« C’est todi les ptits k’on spotche »

« C’est todi les ptits k’on spotche »

C’est todi les ptits k’on spotche, c’est un proverbe wallon qu’on peut traduire par, c’est toujours les petits qu’on écrase. Ce proverbe a, longtemps, été une réalité pour Roman. Alors, malgré le risque de tomber sur un cliché, voici son histoire, un parfum de cour de récré, un témoignage sur ce qui se passe dans toutes les écoles du monde et dont tout le monde pourrait être victime.

En primaire, en secondaire, j’étais plus grand que la moyenne, maigre, des cheveux longs jusqu’aux épaules et un humour particulier. À cet âge, mon profil est ce qu’on peut considérer comme celui d’une proie, celui de quelqu’un qui sort de la norme imposée par le groupe des enfants du même âge. Lorsque l’on s’écarte du troupeau, la menace des loups devient plus grande. J’ai maintenant 21 ans, j’ai coupé mes cheveux, pris du poids, de la maturité et ma carrure s’est développée de façon à ce que les gens se découragent de me prendre pour cible. Une certaine façade qui m’est utile pour qu’on me laisse tranquille : m’adapter au groupe de personnes dans lequel je suis, aptitude durement apprise lors de mes années d’adolescence.

Harcelé

Dans nos années d’école, il y a toujours plusieurs catégories de personnes : les gens sans problèmes, et qui n’en causent pas, puis les leaders et les emmerdeurs. Les deux derniers sont souvent la même personne. Dans cet environnement cruel, semblable à une jungle, pour pouvoir être un leader, il faut savoir faire ses preuves. Diverses méthodes sont possibles pour atteindre ce statut : être quelqu’un de drôle et charismatique ou écraser ce qui est plus petit que soi, et établir une forme de « règne de terreur ». Ceux qui établissent ce règne marchent sur les plus faibles pour démontrer qu’ils sont au-dessus des autres. Malheureusement, dans leur chemin, il y a les gens comme moi, jeunes, éduqués à respecter leur prochain et sans défense face à ces prédateurs. L’adolescent est cruel. À cet âge, les failles des gens sont plus évidentes à déceler et, donc, plus faciles à exploiter. Dans mon cas j’étais bien évidemment une cible facile au vu de mon physique et de mon attitude de blagueur. Ces années ont été les plus dures de ma courte de vie, j’étais captif de ce cycle proie et prédateur et je rentrais presque chaque jour chez moi en pleurant. 

Choux-fleur, Romanichel, Gitan, Jésus…

En primaire, j’étais la cible de plusieurs personnes, et surtout de deux frères qui correspondaient bien à mon descriptif de l’emmerdeur. J’ai eu les remarques incessantes sur le physique, les surnoms pénibles (Choux-fleur, Romanichel, Gitan, Jésus…). Je me souviens d’un grand nombre d’altercations avec eux. En voici quelques-unes : le plus vieux des deux frères avait réussi à me pousser à bout avec ses remarques tout au long de la journée, si bien que, par rage, je l’ai frappé au visage alors qu’on faisait la file pour rentrer en classe. Avec ma force de brindille, il n’a bien entendu pas senti grand-chose, mais mon intention était passée. Il a dû me dire quelque chose dans le style de « t’es mort ». Le cours passe arrive la récréation. En arrivant dans le préau, deux de ses amis me saisissent par les bras et me clouent contre un mur. Immobilisé, je ne pouvais rien faire d’autre que de me laisser faire. Les adultes, chargés de surveiller la surveillance n’étaient pas là. Le grand frère s’en donnait à cœur joie pour me taper dessus pendant que les deux autres me tenaient. Lorsque l’éducateur est arrivé, ils m’ont lâché et sont partis comme si de rien n’était. Bien entendu, comme on dit en anglais, « snitches get stitches » (littéralement : les cafteurs prennent des points de sutures), je ne pouvais pas en parler sous peine de représailles. Dans la réalité, ça s’est arrêté là. Pas moyen de se défendre, pas de moyen d’en parler sauf sous peine de représailles. Par la suite, alors que j’avais osé aller me plaindre au proviseur de l’époque (comparable, à mes yeux, à une loque humaine tant son impact sur les élèves était inexistant), les coupables du dernier événement s’étaient pris une demi-journée de retenue chacun et avaient fini par me laisser tranquille pour le reste de l’année.

