Société injuste!

Société injuste!

On entend souvent que la société a changé et est plus inclusive ; alors pourquoi est-elle toujours injuste ?

De nos jours, il est nécessaire de se justifier pour tout. Pourquoi faut-il expliquer en quoi c’est dur d’être une femme ? Pourquoi faut-il expliquer pourquoi on cherche à avoir plus de droits en tant que LGBT ? Pourquoi faut-il expliquer ce qui impacte dans un handicap ? La société est tristement fermée aussi.

Qu’est-ce que la société ?

La société est un ensemble de normes, de comportements ou une culture.

Quel est le problème ?

A vrai dire, la société en a beaucoup. Non seulement elle est discriminatoire, fermée d’esprit et cruelle mais, en plus, tout cela est normalisé. C’est cela qui mène à une lutte constante pour l’égalité et à une justification.

Le patriarcat

La ‘différence’ dont on entend le plus parler et pour laquelle il faut se justifier est le patriarcat. Et pourtant, pendant longtemps, les femmes étaient plus nombreuses. En 2020, l’ONU estime environ 102 hommes pour 100 femmes. Dès lors, peut-on considérer ça comme une différence si elle touche la moitié de la population ? Et pourtant, le fait d’être née ou de se reconnaitre femme oblige souvent à le justifier. Il arrive aussi que sans s’en rendre compte, la société pousse les filles et femmes à se justifier. Se justifier d’être de sexe féminin, c’est aussi se justifier de pourquoi on ne veut pas se marier, on ne veut pas d’enfant, pourquoi on mérite le même salaire que les hommes, pourquoi on a besoin de repos en période, pourquoi on ne veux pas porter de robe et surtout en quoi on est aussi compétente qu’un homme.

Le racisme

Une autre ‘différence’ que l’on rencontre beaucoup est la différence d’origine. Depuis toujours, les gens sont catégorisés selon leur pays d’appartenance, leur couleur de peau ou leurs traits physiques laissant apparaitre leurs origines. Le racisme part du principe qu’au sein de l’humanité existent différentes races et qu’au sein de celles-ci, certaines sont supérieures. C’est en partant de ce principe que les génocides, ségrégations et injures ethniques ont fait surface. Pourtant un homme américain, un homme rwandais et un homme coréen valent autant et ont autant de capacités. Pour ce qui est de se justifier, il est courant d’entendre des préjugés sur des personnes d’origine étrangère en disant qu’elles sont parfois moins compétentes ou intelligentes.

Je me pose encore la question : pourquoi doivent-ils justifier leurs origines ?

L’anti-religion

Au sein de notre monde, un grand nombre de religions monothéistes et polythéistes existent et chacune a sa place et son histoire. Certains pensent que la religion est absurde et qu’elle ne devrait simplement pas exister ; d’autres pensent que leur propre religion devrait avoir le monopole. Pourtant, une religion n’impose rien aux autres et chacun est en droit de pratiquer tant qu’il n’impose rien aux autres. Je pense que justement, culturellement parlant, les différentes religions sont très intéressantes chacune avec leurs valeurs et leurs messages.

L’homophobie

On parle d’homophobie mais je pense que l’on devrait parler de phobie des LGBT puisque dans l’homophobie non seulement les homosexuel-le-s sont concernés mais aussi les pansexuel-le-s, non-binaires, trans, queer, … Les gens se sont comme mis en tête que depuis quelques années être LGBT est devenu une mode. En fait, je pense qu’ils se trompent. En remontant dans le temps, on observe que déjà les Grecs antiques pensait que l’homosexualité était la seule sensualité qui apportait vraiment du plaisir. La seule différence est qu’aujourd’hui les gens peuvent assumer leur appartenance. On pense donc qu’il y a plus de LGBT alors qu’il y en a seulement plus qui s’assument. De plus en plus de mouvements existent pour en parler et malgré tout cela n’est pas encore considéré comme normal partout.

