Tolère-toi toi-même

Tolère-toi toi-même

Dans l’histoire d’une personne, et donc dans toutes les histoires, il y a toujours un moment, plus au mois court, plus ou moins long, pendant lequel chacune, chacun est à la fois absorbé·e et fasciné·e par le groupe. Durant ce moment, on se tolère peu, on s’oublie pour faire partie du tout. C’est sur ce moment de son parcours, et celui d’après, que revient Florane.

Trop moche, trop boutonneuse, trop plate…

La perfection est une notion extrêmement relative. On ne sait pas exactement comment la définir mais, on a tous et toutes notre idée de ce qu’elle pourrait être, représenter. Pour espérer un jour atteindre cette image que l’on se fait, on s’invente des contraintes et des exigences en mettant la barre beaucoup trop haut. On a constamment tendance à se comparer aux autres pour voir à quel niveau de l’échelle de perfection on se place. « Je suis trop moche », « J’ai plein de boutons », « Je suis grosse », « Je suis plate », « Elles sont mille fois plus belles que moi »,… Nombreuses sont les remarques qu’on s’inflige. Nous gaspillons notre énergie, et notre temps, dans cette quête d’idéal parce qu’on attache trop d’importance à la vision qu’ont les autres de nous.

Je suis nulle, puissance infini + 3

J’ai longtemps eu cette habitude de m’auto-dénigrer. J’étais convaincue que je n’étais jamais assez belle. J’étais une jeune ado sans aucune estime d’elle-même qui essayait, sans cesse, de ressembler aux autres élèves pour espérer avoir leur attention. Je me comparais beaucoup à elles, à eux. Toutes et tous semblaient toujours mieux que moi. Je me sentais menacée par les personnes qui m’entouraient, j’avais peur de ne pas être aimée. Alors, j’ai mis tout mon cœur, toute mon énergie à faire partie des groupes « populaires ». Je savais – ou je croyais savoir – que, comme ça, j’allais passer les meilleures années de ma vie.

Comme tout le monde

Je copiais quasiment tous leurs faits, tous leurs gestes : j’achetais le même genre de vêtements, je me forçais à me maquiller même quand je n’en avais pas envie, j’utilisais la même façon de parler, je désobéissais aux professeur·es et à mes parents jusqu’à les rendre folles et fous car la mode, dans mon école, était d’être « rebelle ». Je criais sur les professeur·es, je leur lançais mon journal de classe à la figure, j’insultais le directeur… Je faisais vraiment n’importe quoi. Je n’étais même plus moi-même. J’ai même fini, à 13 ans, complètement saoule à une soirée d’une « amie »… Saoule au point de ne plus me souvenir ce que j’y ai fait.

Fake fille

Bref, … Moi qui voulais passer les meilleures années de ma vie, et bien, c’était raté. Même si extérieurement, j’avais l’air assez heureuse, épanouie et chanceuse. Intérieurement, ce n’était pas du tout pareil. J’étais si triste et malheureuse. Il m’arrivait, régulièrement, de m’enfermer dans les toilettes de l’école pour pleurer pendant la journée. Je me mentais à moi-même. Je jouais le rôle du personnage que je voulais être, celui que les autres voulaient que je sois. Je vivais à travers leurs regards, ils me disaient si j’étais correcte ou non et je peux vous dire que je me sentais souvent laide et répugnante. Lorsque nous nous sentons inférieur·es aux autres, nous avons besoin des gens pour élever notre niveau d’estime et nous rabaissons les personnes que nous côtoyons en faisant l’étalage de leurs défauts dans le but d’élever notre propre estime personnelle.

Dépossédée

Dans cet état de non-amour de soi, nous n’avons aucun pouvoir sur notre vie puisque nous vivons en fonction des autres, de leurs opinions. Comme l’image qu’ils projettent semble toujours supérieure à la nôtre, nous nous retrouvons toujours insatisfait·es et frustré·es car on n’a pas atteint cet idéal. Plus nous donnons de la place à l’opinion des gens, plus nous perdons le contrôle de notre état intérieur. Nous devenons des êtres extrêmement influençables et vulnérables. J’ai beaucoup souffert de ne pas m’aimer, que ce soit physiquement ou dans ma façon de penser ou de parler. J’enviais les autres car ils semblaient avoir tout : beauté, argent, ami·es, confiance, humour, etc.

