Sois sexy mais baisse ta jupe

Sois sexy mais baisse ta jupe

Sois sexy, mais baisse ta jupe. Sois intelligente, mais ferme ta gueule. Sois forte, mais baisse tes yeux. Sois femme. Sois quoi ? On me demande d’être quoi ? Femme ? F.E.M.M.E ? C’est quoi être femme ? Je ne comprends pas. Je ne comprends pas car, quand je pense me sentir femme, “on” me voit comme chienne. Quand je pense ne pas être femme, “on” ne me voit pas digne de porter mon corps, cette enveloppe qui semble tant nous définir aux yeux des autres. 

Je marche dans la rue, yeux de chacal enclenchés pour me lapider de ce qui semble nous différencier : mes talons claquant sur le sol, mon jeans roulant ma cellulite, mon pull enrobant mes seins et laissant apparaître mes tétons qui respirent. Je n’arrive plus à faire face à ce duel de dominant-dominé dans les rues de Liège. Ils contrôlent ma démarche, ils m’empêchent de rouler du cul comme bon me semble, d’ouvrir mon thorax pour que mon dos soit droit, pour que ma tête soit levée, pour marcher sans regarder mes pieds. 

Réalité générale pour mes semblables, pour mes soeurs aussi fraîches que moi : recroquevillée, démarche cassée , épaules vers le sol, tête baissée, mains moites, pensées diffuses pour voir ce que je fais de mal. Non, je m’incline, je ne baisse pas la garde mais je me fais baiser du regard. La peur résonne dans les rues : peur de se faire interpeller, agresser ou violer. Nous, femmes tant adulées, nous sommes dans une confrontation permanente.

Auteure : Claire, liège, 19 ans

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance.

Et d’autres décryptages

Fleurir l’humanité

Le plus révoltant dans ce monde, c’est toutes les fois où l’on ne donne pas à l’autre ce qu’on aimerait recevoir, où l’on fait subir ce qu’on ne voudrait jamais vivre. Cette attitude a un nom. Plus...

Soufi mon Amour

Nous sommes au début des vacances et dans quelques jours, nous partons au Maroc.Pour m'accompagner durant ce périple, j'ai décidé d'acheter un livre dont une amie m'a parlé : " Soufi mon Amour "...

La descente en enfer

            Lorsque mes parents partent, il y a toujours une certaine excitation. Je fais les courses avec mon papa, pour tenir une semaine sans manquer de rien. J'aide à charger la voiture pour que...

Ne pas se faire du mal

J'ai envie de faire passer un message. Faites bien attention à vous. Ne vous faites pas du mal, cela ne va servir à rien, je vous le promets. Rien ne change, ça va juste vous faire du mal, et faire...

Coeur sombre

Coeur sombre, sombre de conneries, conneries de jeunesse, jeunesse de délinquant,  délinquance de plusieurs années, plusieurs années noires, noires de fréquentation, fréquentation de cité, cité en...

Liberté et solitude

Je vais vous parler de mon histoire par rapport à la solitude. Je suis une personne très timide. Je ne fais pas facilement confiance. J'ai toujours eu peur du regard des autres, des critiques,...

L’abus sexuel

J'ai décidé de parler de l'abus sexuel car j'espère que cela pourra aider des gens ayant vécu une situation similaire que moi... J'ai subi des attouchements vers l'âge de 7 ou 8 ans, je ne sais plus...

L’adolescence

Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

Á toi, qui lis ceci.

A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...

