Bob

Bob

Quand on me demande qui je suis, je pense immédiatement à Bob, mon chien.

Depuis petite, j’ai toujours voulu un chien mais malheureusement mes parents m’ont toujours dit NON sous prétexte que c’était une trop grosse contrainte. L’année passée a été assez compliquée pour moi, j’ai enchainé les hospitalisations et été mise sous anti-dépresseurs (et j’en passe..). Mes parents ont alors décidé de m’offrir Bob, un petit chiot berger australien de 2 mois. Je n’ai pas vraiment eu l’occasion de le voir grandir car à ce moment, la vie était réellement une torture pour moi.

J’ai toujours détesté mon corps et me regarder dans un miroir est une vraie épreuve. En juin 2022, j’ai décidé de faire « un simple petit régime » pour perdre du poids. Et à partir de là, tout est devenu un enfer. Je réduisais de jour en jour mon alimentation et le chiffre sur la balance ne cessait de diminuer. Malaise 24h/24, aucune énergie, pensées noires, disputes avec mes parents,…

Octobre 2022, je finis hospitalisée pour anorexie avec une sonde nasogastrique. Aujourd’hui, nous sommes le 15 décembre 2022 et je sors bientôt de l’hôpital. Je vais vraiment mieux.

Bob et moi sommes devenus très proches, je l’aime de tout mon cœur. Je ne m’imagine pas vivre sans lui et j’ai hâte de rentrer chez moi et passer plein de temps avec lui. Je t’aime Bob <3

Auteure : Lou, 14 ans, Tervuren

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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Ma personnalité et ma vision de la vie ont notamment été forgées par ma relation avec mes animaux. Je suis né avec un chat dans les bras. Il y a chez moi cette magnifique photo de moi bébé, endormi dans un landau, avec une grosse tache noire entre ma tête et mes pieds. Il s’appelait Poupousse, et il m’a accompagné jusque mes 9 ans. Sa mort fut un des premiers et des plus grands drames dans ma vie. Je me souviens lui avoir promis que je n’aimerais plus jamais un chat comme je l’avais aimé lui. Cette promesse s’est révélée à moitié vraie. Je n’ai plus aimé comme j’aimais Poupousse. Mais j’ai tout de même à nouveau aimé d’autres animaux, pour ce qu’ils étaient à chaque fois. Ce jour-là, j’ai appris la résilience.

Pirouli est alors rentré dans ma vie, quand j’avais 9 ans. C’est un magnifique chat roux qui va sur ses 16 ans cette année. Il a été mon meilleur ami toute mon adolescence. Je dois dire qu’il est assez rare de retrouver chez les humains toutes les qualités de Pirouli. Pirouli est fondamentalement gentil. Il n’a jamais griffé qui que ce soit pour lui faire du mal. S’il n’a plus envie de caresse, il va simplement partir et reviendra quand il en aura à nouveau envie. Ca fait qu’il est vrai et de confiance.
Il n’est jamais jugeant. En tout cas, il n’a jamais rien dit, ni à moi, ni dans mon dos. Je crois qu’en général, il s’en fiche. Tant que tu ne lui fais pas de tort, il te laissera faire, dire et être qui tu veux.

Pirouli est patient et présent. Peut-être pas à 100% du temps, mais je sais qu’il ne m’abandonnera jamais, sans le jour où la mort viendra le chercher, dans très longtemps j’espère. Tout cela fait que je suis toujours content de le voir et à l’aise en sa présence. Je sais qu’il ne représentera jamais une nuisance. Ainsi, je me suis dit que le monde serait doux et agréable, si tout le monde était comme Pirouli.

Auteur : Alexandre, 24 ans, Liège

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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Ma réorientation: une route sinueuse

Ma réorientation: une route sinueuse

Longtemps, entre les animaux et l’art, le cœur d’Amélie s’est balancé. Après avoir terminé des études dans le domaine du second, elle revient à sa passion poilue. Récit d’une route une peu sinueuse ou tout se termine bien !

