Démons

Démons

J’ai toujours eu peur de me retrouver seule avec mes démons. Démon, c’est un bien triste mot et dans mon cas, il représente toute sorte de choses. Non seulement il représente mes peurs mais aussi mes faiblesses et il se divise en 6 morceaux.

L’ANGOISSE c’est ce sentiment incessant qui nous rappelle qu’on n’est pas à la hauteur, que vous allez rater, que vous aller gâcher les choses et blesser des gens. L’angoisse, c’est cette boule coincée dans votre gorge et qui vous empêche de respirer. Mais aussi celle qui pèse sur votre cœur et qui le fait accélérer d’angoisse. C’est cette pression trop forte pour vous laisser vivre, mais trop faible pour vous tuer. L’angoisse, c’est ce qui entraîne les problèmes de santé, les traitements, les médicaments.

Ensuite vient LA CULPABILITE. Chacun a déjà ressenti de la culpabilité d’avoir fait une erreur ou d’avoir blessé quelqu’un. Mais ma culpabilité est toute autre. C’est la culpabilité d’avoir tellement foiré que t’en viens à penser que c’est de ta faute si cette personne n’a pas pu être sauvée, si cette situation a autant dérapée, et si maintenant, cette personne n’est plus là pour apaiser mes culpabilités.

Le 3e démon se nomme L’ABANDON. Je vous souhaite à tous de ne jamais le ressentir. L’abandon, c’est cette sensation qui tombe sans crier gare. Quand bien même la personne n’avait pas décidé de partir, vous ne pouvez vous empêcher de le ressentir et ça, ça creuse un vide au fond de soi.

La HAINE, la haine de l’autre, la haine de soi. Elles servent généralement à empêcher l’autre de se développer. Elles sont violentes et ne se contrôlent pas toujours et quand vous le réaliser, la haine de soi ne fait que s’intensifier. Le comportement, les paroles, les actes sont sous emprise.

LE MAL-ETRE, celui-là est généralement une conséquence de tous les autres. Le mal-être, c’est afficher un sourire quand on a les larmes aux yeux ou bien se renfermer dans une bulle réellement épaisse que personne ne saurait transpercer. Le mal-être, c’est la douleur d’être et de vivre. C’est aussi malsain que vilain. Au plus tu le cacheras, au plus tu seras mal, au plus tu seras mal, au plus tu le cacheras.

Enfin, citons LA PEUR. On a peur de tout ça et de bien d’autres choses. Non seulement la peur nous bloque mais elle accentue les 5 autres morceaux. On a envie parfois d’avoir peur de soi, peur de vivre.

Tous les 6 composent mes démons, me suivent comme mon ombre, comme une épée suspendue au-dessus de ma tête. Et il est dur de les oublier. C’est pour ça que j’ai peur d’être seule ave eux. J’ai peur que seule, ils m’attrapent et ne me lâchent plus.

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Auteure : Eglantine, 17 ans, Tubize

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Exil de deux frères

Exil de deux frères

La politique en Guinée, en tant que militant de parti, est un piège pour tous les jeunes, surtout si votre parti politique est dans l’opposition contre le pouvoir en place.

En 2018, mon grand-frère et moi assistions à une manifestation contre la proclamation des résultats des élections locales et communales de février. Après la publication des résultats, le constat était clair : des fraudes immenses ont été enregistrées. Tous les partis politique de l’opposition demandèrent à leurs militants de manifester.

C’est ainsi que mon frère et moi-même nous sommes retrouvés dans cette manifestions. Le 14 mars 2018. Arrivés au rond-point d’Hamdalaye, nous remarquons la présence de militaires. Ils nous ont encerclés, avant de commencer à tirer sur la foule. Nous nous sommes retrouvés à terre, en essayant de fuir. J’ai pris un coup sur mon pied, nous avons été trainés par terre sur des dizaines de mètres avant d’être embarqués par les militaires.