Média d’expressions
Individuelle et collective
Destiné aux jeunes
En Fédération Wallonie Bruxelles

Scan-R est soutenu par

Pour être informé des activités de Scan-R

Certains m’appelent la Terre

Certains m’appelent la Terre

Les textes écrits lors des ateliers proposés par Scan-R, prennent parfois par des formes plus poétiques. C’est le cas avec ce texte d’Ali. Son proverbe personnel ? « Souri à Ali et Ali te sourira. »  

Certains m’appellent la Terre
D’autres mère nature
Dès vos premiers pas, j’ai été là.
Je vous ai regardé grandir, sans rien dire.
J’existe depuis plus de 4 milliards et demi d’années
Soit 22500 fois plus longtemps que vous
Je n’ai pas besoin de vous.
Mais vous avez besoin de moi.
Oui !!! Votre future dépend de moi.
Lorsque je prospère, vous prospérez.
Lorsque je faiblis, vous faiblissez… ou pire
Je suis là depuis l’éternité
J’ai soumis des espèces plus grandes que vous
Et affamé de bien plus nobles que vous.
Mes océans, ma terre, mes rivières, mes forêts
Tous peuvent vous emporter
Ou vous laissez en paix.
Vous n’êtes qu’une infinie partie de mon Histoire
Une phrase sur une centaine de pages
Les choix que vous faites chaque jour
Que vous vous préoccupiez de moi ou pas
M’importe peu.
Vos actions déterminent votre sort.
Pas le mien
Je continuerai d’exister, vous pas
Grâce à moi, vous êtes en vie.
Et cela jusqu’à aujourd’hui.
Je suis éternelle
Mais vous
Votre temps est compté.

Auteur : Ali, Bruxelles

Cet article a été réalisé lors d’un atelier Scan-R.

Et d’autres éclairages

Fleurir l’humanité

Le plus révoltant dans ce monde, c’est toutes les fois où l’on ne donne pas à l’autre ce qu’on aimerait recevoir, où l’on fait subir ce qu’on ne voudrait jamais vivre. Cette attitude a un nom. Plus...

Soufi mon Amour

Nous sommes au début des vacances et dans quelques jours, nous partons au Maroc.Pour m'accompagner durant ce périple, j'ai décidé d'acheter un livre dont une amie m'a parlé : " Soufi mon Amour "...

La descente en enfer

            Lorsque mes parents partent, il y a toujours une certaine excitation. Je fais les courses avec mon papa, pour tenir une semaine sans manquer de rien. J'aide à charger la voiture pour que...

Ne pas se faire du mal

J'ai envie de faire passer un message. Faites bien attention à vous. Ne vous faites pas du mal, cela ne va servir à rien, je vous le promets. Rien ne change, ça va juste vous faire du mal, et faire...

Coeur sombre

Coeur sombre, sombre de conneries, conneries de jeunesse, jeunesse de délinquant,  délinquance de plusieurs années, plusieurs années noires, noires de fréquentation, fréquentation de cité, cité en...

Liberté et solitude

Je vais vous parler de mon histoire par rapport à la solitude. Je suis une personne très timide. Je ne fais pas facilement confiance. J'ai toujours eu peur du regard des autres, des critiques,...

L’abus sexuel

J'ai décidé de parler de l'abus sexuel car j'espère que cela pourra aider des gens ayant vécu une situation similaire que moi... J'ai subi des attouchements vers l'âge de 7 ou 8 ans, je ne sais plus...

L’adolescence

Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

Á toi, qui lis ceci.

A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...

Média d’expressions
Individuelle et collective
Destiné aux jeunes
En Fédération Wallonie Bruxelles

Scan-R est soutenu par

Pour être informé des activités de Scan-R

Ma couronne

Ma couronne

Il y a des couronnes pour les reines, pour les rois. Pour les grands d’Angleterre et d’ailleurs, elle est sertie de diamants, de pierres précieuses. Pour Moctezuma, souverain des Aztèques, elle était à plumes. Pour le Pape, elle se fait tiare et ne sort plus du Vatican… Pour l’épiphanie, elle se fait galette des rois… Mais l’histoire de la couronne de M’mah est d’une tout autre dimension ! 