La capacité

Souvent oublié, peu défendues, les personnes en situation de handicap doivent, elles aussi, se justifier. 10% de la population mondiale vit cette situation dont 80% d’entre elles ont de grandes capacités et peuvent tout à fait vivre normalement grâce à un petit coup de pouce. Cependant, au-dessus de leur tête plane l’ombre du jugement, de la curiosité déplacée et de la moquerie mais surtout de l’incompréhension. Pour certains, vivre dans cette situation n’est pas facile ; pourrait-on les aider en les laissant vivre sans se justifier ?

L’anti-jeunesse

Un problème quasi invisible dans notre société c’est ce besoin des jeunes de s’expliquer en permanence : « Pas encore adulte donc pas d’avis tranché et recherché. Mais plus des enfants donc il faut assumer ses pensées ».

Les jeunes ne sont pas pris au sérieux sur ce qu’ils disent et pourtant ils ont beaucoup à dire. Avez-vous déjà essayé d’évoquer un sujet sérieux avec un adolescent et de l’écouter ? Vous seriez surpris. On entend beaucoup que l’adolescence c’est l’âge de la connerie ; moi, je pense que c’est l’âge où on forge l’esprit. Il est temps de faire abstraction de l’âge.

Ces six problématiques ne sont pas les seules.

Beaucoup d’autres raisons font que l’on doit se justifier. Je pense que le but n’est pas d’accepter les différences mais de les considérer comme une normalité.

Auteure : Eglantine, 17 ans, Tubize

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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Mon arrivée en Belgique

Mon arrivée en Belgique

Je suis une Congolaise de nationalité, veuve depuis 2014 et mère de deux enfants. Il y a de cela deux ans que j’ai décidé de venir vivre en Belgique.

Après la mort de mon mari, la situation familiale a subi un déséquilibre total. Du jour au lendemain, je me suis retrouvée qu’avec mes deux filles, avec qui je devais maintenir le niveau de vie qu’elles avaient avec leur père.

Hélas, ça ne tenait pas.

J’ai la chance d’avoir mes deux parents en vie. Grâce à eux, j’ai pu tenir le coup.
Mais comment rester les bras croisés lorsqu’on connait les réalités du pays dans lequel nous vivons ? Voir son père, qui, dans un pays organisé, devrait être à la retraite, se sentir obligé de travailler pour continuer à nourrir sa fille et ses petites-filles ?

Alors je devais trouver une solution, parce que c’était plus à lui de s’occuper de moi, c’était mon rôle de leur apporter mon soutien.

En effet, mon feu mari était Belge mais c’est ma première fille qui a bénéficié de sa nationalité. Et c’était facile, pour moi, de faire une demande de visa pour pouvoir venir m’installer en Belgique, pour que ma deuxième fille puisse en profiter. J’ai réussi mon coup et, ma fille ainée et moi, nous sommes arrivées en Belgique en janvier 2020.

A peine arrivées, nous sommes allées au SAMUSOCIAL (Centre d’hébergement famille et enfants à Evere), où j’ai rencontré des assistants sociaux qui m’ont accompagné à me régulariser après différentes démarches administratives.
Cependant, trois mois après notre arrivée à Bruxelles, je découvre une boule sur mon sein gauche. J’étais immédiatement convaincue que j’avais un cancer du sein. Je venais d’obtenir ma carte orange et ma carte de santé également. C’est comme cela que je suis allée voir l’infirmière du centre où j’étais pour exposer mon inquiétude. Elle finit par appeler le CHU Saint-Pierre pour une prise en charge (des examens médicaux approfondis).

Au final, les résultats tombent. J’ai le cancer du sein.

L’une des plus mauvaises nouvelles de ma vie après la mort de mon mari. J’ai vu mes filles orphelines de deux parents, je me suis vu dire au revoir à mes deux parents en leur disant : « faites l’impossible pour rester en vie jusqu’à mon retour ». Alors, je me dis que c’est moi qui vais mourir et ils n’auront même pas l’occasion de voir mon corps. Je regarde ma fille, je me dis qu’elle aurait dû rester au Congo avec ses grands-parents.

Alors, toutes ces réflexions, avec une prise en charge psychologique parfaite de l’hôpital, m’ont aidé à pouvoir me relever.

