Reprendre son histoire et l’Histoire en main

Reprendre son histoire et l’Histoire en main

Les puissant·es le sont-ils et elles vraiment ? Quel degré de confiance peut-on leur accorder ? Est-ce qu’on peut, doit encore les croire ? Sébastien s’est posé toutes ces questions quand le confinement a été décrété… Voici ses réponses.

Ne compte que sur toi

J’étais ancré dans cette routine, à suivre les grands exemples qui, actuellement, me déçoivent. J’ai décidé, sans trop avoir le choix, de changer de mentalité et de vision du monde. En effet, je comprends mieux pourquoi c’est l’affaire de chacun de voir la détresse des autres. Si on se dit toujours que c’est le voisin qui va arranger ça, on ne fait rien dans la vie, rien ne change.

17 mars 2020

Ce jour-là (1), je me trouve obligé de rester chez moi. Seul devant ma propre vie, mes propres questions, mes propres sentiments. Je me trouve dans une profonde solitude pendant 48 heures. Quand tout à coup, arrivent les nouvelles. Enfin, je veux le croire, des explications à mes questions. De nouvelles têtes apparaissent dans les médias. À cet instant, je comprends que nous sommes toutes et tous condamné·es à attendre, sans pouvoir agir. À travers ces nouvelles têtes, des virologues, des épidémiologistes… Je comprends qu’il ne faut justement pas rester là, à attendre de manière passive. Je comprends que nous sommes tous humain·es et que nous avons tous et toutes, à décider du monde.

Exemples à suivre ?

Je comprends, à l’instant où j’entends les messages des différents scientifiques, des femmes et hommes politiques, qu’ils étaient les exemples à suivre. Ils et elles étaient, en principe, cette voix à écouter. Pourtant, Maggie De Block (2) ne fournissait pas assez d’efforts pour les soignants. Avec le temps, nous avons découvert, nous avons compris les conséquences de notre manque d’investissement dans la société. Je cite aussi les présidents Trump et Bolsonaro (3), sans oublier monsieur Johnson (4), qui ne voulaient pas faire de confinement, sous prétexte qu’il n’y avait pas d’épidémie et que c’était ridicule. Tous ces personnages, avant, me paraissaient puissants. Aujourd’hui, ils me déçoivent terriblement, plus encore que par le passé.

Prendre les choses en main

Je comprends maintenant la situation du monde. Je comprends ma place de citoyen, d’adolescent. Je comprends mieux pourquoi nous devons être le chef de notre propre conscience et ne plus suivre comme des moutons. Cette crise me change énormément, je ne suis plus le même. Je veux changer le monde, changer ce qui est déjà pensé, ce qui est déjà décidé. Je veux travailler à changer le monde, reprendre les choses en main. Je veux être parmi ceux qui s’occupent du monde de demain.

1. Le 17 mars 2020, lors d’une première conférence de presse du Centre National de Crise, Sophie Wilmès, première-ministre de Belgique a annoncé le confinement.
2. Maggie de Block est la ministre fédérale de la Santé publique. En Belgique, huit autres ministres ont cette compétence mais à différents niveaux ou pour une partie du territoire.
3. Donald Trump est le président des USA, Jair Bolsonaro celui du Brésil.
4. Boris Johnson est le premier ministre du Royaume-Uni.

Auteur : Sébastien, 17 ans, Bruxelles

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Dans ma bulle

Dans ma bulle

Bienvenue dans l’univers de Raissa. Pendant le confinement, dans sa bulle tout se passait pour le mieux. Son imagination avait pris le pouvoir et le monde était peuplé de poèmes et de créatures imaginaires. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à…

L’imagination au pouvoir

Je suis le genre de personne à avoir beaucoup d’imagination, à me créer un monde imaginaire et parfait. En d’autres termes me faire des illusions, beaucoup d’illusions. Quand je suis dans ma bulle, je l’imagine rose avec plein de fleurs somptueuses. Je vois un monde magnifique, sans limite, où je peux faire tout ce que je veux. Je vois des chevaux courir, dans tous les sens, sur l’herbe rose avec une joie immense. Je suis époustouflée par les baleines majestueuses qui nagent dans les océans. Vous vous dites que ça peut être bien d’imaginer et d’inventer plein de choses dans sa tête, mais …