Il y a bien longtemps maintenant, j’ai pris une décision étonnante : j’ai décidé de porter une couronne… permanente. Avant de porter cette couronne, de l’assumer et de la chérir, de la choyer, ma couronne était : « Chè pas comment tu fais avec des cheveux comme ça. », « Mouai, chè pas. J’préfère quand même les filles aux cheveux lisses » , « C’est dur, c’est sec, on dirait un balai à chiotte. » , « Wow ! Faudrait un peu les dompter, on dirait Tarzan »

Ma couronne faisait ressortir mon côté sauvage, sacrilège ! Il me fallait alors la civiliser, « hallelujah » s’écriaient donc mes camarades, professeurs et même… ma mère. Chaque mois donc, j’aimais appliquer cet acide qui se faisait le plaisir de brûler chaque millimètre carré de ma peau, de mon cuir chevelu. Ca piquait, ça brûlait, ça grattait, parfois même, ça saignait. Mais bon, il faut souffrir pour être belle, n’est-ce pas ? Ce n’est que quand ils tombaient en morceaux que j’ai compris. Le déclic s’est alors produit: Pourquoi laisser les autres me définir ? Comment se fait-il qu’il n’y ait personne, absolument personne, autour de moi pour célébrer la diversité du monde ? Pourquoi devrions nous tous ressembler à Barbie ? Vous savez, Mince mais quand même bien chargée, décoiffée mais soignée, bronée mais attention …. pas trop bronzée tout de même.

Vous voyez ma couronne ? Je l’aime parce qu’elle ne ressemble à celle de personne d’autre, et quand j’écris que j’aime ma couronne, je veux dire que J’AIME ma couronne. Je l’aime quand elle s’appelle « Crépus », « Sauvage », « Fatou », « Balai à chiotte », comme vous préférez,… Moi je m’en fous !!!!!

Ma couronne raconte mon histoire, M’mah Barthélémy Bangoura 21 ans, étudiante en Sciences politiques à l’Université Saint-Louis à Bruxelles. Ma couronne est mon symbole d’émancipation, Ma couronne me permet de me défaire de ces règles fictives que vous essayez de m’imposer, ma couronne est libre d’être et moi, je suis libre aussi. 

Attention encore aujourd’hui je reçois des commentaires désobligeants, Mais maintenant je sais pourquoi, Bah oui ! Comment ne pas être jaloux de ces cheveux qui défient même la gravité?!? 

Auteur : M’Mah, 21 ans

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R

Et d’autres histoires

Fleurir l’humanité

Le plus révoltant dans ce monde, c’est toutes les fois où l’on ne donne pas à l’autre ce qu’on aimerait recevoir, où l’on fait subir ce qu’on ne voudrait jamais vivre. Cette attitude a un nom. Plus...

Soufi mon Amour

Nous sommes au début des vacances et dans quelques jours, nous partons au Maroc.Pour m'accompagner durant ce périple, j'ai décidé d'acheter un livre dont une amie m'a parlé : " Soufi mon Amour "...

La descente en enfer

            Lorsque mes parents partent, il y a toujours une certaine excitation. Je fais les courses avec mon papa, pour tenir une semaine sans manquer de rien. J'aide à charger la voiture pour que...

Ne pas se faire du mal

J'ai envie de faire passer un message. Faites bien attention à vous. Ne vous faites pas du mal, cela ne va servir à rien, je vous le promets. Rien ne change, ça va juste vous faire du mal, et faire...

Coeur sombre

Coeur sombre, sombre de conneries, conneries de jeunesse, jeunesse de délinquant,  délinquance de plusieurs années, plusieurs années noires, noires de fréquentation, fréquentation de cité, cité en...

Liberté et solitude

Je vais vous parler de mon histoire par rapport à la solitude. Je suis une personne très timide. Je ne fais pas facilement confiance. J'ai toujours eu peur du regard des autres, des critiques,...

L’abus sexuel

J'ai décidé de parler de l'abus sexuel car j'espère que cela pourra aider des gens ayant vécu une situation similaire que moi... J'ai subi des attouchements vers l'âge de 7 ou 8 ans, je ne sais plus...

L’adolescence

Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

Á toi, qui lis ceci.

A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...

Média d’expressions
Individuelle et collective
Destiné aux jeunes
En Fédération Wallonie Bruxelles

Scan-R est soutenu par

Pour être informé des activités de Scan-R

La génitrice et la maman

La génitrice et la maman

La génitrice et la maman

Alors qu’il avait un an, Jérémie a été adopté. Aujourd’hui, il se confie à nous et nous explique comment il l’a appris. Ce que ça a changé et change pour lui. Au travers de son histoire, il nous parle de l’adoption, de son impact sur les enfants et les familles.