Le départ

Depuis mon enfance, je suis attirée par les animaux. J’ai directement été mise en contact avec des chats et chatons à la maison. À partir de mes 3 ans, un chien a rejoint l’aventure. Dans ma rue de campagne, nombreux étaient les champs où restaient des chevaux. J’allais les voir régulièrement et je passais un bon nombre d’heures dans le fond de mon jardin à côté des clôtures de la ferme voisine pour regarder vaches et chevaux. Les yeux fermés, je jouais avec mon chien, un Golden Retriever, comme si, d’autres cousins de sa race, il était chien guide. J’ai passé énormément de temps à apprendre par cœur et à classer toutes les races de chien que je retrouvais dans « L’encyclopédie du chien », livre que j’avais trouvé à la bibliothèque de ma ville. J’ai toujours rêvé – et j’en rêve encore – du moment où je pourrais enfin adopter MON chien, quand j’en aurai les moyens et que j’aurai quitté le cocon familial.

Premier sentier

En attendant, je me suis plongée – depuis petite – dans toutes sortes d’expressions artistiques : un peu de peinture par-ci, 3 coups de crayons par-là, un tour du jardin avec mon appareil photo à la main. Fille d’une mère artiste, j’ai baigné dans le dessin et dans les bricolages, et mon futur était tout tracé : je serai une artiste à mon tour. À mes 12 ans, je voulais être styliste, à mes 15, photographe et à mes 18, graphiste. Depuis longtemps, tenant compte d’une fausse croyance bien trop répandue, j’avais mis de côté le monde animalier … Bref, je décide alors de partir à Bruxelles pour un Bachelier. Trois ans plus tard, me voilà diplômée en publicité et agencement de l’espace.

Nouvel itinéraire

Ayant très bien réussi mes deux premières années et un tout petit peu moins bien ma 3ème, je sors de la Haute-École dépitée, tant au niveau psychologique par rapport à ma vie personnelle que par la fin peu glorieuse de mes études, même si je suis diplômée. S’en suit alors un merveilleux été, pendant lequel j’ai beaucoup profité. En août, je me motive enfin à finaliser les démarches et partir faire un stage à l’étranger. Je m’envole pour 6 mois au Danemark à travailler dans une superbe agence dans le centre de Copenhague. Une des plus belles expériences de ma vie même si le coronavirus l’écourte de deux mois ! Ces quatre mois à l’étranger m’ont appris beaucoup sur moi-même. J’adore passer du temps seule, j’apprécie aller au musée, j’aime toujours autant me balader dans les rues, mon appareil photo dans les mains. Et enfin, je me suis rendue compte que le graphisme et la pub sont des sujets plus qu’intéressants mais qu’en réalité, ce secteur n’était pas fait pour moi. J’ai appris en vivant immergée dans ce milieu que ce métier magnifique, un de ceux que j’admire le plus, n’est pas ma passion. Petite, quand on me demandait quel était mon job de rêve, je répondais toujours « je ne sais pas ce que je veux faire comme travail, mais en tout cas, je veux être bénévole dans un refuge pour rééduquer les chiens ». Aujourd’hui cette réponse reste presque inchangée, mais j’ai compris que je pouvais faire de ma passion un métier, je suis alors prête à m’investir à 100% pour me réorienter.

La ligne d’arrivée

Je ne regrette aucune des étapes par lesquelles je suis passée, car après avoir fait tout ce chemin, j’ai compris quelle direction je voulais prendre et à quel point l’éducation canine m’anime. Ma réorientation est pour moi, une chance et une leçon. Je peux à présent me dire que tout ce que j’ai vécu m’a ramené à cette passion et qu’elle devait en réalité être une vocation. N’étant pas encore formée et étant donné que tout est retardé à cause du virus, il me semblait être une évidence de donner 6 mois de mon temps pour finalement être volontaire dans un refuge. Dans le cadre de mon service citoyen, j’ai donc commencé une longue mission à la Société Royale de Protectrice des Animaux (SRPA), réalisant mon souhait de gamine. La boucle est bouclée.

