Il n’y a pas d’âge pour se rendre compte de sa transidentité

Il n’y a pas d’âge pour se rendre compte de sa transidentité

Je suis transgenre. Je ne me sens pas à l’aise dans le corps dans lequel je suis né. Je m’en suis rendu compte quand j’avais 11 ans. On me dit souvent que je ne suis pas un vrai transgenre car je ne me suis pas toujours senti comme un garçon. Mais il n’y a pas d’âge pour se rendre compte de sa transidentité, et on dit souvent que faire partie de la communauté LGBTQIA+ est un est effet de mode ou une phase. On se cherche juste, que ce soit dans le genre, la sexualité ou le romantisme.

En tant que garçon transgenre, ça m’arrive d’aimer les choses féminines. Ça m’arrive de porter des robes ou des jupes, de ne pas mettre de maquillage, même si ça me donne énormément de dysphorie. Mais, il n’y a rien de grave à ça. Comme le fait que certaines personnes transgenres ne veuillent pas faire certaines opérations à leur parties intimes, ou iels ne veulent pas faire de transition, tout simplement. C’est à eux de choisir. C’est leur corps.

Pour finir, j’ai un conseil à donner à toutes les personnes qui font partie de la communauté LGBTQIA+ : n’ayez jamais honte de qui vous êtes, de votre questionnement de genre, sexualité ou romantisme. N’ayez pas honte des étapes de transition que vous voulez ou ne voulez pas faire. Soyez juste qui vous êtes.

Et bonne chance à toutes les personnes qui vont faire leur coming out. Ainsi qu’aux personnes qui vont réaliser des étapes de transition (ou pas).

A écouter aussi en podcast ici

Auteur : Andréa, 13 ans, Liège

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

Et d’autres récits

LES PETITS AVIS, EPISODE 87

Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc...

La beauté de la vie

La beauté de la vie, c’est qu’on va tous mourir, son éphémérité. Pour moi, c’est ce qui lui donne sa valeur et qui donne la valeur à ce qu’on choisit d’entreprendre durant celle-ci. En effet, une...

Se rappeler l’histoire

Voir la société se segmenter, se polariser sans échanger, chacun chez soi dans la crainte de l’autre, dominer, sous couvert de tradition. Ça rigolera mais uniquement des minorités, sinon ça sera...

A quoi ressemblerait un monde idéal ?

Scan-R propose à des adolescent.e.s d'imaginer le monde idéal. Un monde idéal, Léane, 14 ans Un monde idéal : voyages gratuits, les guerres sont finies, le racisme ne devrait même pas exister !...

All women

J’pense à Gisèle et à toutes celles qui en ont assez et en veulent à ceux qui disent : « Not all men... ». Yes, but all women. Criez aux pères, aux frères et aux maris qui les agressent, les...

Rendre les droits aux femmes

Si j’étais Reine de Belgique, je me concentrerais plus particulièrement sur les droits des femmes. A l’heure actuelle, les gouvernements du monde entier sont principalement gouvernés par des hommes...

Si seulement…

Me voici en train d’écrire une lettre à la personne que j’étais. Trop de choses à dire, trop de choses à reprocher. Trop de leçons évidentes à te balancer. Sauf que je te connais, je sais à quel...

Lois des jeunes

Durant un atelier à Sport2Be, nous demandions aux participantes d'inventer des lois. Dans quel but ? Améliorer le quotidien des Belges. Bien sûr, les lois sont fictives mais révèlent leurs pensées...

Etre à la hauteur

J’ai toujours eu peur de la différence de talents car j’ai toujours été perdu face aux gens qui réussissent. J’ai toujours admiré ce qu’ils faisaient et je me demandais si j’étais à la hauteur ou si...

LES PETITS AVIS, EPISODE 86

Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc...
La détermination intérieure

La détermination intérieure

Vous ne devez jamais abandonner.

Pourquoi tout le monde a droit de s’épanouir, à rêver grand, être heureux tout simplement, et pas vous ?

C’est vrai, lorsque les difficultés arrivent, que nos repères disparaissent, la tendance est de se faire une raison, de continuer à avancer mais dans une autre direction et oublier ses objectifs.

Mais les difficultés sont-elles vraiment des motifs d’abandon ?

Un enfant qui apprend à marcher et qui rate plusieurs fois en tombant sur ses fesses se dit-il : « ce n’est pas fait pour moi, je laisserai mes parents s’occuper de moi toute ma vie et cela fera l’affaire » ?

Non ! La détermination est innée, instinctive. L’enfant commence petit à petit. Jour après jour. Semaine après semaine à comprendre que s’il arrive à se lever, de nouvelles opportunités viendront à lui. Un nouveau monde.