Au début, pour moi, tout était bon, parce que tout était pris en charge. Mais comme j’avais pas encore de mutuelle, un examen que je considère comme prioritaire (examen génétique), je ne savais pas le faire à ce moment-là. J’ai fini pas le faire. Entre l’hôpital et les démarches administratives, ma fille qui avait 12 ans à ce moment-là, elle ne voyait que du feu.

Ma maladie a fait naitre un sentiment de rejet absolu vis-à-vis de moi.

Nous avons quitté le centre pour s’installer dans une maison de transit du SAMUSOCIAL, « La Casa Resalto », où j’ai créé des liens avec d’autres personnes qui avaient également des problèmes de santé.

Mon traitement se passe bien. Entre-temps, je m’étais lancée à la recherche d’un chez-moi et je réfléchissais à ce que je devais faire après ma guérison.

Après avoir répondu à plusieurs offres sur IMMOWEB, enfin, j’ai une réponse positive et je dois aller avec ma fille rencontrer le propriétaire pour la signature du contrat de bail.

Arrivées, c’est une dame qui nous ouvre la porte, c’est elle la propriétaire. Après une dizaine de minutes d’échange, elle me fait comprendre, devant ma fille, qu’elle devait réfléchir car elle ne fait pas confiance à ma communauté. J’étais prête à me mettre à genoux, devant ma fille, parce que c’était la première fois que ma fille me voyait dans une situation d’incapacité.

Subir du racisme à ce point, ça reste l’une des difficultés que j’ai eues depuis que je suis en Belgique.

Pour conclure, l’accueil, la santé, l’éducation sont les choses que je garde de très positives en Belgique. Mais, au niveau du logement, qui est très difficile à obtenir, le racisme est très présent et les propriétaires ne se gênent pas. Et pourtant les services publics ont des logements inhabités.

Auteure : Lucienne, 21 ans, Bruxelles (Origine: RDC)

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Les petits avis, épisode 11

Les petits avis, épisode 11

Scan-R, dès le départ, essaye de donner la parole à chacune, à chacun, à tout le monde ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un témoignage. On a donc décidé d’en rassembler plusieurs. Voici donc les témoignages de Sacha, Dylan, Héloïse et Wiliame.

Engagement, fidélité, loyauté et sincérité : les piliers d’une vraie relation par Sacha, 18 ans, Bruxelles

Je vais vous parler de quelque chose qui est très important pour moi : l’engagement ! Depuis longtemps, j’ai cette envie de m’engager à fond dans tout ce que je fais, au niveau des relations, de ce que j’entreprends. Pour moi, cet engagement doit servir à aider les autres, à être utile pour des personnes qui ont besoin de soutien. Par exemple, j’ai toujours voulu travailler dans le secteur du handicap car pour moi ces personnes ont le plus besoin d’aide et aujourd’hui c’est ce que je fais grâce au service citoyen. De plus, j’ai réussi à trouver un travail à côté qui me permet de soutenir des ONG qui aident des personnes dans le besoin. Pour revenir sur cette notion qui m’est chère, il est important de préciser comment ça fonctionne selon moi. Mon engagement doit se faire avec motivation et détermination. Étant donné que je veux aider au mieux, il est primordial de faire chaque chose à fond ! D’autres notions se rattachent à cet engagement : la fidélité, la loyauté et la sincérité. Ces trois valeurs sont liées, et l’une ne peut fonctionner sans l’autre, d’après moi, ce sont les trois bases d’une relation de confiance. Étant donné que je veux travailler avec des humains, cela va forcément m’amener à construire des relations. Je me dois d’être fidèle, loyal et sincère envers les personnes avec lesquelles je construis ces échanges. Mais avant tout, je me dois de l’être envers moi-même pour pouvoir l’être avec d’autres. De mon point de vue, cette confiance est la base d’une relation humaine stable, sans cet élément important la relation s’effondre. Donner ma confiance à quelqu’un n’est pas un problème, le principal est que ce quelqu’un ait confiance en moi.