C’est un monde parfait

Lorsque tu t’imagines un monde parfait pour pouvoir fuir la réalité, c’est un gros problème. Je suis informée que le pays va être en quarantaine, qu’on va tous et toutes être confiné·es et que les écoles vont fermer. La joie, l’amusement et la gaieté s’emparent de tout le monde.
Dans ma bulle c’est magique. Mon monde rose brille de mille feux, brille de toutes ses paillettes. Les animaux dansent, chantent et courent partout pour exprimer leur joie. Je n’ai plus aucun problème, mon monde est parfait et absolument rien peut le gâcher. Fini de devoir se lever tôt tous les matins pour aller à l’école, fini de devoir aller chez mon professeur de mathématiques deux fois par semaines, fini de devoir travailler régulièrement.Tout cela est fini pour moi ! Jusqu’en septembre !

Tout va bien

C’est le confinement, je suis dans ma bulle dans mon monde parfait. Je me lève et me couche à l’heure que je veux, je me sens libre… Libre de ne plus avoir de choses à faire, de ne plus avoir la pression quotidienne de l’école. Je suis bien dans ma bulle que j’aime tant.
Tous les jours je reçois des notifications de l’école m’annonçant les devoirs que je dois rendre pour tel jour. Mon illusion me dit que j’ai le temps de le faire après, de remettre à plus tard. Je suis dans un monde parfait et il y n’a rien de mieux.

Le réveil sonne

Un jour, ma titulaire m’envoie un message expliquant qu’elle est très déçue de mon irrégularité dans mon travail pendant le confinement et que ça peut mettre mon année en danger. Paf, tout s’écroule. Ma bulle devient grise, il se met à pleuvoir, tous les animaux disparaissent, tout est sombre. Elle se brise et éclate en mille morceaux. La réalité revient, brusquement. Moi qui était dans mon monde parfait, sans aucune obligation, tout est gâché par ma faute. Mon monde est au sol, tout est noir, il n’y a plus aucune paillette. Tout est détruit. Je réalise que je n’ai pas été productive pendant le confinement et que je me suis complètement égarée dans les priorités. Mon illusion a pris le dessus. J’ai décidé de changer et de faire face à mes responsabilités.

Tout le monde debout

Je terminerai en disant merci à ma titulaire, merci à ma conscience et surtout merci à la réalité. En effet dans la vie il y a un temps pour tout. Il suffit de savoir gérer son temps. Comme dirait le proverbe “le temps c’est l’argent ”. Comme on prend soin de son argent, moi je prendrai soin de mon temps car j’aurai toujours une place pour le rêve. Réaliser mes rêves fait partie de mes objectifs de vie et rêver ne m’empêchera plus jamais d’avoir les pieds sur terre.

Auteure : Raissa, 17 ans, Bruxelles

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Solitude, solitaire forcée et confinée

Solitude, solitaire forcée et confinée

Prendre conscience que la faim existe quand on est affamée… Prendre conscience qu’on meurt de soif lorsqu’on est assoiffée… Prendre conscience qu’on est seule quand on est confinée … Et décider de se battre contre cette solitude, c’est la grande découverte de Maurine pendant la Covid 19.

Voir la réalité, en face

Comme tout le monde, j’ai vécu le confinement durant ces dernières semaines. Et vous savez ce que j’en ai retiré ? Des choses positives évidemment, tout ne peut pas être sombre. Mais malheureusement, le négatif a pris le dessus et de façon importante. Un seul mot décrit tout cela, la solitude. C’est un sentiment qui grandit en moi depuis que je suis toute petite. Quand la vie était active, quand j’allais à l’école, faisais de la danse, sortais avec mes amis,… Tout ça me faisait oublier à quel point je me sentais seule. Je me mentais à moi-même. J’étais persuadée que, puisque je voyais du monde, je n’avais pas le droit de ressentir ce vide. Comme à beaucoup d’entre nous, peut-être, ce confinement m’a fait prendre conscience de ce sentiment, nous nous sommes retrouvés face à nous-même et ça fait peur. Cette solitude je m’y suis habituée, je me suis dit que c’était comme ça et que je ne pouvais rien y faire…