Si vous pensez que vous méritez plus, ne lâchez pas. Plus vous continuez, plus vous êtes déterminés, plus vous aurez une meilleure compréhension de votre objectif, de votre combat et plus d’autonomie personnelle vous aurez.

N’abandonnez pas votre instinct, votre enfant intérieur. Ne restez pas au sol. Aidez-le à marcher et explorer le monde.

Auteur : Marcus, 29 ans, Liège (Origine: Espagne)

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

Et d’autres récits

LES PETITS AVIS, EPISODE 87

Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc...

La beauté de la vie

La beauté de la vie, c’est qu’on va tous mourir, son éphémérité. Pour moi, c’est ce qui lui donne sa valeur et qui donne la valeur à ce qu’on choisit d’entreprendre durant celle-ci. En effet, une...

Se rappeler l’histoire

Voir la société se segmenter, se polariser sans échanger, chacun chez soi dans la crainte de l’autre, dominer, sous couvert de tradition. Ça rigolera mais uniquement des minorités, sinon ça sera...

A quoi ressemblerait un monde idéal ?

Scan-R propose à des adolescent.e.s d'imaginer le monde idéal. Un monde idéal, Léane, 14 ans Un monde idéal : voyages gratuits, les guerres sont finies, le racisme ne devrait même pas exister !...

All women

J’pense à Gisèle et à toutes celles qui en ont assez et en veulent à ceux qui disent : « Not all men... ». Yes, but all women. Criez aux pères, aux frères et aux maris qui les agressent, les...

Rendre les droits aux femmes

Si j’étais Reine de Belgique, je me concentrerais plus particulièrement sur les droits des femmes. A l’heure actuelle, les gouvernements du monde entier sont principalement gouvernés par des hommes...

Si seulement…

Me voici en train d’écrire une lettre à la personne que j’étais. Trop de choses à dire, trop de choses à reprocher. Trop de leçons évidentes à te balancer. Sauf que je te connais, je sais à quel...

Lois des jeunes

Durant un atelier à Sport2Be, nous demandions aux participantes d'inventer des lois. Dans quel but ? Améliorer le quotidien des Belges. Bien sûr, les lois sont fictives mais révèlent leurs pensées...

Etre à la hauteur

J’ai toujours eu peur de la différence de talents car j’ai toujours été perdu face aux gens qui réussissent. J’ai toujours admiré ce qu’ils faisaient et je me demandais si j’étais à la hauteur ou si...

LES PETITS AVIS, EPISODE 86

Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc...
Parents ou copain, j’ai dû choisir.

Parents ou copain, j’ai dû choisir.

Il y a des questions et des réponses terribles qui peuvent bouleverser une vie, changer la trajectoire d’une personne. Daphné nous emmène dans les difficiles traces de ses pas.

L’impossible choix

À la base, mes parents sont contre la relation que j’entretiens avec mon copain et ce qui est dramatique, c’est que j’ai dû choisir. J’ai choisi mon gars plutôt que mes parents. Maintenant, il est trop tard pour revenir en arrière, pour retourner dans le passé. Si c’était possible, je le ferais, je resterais plutôt avec mes parents… Les parents on sait qu’on les a pour la vie, le chéri on sait que ça peut changer. Pour le moment, je me fais aider pour essayer de retourner vers mes parents. J’ai l’impression que j’ai tout perdu. La seule solution que je vois pour le moment, c’est de terminer là ma relation avec mon copain pour retrouver mon père et ma mère.

L’amour hypnotise…

Dans un premier temps, cela fera mal. Après ce temps, ça ira mieux car j’aurai retrouvé mes parents et je n’aurai plus à subir la violence de mon copain. Il faut que j’en parle à quelqu’un pour que cette personne me fasse comprendre que je ne dois pas rester avec lui. Le truc, c’est que je suis amoureuse et que je ne veux rien entendre. Je suis aidée par le SAJ (Service d’Aide à la Jeunesse) et je suis maintenant à l’internat. Cela m’assure que je ne le vois plus mais j’aurais aimé comprendre tout cela sans nécessairement passer par la case internat.

M’en sortir !

Je crois qu’aujourd’hui, il est malheureusement trop tard pour retrouver mes parents. Ceci dit, le principal, c’est que dans ma tête je me dis que je suis capable de m’en sortir et honnêtement, je ne pense pas que voir des psys me serve à quelque chose même si je ne suis pas du tout à l’aise. Quand je sens le besoin de parler, j’écris en écoutant de la musique et ça me fait du bien de m’écrire, de me parler à moi-même pour que personne ne sache mes souffrances car j’ai peur de me faire juger.