Le racisme par Dylan, Bruxelles

Venant d’un milieu modeste et étant typé métissé, j’ai subi divers altercations malencontreuses. Ce n’est pas très facile. Surtout parce que le reste de ma famille est blanc, caucasien. Petit, à cause de cette différence de peau entre le reste de ma famille et moi, je ne savais pas m’y rattacher. Vous penserez que j’ai subi beaucoup de racisme envers la couleur noire de ma peau, mais pas que … On me critiquait juste pour ma couleur de peau différente. Je n’étais qu’un blanc pour un noir et qu’un noir pour un blanc. Dès lors, je me suis très vite adapté à cela. J’ai même commencé à en rire : ce que les autres disent n’a généralement aucun sens.

Il y a toujours des moments difficiles quand tu es typé métissé. Quand tu rentres dans un magasin, souvent le garde te regarde. Plusieurs fois, j’ai été contrôlé à la sortie. Au contraire de mes amis, je n’ai jamais rien volé. Eux, alors qu’ils avaient tout le magasin dans les poches, ne se faisaient point contrôler. Mais bon, le monde est comme ça ! Je l’ai appris quand j’étais petit. À 9 ans, je me baladais avec ma famille. Quelqu’un a alors hurlé dans la rue en me voyant : “sale macaque retourne dans ton pays !”. Ouaip, ça marque … Avec du recul, cette personne devait bien avoir un grain. Autre exemple, c’est une vieille dame à laquelle j’avais proposé mon aide. Elle avait accepté sans broncher jusqu’au moment où, levant la tête, elle a vu ma couleur et a refusé, catégoriquement, que je l’aide. J’ai compris un truc avec tout ça : la plupart des personnes sont juste craintives et ne cherchent, malheureusement, pas plus loin que le bout de leur nez.

Travail avec des candidat·e·s réfugié·e·s par Héloïse, Bruxelles

Depuis peu, je travaille à la Croix-Rouge essentiellement avec des personnes ayant fui leur pays pour diverses raisons qui leur appartiennent et qu’on ne jugera pas. Enfin, qu’on ne devrait pas juger. Oui, le jugement moral est tellement humain avec son lot d’inhumanité … En même temps, on oublie trop vite les effets d’une exposition permanente à ces jugements moraux. Les personnes qu’on tente, comme on peut, de soulager quelques instants en font l’expérience non-stop. Mes collègues, toutes nationalités confondues, aussi. Moi aussi. Et purée, on en a tous marre ! Marre que le droit à la dignité, de base, est rendu impossible et inapplicable par la politique européenne. Marre d’être réduits à proposer des solutions éphémères, un hébergement pour une nuit, quelques heures au chaud, quelques repas çà et là … Marre d’en venir à dire ces « je sais » impuissants et pour certains, comme moi, à moitié honnêtes, quand on n’a pas toujours le temps et que dès lors on ferme la conversation. Oui parfois la frontière entre « Je sais » et « Ta gueule » est fine, et on s’en rend compte, et on a la boule au ventre, et on tentera de rattraper quand on aura de nouveau du temps pour … simplement parler.

L’unité pédopsychiatrique par Wiliame, 12 ans, Bruxelles

Il est 8 h du matin, une éducatrice vient nous réveiller puis quitte la chambre. Je suis toujours debout la première. Car oui, je partage ma chambre avec quelqu’une, une super colloc ! Je me lève, je lui dis bonjour, elle me répond de même et notre journée commence. Dans cette chambre. Chambre, dans laquelle je trouve mon lit assez petit, j’aurais bien aimé en avoir un plus grand, j’ai, heureusement, un grand bureau ! Il y a aussi un rideau qui sépare nos deux côtés de la chambre. Au-dessus de mon lit, il y a des petites lumières que j’ai accrochées moi-même et des mangas que j’ai posés sur mon étagère. Les murs sont blancs avec des petits motifs, sûrement pour ne pas faire trop vide … Même si j’ai déjà mes mangas, j’aurais aimé avoir une petite armoire avec plein de livres à lire à l’intérieur. Une fois bien réveillée, je m’habille, me coiffe, fais mon lit tout en discutant avec ma colloc. Puis, je pars dans le salon pour voir s’il y a déjà les plateaux où on trouve notre déjeuner. Mais la plupart du temps ils ne sont pas encore là… J’aimerais tellement me réveiller et trouver de l’eau fraîche et un bol de fruits frais sur ma table de nuit pour pouvoir en manger toute la journée ! Mais bon, le plateau déjeuner n’est toujours pas là alors je demande mon téléphone, car je sais qu’à la fin de cette journée, il me sera repris.

