Premières pages de mon premier roman

Premières pages de mon premier roman

Pas toujours facile d’écrire, de trouver, de choisir, d’arranger, de transmettre les idées qui passent par la tête ! Vicky a pourtant trouvé une bien belle technique… Elle s’est dit qu’elle écrivait un roman.

 Je prends mon ordi et mon verre d’eau froide et m’assieds à mon bureau. J’ouvre Word, m’étire et pose les doigts sur le clavier. Mais c’est le vide. La rumeur de la page blanche, celle maudite par les écrivains, existe vraiment. Je tourne sur ma chaise de bureau et commence à laisser tomber les lettres sur le papier virtuel.

Chapitre 1

Quand le proviseur annonce que les cours sont suspendus à cause de la crise du coronavirus, tout le monde se réjouit. Je jette un regard à Suzie, Jessie et Martha qui lancent leurs feuilles de cours avec joie. Mme Patouf nous demande de nous calmer et de ranger nos affaires.

– Vous devez vider votre casier et prendre tous vos cours. On ne sait pas combien de temps durera cette suspension.
Toute l’année s’il le faut ! Comme ça, je ne verrai plus votre touf, lance Tyler. 

À cette remarque, tout le monde éclate de rire. Je me retourne vers Suzie et on lève les yeux au ciel en même temps. Mme Patouf fait de même, même si cette remarque touche à son nom de famille, elle n’y prête plus attention. 

La sonnerie nous indique que c’est la fin des cours. Dehors, dans les couloirs, ça crie et ça rigole. Je suis super contente de ne plus retourner en cours, les profs nous lâcheront enfin un peu, ils nous mettaient beaucoup trop de devoirs. Mais ça me stresse quand même car je ne veux pas rater mon année. Est-ce qu’on pourra au moins voir nos ami·es et sortir ?

– Mira, viens on y va ! Suzie me sort alors de mon tourment.
Oui, je te rejoins dehors. 

Je vide mon casier et me tourne pour mettre mes affaires dans mon sac quand je percute quelqu’un : Tyler, le rigolo de la classe, mais aussi le plus distant.

– Ça va ? me demande Tyler.
Heu… oui désolée. 

Je le contourne et range tout dans mon sac. Je rejoins les filles dehors, Suzie est sur son GSM, Jessie et Martha sont dans les bras de leur copain. Parfois, je les envie d’avoir un petit copain, ça doit être génial : quand il te tient dans ses bras, personne d’autre n’a accès à cet endroit protecteur mise à part toi, avoir son odeur sur ta peau quand tu mets son pull trop grand qui t’arrive au-dessus des genoux, …

On se dit au revoir en se promettant de se donner des nouvelles. Je fais le trajet avec Samantha. J’ai cours d’anglais avec elle. Elle est super sympa. Elle bavarde beaucoup et j’adore ça ! Je n’ai pas beaucoup l’occasion de bavarder avec les filles car elles sont souvent sur leur smartphone. Le métro s’arrête à son arrêt.

– On se donne des nouvelles ! me dit-elle en me faisant un clin d’œil.
Oui t’inquiète ! Lui réponds-je en souriant.
– …

J’ai mal au doigt d’avoir tapé sur l’ordinateur. Je prends mon verre d’eau et bois une gorgée d’eau froide. Je la sens couler dans ma gorge tellement qu’elle est glaciale. Je m’étire avant de continuer à écrire. Et mes doigts tapent à nouveau sur ce clavier.

Je suis épuisée, deux semaines sont passées. Je ne suis pas épuisée parce que je m’amuse comme une folle mais épuisée parce que je m’ennuie à mourir. Cela devient de plus en plus long, il n’y a rien à faire mise à part nos devoirs, regarder netflix, faire des petits jeux en famille mais après deux semaines on a déjà fait tout ça. Et l’ennui prend le dessus ! Ce n’est pas un ennui où on ne sait pas quoi faire et on a la flemme mais c’est comme si on avait retiré quelque chose de nous-même, qu’un bout de nous s’était envolé, qu’une partie de notre quotidien avait pris ses jambes à son coup et s’était enfui au loin ! Et ce petit riquiqui bout du quotidien, ce sont les cours. Tout le monde s’en plaint mais c’est grâce à l’école qu’on apprend. Bon dit comme ça, ça a l’air ennuyant mais on a appris à lire et maintenant je sais lire des romans que j’adore ! On a tous une mauvaise image de l’école mais c’est aussi là qu’on se fait des amis, où l’on apprend tous à se connaître,… L’école me manque.