Auteure : Daphné, 15 ans, Liège

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R de la Caravane des assises de la jeunesse.

Et d’autres décryptages

Fleurir l’humanité

Le plus révoltant dans ce monde, c’est toutes les fois où l’on ne donne pas à l’autre ce qu’on aimerait recevoir, où l’on fait subir ce qu’on ne voudrait jamais vivre. Cette attitude a un nom. Plus...

Soufi mon Amour

Nous sommes au début des vacances et dans quelques jours, nous partons au Maroc.Pour m'accompagner durant ce périple, j'ai décidé d'acheter un livre dont une amie m'a parlé : " Soufi mon Amour "...

La descente en enfer

            Lorsque mes parents partent, il y a toujours une certaine excitation. Je fais les courses avec mon papa, pour tenir une semaine sans manquer de rien. J'aide à charger la voiture pour que...

Ne pas se faire du mal

J'ai envie de faire passer un message. Faites bien attention à vous. Ne vous faites pas du mal, cela ne va servir à rien, je vous le promets. Rien ne change, ça va juste vous faire du mal, et faire...

Coeur sombre

Coeur sombre, sombre de conneries, conneries de jeunesse, jeunesse de délinquant,  délinquance de plusieurs années, plusieurs années noires, noires de fréquentation, fréquentation de cité, cité en...

Liberté et solitude

Je vais vous parler de mon histoire par rapport à la solitude. Je suis une personne très timide. Je ne fais pas facilement confiance. J'ai toujours eu peur du regard des autres, des critiques,...

L’abus sexuel

J'ai décidé de parler de l'abus sexuel car j'espère que cela pourra aider des gens ayant vécu une situation similaire que moi... J'ai subi des attouchements vers l'âge de 7 ou 8 ans, je ne sais plus...

L’adolescence

Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

Á toi, qui lis ceci.

A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...

Média d’expressions
Individuelle et collective
Destiné aux jeunes
En Fédération Wallonie Bruxelles

Scan-R est soutenu par

Pour être informé des activités de Scan-R

Mon bégaiement, mon futur

Mon bégaiement, mon futur

Sidra est Syrienne. Il y a quelques années déjà, avec sa famille, elle est arrivée en Belgique. Elle accorde une très grande importance et le tout se passe plutôt très bien mais il y a un problème, quand elle angoisse, quand elle est dans une situation de stress, elle bégaye.

Un stress sans fin

J’aimerais vous parler de la réussite scolaire. Pourquoi ? Parce que j’ai envie de réussir mes années d’école et que c’est quelque chose de très important pour moi. Quand j’étais en 6ème primaire, on avait souvent des projets oraux à l’école. Je ne voulais pas y participer : je bégaye. C’est un problème important pour moi. J’adore lire mais si je dois le faire devant le tableau en classe, je bégaye. Alors, je ne veux pas lire devant tout le monde. C’est la même chose lorsque je dois traduire quelque chose pour mes parents. Nous sommes Syriens et mes parents ne parlent pas bien français alors, souvent, je les aide. Mais je bégaye si je dois le faire devant quelqu’un·e d’important·e ou que je ne connais pas. Parfois, quand j’entends mes parents au téléphone avec leur patron par exemple, et que je sais qu’ils vont avoir besoin de moi pour parler à leur place, je m’en vais. Je pars dans une autre pièce pour éviter de devoir traduire ce qu’ils ne comprennent pas. En gros, je sais que je vais stresser et bégayer. Ce qui m’ennuie, c’est que les gens pensent que je ne parle pas correctement le français, que je cherche mes mots pour m’exprimer, alors qu’en fait c’est un problème de bégaiement. Moi, je sais que je parle bien le français et j’aimerais que les gens le sachent.

Réussir

C’est pour ça aussi que c’est important pour moi de bien travailler à l’école et de réussir. J’aime l’école. Je fais mes devoirs, je travaille bien et j’étudie quand il le faut, car je n’aime pas rater. Quand je me réveille pour aller à l’école, je me dis ‘Pourquoi je raterais ?’. Si je me fatigue tout au long de l’année, ce n’est pas pour devoir recommencer. Lors de la première période de cette année scolaire, j’avais de bons résultats, des 90%. Mes parents étaient contents et fiers de moi. Puis pendant la deuxième période, mes points ont beaucoup diminué. J’ai eu plusieurs échecs. Mais je me suis dit que je ne raterais pas mon année. Je savais que j’étais capable de mieux travailler, alors j’ai commencé à étudier de plus en plus. J’ai fait ce que les profs demandaient. Maintenant, mes points sont remontés. Et je suis fière de moi.

