Tu me vois vivre comme je t’ai vu mourir ?

Tu me vois vivre comme je t’ai vu mourir ?

Voici un texte assez différent de ceux que nous recevons le plus souvent. Entre vers et prose, Loris nous parle de la mort de sa soeur, de la relation très particulière avec sa nièce. 

 

Est-ce que tu me vois vivre comme je t’ai vu mourir ?
Car depuis ce soir là, je suis ivre et ne veux plus me souvenir
Depuis ce fameux soir, je n’ai plus pu la voir
Je pleure lorsqu’il fait noir car j’arrive plus à y croire
Tu étais une Déesse, tu as accouché d’une princesse.
Je m’amusais à faire ses tresses, il ne reste que détresse
Je m’en occupais bien, je suis maintenant rempli d’chagrin
J’suis qu’un humain je sais pas ce que réserve demain
Au cœur j’ai tellement mal faudrait aller à l’hôpital
L’impression de m’être pris une balle en plein moral
Ça a touché mon mental j’suis plus d’état normal
Mon moral s’est fait la malle et à laissé place au mal
Je fais appel à toi, car j’la vois plus sous mon toit
Mon toit l’endroit où on était juste elle et moi
Sans elle j’peux pas mais j’sais plus quoi faire aide moi
Aide-moi car j’suis un peu paumé entre cauchemars et réalité
Depuis ce soir ma vie a pris une tournure je t’assure c’est dur
Depuis ce soir je fonce droit dans le mur …
En plus je sais pas comment elle va, j’ai peur qu’elle chope le corona
J’arrête presque les rimes et je vous explique ce qui m’est arrivé…
Je fais des rêves où je la vois courir dans mes bras, où je pleure
Puis je fais des cauchemars où je la revois pas, où elle meurt.

Pourquoi je ne la vois plus ? Parce que sa maman, ma soeur, est décédée… Et sa grand-mère a eu la garde de la petite et, par jalousie elle m’interdit de la revoir … Maintenant, ça fait 2 ans que je n’ai plus de contact avec ma filleule de 7 ans. Maintenant, ça fait 2 ans que j’essaie mais ça se termine, à chaque fois, sur un échec. J’ai une terrible souffrance face à ça et je donnerai tout ce que j’ai pour l’avoir, ne serait-ce que 30 secondes, dans mes bras. Que je lui dise à quel point je l’aime, et comme elle me manque. Depuis ses 1 an et demi, elle passait la plupart de sa vie chez moi. J’suis peut-être qu’un parrain, mais j’ai pris mon rôle à cœur.

À 13 ans, j’ai changé ses couches, ramasser son vomi… Je lui ai appris le respect, la propreté, la vie en société. Du jour au lendemain, on m’a privé de la voir pour je ne sais quelles raisons ? Et c’est réglementaire … je ne dois rien dire et laisser faire ? Lorsque j’ai expliqué à la petite que vu que sa mère n’était plus là et donc qu’elle devait aller chez sa grand-mère, elle m’a dit « Mais je veux pas aller chez elle, j’ai besoin de toi je veux rester près de toi pour toujours » Elle avait 5 ans, ça m’a brisé le cœur, mais je lui ai dit que tout ira bien, qu’on se verrait toujours … je le pensais réellement.

 On me prive de la plus belle chose que j’avais et je dois fermer ma gueule ? Tout le monde me dit que je ne peux rien y faire… mais je n’en peux plus. Depuis j’ai beaucoup de photos, son nom est tatoué sur mon bras gauche, elle s’appelle Lyonna. Elle va avoir 8 ans le 17 Juillet … J’aimerais que ce texte soit vu, encore vu et revu, que ça arrive chez les grands parents ….

 

Auteur : Loris, Charleroi, 18 ans

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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La gifle

Pendant un an et demi, Amélia a eu une sale histoire et on ne peut pas appeler ça une histoire d’amour. Victime de celui qu’elle aimait, elle pense aujourd’hui à toutes les autres femmes qui sont deux fois prisonnières. Une première fois du virus, une seconde fois de leur gars.

Le confinement ce n’est pas chouette. On ne peut plus aller au cinéma, prendre un verre avec des copains, faire ses courses tranquillement ou seulement, bêtement, se balader en paix. Du haut de mes 20 ans, j’ai vécu un tout autre confinement qui, lui, a duré 1 an et demi. Livrée à moi-même, je tombe sous le charme d’un homme qui, au début, avait tout d’un gentleman. Il se présenta comme un héros, il m’a promis la lune et dans mon malheur… je l’ai cru.

L’oiseau était dans la cage. Interdiction de sortir, souffrances physique et mentale, surveillance constante, rabaissement et j’en passe. Aveuglée par ses moments de tendresse entre deux « personne d’autre que moi, jamais ne voudra de toi, Amélia » je ne vivais que par lui. Je restai car j’étais conditionnée, IL m’avait conditionnée. 