En prison, c’était la torture et la fièvre, à cause du coup reçu sur mon pied. Nous refusions de plaider coupable en tant que mercenaire de notre parti et d’accuser officiellement notre parti politique comme étant responsable de la tuerie le jour de la manifestation. C’était horrible pour nous. Notre santé se dégradait tellement que nous avons été transférés à l’hôpital pour recevoir des soins. C’était le moment ou jamais. Nous avons réussi à fuir et rejoindre notre village, où nous avons passés 3 mois cachés.

Un jour, après un appel de notre mère nous avertissant de l’arrivée de militaires, nous avons dû fuir une nouvelle fois. Nous avons pris la décision de quitter la Guinée pour survivre. Nous sommes allés au Mali, grâce à un oncle. Ce n’était pas la fin du cauchemar.

Le Mali, Ensuite, en Iran. Nous avons été arrêtés et emprisonnés pendant deux semaines par la police iranienne. Nous avons été ensuite abandonné dans la « brousse » où, sans savoir où nous étions, nous avons marchés pendant deux semaines avant de rejoindre la Turquie. En Turquie, nous avons été exploités et victime de racisme et de discrimination. Grâce à un grand frère africain, nous avons réussi à quitter la Turquie, par la mer, pour rejoindre la Grèce. Selon notre ami, nous y serions en sécurité.

En Grèce, nous avons suivi la procédure d’asile pour enfin recevoir un titre de séjour. Nous étions fatigués et notre santé était dans un état lamentable. Malgré tout, nous voulions nous intégrer et nous avons suivi les cours de langue grecques. Le problème en Grèce, c’est que lorsqu’on reçoit un titre de séjour, l’état nous coupe toute assistance financière ou sociale. Sans aucune aide, la vie est devenue un enfer. L’état de mon pied s’est dégradé. Depuis le coup reçu lors de la manifestation, j’ai été victime d’une infection. J’ai connu, au sein des hôpitaux grecques, l’angoisse et le racisme. C’était trop. J’ai décidé de quitter ce pays, avec mon frère. Nous avons travaillés dur dans une usine de transformation de produits de shampoing. Nous étions exploités, sous-payés. Nous avons de nouveau connu la discrimination et la honte. Nous n’en pouvions plus. Mon frère avait en plus, cette maladie incurable qu’on appelle diabète. Nous étions en difficulté pour nous procurer de l’insuline.

C’est ainsi que nous avons pris la décision de rejoindre la Belgique. Grâce à notre titre de séjour grecque, nous avons pu prendre l’avion. Nous devons recommencer notre procédure à 0 mais ici, nous recevons des soins appropriés.  La santé, c’est notre priorité. Mon frère soigne son diabète et moi, je suis pris en charge par un chirurgien. Nous reprenons espoir…

