Mon pays fait le bien de ses citoyen·ne·s ?

Mon pays fait le bien de ses citoyen·ne·s ?

Trouver du sens, quelque chose qui ne change pas, ne varie, un point sur lequel tout le monde pourrait être d’accord … Est-ce que c’est possible dans le royaume ? Corentin n’est pas sûr du tout de tout cela pourtant l’état d’urgence est devenu permanent.

Une histoire humaine

Dans les différents endroits où on retrouve des gens, autrement dit et à peu de chose près, partout… c’est un toujours un peu la même histoire, il est assez difficile de déterminer – avec certitude – qui, quel·le politique, quel gouvernement a un impact direct sur la vie des citoyen·ne·s. Le système fédéral belge est à ce point compliqué que prendre certaines décisions, ou du moins tenter de résoudre certains problèmes quand la situation l’exige, semble être d’une grande complexité. Parfois, l’ensemble des niveaux de pouvoir se renvoient la balle sans que l’on puisse trouver un responsable, quand bien même l’on peut trouver en Belgique des femmes et des hommes tout à fait capables et volontaires.

Des décisions dans tous les sens

À mon sens, le système politique dans lequel nous évoluons tend à limiter les efforts que nous entreprenons afin de venir à bout de certains problèmes. Le système gouvernemental me semble parfois semblable à une gigantesque machine qui n’avance que très lentement et qui parfois cède sous son propre poids. Lors de la crise sanitaire, il était presque impossible d’avoir une vision claire et globale des décisions prises à différents niveaux de pouvoir. Il me semble que ces décisions se contredisaient selon que l’on se trouvait au nord, au centre ou au sud du pays. De même qu’il était d’ailleurs presque impossible de prendre la moindre décision sans devoir réunir comité de concertation sur comité de concertation afin de prendre des décisions… Décisions qui avaient un impact sur la santé des Belges. Ceci n’est qu’un exemple bien sûr, mais d’autres me viennent en tête.

Il est urgent d’avancer

Parmi toutes les problématiques qui nécessitent des actions rapides et concrètes, celle du dérèglement climatique est selon moi la plus importante. Il n’est aucune action qui n’a de sens si l’on ne sauvegarde pas l’environnement qui souffre sous l’avidité de l’homme pour une croissance sans limites et d’une exploitation irraisonnée des ressources naturelles. L’action en faveur de la lutte contre le changement climatique ne pourra être menée à une échelle globale en Belgique qu’à l’initiative des gouvernements et des citoyen·ne·s. Pour cela, la simplification administrative et institutionnelle du pays à différents échelons me semble une bonne idée, afin d’harmoniser au mieux les décisions prises pour le bien des citoyens belges.

Auteur : Corentin, 20 ans, Bruxelles

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R de la Caravane des assises de la jeunesse

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Critical Mass : protestation internationale pour une utilisation plus importante des vélos !

Critical Mass : protestation internationale pour une utilisation plus importante des vélos !

Pour faire bouger les choses, il faut déjà réussir à échapper aux embouteillages et sortir de l’immobilité imposée ! Plutôt que de se lamenter, Aurelio a enfourché son vélo et, avec d’autres, elles et ils pédalent vers de nouvelles solutions !

Les villes, on le sait bien, sont des lieux difficiles. Pollution, surpopulation, rythme de vie stressant… Depuis le boom de l’utilisation privée des voitures dans les dernières décennies (1), les politiques publiques ont consacré une énorme partie de l’espace urbain de mobilité aux véhicules privés au détriment d’autres moyens de transport. L’espace urbain a été ainsi littéralement occupé et submergé par ce moyen de transport polluant et inefficace (2) avec comme conséquence principale une forte baisse de la qualité de vie des habitants. Certains états toutefois, ont été contre-courant en investissant massivement sur des alternatives de mobilité douce comme le vélo ou les transports en commun. C’est le cas par exemple des Pays-Bas (3) et les pays scandinaves avec d’importantes retombées positives sur la population en termes de sécurité routière, diminution de la pollution et création d’un espace public plus sain.

 

En lutte pour l’espace !

 

Des luttes citoyennes ont été organisées massivement par les habitant·e·s des villes pour exiger un changement important de politiques publiques de mobilité. C’est le cas de Critical Mass, mouvement citoyen de revendication de l’espace urbain de mobilité par les personnes utilisant le vélo comme moyen de déplacement. Il s’agit d’un rendez-vous mensuel – les derniers vendredis du mois – qui se passe dans les principales villes du monde. J’ai participé à plusieurs Critical Mass à Milan et à Bruxelles et je trouve cet évènement très fort en termes de sentiments d’unité et de revendications collectives. C’est aussi un moment très festif et un moyen de rencontre et de partage très important avec d’autres personnes sensibles à cette thématique.

 

Ensemble, en vélo !

 

Le concept est simple : se retrouver ensemble à vélo et faire une balade dans les rues de la ville en occupant l’espace de mobilité urbaine avec une “Masse” de cyclistes. En effet, quand la personne se déplace à vélo toute seule, elle est facilement engloutie et mise à l’écart voire en danger par les autres transports. En créant une masse de cyclistes, il est possible de se rendre visible en envoyant un message fort aux autres usagers des routes. Il s’agit d’un mouvement avec des valeurs pacifistes avec une volonté fondamentale d’éviter les conflits avec les autres usagers. Il est très important d’être dans une attitude de respect et d’explication des défis et dangers auxquels font face les cyclistes dans la vie de tous les jours. L’évènement se termine, en règle générale, dans des lieux alternatifs de la ville comme des squats ou des asbl … Quand j’y suis allé, tout le monde avait froid et était mouillé. Les habitants du squat nous ont attendus avec une soupe chaude et de la musique : ça été un moment plein de chaleur humaine et de festivité. Vraiment extra !