Certaines femmes le sont aussi, mais avant le confinement, elles avaient l’opportunité de s’aérer l’esprit. Aujourd’hui, je pense à toutes ces femmes qui, malgré elles, se retrouvent confinées avec leur bourreau. Ces femmes qui s’acharnent à éduquer leurs enfants du mieux qu’elles peuvent, qui malgré leur fatigue et la pression, s’occupent de leur maison comme des chefs et qui ne reçoivent jamais la reconnaissance qu’elles mériteraient. Je veux qu’on pense à elles car quand nous nous plaignons que le wifi bug, elle reçoivent une gifle pour une assiette mal rincée. 

A écouter aussi en podcast ici

Info en plus. Dans “Coronavirus en Belgique: les lignes d’écoute pour les victimes de violences conjugales sont saturées”, une dépêche de l’agence Belga publiée sur le site de la RTBF, on apprend que, depuis le début du confinement, le nombre d’appels passés au 0800/30.030 a doublé. Ce numéro est celui de Ecoute violence conjugale, disponible 7/24, il permet – gratuitement et dans l’anonymat – de parler de la situation. Parler, c’est un premier pas vers une solution.

Auteure : Amélia, 20 ans, namur

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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C’est étrange mais je crois qu’avant ma naissance, j’étais déjà recherché. Maman m’a élevé, toujours, à l’abri des regards, elle savait que nous étions traqués… Elle, elle sait tout le mal que l’on va nous faire si on nous attrape… Ma carapace a beau s’être endurcie cette année, et même si j’atteins presque le mètre cinquante, je ne ferai pas le poids contre des humains. Et puis je ne sais que me rouler en boule pour me défendre… Pas terrible… Oui, oui, je suis un pangolin, mes amis m’appellent Purple, et je vis dans la crainte car vous, les humains me chassez pour ma chaire et mes écailles.

Papy m’a souvent parlé de sa jeunesse, il a grandi chez sa tante et son oncle, en Inde. Et oui j’ai de la famille asiatique (*), on ne dirait pas je sais. Mon grand-père a dû écourter son séjour quand la guerre a éclaté. Une guerre qui était impossible à gagner.  Le colosse se dressant devant eux n’était autre que l’homme. L’homme et son avidité pour les biens, l’argent et l’or !

L’or, ce sont mes écailles… Sur le marché noir chinois, elles valent une petite fortune . Dans ce pays, mes cousines et cousins sont presque totalement exterminés par les braconniers. Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce qu’il y a de cela quelques années, les braconniers sont arrivés à nos frontières de 2 000 à  5 000 euros pièce, un pangolin géant était un coffre aux trésors (**) ! Maman a vu beaucoup de ces proches partir en cage… Moi, j’ai joué à cache-cache avec la mort et j’ai eu de la chance, je courais plus vite que Léo qui lui, s’est fait attraper lui… Je suis triste pour lui mais j’ai juste sauvé mes écailles…

Tout cela, c’était avant. Aujourd’hui, je peux enfin sortir me dorer la carapace au soleil sans avoir peur tout le temps.. Combien de temps cela va-t-il durer ? Je ne sais pas mais pour le moment je profite et je souris à la vie. Il paraît que nous avons une maladie qui a infecté les hommes, alors que nous vivons très bien avec. Pour une fois que c’est nous les plus forts ! Ils ont tellement peur de cette maladie qu’ils nous laissent enfin tranquilles, et restent chez eux. Enfin, pour le moment, ils nous accusent de leurs maux ! Ils sont malades par notre faute ? Pardon ? Nous, nous voulions juste manger des fourmis et d’autres insectes. Cet homme est cruel de nous chasser, de nous traquer et d’enfin nous accuser des conséquences de ses propres actes. Ne pouvons-nous pas, tous, vivre ensemble ?

Alors oui, vous êtes confinés, mais à qui la faute ?

(*) et (**), pour construire son article, Benjamin est allé chercher des informations un peu partout sur Internet. Sur le site de l’excellent magazine Science et vie, il a trouvé un article de Fiorenza Gracci concernant l’enquête sur l’origine du coronavirus. Sur Wikipédia, il a trouvé sur article sur les manidés, pangolins modernes. Enfin, Benjamin est passé par les sites des journaux Le Monde pour un article concernant l’appétit à venir des Chinois et celui de La Croix, pour un papier concernant le braconnage du pangolin.

A écouter aussi en podcast ici

Auteur : Purple Pangolin, alias Benjamin, Bruxelles, 23 ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R avec le service-citoyen.

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Mourad a survécu à un incendie. Il raconte son combat pour revenir à une vie aussi normale que possible. Entre décès de personnes – très proches – et difficultés à reprendre le dessus, il nous emmène sur un chemin compliqué qu’il quitte maintenant, petit à petit, pas à pas.  

2017, avec la famille, on emménage dans une nouvelle maison. Quelques jours après, au matin, des ouvriers de la ville vérifient le compteur électrique. Vers 3 h du matin, il y a eu un gros problème. Tout le rez-de-chaussée s’embrase.