Toujours tout·e seul au monde

Vous savez quoi ? Je commence à comprendre que ce n’est pas normal que moi, et plein d’autres adolescents, en souffrons autant. La plupart souffrent beaucoup trop pour leur âge. Lorsqu’on rencontre une personne, un·e chéri·e, qui nous enlève cette solitude ou du moins la plus grande partie, on a l’impression, enfin, de pouvoir respirer. Une grande bouffée d’air comme on n’en avait plus prise depuis des années. Et je peux vous assurer que si on nous enlève le grand air frais qu’on adorait tant, on retombe dans une solitude sans nom. J’ai fêté mes 18 ans en confinement. Ma journée a été bonne : mes meilleur·es ami·es m’ont appelée, quelques personnes de ma famille sont venues… Je ne peux pas me plaindre. Mais à travers toutes ces personnes que j’aime et qui m’aiment, à travers ce monde et ces montagnes de discussion sur la vie et le reste, je me suis sentie seule. Quand on ferme les yeux pour s’endormir et qu’on repense à tout ce qu’il y a eu de bien en cette belle journée, les derniers moments passés éveillé nous enfoncent dans un vide sans fin, un creux dans notre corps que l’on ressent constamment.

Se battre, maintenant

Ce que je viens de raconter est, exactement, ce dont le confinement m’a fait prendre conscience. J’ai arrêté de me voiler la face, maintenant il ne reste plus qu’à faire face à ce sentiment affreux et à le battre. J’admets que c’est difficile de le faire mais je me dis qu’avoir mal est inévitable mais souffrir n’est qu’une option.

Auteure : Maurine, 18 ans, Molenbeek

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Quelle solidarité après le confinement ?

Quelle solidarité après le confinement ?

Pour Youri, pour tout le monde, le confinement a été un moment très particulier. Pour Youri, et puis moins de monde, il a été une formidable période de redécouverte de l’autre. Son souhait, que cette dynamique perdure.

Jamais le monde ne s’était imaginé subir une épidémie telle que celle du coronavirus ! Au réveillon tout le monde s’est souhaité une « bonne année » !!! Qui aurait cru que 3 mois après, la planète allait s’arrêter ? Mais tout s’est t-il vraiment arrêté ? Il y a eu des morts, c’est vrai. Mais il y a eu aussi des bonnes nouvelles et je me demande si elles vont continuer après la crise.

Un autre moment dans l’histoire du quartier

Je trouve que les gens ont été différents les uns avec les autres durant cette période de confinement. Il y a eu une solidarité entre voisins que je trouve vraiment géniale ! Dans mon quartier, tout le monde s’est montré vraiment solidaire. Je vis dans le quartier Matongé et déjà en temps « normal », tous se connaissent. Mais là, c’était beaucoup plus fort. Par exemple, les voisins se sont fait des masques, d’autres – comme nous – ont acheté de la nourriture pour les personnes âgées ou pour ceux qui ont du mal à se déplacer. Et c’était naturel, il n’y a pas eu d’échange commercial. C’était comme un troc bienveillant. Et évidemment le soir, tout le monde applaudissait ! 

L’essentiel

Mais depuis une semaine, c’est déjà différent. Tout le monde est rentré dans sa vie d’avant. J’espère qu’on va garder cet esprit de vivre en communauté et que l’entraide va rester. Le monde s’est aussi rendu compte qu’il est fragile. Tout à coup, tout s’est arrêté alors qu’on ne s’y attendait pas. Plusieurs personnes ont perdu un proche. On s’est rendu compte de l’importance de tous les métiers, comme les médecins, les infirmières, mais aussi ceux qui nettoient. Pour mon cours de dessin, j’ai du faire des photos des gens qui ont continué à travailler pour nous, comme les balayeurs de rue, les soignants, les pharmaciens, etc. Je me demande si ces métiers-là seront toujours aussi importants, demain. Ou si, à nouveau, l’argent va prendre le dessus… 