Frappé, épisode 2

La dernière partie de la phrase précédente est fausse, c’est con hein ? À cette période, on approchait du marché de Noël. Le jour même du marché de l’école, mes parents devaient venir me chercher vers dix-huit heures en raison de l’occasion spéciale. Entre le laps de temps de la fin des cours (16h) et de l’arrivée de mes parents (18h,) le même groupe, rappelle la meute de potes. Je suis fait attaqué, traîné dans la neige et roué de coups. Dans un état de panique totale, j’essayais de me défendre comme je pouvais en tapant dans tous les sens. Au bout d’un moment j’étais parvenu à toucher quelqu’un. Malheureusement, aveuglé par la neige et la rage, j’avais frappé la cuisinière de l’école qui était venue m’aider. Je l’avais atteinte en plein visage. Après m’être excusé très rapidement, ne pensant qu’à fuir, je me suis précipité pour rentrer dans le bâtiment avec trois des emmerdeurs à mes trousses. Mon objectif : le bureau du proviseur. J’avais une longueur d’avance, donc j’allais atteindre le bureau bien avant eux pour me mettre en sécurité grâce à la protection d’un adulte.  Malheureusement, il n’est pas arrivé. À cette heure tardive, il était chez lui, aucun adulte n’était dans le bâtiment, pas un prof, personne. C’est ainsi que je me suis retrouvé devant une porte fermée, acculé par trois enfants prêts à me faire mordre la poussière parce qu’ils me considéraient comme inférieur. Pris de panique, je me suis mis à fouiller dans une armoire située à l’extérieur du bureau du proviseur, à la recherche d’un objet, d’une arme pour me défendre. À force de fouiller, je finis par trouver un tournevis avec lequel j’ai menacé les trois agresseurs. Je pense que la détermination d’en planter un s’il osait m’approcher s’était bien lue sur mon visage, si bien qu’ils finirent par reculer et partir. Je suis probablement resté là, immobile avec mon tournevis en main, aux aguets, prêt à me défendre, de peur qu’ils ne soient pas réellement partis, un piège pour que je me sente tranquille. Heureusement, j’ai pu attendre sans risque que mes parents arrivent pour dégager de cet endroit. Le harcèlement ne reçoit pas assez d’attention et peut briser mentalement ses victimes. Le corps enseignant n’est pas du tout formé à ce sujet, donc la majorité des professeurs sont soit impuissants soit indifférents. 

Que ne fait pas ma prof ? 

Avant de rentrer en classe, il fallait se mettre en rang. Assez standard comme pratique. J’étais moi-même en train d’attendre que mon prof arrive lorsqu’un membre de ma classe, une des racailles de l’école, passe à côté de moi pour se mettre dans le rang, et m’envoie gratuitement un direct dans l’estomac. Peut-être trouvait-il ça drôle ? Me voilà donc à terre, avec du mal à respirer, plié en deux. Quelle ne fut pas la réaction de ma prof lorsqu’elle m’aperçut dans cet état ? “Bon, lève-toi, hein, j’ai pas que ça à faire”. Elle n’en avait rien à foutre.

Après tout cela…

Aujourd’hui, j’essaye encore de me détacher de ce passé qui me hante, je tente de faire la paix avec mes démons, mais ce n’est pas chose facile. Le système scolaire est mal foutu. Il est inadapté aux enfants sans défense. Ce n’est pas pour ça qu’il ne faut pas en parler, à nos parents, nos amis ou même encore aux professeurs pour qui le bien-être de leurs élèves a de l’importance. Je pourrais encore m’étendre très longtemps sur ce sujet, mais il y certains détails que je préfère garder pour moi.