À mon réveil, à l’hôpital, je ne savais pas ce du tout ce qui s’était passé, où j’étais, je ne me souvenais de rien, de rien du tout. Je ne savais pas bouger et je n’avais aucune notion du temps. J’étais auprès de mon frère, hospitalisé lui aussi suite à l’incendie. Mon beau-père restait auprès de nous.

Très vite, j’ai compris qu’on me cachait des choses. Je posais des questions et quand j’avais une réponse, si j’en avais une, cela restait toujours très vague, très incomplet, très imprécis. Dès que j’ai pu le faire, alors que ma vue n’était pas encore complètement rétablie, je me suis connecté à Internet. Je voulais découvrir ce qu’on ne me disait pas. En arrivant sur mon profil Facebook, j’ai regardé mon mur et j’ai très vite compris que beaucoup, beaucoup de choses s’étaient passées.

Les messages de mes amis et de ma famille me souhaitaient du courage, ils me présentaient leurs condoléances… J’ai donc appris, via Facebook, que ma mère et un de mes frères étaient morts pendant l’incendie. J’étais resté cinq mois dans le coma.

De mon coma, je ne me souviens que de mon dernier rêve. Je faisais un concours de celui qui buvait le plus d’eau. Avant de me réveiller, dans mon rêve, j’en buvais tellement que je vomissais. Parmi les choses très compliquées, en plus de la perte de ma mère et de mon frère, le plus difficile a été de réapprendre le plus simple : manger, marcher, courir, sociabiliser. Souvent, j’ai failli tout lâcher : j’en avais marre de voir tout le monde faire des choses si facilement, alors que moi, en faisant 20 fois plus d’efforts, j’avais beaucoup du mal.

C’est mon caractère de têtu qui m’a fait tenir en me disant que personne ne ferait ma rééducation à ma place. C’est dans le Centre médical zeepreventorium que j’ai été rééduqué et aujourd’hui après ces immenses efforts, ça va beaucoup mieux.

Auteur : Mourad, Liège, 22 ans

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R. 

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Mineure, en Belgique pour échapper à un mariage forcé.

Mineure, en Belgique pour échapper à un mariage forcé.

Rabiatou habite dans un centre d’accueil pour réfugié·es à Bruxelles. Avec une septantaine d’autres femmes ou jeunes femmes – ainsi que quelques bébés et enfants – elle est demandeuse d’asile (1). Elle attend que sa situation soit régularisée, autrement dit, elle espère obtenir le statut de réfugiée (2).

Ma famille est tout pour moi. Ma mère et ma grand-mère sont toujours en vie. J’ai quatre frères et deux sœurs. Mon père,… Je ne le connais pas. Ils habitent tous en Somalie (3) et moi, je suis ici, à Bruxelles, dans le centre d’accueil d’accueil pour demandeurs d’asile. Je voudrais, aussi vite que possible, que tout le monde me rejoigne ici mais c’est très, très compliqué. C’est plutôt un rêve…

Quand j’ai quitté la Somalie, je ne savais pas du tout dans quel pays j’allais débarquer. Si je suis arrivée en Belgique, c’est pour échapper à un mariage forcé. Ce n’était pas possible de refuser ce mariage. On ne peut pas refuser un mariage avec un djihadiste, on n’a pas d’autre choix que fuir ou subir. Toute la famille s’est donc cotisée et on a réussi à récolter 10 000 dollars qui m’ont permis de partir.

Je suis ici depuis quelques mois, j’ai un dossier en cours qui me permettra, je l’espère, d’obtenir le statut de réfugiée. Pour le moment, si j’arrive à ne pas penser à ma famille qui est toujours en Somalie, ça se passe bien pour moi. Mes journées sont celles de tout le monde, je vais à l’école et j’apprends tout doucement le français.

(1) Demandeur d’asile : personne qui a fui son pays parce que sa vie était menacée et qui ne veut pas y retourner.
(2) Réfugié : après enquête sur le terrain, le demandeur d’asile peut obtenir le statut de réfugié. Tant que la situation du pays ne change pas, la personne ne peut être renvoyée vers son pays d’origine. Le statut est de réfugié est valable 5 ans. S’il n’est pas retiré à la personne, le droit de séjourner en Belgique pour la personne est définitivement acquis. Une brochure du ciré est disponible pour en savoir plus sur le sujet.
(3) La République Fédérale Somalie constitue une large partie de la Corne de l’Afrique. Depuis qu’il a accédé à son indépendance en 1960, le pays est traversé par des guerres claniques. La Somalie a connu de terribles famines, en 1991-92 (300 000 morts), en 2011 (29 000 morts). Aujourd’hui encore l’équilibre du pays est plus que précaire. Depuis 2006, le pays souffre d’une guerre civile à laquelle mêlant les troupes régulières, divers groupes d’islamistes radicaux et différents clans.

Auteure : Rabiatou, Bruxelles, 17 ans

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R dans un Centre d’accueil pour demandeurs d’asile.

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