Auteurs : Lamine et Aboubakar

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Soufi mon Amour

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Nous sommes au début des vacances et dans quelques jours, nous partons au Maroc.
Pour m’accompagner durant ce périple, j’ai décidé d’acheter un livre dont une amie m’a parlé :  » Soufi mon Amour  » d’Elif Shafak. Je voulais faire de ce voyage un voyage spirituel. J’étais en plein questionnement religieux et j’avais besoin de réponses. Je suis née musulmane, ou plus précisément, à ma naissance mon entourage proche a fait de cette religion mienne. Je l’ai suivi comme ma famille l’a suivi.
Au fur et à mesure que je grandissais, je prenais conscience de quelque chose.
De quelque chose lié aux règles, que j’appliquai sans vraiment les questionner, et j’avais du mal avec cette idée. J’avais du mal à me dire que cette croyance, celle qui rythme ma vie, était un peu comme un trait biologique que j’ai hérité et sur lequel je n’ai aucune emprise. D’où le début d’une remise en question sur ce qui m’a en partie construite.
Je me demandais qu’elle était réellement ma place dans la naissance de ce qui avait été ma propre spiritualité.
C’est le jour J.
Avec la voiture chargée plus que de raison, nous voilà sur les routes qui mènent vers le pays de mes ancêtres. Après quelques heures, j’ouvre le bouquin, je lis la première page et je suis emportée. Je lis avec passion l’histoire vraie de Shams de Tabriz et Djalâl ad-Dîn Rûmî au VIIIe siècle en Iran. L’un est mystique Soufi, l’autre est poète, ouléma (donc « homme de religion » en arabe), écrivain et philosophe.
Leur rencontre prédestinée va bouleverser leurs êtres. Transcendés par le Soufisme, ils vont vivre une histoire d’amitié et d’amour forte et indescriptible.
Lorsque j’ai fermé le livre, mes questionnements ont trouvé leurs réponses : « je veux devenir soufi ». Le Soufisme est une branche plus spirituelle de l’Islam.
Sa philosophie se résume en un mot: l’amour. L’amour que Dieu nous porte, l’amour que nous portons à Dieu. L’amour qui relie l’homme à l’homme, l’homme au monde, l’homme à l’humanité.
Dans cette idéologie, il faut apprendre à se décharger du poids des règles, du poids de la culpabilité religieuse, remettre en question ce qui est interdit et/ou autorisé.
Trouver un réel sens aux principes que nous adoptons, et se défaire de l’image d’un dieu punisseur, maître absolu de nos vies. Tout cela afin de faire éclore une foi sincère et voulue. La bienveillance, la chaleur, la douceur, se dégagent de ce courant dont je suis tombée amoureuse.
Il correspondait à qui j’étais. Cet Islam est universel, parce qu’à travers la religion, il fait exister l’autre, peu importe sa croyance.
Il y a plus de 1000 ans, les personnes avaient un regard ayant au-delà de ce qui est perceptible. Apprenons d’eux. Je terminerai cette lecture par une des quarante règles de l’amour qu’a rédigé Shams de Tabriz:
Une vie sans amour ne compte pas, ne vous demandez pas quel genre d’amour vous devrez chercher. Spirituel ou matériel, divin ou terrestre.
Oriental ou occidental. L’amour n’a pas d’étiquette ou de définition. Il est ce qu’il est, pur et simple. L’amour est l’eau-de-vie et un être aimé est une âme de feu. L’univers tourne différemment quand le feu aime l’eau.

A écouter aussi en podcast ici

Auteure : Fati, 21 ans

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Il est 11H du matin, je me pose devant « Petits secrets entre voisins » sur AB3. Avachie de tout mon long dans le grand canapé qui est d’habitude toujours squatté par Papou. Le plaid est bien posé, la boîte de céréales dans une main, l’autre qui pêche de grosses poignées.

L’après-midi arrive et je n’ai pas bougé. Je me fais la réflexion que je me lèverais bien, mais je suis si bien dans ce canapé. Alors je reste allongée, avec la bouteille d’Iced Tea à côté, le paquet de cookies sur la table.

22H00, je me dis que ce serait bien de manger un vrai repas, mais le plus simple possible. Alors je décongèle la pizza et reviens me vautrer sur René. Parce que, oui, j’ai trouvé le temps de donner un prénom à mon canapé. Sans savoir comment, René m’a gardée toute la nuit. Il est maintenant 10H00 du matin, je regarde mon téléphone : quatre appels manqués. C’est Maman. Maman a laissé un message vocal « J’espère que tu ne te sens pas trop seule, n’oublie pas que c’est le jour des poubelles. »

Je me parle à moi-même : Et merde, le camion est déjà passé !

La liste de tâches à accomplir est toujours posée sur la grande table, elle m’appelle. Mais René est chaud, douillet : il gagne la bataille. Les jours passent et se ressemblent. A quelques différences près : les mouchettes commencent à tourner autour de moi, la vaisselle s’entasse et le stock de pizzas surgelées diminue à vue d’oeil.

Nous sommes maintenant vendredi, Maman appelle vers 18H : « Coucou ma chérie ! Nous rentrons demain matin pour finir, tu nous manques trop. » La réalité me rattrape. Je cours à la salle-de-bain pour me décrasser, je prends la liste de maman et fais mes tâches toute la nuit durant. Il est 10H00 du matin quand j’ai fini.

10H10, j’entends la voiture se garer et je suis ravie : ma vie de dépressive est enfin derrière moi.