A écouter aussi en podcast ici

Auteur : Roman, 21 ans, lambermont

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Salut corona !

Salut corona !

Parfois, on entend une petite voix, parfois on a des amis (ou des ennemis imaginaires). La petite voix, l’ennemi – peu imaginaire – de Maya est une minuscule boule garnie de brocolis carmins. Elle lui a envoyé ce petit mot qu’aujourd’hui, elle partage.  

Ca va ? Je pense que je connais la réponse… Tu as l’air de plutôt bien te porter. J’avais envie de te parler, Corona, j’avais envie de te connaître, de te comprendre. J’ai réfléchi. J’ai essayé de trouver pourquoi, Corona. Pourquoi tu es devenu comme ça. Et je me suis dit que c’est peut-être parce que tu étais tout petit. Parce que tu étais minuscule. Tu devais être transparent, pauvre petit Corona. On aurait même commencé à t’appeler virus. Ce n’est pas gentil, hein ? Pourtant toi tu n’étais peut-être pas si méchant à la base. Mais tu devais en avoir marre d’être petit, d’être moche. Tu devais en avoir marre qu’on ne fasse pas attention à toi. Je comprends Corona, ça n’a pas dû être facile. Du coup, tu t’es dit je vais devenir tout grand. Plus grand que Maman la grippe. Plus connu. Tu voulais qu’on parle de toi partout, Corona.  

Bingo ! 

Corona, tu as réussi. Tu es célèbre maintenant. Tu peux être fier de toi ! Mais il y a un truc qui te chagrine encore, il me semble. Tu en as marre d’être considéré comme le méchant. Tu ne voulais pourtant pas faire de mal, tu voulais juste être connu. Tu n’es pas n’importe quel virus Corona, tu es un virus de principe ! Tu as des valeurs ! Alors qu’on arrête de te prendre pour un monstre. C’est ça que tu te dis, hein Corona ? Tu veux qu’on te dise merci. Tu veux qu’on se rende compte que grâce à toi on peut enfin prendre le temps. On peut arrêter de courir partout. On peut se poser. Réfléchir. Profiter. Se relaxer. Et c’est grâce à toi. Et toi, Corona, tu es un combattant ! Tu as voulu diminuer la pollution ! Quel homme, Corona ! Tu as voulu nous conscientiser. Tu voulais qu’on comprenne ce qui compte vraiment. Qu’on découvre quelle personne nous manque. Grâce à toi, on se rend compte de plein de choses. De toutes ces choses dont on se plaint mais qui nous manquent à présent. C’est grâce à toi qu’on applaudit enfin ce personnel soignant qui se bat toute l’année pour nous mais qu’on ne remercie jamais. Tu es l’ami des médecins, en fait. On devrait t’appeler Corona le justicier ! Corona, le virus qui s’engage ! Alors oui, c’est dur Corona, c’est dur parce que les gens ils ne te disent pas merci. Les gens ils sont ingrats. Alors moi, Corona, je te dis merci. 

Ça froisse

 Il y a quelque chose qui me dérange. Quelque chose que je n’arrive pas à comprendre. Je voulais te demander, Corona. Pourquoi tu prends des vies ? Pourquoi tu t’attaques surtout à Papy et Mamy ? Pourquoi tu t’attaques surtout aux faibles, à ceux qui sont déjà malades ? N’étais tu pas toi même, un petit, un faible ? C’est parce que tu n’as pas assez de corones, Corona, c’est ça ? Alors tu t’es dit, vu que tu n’as pas beaucoup de forces, tu allais tuer ceux qui n’arriveront pas à te résister. Et ça, Corona, c’est vraiment petit. Et ça n’a rien avoir avec ta taille. Ça, Corona, c’est ce qui fait de toi un être tout petit. Minuscule.