Dorénavant, on ne voit plus personne à cause du confinement. Ce qui est encore plus horrible, c’est que je ne reçois quasiment pas de nouvelles des filles, c’est là que je me rends compte de l’utilité du GSM : montrer que personne ne pense à toi. Super ! Et pourtant, on s’était promis de s’envoyer des messages et de se donner des nouvelles. J’ai donné des nouvelles un peu tous les jours mais c’est toujours moi qui envoie le premier message, à part avec Samantha, avec qui je rigole en faisant plein d’appel vidéo. Je n’aurais pas cru parler autant avec, je me suis super fort rapprochée d’elle et c’est super cool. Mais je ne reçois rien des autres filles. C’est horrible ce sentiment que je garde en moi, un sentiment d’abandon que je n’aurais jamais cru ressentir de la part de mes amies. Rien que de penser qu’elles sont peut-être passées à autre chose, mon cœur se sert. J’ai reçu juste une fois une vingtaine de messages sur le groupe de classe parce qu’ils n’avaient pas fait une grosse rédaction en néerlandais. Alors, j’ai mis deux heures à les aider dont Suzie, Jessie et Martha. Ils ont tous eu une bonne note. Ils m’ont remercié et ça m’a fait super plaisir ! Je me sens tellement bien quand je fais plaisir aux personnes autour de moi.

Je reçois une notification en mathématique, notre prof nous demande de faire l’activité 3, mais je ne vois pas de quel chapitre il parle. J’envoie un message à la classe. Un vu, deux vu, trois vu, quatre vu,… après dix “vu” c’est lourd de voir que personne ne répond mais là quand je vois les vu de mes 3 amies, la colère prend le dessus! Mon sang bout, personne ne prend le temps de me répondre même pas Suzie, ça prend deux minutes même pas et moi je leur ai accordé deux heures la semaine passée. En plus, je ne bouffe même pas de leur temps car il n’y a rien à faire pendant le confinement ! Je regrette déjà de les avoir aidé·es pendant des heures et encore plus d’avoir été heureuse de les avoir aidé·es ! Je suis tellement sur les nerfs que si un, si une me demande quelque chose, je l’enverrais bien balader en lui disant qu’il doit travailler et se mettre en ordre parce que c’est pas avec les fesses dans le fauteuil et les yeux devant la télé qu’il va réussir son année !

Je commence à écrire un message en disant que je suis déçue d’elles quand quelqu’un m’envoie un message. C’est Tyler ! Bizarre, je n’aurais jamais cru qu’il me réponde, avec une fine explication en plus ! Comme un prof. Je le remercie. Il me demande comment ça va en privé, et la conversation commence et des heures plus tard, je me rends compte que je me suis fait un nouvel ami. Le sentiment d’abandon s’est un petit peu dissipé.

Et voilà le premier chapitre de mon tout premier livre écrit pendant cette période de confinement. Ces mots, que j ai couchés sur le papier ne sont peut-être que le début d’un futur roman palpitant ?

Auteure : Vicky, 15 ans, Genval

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Pendant ce confinement, mon frère, Matteo, et moi, nous nous ennuyons de plus en plus. Tous les jours, nous avons la même routine : télévision, manger, téléphone, dormir, … Pour ensuite passer à un lendemain plus vide encore que le précédent.

Un jour, alors que nous sommes affalés sur le canapé, mon frère me regarde et me dit : « Tu te souviens lorsque nous faisions pousser des fruits et des légumes dans le petit potager de notre ancienne maison ? Je crois que cela me manque ». 

Après un bref moment de réflexion, il ajoute :

Mais… on a un jardin, on a des mains ! On peut faire une serre nous-même et en profiter pour faire pousser ce que l’on veut !
– On va devoir travailler pour construire cette serre ? Non parce que je t’avoue que ça me fatigue déjà !
– Oui, mais c’est normal ça ! Et puis, tu pourras manger tout ce qu’on y fait pousser.