Vers 1 an, j’ai été adopté. Quelques années plus tard, à 8 ou 9 ans, je l’ai appris. Maintenant, je suis très heureux d’être ici avec ma famille.

L’adoption ne se fait pas d’un seul coup. D’abord, il y a quelques petites choses très importantes, on n’adopte pas un enfant du jour au lendemain et puis, il est préférable d’éviter de ne pas changer son prénom : il a été habitué à être appelé comme ça. Ensuite, il ne faut pas le changer d’environnement trop vite, il faut y aller progressivement. Pour commencer, l’enfant passera une demi-journée par semaine dans sa famille, puis une journée et ainsi de suite jusqu’à 7 jours sur 7.

J’ai donc appris mon adoption vers 8, 9 ans, quand mes parents l’ont décidé, quand ils pensaient que j’avais l’âge de comprendre. Il ne faut pas négliger l’état psychologique de l’enfant après cette déclaration. Moi, je l’ai vécu plus ou moins mal et mes points à l’école en ont pâti. Je suis allé voir un psychologue qui m’a écouté, on a discuté et il m’a proposé d’en parler avec mes parents. Pour certains enfants, ce sera peut-être plus facile d’en parler avec leur famille qu’avec un psychologue. Il peut y avoir d’autres solutions : en discuter avec quelqu’un qui a été, lui-même, adopté, en parler avec un proche. Les parents ne doivent pas non plus hésiter à lui dire pourquoi et pour quelle(s) raison(s) la mère biologique a décidé d’abandonner son enfant. Mais également, de lui demander son ressenti de cette situation.

Parlons maintenant de l’état psychologique des parents adoptifs, je n’ai pas beaucoup d’informations, mais j’aimerais vous dire mon expérience. Ma mère, par exemple, a peur que je la quitte pour aller rejoindre ma famille biologique. Pour ma part, je lui ai déjà expliqué que je ne ferai jamais ça. Je ne désire pas voir ma mère biologique, pour moi, elle m’a juste mis au monde et je l’en remercie. À part ça, elle ne m’a rien donné de plus que des problèmes de santé. Mais chacun a sa vision des choses.

Ma maman ne m’a jamais dit concrètement qu’elle avait peur que je veuille retrouver ma génitrice. Mon père, lui, n’a pas de problème sur ce sujet-là, donc je me confie plus à lui qu’à elle. Si je dois donner un conseil aux parents, c’est de ne pas brusquer l’enfant. Par exemple, il faut prendre le temps de dire les choses, de les expliquer, de s’asseoir à une table et d’en parler calmement, dire à l’enfant qu’il a été adopté, qui a été sa génitrice, pourquoi il a été mis à l’adoption. Il faut essayer de répondre à toutes les questions et surtout, lui faire comprendre que l’on ne le regrette pas, que l’on ne le rejette pas…

Moi, dans MA famille, je me sens super bien. Ma famille, c’est mon trésor, je ne la sacrifierai pour rien au monde et sincèrement, maintenant – et même en étant plus jeune – je n’ai jamais pensé au fait d’avoir été adopté. Comme dit le proverbe «  il existe une famille de sang et une famille de cœur ». Pour rien au monde, je ne changerai ma vie actuelle.

Auteur : Thomas, 16 ans

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R lors de l’Été Solidaire à Chaudfontaine.

Et d’autres histoires

Question d’identité

La vie est un drôle de jeux. Une drôle de phrase, pour une drôle de situation qui bien souvent, fait rire jaune. Du simple moment embarrassant jusqu'au « mais qu’est-ce que je fou là ? ». La vie,...

Origine du mal-être

Violentée Mon texte parle de mon mal-être. Etant petite, mon père n'était jamais à la maison, souvent dans les cafés, dans les buvettes de foot... Il rentrait, souvent ivre et violent, le plus...

