Le futur sans papier

Le futur sans papier

Entre désillusion, solitude et espoir, Fatime nous raconte son voyage, du Maroc à la Belgique, en passant par la Roumanie, en quête d’un meilleur avenir…

Je m’appelle Fatime, je suis d’origine marocaine. Je suis musulmane. Je suis en Belgique depuis 8 mois. Je suis venue chercher ici l’éducation et la formation. C’est l’année dernière que j’ai pris la grande décision de quitter le Maroc. Il n’y avait pas de perspective pour moi. J’ai décidé de quitter ma maison, mon pays, mes parents, mes amis, ma famille. C’était la décision la plus difficile de ma vie. Mais c’était la bonne décision. J’ai d’abord obtenu un visa d’étude en Roumanie. J’y ai vécu trois mois mais le système scolaire et la culture n’étaient pas bon pour moi. J’ai alors décidé de tenter ma chance en Belgique. 

Je suis seule, sans amis, sans famille. C’est tellement difficile. Heureusement, j’ai trouvé en Belgique des personnes qui me ressemble, qui parlent ma langue, me comprennent, ont la même culture que moi. J’ai tellement peur, tous les jours, heureusement que des gens m’aident. 

Quand je pense à mes parents, je suis triste… Ma sœur m’a rejoint et c’est plus facile maintenant. La principale difficulté que je rencontre est le manque de papier. Je ne peux pas travailler, étudier, sans ces papiers. Je ne peux pas non plus retourner au Maroc voir ma famille. Je ne désespère pas, j’espère un jour obtenir un titre de séjour. 

Je veux arriver à mon objectif : terminer mes études et travailler en Belgique. 

Si je devais dire quelque chose à la Belgique? Faciliter l’obtention de papier pour des jeunes comme moi qui ne veulent que travailler. 

Auteure : Fatime, 21 ans, Liège

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

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Il était une fois

Il était une fois

 

Vivre dans un hôpital à 12 ans, c’est parfois difficile à raconte-r. Alors, parfois, le conte métaphorique permet de prendre de la hauteur…

 

Il était une fois un chat qui vivait dans un hôpital. Et oui, c’est spécial un hôpital comme habitat pour un chat, mais c’était bel et bien le cas. En vérité, il vivait plutôt dans la rue – libre et heureux – mais malheureusement ce chat a eu une maladie et a dû aller à l’hôpital. La période de sa vie que je vais raconter se déroule donc à l’hôpital. Lui qui avait toujours été libre et heureux était devenu triste et renfermé sur lui-même dans ce lieu. Mal dans sa peau certainement. Mais un jour, il eut comme un déclic. Une phrase résonnait dans sa tête : je veux sortir d’ici et me sentir délivré. Pour ça, il allait devoir se battre. Ça serait surement dur, mais accomplir un rêve n’est pas une tâche facile. Et puis, on dit toujours qu’un chat retombe sur ses quatre pattes, alors s’il tombe, il se relèvera et continuera.  

 

Auteur : Charline, 12 ans, Bruxelles

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R 

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Je trouve du sens à me lever le matin

Je trouve du sens à me lever le matin

Souvent, quand elle ouvre les yeux le matin, la beauté de la nature, le chant des oiseaux incite Manuella à observer la richesse que le monde lui offre. Quelques secondes plus tard, elle se rappelle toutes les injustices commises, au moment même, aux quatre coins du monde. A priori, son unique envie est de se rendormir et d’oublier la société injuste dans laquelle elle vit et pourtant …

Pourtant …

Je parviens tout de même à me lever et je tente, dans la mesure du possible, de me battre quotidiennement contre les inégalités. Je n’ai aucunement la prétention de dire que je suis « une vraie guerrière » qui lutte et change radicalement son mode de vie. Loin de là, mes efforts sont extrêmement minimes. Avec le temps, je pense qu’une transition complète s’opèrera. En outre, je suis convaincue que si une masse de personnes se lève et met des choses en place pour changer notamment leur mode de consommation, l’impact sera nettement plus conséquent, aura des effets concrets sur la société. Selon moi cette « masse » à sensibiliser, à conscientiser et à éduquer devrait être la jeunesse. Qui demain pourra se lever et changer les choses ?

Quels demains ?

Si rien ne change, la jeunesse d’aujourd’hui est la victime de demain. C’est elle et les générations futures qui devront vivre dans un monde détruit. C’est pourquoi je suis de celles et ceux qui misent sur l’éducation et sur la jeunesse. Si demain matin, je me lève et trouve un sens à ma vie, ce sera pour lutter, à ma manière, contre les différents systèmes d’oppression tels que le sexisme, le racisme, l’homophobie et bien d’autres… Mais ce qui reste le plus urgent pour moi est d’arrêter de détruire notre chère Terre, de commencer à réparer les erreurs commises par nos ancêtres et de prendre soin de notre planète. Très peu de gens se rendent compte de l’urgence et de l’enjeu climatique.