À la suite de cet argument solide, on commence à dessiner différents plans pour nous aider à la construction de cette serre et surtout savoir de quels matériaux nous avons besoin. Une fois tous les matériaux réunis, on entame la construction, étape par étape, comme nous l’avions imaginée sur le plan. Évidemment, on s’est très vite rendu compte qu’on était ni de grands bricoleurs, ni des architectes car, vers la fin de la construction, notre serre était de travers, prête à tomber à tout moment ! Heureusement, cette serre est encore mieux que celle que nous avions imaginée. Ce projet a été fatiguant, embêtant à certain moment, mais tellement satisfaisant ! 

Je tiens tout de même à remercier mon père, toujours prêt à nous encourager en nous disant que cette serre ne tiendra jamais debout tellement elle penche, mais aussi à la voiture de mon frère qui a supporté tous les allers-retours parce qu’il nous manquait quelques vis, planches, etc.. Je tiens également à remercier nos voisins, assez patients pour ne pas râler avec tout le bruit que l’on a fait et puis surtout à ce soleil qui ne nous a pas quitté du début jusqu’à la fin. Je crois qu’on est devenu des meilleurs amis maintenant !

Lorsque la serre a été terminée, nous savions bien qu’elle n’était pas la plus belle, ni la plus fonctionnelle mais nous savions pertinemment que nous avions réussi notre pari qu’on s’était lancé et que cela nous a permis d’apprendre de nos erreurs. Parce que il faut l’avouer, il y en a eu pas mal ! Ce projet aura eu le mérite d’atteindre un objectif : celui de prouver à ces deux garçons affalés sur le canapé qu’ils en étaient capables, leur prouver que finalement, créer, c’est quand même pas mal. Et que malgré les quelques défauts de ce projet, notre serre restera debout dans les années à venir ! 

Auteur : Julien, 16 ans, Bruxelles

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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Les petits avis, épisode 4

Les petits avis, épisode 4

Scan-R, dès le départ, donne la parole à tout le monde… Dans les témoignages que nous avons reçus, certains étaient un peu trop courts pour faire l’objet d’un post sur notre site. Nous avons donc décidé de rassembler ici ces petits avis !  

Confinée dans la rue par Thomas, 22 ans de Liège

Alors qu’il marchait dans les rues de sa ville, Thomas a été frappé par le regard d’une sans abri. Si le confinement est difficile pour tout le monde, il est encore plus difficile pour certaines et certains. 

Le bus arrive à l’arrêt. Il y a 4 personnes dedans. Je monte, je m’assieds à l’arrière. 6 minutes. C’est le temps nécessaire pour rejoindre le centre de Liège. Je sors, je marche. Je suis dans le centre-ville, direction Opéra. Le confinement a laissé le rues vides. Vides ? Pas tout à fait… D’irréductibles femmes et hommes, de nombreuses personnes continuent de les peupler… Tiens, en voilà une. Je tourne à gauche, place de la République française, trois autres. Je me dirige vers la rue cathédrale, deux encore. Je continue tout droit, direction l’université et j’en croise trois de plus. Neuf en tout … Qui était-elle, cette femme aux cheveux gras et à la voix rauque, avant de rejoindre la rue ? Ce type avec les yeux globuleux et défoncés, que faisait-il ? Avait-il des enfants ? Qui étaient-ils quand ils étaient encore quelqu’un ?

Je me souviens de mon regard, surpris, et presque dégoûté. Plus moyen de les éviter, de contourner le feu rouge, de changer de rue, de feindre un appel téléphonique, de fouiller dans mon sac, de diriger mon regard vers le gosse qui vient de crier. Je me souviens de m’être senti tout seul, face à elle. Je les avais oubliés, les sans-abris. J’avais pensé “qu’on s’occuperait d’eux”, que les centres étaient ouverts, mais non, c’est vrai, nous sommes confinés chacun chez soi, et les sans-abris, … dans la rue. ll y a quelque chose d’angoissant : ses yeux me fixent, elle marmonne quelque chose, et j’ai juste envie de passer, de continuer ma route, on n’est pas en sécurité dehors. Et puis je me souviens qu’elle non plus.

 

Comment combattre l’ennui pendant le confinement ? Par Théane, 12 ans, uccle

Comme vous le savez sûrement, nous sommes toujours un peu confinés. Et, au début, c’est vrai que c’était énervant. Mais je me suis dit que ce confinement pourrait nous pousser à être plus créatifs. Vous allez sûrement me dire “mais comment puis-je être créative, créatif ?” Et c’est là que ça devient intéressant. Au début, on s’ennuie et on ne sait pas ce qu’on peut faire à part faire ses devoirs et regarder son téléphone. 