Merci ?

Alors Corona, je voudrais finir par te redire merci. Merci pour nous avoir fait prendre conscience de plein de choses. Merci pour avoir, enfin, soudé ce monde. Mais c’est ce qui causera ta perte Corona. Parce que maintenant on est ensemble, on forme une équipe. Maintenant on va se venger pour toutes les vies que tu as prises. On en finira avec toi, Corona. On te tuera, Corona. On t’exterminera, Corona. On te ridiculisera, Corona. On te détruira, Corona. Alors, Corona, ça va ? C’est quand que tu t’en vas ?  

Auteure : Maya, 17 ans, Bruxelles

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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Attouché

Attouché

 

Il y a quelques années, Benoît, 19 ans aujourd’hui, a été sexuellement agressé par un de ses voisins. Après avoir gardé tout cette histoire pour lui, il n’en peut plus, il éclate, parle et se confie. Pour lui, la parole a été une grande libération. Tous les prénoms, noms et lieux ont été changés.  

La promenade

En juillet 2016, je n’avais que 15 ans. Vers 22h, 22h30, je promenais mon petit chien et comme d’habitude, je n’étais pas seul. Un couple âgé, avec qui j’avais l’habitude de faire ma petite promenade, promenait lui aussi son chien. Nous faisions donc le tour de notre « cité ». Une fois la balade terminée, je raccompagne les promeneurs devant leur bâtiment. Il se trouvait à ce moment-là en face du mien. Une fois que je les vois rentrer chez eux, je me dirige donc vers mon bâtiment pour, moi aussi, rentrer chez moi. Ensuite, une envie de faire pipi me vient.

 

L’agression

J’habitais à ce moment-là au 7e étage du bâtiment, donc le temps d’attendre l’ascenseur qui n’était pas au rez-de-chaussée, puis le temps de monter, je n’aurais pas su tenir. Je décide donc de me rendre sur le côté du bâtiment, un coin sombre où logiquement personne ne va. Le mur des garages du bâtiment se trouve là, et la grille qui ferme l’ancienne école aussi. Je commence donc à faire pipi quand j’entends des bruits. Je m’arrête, je me tourne, ne voyant personne, je continue. Un nouveau bruit.. Et là, le moment qui change ma vie à tout jamais.

Un homme, que je connaissais depuis tout petit, surgit et me fait du mal. J’étais tétanisé, scotché, je ne savais pas quoi faire, comme si mon cerveau s’était arrêté de fonctionner. Après un court instant, je reviens moi. Je le pousse et je cours dans le bâtiment, j’appelle l’ascenseur. Une fois dans l’ascenseur, je tremble.

La fuite

J’arrive à mon étage, je rentre chez moi, défait la laisse de mon chien, je vais directement dans la salle de bain, sans parler, et sans croiser le regard de quelqu’un et je me lave. Je me lave très fort le corps, je me sens sale, très sale. Je prends plus de temps que d’habitude sous la douche. Je me brosse les dents, pendant, peut-être 10 ou 15minutes. Je mets mon pyjama, je vais dans ma chambre, et je ne bouge plus. Je pleure, en me demandant … « Pourquoi il m’a fait ça ? Pourquoi est-il comme ça ? Pourquoi ne va-t-il pas voir une femme et de son âge surtout pour faire des choses comme ça ? J’ai 15 ans…  C’est peut-être de ma faute… ». Je culpabilisais… Je ne savais pas quoi faire, je ne savais pas quoi dire, je ne savais plus à quoi penser.

LE silence

Pendant des mois, de juillet à décembre 2015, j’ai vécu avec ça sans en parler à personne, j’ai gardé ça rien que pour moi. Un jour, un peu avant les examens, je suis en classe et je craque. Arrivé à la récréation de 10h00, je décide d’en parler à Lola, une amie proche de moi (qui l’est toujours aujourd’hui). Une autre de mes amies a entendu la conversation, je lui explique donc. Une troisième amie décide de m’emmener au PMS de l’école. Je vais donc leur expliquer ce qui s’est passé mais, j’ai du mal à parler.