Je ne me connais plus

Tout cela m’a éloigné de moi. Je vivais à l’extérieur de ma vie sans savoir ce que je voulais vraiment. Ce qui importait était l’approbation d’autrui. Imaginez le pouvoir que je leur laissais. Avec du recul, je peux dire que le plus beau cadeau que nous puissions nous faire est de cesser de se cacher et enfin de s’aimer. Accepter qui nous sommes dans notre intégralité et nos « imperfections ». Nous devons nous témoigner de l’amour, se regarder dans la glace et se dire que, bordel, je suis belle, quoi ! Cesser de donner de l’importance à ce que les autres pensent ou disent de nous. De cette façon nous leur enlevons le pouvoir que nous leur avions donné auparavant.

Être moi

Je pense que je peux vous l’affirmer mais j’aime la vie et j’aime la vivre. Je n’ai plus besoin de fuir puisque mon estime ne se trouve plus à travers le regard des autres. Je n’ai plus de temps à perdre à vivre une vie qui ne m’appartient pas. Ma vie se déroulait sans que je puisse en avoir le pouvoir puisque j’étais trop perturbée par l’opinion que les gens pouvaient avoir de moi, qui finalement était une projection de ce que je pensais de moi-même. Vouloir vivre une autre vie que la sienne, c’est se perdre dans le néant et se priver de toutes manifestations d’amour. N’accorde aucune valeur à des propos venant de quelqu’un d’autre que toi. Te comparer aux autres n’a rien de bénéfique. Car il est déplorable de réduire la vie à un concours de beauté. La vie est infiniment plus que cela.

Je crois en moi, crois en toi

Abandonne la course effrénée à la beauté. Vis en harmonie avec les autres et cesse, une bonne fois pour toutes, d’entrer en compétition avec eux, avec elles. Cesse de te focaliser sur les défauts physiques. Considère ton corps dans son ensemble. Considère-le sans le juger, avec bienveillance, gentillesse et délicatesse. Prends soin de lui. Vit en bonne entente avec lui. N’inflige pas à ton corps des châtiments qu’il ne mérite pas. La beauté est tellement subjective, il n’y a que toi qui peux savoir comment tu te sens et comment tu te trouves. Abandonne les exigences des autres, déleste-toi des croyances qu’on nous impose, sépare-toi de l’avis physique qu’on a sur toi. Tu es magnifique. Tu es exceptionnel·le. Tu es toi. Laisse ton corps en paix, aime-le et sois fière de lui.

A écouter aussi en podcast ici

Auteure : Florane, 17 ans, Otrange

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Jeunes des quartiers, décrochage scolaire, parcours personnel et rêve… Basma, nous parle de tout cela. Pour elle, il faut tout remettre sur le tapis et lancer une nouvelle association qui porterait la jeunesse vers un monde plus diversifié que celui d’aujourd’hui. Cette association, voici comment elle l’imagine et pourquoi.

“Désolé Basma, on n’a pas les diplômes requis pour pouvoir nous occuper de toi”

Cette phrase je l’ai entendue l’été passé, lors de mon renvoi d’une ASBL bruxelloise, je me suis sentie différente, avec des problèmes psychologiques peut-être, abandonnée, j’étais perdue, en panique. Ils savaient que j’avais besoin d’eux et que pour ne pas décrocher le fil scolaire j’ai besoin d’un encadrement. Et avant d’entamer ma dernière année, j’étais sur le point de décrocher. Cette phrase s’est immergée au fin fond de mon cerveau, comme un bateau qui coule. Aujourd’hui, j’ai pu et j’ai su me recentrer sur moi-même, j’ai pu réfléchir aux études que je j’entamerai l’an prochain, à mes futurs projets. L’un d’eux est l’ouverture d’une ASBL qui, justement, lutte contre le décrochage scolaire que j’ai vécu.