Mon arrière grand-mère

J’écris pour Françoise ou Bouboune dans un langage plus familier ou encore panthère dans le monde du scoutisme. Je veux d’abord commencer par m’adresser à toi Françoise, une force à l’état pur,...

Mon combat contre l’anorexie

L'anorexie est une maladie qui touche de plus en plus de personne, aussi bien les garçons que les filles. Pour beaucoup de personne, l'anorexie est un physique, or, c'est avant tout une maladie...

Ce corps qui est mien mais ne l’est pas

Scan-R a pour objectif de donner la parole à tous les individus, sans différence et discrimination, dans le but de sensibiliser et améliorer le vivre ensemble. Un jour, je changerai mon corps. Je...

Reconstruction

Quand j’étais petite, mes parents se disputaient souvent. Un jour, ma mère est partie de la maison et est partie vivre chez mes grands-parents. Elle est partie sans rien dire, je crois qu’elle...

Le futur sans papier

Entre désillusion, solitude et espoir, Fatime nous raconte son voyage, du Maroc à la Belgique, en passant par la Roumanie, en quête d'un meilleur avenir... Je m’appelle Fatime, je suis d’origine...

Fuir la guerre

Sabreen, réfugiée palestinienne nous parle de son exil à travers son texte, rempli de résilience et d'espoir. Je m’appelle Sabreen. Je suis palestinienne. Je suis arrivé en Belgique en 2019, déjà...

Exorcisée

Exorcisée Le mot « sorcière » est encore très tabou dans mon entourage et plus globalement dans le mon arabe et nord-africain. Pourtant, avant que l'Afrique du Nord ne soit colonisée par les Arabes...

Alien, l’étrange étranger

Petit détour par wikipédia pour trouver une définition du mot “Alien” : [a.ljɛn] est un terme anglais issu de l'ancien français signifiant « étranger » au sens large (ce mot a toujours ce sens,...

Média d’expressions
Individuelle et collective
Destiné aux jeunes
En Fédération Wallonie Bruxelles

Scan-R est soutenu par

Pour être informé des activités de Scan-R

Regards croisés sur l’emprisonnement

Regards croisés sur l’emprisonnement

Regards croisés sur l’emprisonnement

Au mois de juin, une équipe de Scan-R s’est rendue à Institution Publique pour la Protection de la Jeunesse (1) de Saint-Hubert. Elle y a rencontré une dizaine de jeunes dont les témoignages seront publiés dans les jours et semaines à venir. Voici les premiers témoignages de Karim et Frank. Pendant une petite heure, ils ont parlé de leur enfermement, de comment ils se sentaient traités, de ce qu’ils espéraient pour la suite. 

Frank (FR) :  De la cour, on ne voit rien. Des grillages et des barbelés. Le haut des arbres, mais c’est tout. Le tronc ? On ne le voit même pas.  De ma chambre, je vois la même chose : le grillage, quelques brins d’herbe, c’est tout.

Karim (KA) : De ma chambre à la maison, je vois la ville, ma ville, toute ma ville. Mon quartier. Les bâtiments, l’eau, les maisons qui s’étirent à l’horizon. Ici, rien.

FR : Vu de ma fenêtre, à la maison, je vois les voisins, la vie, la liberté. Ici, je vois deux poules. Rien de passionnant. Pourtant, elles, elles marchent comme elles veulent. Parfois le chat noir passe et il reste là.  Il ne bouge pas, il ne sort pas. On dirait qu’il a pris perpete. Pourquoi ce chat ne sort pas alors qu’il pourrait ? Nous, on ne peut pas.

KA : Chats et poules n’ont pas de règles. Nous, nous n’avons que cela… Interdiction de parler dans les rangs. Quand on bouge, c’est toujours tous ensemble, en « mouvement (2) ». C’est normal qu’il y ait des règles. C’est normal d’être enfermé après avoir fait ce qu’on a fait, mais certaines sont justes absurdes. Dès que tu sors de ta chambre, c’est silence complet. J’ai oublié ma bouteille d’eau et je veux la reprendre ? Impossible de poser la question avant d’être dehors ou à table… et après c’est trop tard, il faut attendre… « après, après », toujours attendre…

FR : La règle la plus absurde c’est la règle de la sauce. Impossible de se resservir. On peut se ne servir absolument qu’une seule fois. Pourquoi ? On ne sait pas.