Auteure : Amélie, 22 ans, Arlon

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Quatorzième jour de confinement, mon esprit est fatigué. Je suis fatiguée. J’essaie de m’occuper mais en vain. Je pense que les humains ne sont pas faits pour être enfermés aussi longtemps. Mais finalement quatorze jours, est-ce beaucoup ? La mentalité des gens changera-t ’elle à la fin de cette période ? 

 Je me pose beaucoup de questions. Nous ne supportons pas l’idée d’être enfermés, pourtant nous infligeons ça et bien pire à des milliards d’animaux. En effet, d’après l’article de Thomas Depicker paru en février 2019 sur Moustique, plus de 26 millions d’animaux sont abattus par mois. Les porcs sont les animaux les plus abattus. Ils représentent 59% à eux seuls. D’après Animal Rights, chaque année en Belgique et au Pays-Bas, plus de 2,5 millions d’animaux de laboratoire sont tués… Pire encore, plus de la moitié de ces animaux sont morts avant que ne soit menée la moindre expérience… ces animaux n’étaient qu’un stock.

Certains êtres humains sont vils et cruels, certains détruisent. J’espère qu’après ce confinement, une remise en question générale apparaîtra et qu’une prise de conscience naîtra afin que nous arrêtions, enfin, de détruire notre belle planète. J’aimerais que les gens se rendent compte du mal qu’ils font lorsqu’ils enferment des animaux sans s’en occuper. Un animal n’est ni un jouet ni un ornement, il n’est pas fait pour vivre seul ou abandonné dans un coin. J’ai beau espérer que ça change, je crains que cela ne change jamais. Le fait que l’être humain puisse penser au bien-être animal avant son plaisir pécuniaire me parait dérisoire. 

 J’ai envie de m’évader, j’ai envie de profiter. Je vis avec ma famille, c’est amusant mais il m’est impossible d’être seule lorsque j’en ressens le besoin. Mon esprit essaie de s’évader mais il n’y arrive pas. Et les animaux ? Comment font-ils lorsqu’ils veulent s’évader ? Eux non plus ne sont jamais seuls. Être enfermés toute leur vie dans une cage, tel est leur sort. Comment puis-je me plaindre après seulement quatorze jours ? Je me sens égoïste vis-à-vis d’eux. 

J’aimerais faire passer un message, j’aimerais que les gens bannissent de leur vie les zoos et les cirques utilisant des animaux. Certes c’est divertissant, mais c’est tellement cruel. Pouvez-vous vous imaginer être arraché à votre famille puis enfermé seul dans un endroit qui vous est inconnu bien loin de votre milieu naturel ? Pouvez-vous vous imaginer d’être torturés durant toute votre vie afin de réaliser différents tours devant une foule en délire ? Il y a quelques années, je suis allée en Afrique et nous sommes allés faire une balade à dos d’éléphant. Crédule et inconsciente, je pensais que cela serait une expérience inoubliable. Quel souvenir atroce. J’en ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Les éléphants étaient tellement braves mais tellement déprimés. Lorsque qu’ils n’obéissaient pas, un crochet en fer de 5-10 centimètres leur était enfoncé dans la tête. Comment l’être humain en est-il arrivé là ? Comment ce genre d’individu peut dormir et vivre en faisant cela ? 

 L’humain subit une pandémie virale. Il faudrait pourtant qu’il se rende compte que le virus sur terre, c’est lui. Quatorzième jour, je me réveille le matin, je mange mon dîner et je m’occupe de mes chevaux l’après-midi. Ensuite, je retourne dans ma cage. Voilà mon quotidien depuis quatorze jours. Et demain, quinzième jour, le rituel recommencera.