On va essayer de trouver quelque chose à faire ! Tout d’abord, pensons à une activité que vous aimez bien. La chose à laquelle vous venez de penser? Faites-la ! Si ce n’est pas possible, trouvez une alternative ! Si vous n’arrivez pas à vous motiver, mettez de la musique que vous aimez. Je vous propose une liste de choses que vous pourriez faire : dessiner, coudre, broder, écouter de la musique, écrire, créer un journal, essayer des bricolages “Do it Yourself” ou DIY. J’espère que ce petit texte vous aidera à combattre un petit peu l’ennui 😉 ! 

Profiter des occasions offertes par le confinement par Dennis, 19 ans, Bruxelles 

Je suis une personne plutôt casanière et réservée. Mon quotidien pendant le confinement est le suivant. Comme tous les matins, et ce depuis quelques années, lors du petit déjeuner, tasse de thé et pain grillé à la main, je lis les actualités. Durant cette période, le monde entier s’est serré les coudes pour contrer cette pandémie et cela m’a permis d’élargir mes connaissances, tant au point de vue politique, économique que social.

Au niveau de la Covid-19, je pense que les politiques n’ont pas confiné suffisamment tôt. C’est-à-dire, ils auraient dû dès le début des premiers cas rapportés en Chine, mettre en quarantaine obligatoire, les personnes revenant de l’étranger. Et par la suite, faire des contrôles de températures aux frontières. L’obligation de porter un masque dans les lieux publics. Si j’avais été un des politiciens qui nous représentent, c’est ce que j’aurais favorisé, nous aurions pu dès lors éviter un lockdown. 

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J’ai rencontré ma soeur

J’ai rencontré ma soeur

Aussi incroyable que cela puisse paraître, pour qu’Elizabeth et Marina se rencontrent, il n’a pas fallu des années passées sous le même toi, une maman… Non, pour se retrouver, pour se trouver, les deux soeurs ont eu besoin d’un pangolin !  

Ma sœur et moi sur le canapé partageant nos impressions sur Stranger Things, en rigolant comme on ne l’avait jamais fait avant. 

– Tu veux qu’on regarde quoi ?
Stranger Things s’il te plait!! 
– Non, ça me fait peur. 
– T’es sérieuse, Marina, t’as 21 ans? 

Ce genre de moment, nous n’en avions pourtant jamais eus avant. Je sais que la plupart des gens trouvent le confinement plutôt énervant, mais pour moi, il m’a permis d’être plus proche de ma famille. 

Je m’appelle Elizabeth, j’ai 16 ans. J’ai vécu le confinement avec ma mère et ma sœur. Ma sœur Marina a 21 ans. Elle étudie les sciences politiques à l’université. Avant, chaque jour, je me levais à 6h30 pour aller à l’école et quand je rentrais, il était 16h30. Ma sœur, elle avait des horaires bien différents des miens. Levée vers 11h, elle rentrait à la maison à 22h30. Autant dire qu’on ne se voyait presque pas, que le weekend, et encore que les fois où elle ne travaillait pas à la bibliothèque… En plus de tout ça, ma sœur et moi sommes très différentes. Je suis désorganisée, introvertie, j’aime bien rester à la maison, vivre dans mon monde… Ma sœur, elle, est organisée, extravertie, calme… Le peu de temps que nous avions ensemble, nous le passions à nous disputer. C’est grâce à ce confinement que je me suis rendue compte que ma soeur me manquait et qu’en réalité, elle ne me connaissait pas… 

– T’es marrante, en fait.
Toi aussi. 

Quand Marina m’a dit ça, je me suis dis que j’avais envie que ce moment dure plus longtemps. Même si je suis quelqu’un de solitaire, ce confinement et ces moments passés ensemble m’ont fait comprendre que chaque lien est spécial, que chaque lien est à entretenir. Ce que j’espère, c’est qu’après le confinement, on continue à partager plein d’autres moments comme ça. 