On doit compter sur nous

J’aime me dire que nous ne sommes pas restés les bras croisés, sans réagir. Tout le monde a dû s’organiser. En même temps, je me pose des questions. Si ce virus était resté au fin fond de la Chine ou en Afrique, est-ce qu’on se serait vraiment bougés pour trouver des solutions ? Est-ce qu’on aurait vraiment été solidaires avec ces pays-là ? Aujourd’hui, je lis que le virus frappe l’Amérique latine, l’Inde, et ça me fait mal quand on ne fait rien pour ces pays. Comment garder la solidarité ? En tout cas, pas par la politique, parce que eux-mêmes se disputent sans cesse ! Mais plutôt en créant des fêtes dans la rue, des réunions dans le quartier mais aussi en en discutant à l’école. Je trouve que l’école devrait organiser plus d’activités de solidarité, « des stages » qui donneraient des points comme pour un cours.

Être solidaire ça doit s’apprendre.

A écouter aussi en podcast ici

Auteur : Youri, 16 ans, Bruxelles

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Rap, musique et sentiments

Rap, musique et sentiments

Vadim est sûrement d’accord avec Nietzche, philosophe allemand de la fin du XIXème: sans musique la vie serait une erreur. Pas sûr qu’ils écoutent la même. Vadim, il est dopé au rap ! 

La musique fait partie intégrante de ma vie. Ce confinement m’a encore plus rapproché de la musique qu’auparavant. J’ai eu plus de temps de me poser et de réfléchir sur la vie tout en écoutant de la musique surtout du rap. 

Cette musique contribue beaucoup à définir mon humeur. Quand je suis heureux, j’écoute de la musique d’ambiance avec un message positif, comme par exemple du Ninho (1), du Jul (2) ou encore du Heuss L’Enfoiré (3). Quand je suis énervé ou que j’ai envie d’être énervé, notamment pour faire du sport, alors j’aime bien écouter du rap hardcore, comme Lacrim (4) ou du 6ix9ine (5). Des fois, j’ai juste envie d’écouter du rap plus poétique pour réfléchir à la vie, comme par exemple du Lino (6) ou du Kery James (7). C’est ce que j’aime dans le rap, sa diversité ! Il y en a vraiment pour tout le monde.

Certaines musiques me touchent plus que d’autres et font vraiment partie de ma vie ou d’un souvenir de ma vie, sans que je ne sache expliquer pourquoi. C’est le cas du morceau : Jusqu’au dernier gramme de PNL (8). La puissance de ce morceau, sa mélodie ou encore ses paroles font vraiment partie de ma vie. C’est même presque devenu un symbole pour moi.

En conclusion, la musique c’est la vie ! 

Ninho, né en 96 à Longjumeau est rappeur. En juillet 2020, il devient – notamment avec son plus grand succès Comme prévu – l’artiste ayant le plus de singles d’or, de platine et de diamant.
2. Julien Mari dit “Jul” est né à Marseille en 1990. Il rappe depuis qu’il a 12 ans. Artiste très productif, il a sorti une douzaine d’album depuis 2014. Son titre le plus connu est peut-être bien On m’appelle l’ovni.
3, 4 et 6 Heuss l’Enfoiré, Lacrim et Lino, sont aussi des rappeurs français.
5. 6ix9ine ou Tekashi 69 ou encore, Daniel Hernandez, est un rappeur américain qui a une certaine affection pour la bagarre. Il est tout autant connu pour ses problèmes avec d’autres rappeurs, que pour ses affaires judiciaires, que pour ses tatouages et, évidemment, pour son rap plutôt agressif.
7. Né en Guadeloupe en 1977, Kery James est aussi surnommé Ali Mathurin le Sage, Le poète noir mélancolique. Son rap est à la fois positif, poétique et politique. Il a touché au cinéma et au théâtre. De la petite liste de Vadim, c’est aussi le rappeur le plus engagé pour les banlieues, pour la jeunesse en difficulté. 
8. PNL autrement dit Peace N’ Lovés, est le duo des frères Andrieu, Jusqu’au dernier gramme regroupe quatre clips du groupe. Ils racontent l’histoire de deux amis qui, des années plus tard, ne le sont plus. Désormais, ils sont en guerre sur fond de trafic de drogue.  