Mon association

Pour aider un maximum de jeunes, mon ASBL sera immense ! Elle aura 4 étages, les 2 premiers seront dédiés à l’école, ils permettront de ne pas perdre le fil de la matière et de la comprendre, ensuite le 3ème étage sera aménagé en petite salle de sport afin que ceux qui n’ont pas les moyens pourront continuer à garder une bonne ligne. Le dernier étage sera là pour pouvoir se détendre, se retrouver toutes et tous ensemble et pourquoi pas, partager un bon couscous maison, apprendre le lingala. Un jour du week-end sera consacré à la présentation d’une des 184 nationalités qu’il y a à Bruxelles, cela nous permettra d’en savoir plus sur la culture de tout le monde.

Garder la force

Mon ASBL sera là pour accompagner les jeunes durant leur année scolaire, les aider à trouver leur motivation pour, toujours, avoir soif de réussite. Quand on pense à un jeune en décrochage scolaire, on pense automatiquement aux garçons alors que non, la preuve, je suis une fille. La déscolarisation a plusieurs facettes que certaines organisations négligent. Pour moi, ils veulent simplement trouver les moyens d’éviter le décrochage sans s’inquiéter de ce qui a conduit à ce décrochage. Est-ce que ce sont facteurs individuels, familiaux ou scolaires ? Cette année, j’ai à un moment donné décroché… Je ne voyais pas l’intérêt de ce qu’on apprenait à l’école, on ne m’expliquait pas le pourquoi du comment, on me laissait dans le flou, je ressentais un manque de considération de la part de certains professeurs, j’avais besoin d’encouragements et s’ils étaient présents, ce n’était pas assez pour moi. Je décrochais plus encore.

On peut tou·tes réussir

Je veux écouter ces jeunes, leur demander de venir telles qu’elles, tels qu’ils sont. Je veux les encourager à s’accepter, si on ne s’accepte pas soi qui nous acceptera ? Je veux leur montrer que malgré leur milieu, ils ne doivent pas penser qu’ils n’arriveront à rien, que malgré un sentiment d’infériorité qu’ ils ont peut-être, on est fait de chair et d’os et que ce ne sont pas les moyens matériaux qui font notre réussite mais nos moyens intellectuels. Mon ASBL sera la meilleure car elle mélangera les jeunes de tous les quartiers de Bruxelles. La première chose qui me vient à l’esprit quand j’entends le mot Bruxelles, c’est l’aspect multiculturel, il y a 184 nationalités à Bruxelles et je crois, qu’il faudrait les rassembler, voire les mélanger, ensemble on est plus fort et j’ai l’impression qu’on sépare tout le monde. Les jeunes des quartiers, plus fliqués que les autres, vivent avec un sentiment de différence, d’infériorité. Je crois qu’ils sont persuadés que, n’ayant pas les moyens de réussir, ils n’y arriveront jamais, alors ils laissent tomber, arrêtent les cours, étudier ça sert à quoi ? Étant donné qu’au final, personne ne voudra les embaucher, car ils ont un prénom trop maghrébin ou une tête trop “foncée”.

Garder la force

Cette crainte m’envahit aussi quand je pense au futur, je me demande : est-ce que même si j’ai tous les diplômes du monde, je vais arriver à trouver un travail ? Est-ce que quelqu’un voudra travailler avec moi ? Est-ce qu’on va m’accepter comme je suis, avec mes différences ? Moi, je ressens un sentiment de différence, après certains évènements qui se sont produits ici, j’ai vu dans le regard de certaines personnes qui m’entouraient de la peur, de la méfiance à mon égard, on me faisait comprendre que je n’étais pas à ma place, que j’étais peut-être de trop et que je n’avais peut-être pas ma place dans ce pays. Moi, je veux donner envie d’aller à l’école, envie de vouloir avoir un diplôme, envie d’avoir la meilleure place possible dans la société. Moi, je veux les aider comme on ne m’a pas aidé, je veux avoir confiance en eux comme on n’a pas eu confiance en moi, je veux les soutenir et ne pas les laisser tomber comme on m’a laissé tomber.