Ces articles ont été écrits lors de différents ateliers Scan-R

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« Retourne dans ton pays »

Acheter un paquet de chips est parfois extrêmement difficile. Rentrer dans un magasin et en ressortir – sans paquet de chips – et avec une envie de tout casser, c’est quand même assez particulier.

Sale noir

Je me rappelle d’un jour en particulier. Je me promenais en ville, je portais des chaussures rouges, un pantalon bleu clair et un pull à capuche gris. Comme j’avais faim, j’ai décidé de me rendre dans une épicerie du coin pour acheter des chips. En rentrant dans le magasin, j’ai tout de suite remarqué que tout le monde me dévisageait. Sur le moment, je n’ai pas compris puis cela m’a semblé évident : j’étais le seul noir. Voilà pourquoi ils me regardaient de cette manière : à cause de ma couleur de peau. J’ai décidé de faire comme si de rien n’était mais un client s’est adressé à moi en disant : « sale noir, retourne dans ton pays ». J’étais choqué, énervé. La seule chose que je voulais, c’était de le blesser mais je me suis dit que si je lui donnais une baffe, ça se retournerait contre moi. J’ai donc fait demi-tour et suis sorti du magasin, tête baissée, sans rien avoir acheté. J’étais triste.

Je ne comprends pas

Pourquoi les gens peuvent-ils être si méchants et se comporter de cette façon à cause de la couleur de peau d’une personne. Cette histoire peut vous paraitre anecdotique, mais quand on vit tout cela quotidiennement, qu’on fait partie des personnes qui sont systématiquement visées, c’est très compliqué. Cela s’appelle de la discrimination raciale. Depuis quelque temps, les États-Unis ont fait la une des journaux, chez nous, cela arrive souvent aussi. Moi, en tant que noir, je me sens rejeté. Je veux dire à certaines personnes qu’il faut faire attention. Quand on nous regarde de travers, même si vous ne le faites pas exprès, ça nous donne l’impression qu’on n’est pas chez nous. Je suis né en Belgique.

Auteur : Abdou, 12 ans, Ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

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Idées reçues

Idées reçues

Pour Joanne, c’est clair, on fonctionne toutes et tous avec des stéréotypes, des aprioris, des idées reçues. Ce qui est tout aussi évident, et c’est magnifique, c’est qu’en apprenant à découvrir et à connaitre l’autre, on s’en rend compte très vite et que la différence se retrouve diluée dans l’humanité.

Les stéréotypes sont universels

Noir, blanc, jaune, arabe, juif, SDF, malade… Quelles sont les premières images qui vous sont apparues en lisant ces mots ? Quelles formes, quels détails avaient-elles ? Ces questions vous rendront peut-être indifférents, mais pour la majorité des personnes, ces mots les amèneront tout de suite à des stéréotypes. Dans les médias, avec les ami·e·s, un peu partout, on parle beaucoup du racisme ou des préjugés qu’on aurait sur une personne de couleur noire, une personne aux yeux bridés … Je crois qu’il faut, aussi, savoir que sur moi, sur nous, femmes et hommes blanc·he·s existent aussi stéréotypes et idées reçues. Moi par exemple, je suis blonde aux yeux bleus, quelques-un·e·s de mes ami·e·s m’ont révélé après quelque temps qu’elles et ils avaient eu, au début, peur de moi ! Pourquoi cela ? À cause de ma couleur de peau très blanche, de mes yeux « transperçants » … Le fait est que la première impression que je leur ai renvoyée n’était pas, pour elles et eux, très rassurante. Mais tout cela s’est estompé, rapidement, après que nous ayons fait connaissance, après que nous nous soyons rencontré·e·s. Pour cela, il faut donner, un peu, de sa personne, cela demande un minimum d’efforts.