Changeons la donne !

Une vraie question se pose à nous et nous perturbe l’esprit : est-il encore temps de changer les choses ? Le temps nous est compté et il est compréhensible que certains d’entre nous perdent espoir. Cependant, sans cet espoir, porté peut-être principalement par des jeunes, on n’avance vers rien sinon dans le mur. C’est ensemble que rapidement le changement se fera. Pour toutes ces raisons et bien d’autres, me réveiller chaque matin prend du sens.

Auteure : Manuella, 17 ans, Ath

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R de la Caravane des assises de la jeunesse.

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Je m’écris du futur

Je m’écris du futur

Comment prendre de la hauteur, de la distance pour s’éloigner des difficultés et tenter de percer les nombreux nuages d’un ciel inexorablement gris ? On peut se noyer dans les bouquins, les séries, les sorties, s’oublier dans des paradis parallèles ou bien, et bien mieux peut-être, imaginer une lettre envoyée du futur à la personne qu’on est aujourd’hui. C’est à ce très bel exercice que Med se livre !

La toi du futur t’écrit aujourd’hui

Je sais ô combien c’est dur ces derniers temps, que tu es en colère d’être différente et donc rejetée. La misogynie et l’homophobie seront malheureusement toujours présentes dans ta vie. Oui, ils t’ont tapé à cause de ta couleur de peau. Oui, ils t’ont jugée. Oui, les flics t’ont fouillée. Oui, des gens t’ont insultée. Alors qu’au fond, tu as toujours voulu passer inaperçue. Tu as été réduite à ne plus même t’aimer, à détester ton reflet dans le miroir. À haïr ta propre personne. Je sais que certaines portes t’ont été fermées à cause de ce que tu es. Tu t’es renfermée sur toi-même. Toi, petit bout de femme, qui ne comprend pas pourquoi les hommes doivent moins en faire. Pourquoi toi, en tant que fille, tu dois jouer à la Barbie, porter des robes roses ? Pourquoi des hommes te regardent ? Pourquoi t’embrassent-ils alors qu’ils ont l’âge de ton père ? Tu verras que le monde est cruel et, à part toi et ta vision, rien ne changera. Le monde ne changera pas pour toi.

Tu deviendras qui tu es même si ce n’est pas facile<H/3>

Je voulais aussi te parler d’un ressenti que tu as, mais auquel tu évites de penser : ton attirance pour les filles. Un jour tu te rendras compte que ce n’est pas grave. Tu ne l’as pas choisi mais tu l’accepteras. Même si ça sera compliqué pour certains proches, n’oublie jamais que c’est ta vie et pas la leur. Que tu as besoin de leur soutien et pas de leur approbation ! Je sais que tu es révoltée face au monde qui t’entoure, mais tu trouveras la paix. Tu es victime tous les jours de préjugés. Des gens qui te crachent dessus, des agressions, des insultes, tu en auras encore et encore. Mais tu arriveras à en faire une force et tu finiras même par défendre tes avis et tes droits dans des débats. Tu deviendras une féministe LGBT pour la multiculturalité. Tu en seras fière et tu te battras contre les colleurs d’étiquettes.

Libérée<H/3>

En toi, tu auras toujours cette profonde envie de rébellion. En toi, tu auras toujours cette envie que le monde voie enfin que chacun·e est à la fois unique et semblable. Certes les cases dans lesquelles ils t’ont rangée t’ont détruite au point où tu as voulu te détruire. Mais moi, je te le promets, un jour tu relèveras la tête et tu vivras comme bon te semble. Tu seras fière de qui tu es. Tu deviendras une combattante, une guerrière de la justice. Tu défendras tes communautés, et aussi toutes les minorités dont tu ne fais pas partie. Devant tout le monde, qu’il soit content ou pas, tu assumeras qui tu es. Alors oui, ta vie n’est pas rose et crois-moi, ça ne sera pas facile. Tu auras parfois envie d’en finir, mais tu vas continuer d’avancer, de persévérer et tu en sortiras plus grande, plus mature et plus forte. Tu y arriveras. Courage.

Auteur : Med, 18 ans, Wavre

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La dyslexie, ma meilleure ennemie ?

La dyslexie, ma meilleure ennemie ?

Stanislas s’exprime sur un trouble qui le touche et touche de nombreuses personnes dans tous les moments du quotidien : dans leurs relations professionnelles, sociales … Il écrit aussi sur lui. Cela pourrait nous paraitre simple ou basique, mais croyons-le, ceci est bien plus qu’un petit texte pour lui !