KA : Quand 21h sonne, on est obligé de fermer les fenêtres. Ok c’est pour qu’on ne parle pas, ou éviter les tentatives d’évasion. Mais mieux vaut laisser des jeunes parler que des les laisser cuir dans leur chambre pendant la canicule non ? Ils n’ont pas confiance en nous.

FR : Les visites c’est plus une question de confiance…. C’est de l’ordre du manque de respect. On a aucune intimité. Chaque visite est accompagnée et on a droit à rien.

KA : Votre famille peux vous apporter certaines choses mais tout est quantifié. Les boissons, les chips, le chocolat… On peut en avoir une petite quantité, mais après deux jours, il y a plus rien. Les autres jeunes, les familles, plus les surveillants… bonjour l’inimité.  On est une vingtaine dans une pièce, seuls quelques centimètres séparent les différents groupes. On entend tout ce que les autres disent. On voit tout ce que les autres font, et eux voient nos moindres faits et gestes. Super.

FR : C’est gênant. J’ai déjà dit « je t’aime » à ma mère, moi je m’en moque ça ne me pose pas de problème, j’assume.  Mais pour certains, c’est compliqué de communiquer comme ça ses sentiments, limite en public…

KA : La fin des visites, c’est aussi impressionnant pour nos parents. On repart tous en rang, sans pouvoir parler, entouré de gros bras avec des talkie-walkie…

FR : Ils voient les barbelés, ils ont vu des reportages, ils s’inquiètent pour nous.

KA  : Difficile aussi de les contacter par téléphone… On a droit à 3 appels de 10 minutes par semaine. Mais moi mes parents sont séparés. Alors je fais quoi : j’appelle deux fois ma mère et une fois mon père ? Pourquoi je devrais choisir ? Pas le temps de rien quoi que ce soit et en plus, si on doit tout diviser…

FR : Les appels, c’est notre fenêtre vers l’extérieur. Ça fait du bien. Mais quand on parle à nos parents, on ne raconte pas tout, sinon ça les inquièteraient.

KA : Si je suis sanctionné, hors de question que j’en parle à mes parents. Souvent je mens, pour ne pas les paniquer.

FR : Quand on appelle, contrairement aux visites suveillées, on peut au moins parler de tout si on veut… Mais pas trop fort sinon les autres nous entendent.

KA : Les autres peuvent parfois entendre nos conversations privées ave nos familles, alors qu’on ne peut même pas parler ensemble le reste du temps. Je ne peux pas raconter quelque chose de personnel à X, un éducateur ou un surveillant doit toujours être présent… Où est la logique ?

FR : Ici nous n’avons pas notre mot à dire, nous ne sommes jamais écouter.

KA : Les assistants sociaux font genre qu’ils sont ouverts, qu’ils écoutent… Mais en gros, c’est juste pour tout retranscrire dans un rapport. Eux aussi, ils sont contre nous. Ils doivent juste choisir si on peut retourner en famille, si on est replacé en IPPJ, en centre ouvert ou fermé (3), mais ça ne dépend pas de notre progression, juste de notre comportement envers eux. Peuvent-ils nous supporter ou non ? Ca change tout.

FR : Ils s’en foutent de nous. Ils nous traitent comme si on ne parlait pas la même langue. Comme si on était des animaux… avec encore moins de liberté qu’un vieux chat noir et deux poules.

 (1) Selon la loi, une IPPJ est un centre fermé pour personne délinquante de moins de 18 ans. Tout en protégeant la population de ces jeunes, ces centres doivent permettre à leurs pensionnaires de se reconstruire, de se réinsérer dans la société, dans leur famille, dans leur école. La vision des jeunes qui y passent et parfois plusieurs mois et parfois plusieurs fois, n’est pas celle-là. Elles et ils y voient plutôt une prison.