Auteure : Basma, 18 ans, Bruxelles

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Amoureux de l’émission Génération 80

Amoureux de l’émission Génération 80

Il y a 40 ans, Pierre n’était pas né, mais vraiment pas né du tout… Il y a 40 ans, il est même assez probable que ses parents ne se connaissaient pas encore. Il y a 40 ans, étaient les années 80. C’est sur cette période et sa musique que Pierre, né début 2000, revient. Pour lui, ces années avaient l’énergie, la liberté et l’audace qui, aujourd’hui hélas, n’existent plus.

Je rêve “On air”

“ Bonjour, vous écoutez Classic 21, il est 17h ! Vous, qui êtes de l’autre côté de la radio, j’espère que vous allez bien ! Que vous soyez en voiture, au shopping center, en balade… quel que soit le cas de figure, c’est Génération 80 jusqu’à 19h ! Le meilleur des 80’s avec du rock, de la pop, du funk, des perles rares et même des maxis vinyles ! ” Depuis 10 ans, c’est cette phrase que je rêve de dire. Mon rêve, ce serait de devenir animateur radio comme dans les années 80 ! Tout cela a commencé quand j’ai découvert Génération 80, une émission de radio programmée tous les samedis de 17h à 19h, sur Classic 21, une des chaînes radio de la RTBF. Pour moi, cette émission, c’est un moment de folie et même de récréation, de détente.

Né au mauvais moment

Je ne me sens pas bien dans mon époque et je n’aime pas trop les musiques d’aujourd’hui. Je n’aime pas le monde tel qu’il est et je me dis que je me serais mieux senti dans les années 80. En 2020, il y a trop de racisme, trop de violence, trop d’incompréhension… Dans les années 80, il y avait plus, je pense, cette vague de liberté, cette vague contestataire. D’après moi, la radio, c’est une véritable machine à remonter le temps, c’est encore un passe-temps qui me permet de m’évader.
Parmi ce qui m’a marqué dans les années 80, c’est le Live Aid, (1) un concert absolument mythique. Le 13 juillet 1985, en Angleterre à Londres ou à Philadelphie, aux USA, une petite centaine d’artistes et de groupes se sont succédés, sur scène, pendant près de 16 heures. Ce spectacle a été organisé pour récolter de l’argent et aider l’Éthiopie. À cette époque-là, elle connaissait une terrible famine entraînant la mort d’un million de personnes.

Partager la passion

Si je ne m’étais pas intéressé aux années 80, ma vie ne serait pas telle qu’elle est maintenant. Je ne saurais pas quoi écouter. Grâce à l’émission et aux années 80, ma vie a changé. J’aimerais devenir animateur radio pour pouvoir affirmer et montrer tout mon amour que j’ai pour les années 80, partager cette machine à remonter le temps, cette bulle qui me sert à oublier mes tracas. Ce que j’aimerais surtout c’est faire découvrir cette passion des années 80, la partager avec d’autres jeunes ou d’autres passionné·es.

On se retrouve samedi prochain à 17h pour une autre émission de Génération 80. À très bientôt.

Auteur : Pierre, 20 ans, Uccle

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Dans ma bulle

Dans ma bulle

Bienvenue dans l’univers de Raissa. Pendant le confinement, dans sa bulle tout se passait pour le mieux. Son imagination avait pris le pouvoir et le monde était peuplé de poèmes et de créatures imaginaires. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à…

L’imagination au pouvoir

Je suis le genre de personne à avoir beaucoup d’imagination, à me créer un monde imaginaire et parfait. En d’autres termes me faire des illusions, beaucoup d’illusions. Quand je suis dans ma bulle, je l’imagine rose avec plein de fleurs somptueuses. Je vois un monde magnifique, sans limite, où je peux faire tout ce que je veux. Je vois des chevaux courir, dans tous les sens, sur l’herbe rose avec une joie immense. Je suis époustouflée par les baleines majestueuses qui nagent dans les océans. Vous vous dites que ça peut être bien d’imaginer et d’inventer plein de choses dans sa tête, mais …