Travailler maintenant pour pouvoir choisir

Ma motivation, c’est de rester dans l’enseignement général, pour pouvoir faire le métier que je veux plus tard. Je ne suis pas encore certaine de ce que j’ai envie de faire, mais je voudrais peut-être travailler dans le domaine de la santé. Parfois, je vais avec ma maman à l’hôpital pour traduire et l’aider à comprendre ce que les médecins lui disent, vu qu’elle ne parle pas bien le français. L’hôpital ne me fait pas peur. J’aime bien voir comment les médecins travaillent et s’adressent aux gens. Je ne sais pas pourquoi mais ça me plaît beaucoup. Ce n’est pas un métier facile, si je veux travailler dans ce domaine, je dois réussir à l’école, puis dans mes études. Être docteure, ça me plairait beaucoup, car c’est un métier stressant mais il faut pouvoir rester calme. Ça tombe bien, je suis quelqu’un de calme. En travaillant, tout est possible, on peut faire ce dont on rêve. Il faut travailler et ne pas se dire « J’ai la flemme », ce n’est pas comme ça qu’on réussit.

Auteure : Sidra, 14 ans, Schaerbeek

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

Et d’autres décryptages

Fleurir l’humanité

Le plus révoltant dans ce monde, c’est toutes les fois où l’on ne donne pas à l’autre ce qu’on aimerait recevoir, où l’on fait subir ce qu’on ne voudrait jamais vivre. Cette attitude a un nom. Plus...

Soufi mon Amour

Nous sommes au début des vacances et dans quelques jours, nous partons au Maroc.Pour m'accompagner durant ce périple, j'ai décidé d'acheter un livre dont une amie m'a parlé : " Soufi mon Amour "...

La descente en enfer

            Lorsque mes parents partent, il y a toujours une certaine excitation. Je fais les courses avec mon papa, pour tenir une semaine sans manquer de rien. J'aide à charger la voiture pour que...

Ne pas se faire du mal

J'ai envie de faire passer un message. Faites bien attention à vous. Ne vous faites pas du mal, cela ne va servir à rien, je vous le promets. Rien ne change, ça va juste vous faire du mal, et faire...

Coeur sombre

Coeur sombre, sombre de conneries, conneries de jeunesse, jeunesse de délinquant,  délinquance de plusieurs années, plusieurs années noires, noires de fréquentation, fréquentation de cité, cité en...

Liberté et solitude

Je vais vous parler de mon histoire par rapport à la solitude. Je suis une personne très timide. Je ne fais pas facilement confiance. J'ai toujours eu peur du regard des autres, des critiques,...

L’abus sexuel

J'ai décidé de parler de l'abus sexuel car j'espère que cela pourra aider des gens ayant vécu une situation similaire que moi... J'ai subi des attouchements vers l'âge de 7 ou 8 ans, je ne sais plus...

L’adolescence

Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

Á toi, qui lis ceci.

A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...

Média d’expressions
Individuelle et collective
Destiné aux jeunes
En Fédération Wallonie Bruxelles

Scan-R est soutenu par

Pour être informé des activités de Scan-R

Abandons

Abandons

Au cours de sa pourtant courte vie, Alicia a vécu plusieurs situations d’abandon. Entre histoires familiales compliquées, voire très compliquées, grandes tristesses et équilibre enfin trouvé, Alicia nous parle d’elle, de sa mère, de son père et de son espoir !

Je suis un peu partout

La première fois que je me suis sentie abandonnée, c’est au moment de la séparation de mes parents. J’étais très jeune, je ne me souviens pas de tout mais ce que je sais, c’est que mon père, à un moment, n’a plus voulu me voir. Après cette première séparation, mes parents se sont retrouvés et j’ai aussi retrouvé mon père. Cet aller-retour a été très pénible pour moi et ce n’était pas le dernier voyage … Après cela, c’est ma mère qui est partie pour un long trip de six ans dans l’alcoolisme. Pendant cette période, je n’ai pas arrêté de bouger : j’allais chez ma grand-mère paternelle, chez mes grands-parents maternels ou chez mon père quand il ne travaillait pas la nuit.