(2) Mouvement, c’est le mot prononcé par les gardiens ou les éducateurs pour annoncer un déplacement.

(3) Une des différences entre les différents genres de centres porte sur la durée du séjour pour le ou la jeune qui y est hébergé·e.

 

Qu’est-ce que la Communauté germanophone ?

La photo qui illustre cet article a été prise à la prison de Mons.

Des détenues ont élaboré, avec l’artiste Olivier Sonck, toute une série de phrases qui garnissent de poésie l’enceinte de la prison. Pour en savoir plus, voyez ce lien.

Auteurs : KaRIM, 17 ans, Liège et Frank, 16 ans, Bruxelles

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R À l’ippj de SAint-Hubert

Et d’autres réfractations

Fleurir l’humanité

Le plus révoltant dans ce monde, c’est toutes les fois où l’on ne donne pas à l’autre ce qu’on aimerait recevoir, où l’on fait subir ce qu’on ne voudrait jamais vivre. Cette attitude a un nom. Plus...

Soufi mon Amour

Nous sommes au début des vacances et dans quelques jours, nous partons au Maroc.Pour m'accompagner durant ce périple, j'ai décidé d'acheter un livre dont une amie m'a parlé : " Soufi mon Amour "...

La descente en enfer

            Lorsque mes parents partent, il y a toujours une certaine excitation. Je fais les courses avec mon papa, pour tenir une semaine sans manquer de rien. J'aide à charger la voiture pour que...

Ne pas se faire du mal

J'ai envie de faire passer un message. Faites bien attention à vous. Ne vous faites pas du mal, cela ne va servir à rien, je vous le promets. Rien ne change, ça va juste vous faire du mal, et faire...

Coeur sombre

Coeur sombre, sombre de conneries, conneries de jeunesse, jeunesse de délinquant,  délinquance de plusieurs années, plusieurs années noires, noires de fréquentation, fréquentation de cité, cité en...

Liberté et solitude

Je vais vous parler de mon histoire par rapport à la solitude. Je suis une personne très timide. Je ne fais pas facilement confiance. J'ai toujours eu peur du regard des autres, des critiques,...

L’abus sexuel

J'ai décidé de parler de l'abus sexuel car j'espère que cela pourra aider des gens ayant vécu une situation similaire que moi... J'ai subi des attouchements vers l'âge de 7 ou 8 ans, je ne sais plus...

L’adolescence

Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

Á toi, qui lis ceci.

A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...

Média d’expressions
Individuelle et collective
Destiné aux jeunes
En Fédération Wallonie Bruxelles

Scan-R est soutenu par

Pour être informé des activités de Scan-R

Le mal d’un père

Le mal d’un père

Le mal d’un père

Après des mois et des années très compliqués, après une enfance vécue dans un climat familial violent lié à l’alcoolisme de son père. Dylan retrouve une famille apaisée mais meurtrie par la maladie.

J’ai vécu des problèmes de famille avec mon père qui m’a fait réfléchir sur ce qu’il a fait à moi et à d’autres personnes de ma famille. Du coup, je ne ferais pas ce qu’il a fait car ce n’est pas bien. Il a fait beaucoup de mal autour de lui et s’est fait passer pour une personne qu’il n’était pas, une personne qui pouvait changer de comportement ou d’attitude d’une seconde à l’autre. Cette vie, personne ne voudrait l’avoir et pourtant j’en retire des pistes pour la suite, des choses qui pourront m’être utiles et vont me servir à ne pas faire les mêmes erreurs que lui.

Mon père buvait, cela créait des bagarre pour rien et il y a eu des blessés. Il a commis des accidents de voiture parce qu’il avait trop bu, il y a même eu des coups de feu…  Tout jeune, j’ai appris à tirer avec mon père. Il battait ma mère, qui ne se laissait pas faire. Il la battait parce qu’il était nerveux, il était sans cesse à bout de nerfs, il s’énervait pour rien et explosait directement. 

Depuis quelques années, il s’est calmé, je pense qu’il a compris de ses erreurs. J’ai perdu des membres de ma famille à cause de règlement de comptes, à cause de la maladie.