C’est un monde parfait

Lorsque tu t’imagines un monde parfait pour pouvoir fuir la réalité, c’est un gros problème. Je suis informée que le pays va être en quarantaine, qu’on va tous et toutes être confiné·es et que les écoles vont fermer. La joie, l’amusement et la gaieté s’emparent de tout le monde.
Dans ma bulle c’est magique. Mon monde rose brille de mille feux, brille de toutes ses paillettes. Les animaux dansent, chantent et courent partout pour exprimer leur joie. Je n’ai plus aucun problème, mon monde est parfait et absolument rien peut le gâcher. Fini de devoir se lever tôt tous les matins pour aller à l’école, fini de devoir aller chez mon professeur de mathématiques deux fois par semaines, fini de devoir travailler régulièrement.Tout cela est fini pour moi ! Jusqu’en septembre !

Tout va bien

C’est le confinement, je suis dans ma bulle dans mon monde parfait. Je me lève et me couche à l’heure que je veux, je me sens libre… Libre de ne plus avoir de choses à faire, de ne plus avoir la pression quotidienne de l’école. Je suis bien dans ma bulle que j’aime tant.
Tous les jours je reçois des notifications de l’école m’annonçant les devoirs que je dois rendre pour tel jour. Mon illusion me dit que j’ai le temps de le faire après, de remettre à plus tard. Je suis dans un monde parfait et il y n’a rien de mieux.

Le réveil sonne

Un jour, ma titulaire m’envoie un message expliquant qu’elle est très déçue de mon irrégularité dans mon travail pendant le confinement et que ça peut mettre mon année en danger. Paf, tout s’écroule. Ma bulle devient grise, il se met à pleuvoir, tous les animaux disparaissent, tout est sombre. Elle se brise et éclate en mille morceaux. La réalité revient, brusquement. Moi qui était dans mon monde parfait, sans aucune obligation, tout est gâché par ma faute. Mon monde est au sol, tout est noir, il n’y a plus aucune paillette. Tout est détruit. Je réalise que je n’ai pas été productive pendant le confinement et que je me suis complètement égarée dans les priorités. Mon illusion a pris le dessus. J’ai décidé de changer et de faire face à mes responsabilités.

Tout le monde debout

Je terminerai en disant merci à ma titulaire, merci à ma conscience et surtout merci à la réalité. En effet dans la vie il y a un temps pour tout. Il suffit de savoir gérer son temps. Comme dirait le proverbe “le temps c’est l’argent ”. Comme on prend soin de son argent, moi je prendrai soin de mon temps car j’aurai toujours une place pour le rêve. Réaliser mes rêves fait partie de mes objectifs de vie et rêver ne m’empêchera plus jamais d’avoir les pieds sur terre.

Auteure : Raissa, 17 ans, Bruxelles

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Quelle solidarité après le confinement ?

Quelle solidarité après le confinement ?

Pour Youri, pour tout le monde, le confinement a été un moment très particulier. Pour Youri, et puis moins de monde, il a été une formidable période de redécouverte de l’autre. Son souhait, que cette dynamique perdure.

Jamais le monde ne s’était imaginé subir une épidémie telle que celle du coronavirus ! Au réveillon tout le monde s’est souhaité une « bonne année » !!! Qui aurait cru que 3 mois après, la planète allait s’arrêter ? Mais tout s’est t-il vraiment arrêté ? Il y a eu des morts, c’est vrai. Mais il y a eu aussi des bonnes nouvelles et je me demande si elles vont continuer après la crise.