Ma mère

De temps en temps, il arrivait que je retourne chez ma mère durant de courtes périodes, de quelques jours à quelques semaines. Mais à chaque fois, elle continuait de boire. À cette période-là, elle avait un copain, le seul que j’ai réellement considéré comme mon « beau-père ». Plusieurs fois, il m’a même protégée de ma mère. C’est lui qui m’emmenait à l’école et qui préparait le souper quand je rentrais. Pendant ce temps-là, ma mère dormait, sortait, se battait… Bref, elle faisait n’importe quoi. Vers mes 12 ans, ma mère a décidé de se faire soigner. Pendant deux ou trois mois, je suis allée habiter chez elle. Au début, tout allait bien. Puis les disputes ont commencé avec son nouveau copain, un autre donc que celui que j’aimais bien… Ce second, je l’ai toujours détesté. Je suis donc restée avec eux plusieurs mois jusqu’au moment où une violente dispute a éclaté entre eux. Je n’étais pas présente, mais je sais qu’ils étaient drogués et alcoolisés, et qu’ils se sont battus. Pour finir, la police est intervenue et a embarqué le compagnon de ma mère. Il a fait quatre mois de prison. Ma mère était dans un piteux état… Pendant cette période passée avec ma maman, j’ai peu à peu perdu contact avec mes grands-parents maternels. Pour eux, comme j’étais retournée chez ma mère, le « travail » était terminé. Je me suis sentie abandonnée par eux et je n’ai plus pris beaucoup de leurs nouvelles car ils n’en prenaient pas non plus.

Grand-mère

À la fin du mois de juin 2020, la maison de ma mère était tellement en désordre, remplie d’un tas de choses, qu’elle a fini par venir vivre temporairement chez ses parents. De mon côté, je suis allée chez ma grand-mère paternelle pendant deux semaines, puis je suis allée rejoindre ma maman. Ça m’a permis de reprendre un peu contact avec mes grands-parents. Mais cela n’a pas duré, car lorsque je suis à nouveau repartie avec ma maman, en juillet 2020, je n’ai plus eu de nouvelles d’eux. Entretemps, j’ai aussi rencontré un garçon. On parlait beaucoup, mais lui aussi a fini par partir. Je suis retournée plusieurs fois vers lui, notamment au décès de mon papa en novembre 2020. Là, j’ai ressenti un immense sentiment d’abandon, comme s’il avait décidé de partir, alors que ce n’était absolument pas sa faute.

Un chez moi ?

Maintenant, plusieurs mois plus tard, tout va beaucoup mieux. J’ai posé définitivement mes bagages chez ma grand-mère paternelle, après une énième dispute avec ma maman. Un jugement est d’ailleurs en cours pour que ma grand-mère puisse avoir ma garde. J’ai aussi fait de nouvelles rencontres et finalement, j’ai trouvé un chez-moi et bien avancé dans ma vie.

Auteure : Alicia, 13 ans, Sclessin

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

Et d’autres décryptages

Fleurir l’humanité

Le plus révoltant dans ce monde, c’est toutes les fois où l’on ne donne pas à l’autre ce qu’on aimerait recevoir, où l’on fait subir ce qu’on ne voudrait jamais vivre. Cette attitude a un nom. Plus...

Soufi mon Amour

Nous sommes au début des vacances et dans quelques jours, nous partons au Maroc.Pour m'accompagner durant ce périple, j'ai décidé d'acheter un livre dont une amie m'a parlé : " Soufi mon Amour "...

La descente en enfer

            Lorsque mes parents partent, il y a toujours une certaine excitation. Je fais les courses avec mon papa, pour tenir une semaine sans manquer de rien. J'aide à charger la voiture pour que...

Ne pas se faire du mal

J'ai envie de faire passer un message. Faites bien attention à vous. Ne vous faites pas du mal, cela ne va servir à rien, je vous le promets. Rien ne change, ça va juste vous faire du mal, et faire...

Coeur sombre

Coeur sombre, sombre de conneries, conneries de jeunesse, jeunesse de délinquant,  délinquance de plusieurs années, plusieurs années noires, noires de fréquentation, fréquentation de cité, cité en...

Liberté et solitude

Je vais vous parler de mon histoire par rapport à la solitude. Je suis une personne très timide. Je ne fais pas facilement confiance. J'ai toujours eu peur du regard des autres, des critiques,...

L’abus sexuel

J'ai décidé de parler de l'abus sexuel car j'espère que cela pourra aider des gens ayant vécu une situation similaire que moi... J'ai subi des attouchements vers l'âge de 7 ou 8 ans, je ne sais plus...

L’adolescence

Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

Á toi, qui lis ceci.

A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...

Média d’expressions
Individuelle et collective
Destiné aux jeunes
En Fédération Wallonie Bruxelles

Scan-R est soutenu par

Pour être informé des activités de Scan-R