L’affaire

À la récré de midi, je vais chercher des pâtes, dans un endroit juste à côté de l’école. Je commande mes pâtes avec mon amie Lola, nous attendons. Je tourne la  tête et je vois ma maman et une de mes petites soeurs entrer dans le snack. Je vais vers elles, je leur dis bonjour et je leur demande ce qu’elles font là ? Ma maman me répond qu’elle avait envie de venir chercher des pâtes, pour dîner et me dit ensuite que mon papa est dehors dans la voiture. Je reçois ma commande, ainsi que mon amie, et nous allons donc jusqu’à la voiture.

Je dis bonjour à mon papa, et je demande ce qu’ils font là. Il me répond la même chose, qu’ils avaient envie de pâtes donc ils sont venus en chercher. Ma maman et ma petite soeur arrivent à la voiture, et là, elles demandent : « C’est quoi la lettre que l’on a trouvé dans ta chambre ? ». La mémoire me revient, j’avais oublié que j’avais écrit une lettre sur ce que j’avais vécu en été… Mais je nie et je demande « quelle lettre ? ». Mon papa explique « Maman a fait le nettoyage de ta chambre. En soulevant ton lit, elle a trouvé une lettre où tu dis qu’un monsieur t’a fait du mal … » Je m’effondre. Ce n’est pas possible. Les larmes montent toutes seules. Je pleure, mes parents sont touchés et me demandent qui m’a fait ça ?

Je leur dis le prénom du monsieur. Il s’appelle Bernard. Au début, ils pensaient que c’était un de mes tontons défunts, mais non, c’est l’ex-mari d’une voisine qui passe encore chez elle et qui lui aussi, s’appelle aussi Bernard. Mes parents partent en furie, je suis pas bien toute l’après-midi… Mes ami(e)s sont là pour moi et me réconfortent.

la justice

À 16h, je reprends le bus. Un quart d’heure plus tard, j’arrive dans le quartier. J’ai un truc étrange, comme si dans ma tête, on m’avait dit « Benoît regarde dehors », je tourne la tête et je vois mon papa, ma maman, un voisin et Bernard. Je crie « Stop » dans le bus. Le chauffeur s’arrête et laisse descendre. Je rejoins mes parents, mon papa avait empoigné Bernard, et au moment où je suis arrivé, Bernard était entrain de partir. J’étais mal, très mal. Voyant mes parents attristés. 

J’ai fait beaucoup de bêtises à ce moment-là de ma vie. J’étais au plus mal, j’avais l’impression que c’était de ma faute, que c’était moi qui l’avait attiré,… alors que non, ce n’est juste qu’un pervers pédophile. J’ai été porter plainte au bureau de police avec ma maman, nous avons été envoyé à la police de Liège, par la suite, pour expliquer les faits. Encore une fois à la police de Wavre pour expliquer à nouveau les faits, mais en étant filmé. Ensuite, nous avons appris que l’histoire tombait à l’eau car il y avait un manque de preuves. À savoir, que Bernard, l’homme qui m’a détruit à jamais, a retourné la situation, car, oui il a bien avoué qu’il l’avait fait, mais il a dit que c’était moi qui lui avait demandé de le faire. Pitoyable… !

Ensuite, le petit copain de la fille de cet homme m’a harcelé… Quand j’ai eu mes 18 ans, il m’envoyait des messages via messenger en me disant que c’était moi, que j’étais un menteur, que je savais bien ce que j’avais fait ce jour-là,… Ça a été comme ça pendant des mois et des mois. Il m’a fait une réputation à l’école en disant que je faisais des fellations aux garçons, chose que je n’ai jamais faite. Sa maman s’en est prise à ma maman lorsque j’étais à l’école. J’ai reçu des menaces par texto,… Un soir, on a même eu la “visite” de ses enfants, ils voulaient s’en prendre à nous. C’est la chose de trop, ce qu’il ne fallait pas faire, je retenais beaucoup de chose par rapport à eux, depuis des mois, et vis-à-vis de Bernard, depuis 1 an et demi presque. J’ai explosé, je suis sorti en furie de chez moi, heureusement qu’on m’a retenu parce que je les aurais réellement frappés.