Ça s’est arrêté parce que je me suis rebellé. Il a compris quand je me suis tiré de la maison vers 12-13ans pour lui faire comprendre et il a arrêté parce qu’il a ouvert les yeux. Depuis, il ne boit plus et est plus calme. Mais maintenant,… il est à l’hôpital car il a une maladie grave.

Ma mère ne lui en veut pas trop ; elle le frappait aussi. Ils ont tous les deux un sale caractère, il a pris des médicaments pour se calmer et ça a bien marché.  Ma mère est tous les jours à l’hôpital, près de lui, c’est la preuve qu’ils s’aiment toujours ! 

Je ressens un peu de haine envers mon père, surtout quand par rapport à toutes les choses qui se sont passées quand j’étais petit. J’avais peur que ça ne s’arrête jamais. Ce n’était pas possible de vivre une vie comme ça, ça m’a beaucoup touché. Aujourd’hui, je ne lui en veux pas trop parce qu’il ne se rendait pas compte et qu’il a réussi à changé.

Pour conclure, la leçon que je retiens de ça. Je ne lui en veux plus trop, car il m’a fait du mal et m’a marqué. Je sais maintenant que je ne ferai jamais la même chose et que je ne veux pas qu’on fasse cela à un membre de ma famille. Mon père, ça reste mon père même s’il m’a fait du mal, un père, on en a qu’un. La haine s’oublie avec le temps, elle doit s’oublier aussi parce qu’il peut mourir à tout moment. Mon père a des défauts, mais aussi des qualités. Malgré ses erreurs, il m’a appris beaucoup de choses. Maintenant il est gravement malade, alors qu’il allait mieux, j’espère que ça va aller.

Lorsqu’un enfant est confronté à une problématique ou des grands questionnements comme ceux que Dylan expose, il peut appeler le 103, tous les jours de la semaine de 10h à minuit. Ce service gratuit, qui garanti, l’anonymat, répond aux enfants et adolescents Tous les thèmes peuvent être abordés par les jeunes. Un site 103ecoute.be est également disponible.

Auteur : Dylan, 16 ans

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R e. 

Et d’autres histoires

Fleurir l’humanité

Le plus révoltant dans ce monde, c’est toutes les fois où l’on ne donne pas à l’autre ce qu’on aimerait recevoir, où l’on fait subir ce qu’on ne voudrait jamais vivre. Cette attitude a un nom. Plus...

Soufi mon Amour

Nous sommes au début des vacances et dans quelques jours, nous partons au Maroc.Pour m'accompagner durant ce périple, j'ai décidé d'acheter un livre dont une amie m'a parlé : " Soufi mon Amour "...

La descente en enfer

            Lorsque mes parents partent, il y a toujours une certaine excitation. Je fais les courses avec mon papa, pour tenir une semaine sans manquer de rien. J'aide à charger la voiture pour que...

Ne pas se faire du mal

J'ai envie de faire passer un message. Faites bien attention à vous. Ne vous faites pas du mal, cela ne va servir à rien, je vous le promets. Rien ne change, ça va juste vous faire du mal, et faire...

Coeur sombre

Coeur sombre, sombre de conneries, conneries de jeunesse, jeunesse de délinquant,  délinquance de plusieurs années, plusieurs années noires, noires de fréquentation, fréquentation de cité, cité en...

Liberté et solitude

Je vais vous parler de mon histoire par rapport à la solitude. Je suis une personne très timide. Je ne fais pas facilement confiance. J'ai toujours eu peur du regard des autres, des critiques,...

L’abus sexuel

J'ai décidé de parler de l'abus sexuel car j'espère que cela pourra aider des gens ayant vécu une situation similaire que moi... J'ai subi des attouchements vers l'âge de 7 ou 8 ans, je ne sais plus...

L’adolescence

Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

Á toi, qui lis ceci.

A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...

Média d’expressions
Individuelle et collective
Destiné aux jeunes
En Fédération Wallonie Bruxelles

Scan-R est soutenu par

Pour être informé des activités de Scan-R