Auteure : Mathilde

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Origine du mal-être

Origine du mal-être

Violentée

Mon texte parle de mon mal-être. Etant petite, mon père n’était jamais à la maison, souvent dans les cafés, dans les buvettes de foot… Il rentrait, souvent ivre et violent, le plus souvent avec ma maman, et parfois avec ma sœur et moi.

Ma mère a fini par comprendre et fuir chez ma grand-mère. Ma sœur avait 3 ans, j’en avais 5. Le jour où nous sommes parties, mon père m’a dit qu’il ne voulait plus jamais nous voir. C’est ce qu’il s’est passé, pendant un an.

Violée

Lors de mes 6 ans, mon père a voulu me revoir. Après hésitation, ma mère a fini par accepter « tant qu’il me ramenait à une heure correcte ». Mais ce n’est pas ce qu’il s’est passé. On a d’abord été chez lui, et ensuite dans un bar, à Andenne. Un moment, mon père est parti, sans me dire pourquoi. Il m’a laissé au bar, avec un de ses amis. Cet ami m’a emmené dehors. J’ai essayé de me débattre mais son ami a abusé de moi. J’ai voulu courir, m’enfuir, mais imaginez une fille de 6 ans contre un homme. C’est impossible de s’en sortir. Je saignais de ma partie génitale. Je suis retournée dans le bar sans rien dire, mes vêtements tachés de sang. Une femme m’a prêté un t-shirt, c’était comme une robe sur moi. Ils m’ont offert à boire, je ne sais plus quoi. Après cela mon père est réapparu et m’a ramené chez ma mère. Je n’ai osé rien dire, j’étais traumatisée. Je n’ai plus revu mon père après cela, jusqu’à mes 9 ans.

Abandonnée

Mon père avait une nouvelle femme, il voulait me la présenter. Moi, je n’étais pas d’accord mais j’ai fini par accepter. J’ai fais un effort. Sa femme venait de sortir de prison. Au début, je l’adorais, je dormais dans ses bras. Mais un jour, elle a vrillé, elle m’a volé mon téléphone en me mettant un couteau sous la gorge. Mon père a fini par la quitter, et prendre une autre femme, en reconstruisant sa vie, il a eu 3 autres enfants. Pendant des périodes, je n’avais plus de ses nouvelles, puis il recommençait à nous prendre, mais en étant violent avec moi. J’ai eu des entorses, des bleus.

L’enfer

De nouveau, je n’ai plus vu mon père pendant une période. Puis un jour, j’ai dû y aller pour un nouvel an. Ma belle-mère et mon père se sont disputés et ont remis la faute sur moi, parce que j’étais « une pute ». Ils m’ont frappé. J’ai essayé de partir, de m’enfuir. Mon père m’a rattrapé en voiture, m’a frappé. Je me suis réfugiée chez mon tonton, puis à l’hôpital.

Résilience

C’est dur, je sais. Si j’ai écrit ce texte, ce n’est pas pour avoir de la pitié. C’est pour montrer que l’on peut toujours décider de s’en sortir, se relever, avancer.

A écouter aussi en podcast ici

Auteure : Alyssa, 13 ans

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Ne pas se faire du mal

J’ai envie de faire passer un message. Faites bien attention à vous. Ne vous faites pas du mal, cela ne va servir à rien, je vous le promets. Rien ne change, ça va juste vous faire du mal, et faire du mal à vos proches, qui vous aiment. Même si je ne vous connais pas, laissez-moi vous dire une chose : je crois en vous.

Vous êtes en train de vous demander pourquoi je vous dis cela? Je vais vous le dire. Mon père s’est pendu. Depuis, je vis un enfer, et je fais vivre un enfer aux gens qui m’aiment. Je me suis fait beaucoup de mal, je le regrette. Cela a fait souffrir d’autres personnes que moi. 

Il faut laisser du temps. C’est dur, je suis encore un peu en enfer, mais cela passe un petit peu. Il faut laisser du temps.

Auteure : Layla, 13 ans

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