qu’inconsciemment, je sais que l’écriture est ma manière personnelle de faire comprendre qui je suis et ce que je ressens.

Ces articles ont été écrits lors de différents ateliers Scan-R

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Ma future chaîne youtube

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Comme d’autres, Théo rêverait de percer sur Youtube. Son créneau, son credo ? L’humour ! Il veut s’en servir pour faire passer des messages importants concernant l’égalité des personnes, vaincre sa timidité et passer du temps avec son frère.

Ma future chaine et mes modèles

Cela fait quelques mois que je pense à lancer une chaine Youtube. Ce sera à but humoristique pour divertir les personnes qui regarderont, ça me permettra de m’amuser et de passer du temps avec mon frère : il a accepté d’être mon cameraman et de m’aider à écrire le scénario de la vidéo. Le contenu sera assez diversifié, mais tournera – toujours – autour de l’humour. Il y aura des caméras cachées, des micro-trottoirs ou encore des minis films, mais il me faudra un budget. Aller à la rencontre des gens et le fait de devenir célèbre me permettra d’être moins timide : mes abonné·e·s viendront me parler pour me demander des photos. Les youtubers qui m’inspirent sont Djilsi, Loris Giuliano ou encore Ludovik. Malheureusement je ne les ai jamais croisés dans la rue, ils sont Français, mais si je les croisais, malgré ma timidité, je n’hésiterais pas à demander une photo. Une autre source d’inspiration est l’instagrameur Trismaster, même s’il est de chez nous, je ne l’ai jamais croisé non plus.

Faire rire !

Faire rire les personnes, c’est génial surtout en période de Covid : le rire permet de s’évader de tout stress, de décompresser et de simplement aller mieux mentalement … C’est ce qui compte. En plus, les gens qui restent enfermés pourront se divertir directement de chez eux. J’ai découvert l’humour quand j’étais petit, mes parents adorent regarder des humoristes à la télé. Cependant, je n’ai jamais été voir un humoriste sur scène. Pour moi, l’humour est surtout un moyen d’expression et je me sens plus écouté lorsque j’utilise l’humour.

Comment ça va se passer ?

La majorité des tournages se passeront en extérieur. Je serai moins enfermé à l’intérieur à jouer aux jeux vidéo, ce qui fera plaisir à mes parents ! Exemple, les micros-trottoirs se passeront dehors dans les rues de Liège là où il y a beaucoup de passant·e·s et les caméras-cachées seront tournées dans le parc de la Boverie, là où il y a beaucoup de cachettes pour la caméra. Pour les minis films, les lieux seront toujours insolites et variés. Avant le Covid, je passais beaucoup de temps avec mon frère, maintenant qu’on reste enfermés à l’intérieur, on ne fait plus beaucoup d’activités. Cette chaîne youtube nous permettra de passer plus de temps ensemble, ce qui n’est pas mal non plus. Si la chaine est populaire, je pourrai faire passer des messages à des milliers de personnes pour dénoncer des injustices comme les inégalités raciales ou entre l’homme et la femme et tout cela, bien sûr, toujours par l’humour. Cette chaîne pourra peut-être me rapporter de l’argent mais ce ne sera pas mes revenus principaux, juste un loisir rémunéré. Plus tard, je compte bien faire des études supérieures.

C’est pour bientôt !

Pour ne pas être stressé par l’école et avoir tout le temps de faire les montages, la chaine sera lancée durant les vacances d’été. Ça me laisse du temps pour m’acheter un pc, une caméra et un micro. Je tournerai plusieurs vidéos en avance et je ne sais pas encore quand je les publierai mais ce sera surement durant les vacances aussi. Je demanderai à mon entourage et mes amis de faire une publicité. Je vais bien m’amuser pendant ces vacances d’été ! Je pense que l’humour est un bon moyen de se divertir et de se faire plus entendre pour mieux se faire comprendre. J’espère que ma chaine fera beaucoup de vues et que je deviendrai célèbre.

Auteur : Théo, 15 ans, Aywaille

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R

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