La Suite

À l’heure actuelle, je vis encore avec cette douleur et je finirai mes jours avec, en y pensant tous les jours. Ce que je voudrais c’est faire passer ce message. S’il vous plaît, si vous êtes, où si vous avez été victime d’abus/attouchements sexuels, que vous soyez mineurs ou pas, sachez que personne n’a le droit de vous faire cela. Alors, s’il vous plaît, parlez- en. Je sais que ce n’est pas quelque chose de facile, car je suis passé par là, mais le garder pour vous, va vous détruire encore plus que ce que vous ne l’êtes déjà. En parler va vous libérer un minimum. Oui, vous y penserez toujours, mais vous devez en parler, même si vous avez peur de la réaction de vos parents ! Ils comprendront, ce n’est pas de votre faute ! Vous êtes victime, il faut vous libérez de ce mal-être. Quand moi j’en ai parlé, j’ai senti comme un poids de 5 tonnes qui sortait de moi, j’étais libre. Et surtout, même si votre « histoire » tombe à l’eau comme la mienne, ne lâchez rien, réenchérissez, relancez des procédures ! Les personnes comme cela, ne méritent pas d’être libres. Je crois en vous, je compte sur vous !

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Auteur : Benoit, 19 ans, Wavre

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Tu me vois vivre comme je t’ai vu mourir ?

Voici un texte assez différent de ceux que nous recevons le plus souvent. Entre vers et prose, Loris nous parle de la mort de sa soeur, de la relation très particulière avec sa nièce. 

 

Est-ce que tu me vois vivre comme je t’ai vu mourir ?
Car depuis ce soir là, je suis ivre et ne veux plus me souvenir
Depuis ce fameux soir, je n’ai plus pu la voir
Je pleure lorsqu’il fait noir car j’arrive plus à y croire
Tu étais une Déesse, tu as accouché d’une princesse.
Je m’amusais à faire ses tresses, il ne reste que détresse
Je m’en occupais bien, je suis maintenant rempli d’chagrin
J’suis qu’un humain je sais pas ce que réserve demain
Au cœur j’ai tellement mal faudrait aller à l’hôpital
L’impression de m’être pris une balle en plein moral
Ça a touché mon mental j’suis plus d’état normal
Mon moral s’est fait la malle et à laissé place au mal
Je fais appel à toi, car j’la vois plus sous mon toit
Mon toit l’endroit où on était juste elle et moi
Sans elle j’peux pas mais j’sais plus quoi faire aide moi
Aide-moi car j’suis un peu paumé entre cauchemars et réalité
Depuis ce soir ma vie a pris une tournure je t’assure c’est dur
Depuis ce soir je fonce droit dans le mur …
En plus je sais pas comment elle va, j’ai peur qu’elle chope le corona
J’arrête presque les rimes et je vous explique ce qui m’est arrivé…
Je fais des rêves où je la vois courir dans mes bras, où je pleure
Puis je fais des cauchemars où je la revois pas, où elle meurt.

Pourquoi je ne la vois plus ? Parce que sa maman, ma soeur, est décédée… Et sa grand-mère a eu la garde de la petite et, par jalousie elle m’interdit de la revoir … Maintenant, ça fait 2 ans que je n’ai plus de contact avec ma filleule de 7 ans. Maintenant, ça fait 2 ans que j’essaie mais ça se termine, à chaque fois, sur un échec. J’ai une terrible souffrance face à ça et je donnerai tout ce que j’ai pour l’avoir, ne serait-ce que 30 secondes, dans mes bras. Que je lui dise à quel point je l’aime, et comme elle me manque. Depuis ses 1 an et demi, elle passait la plupart de sa vie chez moi. J’suis peut-être qu’un parrain, mais j’ai pris mon rôle à cœur.