Auteure : Aurore, Heusy, 19 ans

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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Je suis un pangolin

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Purple Pangolin, Alias Benjamin, a un rapport particulier avec ce drôle d’animal… Lui et ses amis, se sont créés des surnoms avec pangolin ! Benjamin a même une tasse avec son surnom et différentes petites expressions. Dans le cadre du premier atelier – à distance – que nous avons réalisé pour notre campagne, « Bouclé-e par le corona ? Ouvre-la » Benjamin s’est mis dans la peau, les écailles d’un pangolin.

C’est étrange mais je crois qu’avant ma naissance, j’étais déjà recherché. Maman m’a élevé, toujours, à l’abri des regards, elle savait que nous étions traqués… Elle, elle sait tout le mal que l’on va nous faire si on nous attrape… Ma carapace a beau s’être endurcie cette année, et même si j’atteins presque le mètre cinquante, je ne ferai pas le poids contre des humains. Et puis je ne sais que me rouler en boule pour me défendre… Pas terrible… Oui, oui, je suis un pangolin, mes amis m’appellent Purple, et je vis dans la crainte car vous, les humains me chassez pour ma chaire et mes écailles.

Papy m’a souvent parlé de sa jeunesse, il a grandi chez sa tante et son oncle, en Inde. Et oui j’ai de la famille asiatique (*), on ne dirait pas je sais. Mon grand-père a dû écourter son séjour quand la guerre a éclaté. Une guerre qui était impossible à gagner.  Le colosse se dressant devant eux n’était autre que l’homme. L’homme et son avidité pour les biens, l’argent et l’or !

L’or, ce sont mes écailles… Sur le marché noir chinois, elles valent une petite fortune . Dans ce pays, mes cousines et cousins sont presque totalement exterminés par les braconniers. Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce qu’il y a de cela quelques années, les braconniers sont arrivés à nos frontières de 2 000 à  5 000 euros pièce, un pangolin géant était un coffre aux trésors (**) ! Maman a vu beaucoup de ces proches partir en cage… Moi, j’ai joué à cache-cache avec la mort et j’ai eu de la chance, je courais plus vite que Léo qui lui, s’est fait attraper lui… Je suis triste pour lui mais j’ai juste sauvé mes écailles…

Tout cela, c’était avant. Aujourd’hui, je peux enfin sortir me dorer la carapace au soleil sans avoir peur tout le temps.. Combien de temps cela va-t-il durer ? Je ne sais pas mais pour le moment je profite et je souris à la vie. Il paraît que nous avons une maladie qui a infecté les hommes, alors que nous vivons très bien avec. Pour une fois que c’est nous les plus forts ! Ils ont tellement peur de cette maladie qu’ils nous laissent enfin tranquilles, et restent chez eux. Enfin, pour le moment, ils nous accusent de leurs maux ! Ils sont malades par notre faute ? Pardon ? Nous, nous voulions juste manger des fourmis et d’autres insectes. Cet homme est cruel de nous chasser, de nous traquer et d’enfin nous accuser des conséquences de ses propres actes. Ne pouvons-nous pas, tous, vivre ensemble ?

Alors oui, vous êtes confinés, mais à qui la faute ?

(*) et (**), pour construire son article, Benjamin est allé chercher des informations un peu partout sur Internet. Sur le site de l’excellent magazine Science et vie, il a trouvé un article de Fiorenza Gracci concernant l’enquête sur l’origine du coronavirus. Sur Wikipédia, il a trouvé sur article sur les manidés, pangolins modernes. Enfin, Benjamin est passé par les sites des journaux Le Monde pour un article concernant l’appétit à venir des Chinois et celui de La Croix, pour un papier concernant le braconnage du pangolin.

A écouter aussi en podcast ici

Auteur : Purple Pangolin, alias Benjamin, Bruxelles, 23 ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R avec le service-citoyen.

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