Auteur : Vadim, 16 ans, Bruxelles

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Journée de stress

Journée de stress

L’année passée, Nina a eu une bien mauvaise surprise, elle a redoublé… En cette fin d’année, chamboulée par le coronavirus, elle a très peur de revivre cela. Dévorée par le stress, elle attend.  

Retour à l’école ?

Mardi, 19 mai, 10h. J’ouvre les yeux. Je ne me sens pas très bien, j’ai la boule au ventre. Suite à la suspension des cours à cause du coronavirus, je me suis habituée à travailler de la maison. Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres, je vais savoir si je dois retourner à l’école. Dans mon école, le directeur envoie un message aux élèves qui doivent retourner en cours : ceux qui ont été en difficulté durant l’année.

Recalée …

Il est midi, je mange ma tartine. Je reçois une première notification sur le groupe de la classe,… Le stress monte un peu plus, c’est un message de Maxime. Il demande si les appels aux élèves ont déjà été passés. La réponse de Margaux me rassure, elle annonce que les appels pour les quatrièmes secondaires ne commencent qu’en début d’après-midi. Les mauvais souvenirs remontent à la surface en cette longue journée d’angoisses. Je me vois une année en arrière, quand j’attendais d’avoir mes résultats de fin d’année. Ce jour-là, je rejoins ma maman à son travail avec un grand sourire mais je vois que ce sourire n’est pas réciproque. De la part de ma maman, de nature très souriante, cela m’a étonné et j’ai compris qu’il y avait quelque chose d’anormal. Ne pensant pas une seule seconde que ça pouvait être en rapport avec ma fin d’année, je lui dis en riant: “Alors, l’école a téléphoné?” Je m’attendais à tout sauf à un oui. Au début, je pensais à une mauvaise blague mais vue l’émotion sur son visage, j’ai compris que ce n’en était pas une. Il était 15h quand j’ai appris cette nouvelle et plein de questions me sont passées par la tête. Je faisais à présent partie des personnes qui recommençaient une année scolaire. Qu’est-ce que les autres allaient penser de moi ? Comment réagirais-je en voyant mes copines dans une année supérieure ? 

Retour à la réalité !

Pour me détendre, ou pour essayer, je décide de rester sur mon téléphone et de parler à mes amies. Ça fait maintenant plusieurs heures que je suis sur les écrans, je décide donc de lâcher celui-ci et de rejoindre mes parents au salon. Mais soudain mon téléphone s’allume et je vois que j’ai reçu un message de mon éducateur. Le stress grimpe encore et je décide d’ouvrir le message. En regardant ce qu’il m’a envoyé, je souris bêtement. C’était simplement un message pour me dire d’aller rendre ma clé de casier avant la fin de l’année. Il est maintenant 16h, je demande à Maxime s’il a reçu des nouvelles du directeur. Il m’annonce que, malheureusement, il fait partie des élèves qui retournent à l’école. L’anxiété accumulée depuis le réveil continue à monter encore et encore. Il est 17h32, je bois mon thé chaud et à nouveau, le téléphone de ma maman sonne. 

Ma vie ne tient qu’à un (coup de) fil…

J’ai peur que ce soit l’école, mais j’entends au ton de sa voix que c’est mon frère au bout du fil. Je ressens un stress immense pendant cette journée parce que je sais pertinemment que si on m’annonce que je dois retourner à l’école, ma fin d’année est en danger. Je ne veux absolument pas revivre le même scénario qu’un an auparavant. Le temps passe et je ne reçois toujours pas de nouvelle de l’école.

J’apprends que tous les appels ont été passés, je peux enfin relâcher la pression. On m’appelle pour aller manger, je suis fière d’annoncer à mes parents que je ne dois pas reprendre le chemin de l’école pour le moment. Est-ce que je serai en cinquième l’année prochaine? Je l’espère !

Auteure : Nina, 15 ans, Bruxelles

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance

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