Un autre moment dans l’histoire du quartier

Je trouve que les gens ont été différents les uns avec les autres durant cette période de confinement. Il y a eu une solidarité entre voisins que je trouve vraiment géniale ! Dans mon quartier, tout le monde s’est montré vraiment solidaire. Je vis dans le quartier Matongé et déjà en temps « normal », tous se connaissent. Mais là, c’était beaucoup plus fort. Par exemple, les voisins se sont fait des masques, d’autres – comme nous – ont acheté de la nourriture pour les personnes âgées ou pour ceux qui ont du mal à se déplacer. Et c’était naturel, il n’y a pas eu d’échange commercial. C’était comme un troc bienveillant. Et évidemment le soir, tout le monde applaudissait ! 

L’essentiel

Mais depuis une semaine, c’est déjà différent. Tout le monde est rentré dans sa vie d’avant. J’espère qu’on va garder cet esprit de vivre en communauté et que l’entraide va rester. Le monde s’est aussi rendu compte qu’il est fragile. Tout à coup, tout s’est arrêté alors qu’on ne s’y attendait pas. Plusieurs personnes ont perdu un proche. On s’est rendu compte de l’importance de tous les métiers, comme les médecins, les infirmières, mais aussi ceux qui nettoient. Pour mon cours de dessin, j’ai du faire des photos des gens qui ont continué à travailler pour nous, comme les balayeurs de rue, les soignants, les pharmaciens, etc. Je me demande si ces métiers-là seront toujours aussi importants, demain. Ou si, à nouveau, l’argent va prendre le dessus… 

On doit compter sur nous

J’aime me dire que nous ne sommes pas restés les bras croisés, sans réagir. Tout le monde a dû s’organiser. En même temps, je me pose des questions. Si ce virus était resté au fin fond de la Chine ou en Afrique, est-ce qu’on se serait vraiment bougés pour trouver des solutions ? Est-ce qu’on aurait vraiment été solidaires avec ces pays-là ? Aujourd’hui, je lis que le virus frappe l’Amérique latine, l’Inde, et ça me fait mal quand on ne fait rien pour ces pays. Comment garder la solidarité ? En tout cas, pas par la politique, parce que eux-mêmes se disputent sans cesse ! Mais plutôt en créant des fêtes dans la rue, des réunions dans le quartier mais aussi en en discutant à l’école. Je trouve que l’école devrait organiser plus d’activités de solidarité, « des stages » qui donneraient des points comme pour un cours.

Être solidaire ça doit s’apprendre.

A écouter aussi en podcast ici

Auteur : Youri, 16 ans, Bruxelles

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Le plus révoltant dans ce monde, c’est toutes les fois où l’on ne donne pas à l’autre ce qu’on aimerait recevoir, où l’on fait subir ce qu’on ne voudrait jamais vivre. Cette attitude a un nom. Plus...

Soufi mon Amour

Nous sommes au début des vacances et dans quelques jours, nous partons au Maroc.Pour m'accompagner durant ce périple, j'ai décidé d'acheter un livre dont une amie m'a parlé : " Soufi mon Amour "...

La descente en enfer

            Lorsque mes parents partent, il y a toujours une certaine excitation. Je fais les courses avec mon papa, pour tenir une semaine sans manquer de rien. J'aide à charger la voiture pour que...

Ne pas se faire du mal

J'ai envie de faire passer un message. Faites bien attention à vous. Ne vous faites pas du mal, cela ne va servir à rien, je vous le promets. Rien ne change, ça va juste vous faire du mal, et faire...

Coeur sombre

Coeur sombre, sombre de conneries, conneries de jeunesse, jeunesse de délinquant,  délinquance de plusieurs années, plusieurs années noires, noires de fréquentation, fréquentation de cité, cité en...

Liberté et solitude

Je vais vous parler de mon histoire par rapport à la solitude. Je suis une personne très timide. Je ne fais pas facilement confiance. J'ai toujours eu peur du regard des autres, des critiques,...

L’abus sexuel

J'ai décidé de parler de l'abus sexuel car j'espère que cela pourra aider des gens ayant vécu une situation similaire que moi... J'ai subi des attouchements vers l'âge de 7 ou 8 ans, je ne sais plus...

L’adolescence

Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

Á toi, qui lis ceci.

A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...