Auteure : Elizabeth, 16 ans, Bruxelles

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance 

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Battons-nous pour le monde d’après

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Esmeralda est une combattante, elle garde le poing levé et le coeur vaillant pour tenter d’avancer, pour tenter de faire avancer tout le monde ! Peu découragée par la Covid-19, elle propose des pistes pour que tout cela nous soit utile.

Nous, les jeunes, sommes vulnérables. Ce n’est pas tant le coronavirus qui m’inquiète, mais ce qu’il va se passer après, récession, changements climatiques, inégalités, chômage, perte de la biodiversité… c’est nous qui allons payer ! Notre gouvernement préconise un retour à la normale le plus rapide possible, alors que cette pseudo normalité apparaissait déjà, pour moi, comme une crise immense. Ne nous attendons pas à ce que nos responsables initient un changement de cap. Si nous voulons aller vers un monde plus juste, plus solidaire, il faudra se battre.

Impliquée

Depuis plusieurs années, je m’engage dans différents projets pour tenter, à mon échelle, d’améliorer le monde. J’ai commencé par des actions individuelles, supprimer ma consommation de viande, me déplacer à pied, acheter local, … J’ai ensuite lancé, grâce à mon travail, quelques petits projets collectifs, j’ai mis en place un compost collectif dans mon quartier. Consciente que ces actions étaient utiles, mais ne permettaient pas forcément de répondre à l’urgence climatique, j’ai candidaté pour représenter les jeunes francophones belges à la COP25 (1), conférence des Nations Unies (2) sur le climat en décembre 2019. Dans le cadre de ce mandat, j’ai pu m’engager à un tout autre niveau, en rencontrant des politiciens, en m’associant à d’autres acteurs de la société civile, et en appréhendant un peu mieux le fonctionnement de notre monde. Les activistes climatiques n’ont jamais été aussi présents que depuis l’an dernier.

Se faire entendre

Toutefois, le confinement et son issue incertaine nous ont poussés à revoir les moyens d’agir. Descendre dans la rue est devenu inconcevable. Les médias sont submergés par les informations sanitaires. Les rencontres politiques ? Oublions… Alors comment pouvons-nous agir pendant et après cette crise ? Depuis plusieurs semaines, je me suis penchée sur les nouveaux modes d’action pour tendre vers un monde un peu meilleur.

Agir

La première action que je propose est de s’informer et d’informer. Nous vivons dans un monde complexe qu’il est important de comprendre afin d’investir son énergie dans des actions qui ont réellement un impact. Le confinement offre à beaucoup de personnes du temps supplémentaire pour s’informer, réfléchir, et partager des idées. Les cours gratuits en ligne foisonnent. Les articles et vidéos émergent de toute part. Profitons-en pour enrichir notre pensée, et partager les contenus les plus intéressants sur les réseaux sociaux ou dans des discussions vidéo.

Ensemble

Ma deuxième piste d’action est le renforcement des réseaux de solidarité locale. Durant cette crise sanitaire, de nombreuses personnes ont potentiellement besoin d’aide : malades, personnes vulnérables au virus, personnel soignant, etc. Quelques gestes simples permettent de s’entraider dans nos quartiers : apposer un autocollant sur sa boîte aux lettres montrant qu’on est prêt à aider, coller un mot dans l’ascenseur, créer un groupe de discussion en ligne… Ces nouveaux réseaux pourront bien entendu persister après la crise, améliorer notre quotidien, et nous aider à surmonter les prochains obstacles, car il y en aura.

Se mobiliser

La troisième action que je propose est de créer, de rejoindre ou de soutenir des collectifs qui proposent une vision alternative du monde et qui diffusent des propositions concrètes, à une large échelle. À titre d’exemple, les marches pour le climat en ligne ont permis de rassembler de nouveaux publics, qui ne peuvent par exemple pas se déplacer en temps habituel. À l’heure où une large partie de la population passe encore plus de temps sur les écrans, les réseaux sociaux sont devenus un terrain de choix pour nos revendications.

Se recentrer

Pour terminer, le confinement est également le moment où les activistes peuvent prendre soin de leur santé. Moi-même souvent débordée par une quantité de projets et d’actions, et au bord de l’épuisement, je trouve que le confinement est la période idéale pour aussi se recentrer sur soi et reconsidérer son rythme de vie. En effet, comment pourrions-nous continuer à nous battre pour un monde plus résilient, si nous même sommes constamment au bord de la rupture ? C’est donc maintenant ou jamais que nous pouvons retrouver une certaine résilience personnelle.