Dans le métro

Depuis toute petite, j’habite à la campagne : j’ai toujours côtoyé les mêmes personnes et la mixité était fort réduite. Alors, quand je me retrouve dans une ville comme Bruxelles, où plus de 179 nationalités différentes se côtoient, c’est vrai que cela fait un petit choc. Lorsque l’on va dans un milieu comme celui du métro, on se dirige généralement davantage vers des personnes nous ressemblant que vers l’inconnu·e. Je pense que c’est d’abord pour avoir une certaine forme de confort, de sécurité et puis on aura également tendance à se faire des idées reçues même très brèves sur les personnes que l’on verra. Il est vrai que lorsque je vois une personne sans abri vraisemblablement ivre ou une personne d’une autre couleur, habillée en training avec un sac banane et une casquette à l’envers, je ne vais pas forcément m’assoir à côté d’elle. Pourquoi finalement ? Peut-être parce que cela m’est inhabituel ou encore à cause de mauvaises représentations assimilées via les médias, les films… La réalité est que l’on baigne dans les stéréotypes, mais que, comme dit précédemment, ils peuvent disparaitre au bout d’un moment. Comment ? Tout simplement en apprenant à connaitre les personnes, en découvrant, finalement, qui se cache derrière l’habit.

Au Quatar

J’y ai vécu pendant plus d’un an, j’ai pu, notamment par le biais de l’école, passer mes journées avec des personnes venues des quatre coins du monde. Le fait est qu’au fur et à mesure que le temps passe, ces idées reçues finissent par disparaître. Ce fut une des expériences les plus enrichissantes que j’ai pu avoir dans ma petite vie. Généralement, on dit que l’homme arrive à se faire une idée de la personne qu’il a en face de lui en moins de trois secondes. Pour ma part, je pense qu’il faut surtout essayer d’aller au-delà de ces trois secondes, d’accepter ces idées reçues qu’on reçoit, mais par la suite, il faut essayer de connaitre ces différentes personnes. Ce qui nous permettra, à nous comme à eux, d’enrichir nos vies.

A écouter aussi en podcast ici

Auteure : Joanne, 16 ans, Orp-le-Grand

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

Et d’autres décryptages

Fleurir l’humanité

Le plus révoltant dans ce monde, c’est toutes les fois où l’on ne donne pas à l’autre ce qu’on aimerait recevoir, où l’on fait subir ce qu’on ne voudrait jamais vivre. Cette attitude a un nom. Plus...

Soufi mon Amour

Nous sommes au début des vacances et dans quelques jours, nous partons au Maroc.Pour m'accompagner durant ce périple, j'ai décidé d'acheter un livre dont une amie m'a parlé : " Soufi mon Amour "...

La descente en enfer

            Lorsque mes parents partent, il y a toujours une certaine excitation. Je fais les courses avec mon papa, pour tenir une semaine sans manquer de rien. J'aide à charger la voiture pour que...

Ne pas se faire du mal

J'ai envie de faire passer un message. Faites bien attention à vous. Ne vous faites pas du mal, cela ne va servir à rien, je vous le promets. Rien ne change, ça va juste vous faire du mal, et faire...

Coeur sombre

Coeur sombre, sombre de conneries, conneries de jeunesse, jeunesse de délinquant,  délinquance de plusieurs années, plusieurs années noires, noires de fréquentation, fréquentation de cité, cité en...

Liberté et solitude

Je vais vous parler de mon histoire par rapport à la solitude. Je suis une personne très timide. Je ne fais pas facilement confiance. J'ai toujours eu peur du regard des autres, des critiques,...

L’abus sexuel

J'ai décidé de parler de l'abus sexuel car j'espère que cela pourra aider des gens ayant vécu une situation similaire que moi... J'ai subi des attouchements vers l'âge de 7 ou 8 ans, je ne sais plus...

L’adolescence

Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

Á toi, qui lis ceci.

A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...