À 13 ans, j’ai changé ses couches, ramasser son vomi… Je lui ai appris le respect, la propreté, la vie en société. Du jour au lendemain, on m’a privé de la voir pour je ne sais quelles raisons ? Et c’est réglementaire … je ne dois rien dire et laisser faire ? Lorsque j’ai expliqué à la petite que vu que sa mère n’était plus là et donc qu’elle devait aller chez sa grand-mère, elle m’a dit « Mais je veux pas aller chez elle, j’ai besoin de toi je veux rester près de toi pour toujours » Elle avait 5 ans, ça m’a brisé le cœur, mais je lui ai dit que tout ira bien, qu’on se verrait toujours … je le pensais réellement.

 On me prive de la plus belle chose que j’avais et je dois fermer ma gueule ? Tout le monde me dit que je ne peux rien y faire… mais je n’en peux plus. Depuis j’ai beaucoup de photos, son nom est tatoué sur mon bras gauche, elle s’appelle Lyonna. Elle va avoir 8 ans le 17 Juillet … J’aimerais que ce texte soit vu, encore vu et revu, que ça arrive chez les grands parents ….

 

Auteur : Loris, Charleroi, 18 ans

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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La gifle

La gifle

Pendant un an et demi, Amélia a eu une sale histoire et on ne peut pas appeler ça une histoire d’amour. Victime de celui qu’elle aimait, elle pense aujourd’hui à toutes les autres femmes qui sont deux fois prisonnières. Une première fois du virus, une seconde fois de leur gars.

Le confinement ce n’est pas chouette. On ne peut plus aller au cinéma, prendre un verre avec des copains, faire ses courses tranquillement ou seulement, bêtement, se balader en paix. Du haut de mes 20 ans, j’ai vécu un tout autre confinement qui, lui, a duré 1 an et demi. Livrée à moi-même, je tombe sous le charme d’un homme qui, au début, avait tout d’un gentleman. Il se présenta comme un héros, il m’a promis la lune et dans mon malheur… je l’ai cru.

L’oiseau était dans la cage. Interdiction de sortir, souffrances physique et mentale, surveillance constante, rabaissement et j’en passe. Aveuglée par ses moments de tendresse entre deux « personne d’autre que moi, jamais ne voudra de toi, Amélia » je ne vivais que par lui. Je restai car j’étais conditionnée, IL m’avait conditionnée. 

Certaines femmes le sont aussi, mais avant le confinement, elles avaient l’opportunité de s’aérer l’esprit. Aujourd’hui, je pense à toutes ces femmes qui, malgré elles, se retrouvent confinées avec leur bourreau. Ces femmes qui s’acharnent à éduquer leurs enfants du mieux qu’elles peuvent, qui malgré leur fatigue et la pression, s’occupent de leur maison comme des chefs et qui ne reçoivent jamais la reconnaissance qu’elles mériteraient. Je veux qu’on pense à elles car quand nous nous plaignons que le wifi bug, elle reçoivent une gifle pour une assiette mal rincée. 

A écouter aussi en podcast ici

Info en plus. Dans “Coronavirus en Belgique: les lignes d’écoute pour les victimes de violences conjugales sont saturées”, une dépêche de l’agence Belga publiée sur le site de la RTBF, on apprend que, depuis le début du confinement, le nombre d’appels passés au 0800/30.030 a doublé. Ce numéro est celui de Ecoute violence conjugale, disponible 7/24, il permet – gratuitement et dans l’anonymat – de parler de la situation. Parler, c’est un premier pas vers une solution.

Auteure : Amélia, 20 ans, namur

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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