 1. Une Cop, (Cop, pour Conferences of Parties ou en français, Conférences des États signataires) est une assemblée internationale qui réunit les pays ayant décidé de travailler, ensemble, à la problématique du climat. La première conférence a eu lieu en 1995. La dernière, la COP 25, qui devait se dérouler au Chili c’est finalement déroulée à Madrid. Le but de ces conférences, arriver à un accord qui permettrait de minimiser l’impact de l’activité humaine sur le climat. Il est rare, hélas, que ces conférences débouchent, réellement, sur de grands changements.  

2. Au sortir de la seconde guerre mondiale, et pour favoriser le maintien de la paix dans le monde, est née, en 1945 l’Organisation des Nations Unies (ou ONU). Elle rassemble aujourd’hui 193 pays en font partie. 

Auteure : Esmeralda, 27 ans, Verviers

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R À DISTANCE.

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J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...

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Une soeur à 9 doigts ?

Une soeur à 9 doigts ?

Pendant le (dé)confinement, toutes et tous, passons bien plus de temps sans sortir de chez nous qu’auparavant. Le risque de voir augmenter le nombre d’accidents domestiques – autrement dit les accidents qui se passent à la maison –  est grand. Si les journaux ont beaucoup parlé des risques d’empoisonnement, l’accident qu’a vécu Aïona est tout autre mais, c’est un accident quand même !

 

La porte maudite

Tout le monde a vécu des aventures durant le confinement. Mais, est-ce que vous, vous avez dû vous rendre en urgence à l’hôpital pour que votre petite sœur ne perde pas un doigt ? Je ne crois pas. Laissez-moi vous expliquer ce qu’il s’est passé. Il est midi, ma sœur crie et pleure. La porte s’est refermée sur son doigt. Je me prépare vitesse grand V pour l’emmener aux urgences. Évidemment en ce temps de confinement, les transports en commun sont déconseillés, nous allons devoir marcher. Heureusement, l’hôpital n’est qu’à 13 minutes. Je me demande comment cela va se passer là-bas.

Dans la gueule du loup

C’est l’endroit où personne ne veut se retrouver en cette période. Est-ce qu’on va rencontrer des malades du coronavirus ? Ma petite sœur est stressée. Je le suis aussi. Pas le temps de penser à ça, nous nous mettons donc en route. Le soleil tape, il n’y a pas un chat dans les rues, ma petite sœur se plaint. Son doigt lui cause beaucoup de douleur. Elle me pose des questions auxquelles je ne peux pas répondre. Je ne sais pas ce qu’il va se passer une fois que nous serons sur place. Plus tôt, pour la rassurer et calmer ses pleurs, je lui avais pourtant assuré que ça allait aller, que ce n’était rien, qu’on n’aurait pas à se rendre à l’hôpital. Mensonges… Maintenant elle ne croit plus ce que je dis. 

La main bionique

On arrive enfin. Je lève les yeux vers la façade de l’hôpital, on y est. Ma mère nous rejoint rapidement sur place. Elles entrent dans le bâtiment, moi, j’attends dehors, sur un banc. Le temps semble long, j’aimerais savoir ce qu’il se passe derrière ces murs. Est ce qu’elle va s’en sortir indemne ? J’imagine déjà le pire, je vois ma sœur dans une salle d’opération, les médecins qui lui annoncent que son doigt est déjà trop pourri pour pouvoir être sauvé et qu’il faut l’amputer pour que ça ne s’aggrave pas. Seulement il est déjà trop tard, ils vont devoir amputer toute sa main ! Comment va-t-elle faire ? Peut-être va-t-on la lui remplacer par une main bionique ? Si tel est le cas, elle va devoir être forte mais je serai là pour la soutenir ! 

Merci

Mère et sœur sortent enfin de l’hôpital, je cours vers elles et constate que je me suis inquiétée pour rien. Aucune trace de main bionique, elle n’a qu’un pansement autour du doigt. Je suis soulagée. Finalement, plus de peur que de mal. Je voulais vous raconter cette anecdote pour parler des soignants qui en plus de s’occuper des malades du Covid-19, ont continué à s’occuper de toutes nos blessures. Un grand merci à eux !!

Auteure : Aïona, 16 ans, Bruxelles

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R 

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