Longtemps silencieux

Je suis né en mars 1999, à Ath, une ville du Hainaut. Trois ou quatre ans plus tard, je prononce mes premiers mots, tard me direz-vous… Et je vous répondrai que j’ai pris mon temps, du moins c’est ce que je pensais. J’ai eu du mal à m’exprimer… Mais, question, quel enfant n’a jamais eu de mal à dire ce qu’il veut ou ce qu’il ressent ?

Tout allait bien ?

Ma vie a suivi son cours. Malgré certaines difficultés, pour les cours de français ou d’expressions, je continuais mon parcours scolaire. Le tout, sans vouloir me vanter et de manière générale, avec de très bons résultats. C’est durant ma 4ème primaire, que ma professeure fit remarquer que malgré une lecture régulière (via les devoirs, les livres demandés … ), j’avais encore des difficultés à m’exprimer oralement et une difficulté certaine à écrire correctement. Ce n’est pas que je ne savais ni parler ni écrire mais parler à haute voix, sans bugguer sur des mots ou me répéter, ou encore écrire des phrases claires, sans fautes d’orthographe, de grammaire, de syntaxe, se révélait être un gros souci pour moi… En tenant compte de tout cela, elle conseilla à mes parents que je consulte une logopède.

La rencontre

Peu de temps après, je rencontrai cette dernière, elle s’appelait Madame Chawaf. Je me souviens avoir fait divers exercices avec elle. Mon père m’a même expliqué qu’au retour, j’avais boudé : j’avais eu l’impression de passer un examen, plus que de simples exercices, comme elle me l’avait dit. Après, le diagnostic est tombé : « Votre fils est dyslexique » a-t-elle dit à mes parents, lors de notre troisième visite. Elle les aurait rassurés, rajoutant que c’était une dyslexie « faible » et que cela ne m’empêcherait pas de suivre des cours normaux ou de faire des études. Elle avait raison ! En ce qui me concerne, je rentrais dans l’inconnu : Qu’est-ce que la dyslexie ? En quoi cela m’impacte ? Cela va-t-il empirer ? Comment pourrais-je améliorer ma situation ? Toutes ces questions n’ont pas trouvé une réponse immédiate. Pour certaines, j’ai pris plus de temps. Pour d’autres, je n’ai pas encore totalement la réponse.

Message à mon passé

Si je pouvais parler au petit garçon que j’étais, à mes dix ans, je lui dirais : « Ne t’en fais pas, même si pour le reste de ta vie, tu éprouveras du mal à communiquer et à t’exprimer… Tu t’en sortiras. Surtout ne te tracasse pas pour les difficultés que tu rencontreras, elles ne sont rien par rapport aux progrès que tu feras ».

On m’aide, j’aide

Dès le jour où on m’a diagnostiqué, deux fois par semaine, durant trois ans, jusqu’à mon entrée en secondaire, j’ai suivi des séances, avec cette logopède. Je me souviens avoir fait beaucoup d’exercices sous formes de jeux (par exemple : un jeu de l’oie basé sur les différentes « sections » du français comme l’orthographe, la conjugaison, le vocabulaire, etc.).
Pour l’anecdote, j’ai réutilisé certains exercices pour aider une jeune fille que je connaissais qui était aussi atteinte de dyslexie. Cela me semblait important de la soutenir et d’apporter mon aide. J’invite toutes les personnes atteintes d’un trouble « dys » à en aider d’autres atteintes elles-aussi. Cela m’a aussi permis de changer de cap. Je suis passé de ce que je qualifierais de « je subis ce trouble » à « je vis avec ». Je ne vais pas vous mentir, cela m’a fait plaisir d’apprendre qu’elle faisait des progrès et qu’encore maintenant, elle utilisait certaines astuces que je lui ai apprises.
Mais revenons à ma petite histoire, comme la logopède avait pu le dire, cela ne m’a pas empêché de réussir toutes mes années en une fois. Je peux m’estimer heureux d’avoir été un bon élève dans les autres matières, me permettant de rattraper les cours de français et de langues modernes.

C’est, sera, toujours un peu compliqué

Tout ça pour dire, que malgré les aides que j’ai reçues et les efforts fournis, j’ai encore pas mal de difficultés lorsque je m’exprime ou lorsque j’écris. Quand j’imagine mon futur, je me dis que le plus dur est fait, que je dois m’accrocher à mes progrès. Je sais que ça me posera problème dans d’autres situations, que ce soit dans mon futur travail d’éducateur, dans mes relations amicales ou amoureuses. Oui, avoir du mal à s’exprimer et à faire comprendre ce que l’on ressent, ce qui nous tracasse à sa moitié n’est pas toujours facile ni chouette, et je parle par expérience. Je ne suis pas à plaindre (au contraire). Je sais très bien que d’autres personnes sont et seront touchées davantage que moi par ce trouble. Je leur envoie une pensée ainsi que tout mon soutien.

Auteur : Stanislas, 20 ans

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