 

Bruxelles passe au vert ?

 

À Bruxelles, grâce à la présence des Groen et des Écolos dans le gouvernement bruxellois et notamment dans le poste du ministère de la mobilité, la situation est en train de changer en faveur d’une mobilité plus douce, ce que je considère fortement positif pour ce type de combat et revendication. La perspective pour une ville moins polluée et plus vivable reste toutefois lointaine. C’est pour cela que j’invite tout le monde à participer à cet évènement ou à tout autre forme d’engagement dans la société civile et envers les politiques publiques pour rendre Bruxelles une ville plus saine.

(1) Dans les années qui ont suivi la deuxième guerre mondiale, le marché automobile européen a énormément progressé. Avant-guerre, l’automobile était réservée aux personnes les plus argentées. Après, les modèles proposés sont moins luxueux et donc plus accessibles aux bourses moins bien garnies.

(2) D’après cet article de février 2019 du journal L’Écho, les villes de Bruxelles et Anvers sont parmi les mauvais élèves de la mobilité mondiale. La capitale occupe la 154ème, Anvers fat pire encore avec la 94ème place du classement des 220 les plus embouteillées du monde. En moyenne, en 2018, les Bruxellois·es ont perdu 195 heures dans les embouteillages et aux heures de pointe.

(3) Les 800 000 habitant·e·s d’Amsterdam peuvent se réjouir, dans cette ville, il y a près d’un vélo par habitant·e, c’est d’ailleurs le mode de déplacement préféré des Amstellodamois·e. La ville dispose aussi de pistes cyclables solaires : des centaines de kilomètres de pistes cyclables classiques y sont aménagées. Cliquez ici pour en savoir plus.

Auteur : Aurelio, 29 ans, Bruxelles

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Je me disais qu’on rêvait la nuit … et qu’on pouvait rêver le jour.

Je me disais qu’on rêvait la nuit … et qu’on pouvait rêver le jour.

Augustin fait partie de ces jeunes qu’on croise parfois sur les ondes, dans les colonnes de l’un ou l’autre journal. Liégeois, il s’est beaucoup impliqué et s’implique beaucoup dans Youth For Climate. Comme d’autres, il a pris la plume lors de notre premier laboratoire social et médiatique. Entre désastre et astres, il bouge et rêve encore pour sauver ce qui doit l’être. 

Je commence avec une citation de Michel Rocard, un ancien premier ministre français : « Les catastrophes écologiques qui se préparent à l’échelle mondiale produiront les pires inégalités entre ceux qui auront le moyen de s’en protéger, pour un temps, et les autres. L’ampleur des catastrophes sociales qu’elles risquent d’engendrer a conduit à l’effondrement de sociétés entières par le passé. »

C’est la jeunesse qui te parle, en direct et en stéréo. Je suis la jeunesse rebelle, la jeunesse sauvage, la jeunesse qui a cette boule au ventre, cette rage. Et je ne parle pas de cette rage pointée contre tout et n’importe quoi, je parle de cette rage qui vous fait vous lever le matin, cette rage qui vous inspire à faire des choses avec toute la force que vous avez en vous. Et je ne renoncerai pas. Je suis acharnée, enragée, intraitable. Je rejoins les maquisards, les résistants. J’ai les yeux écarquillés en continu. Ahurie, ébahie du monde, je guette les équinoxes, les solstices, les printemps. Je serai l’utopiste qui n’échoue pas. Mais je ne suis pas forte. Je suis une équipe improbable. Mais je veux jouer un jeu différent. Parce qu’être parfaitement adapté à une société profondément malade n’est pas un bon indicateur de santé mentale. Parce que j’ai fait mon deuil. Parce que je n’ai plus peur.

Alors j’ai crié pour ma Terre. Je suis un bouillon d’humains survoltés. Mais les humains survoltés, ça se confronte aux avis contraires, moroses, conservateurs, effrayés, haineux. Et quand on me disait « je dois savoir, pourquoi fais-tu cela ? Qu’est-ce que tu espères accomplir en faisant tout cela ? » et moi je ne savais pas, je voulais juste changer le monde. Et rien ne semblait changer. Mais je voyais bien plus de force en moi que dans toutes ces politiques sans courage et sans cœur. Ça a de quoi vous dégoûter. Du système. Du monde politique. Des humains. Du monde. De tout. J’ai écouté Simon Puech. Il m’a dit « Pourquoi on ne se pose plus de questions ? Comme si tout cela était devenu notre mythologie. On détruit notre planète, notre esprit critique et nos ambitions. Et on l’accepte. Au royaume du beau, le faux est roi. L’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu. L’effondrement a enclenché sa marche infernale, et ce ne sera pas pour nos petits-enfants, mais bien de notre vivant que nous verrons la fin. Les dominos de l’apocalypse ont commencé à tomber. Tout ce qui est bon est mauvais, tout ce qui est humain est égoïste. Intelligente absurdité. Notre mode de vie est déjà mort. » Et j’ai eu mal.  

Tu sais, je me disais qu’aujourd’hui tout le monde s’ennuyait, et qu’on regardait, nostalgique, le ciel étoilé sous les lumières chaudes de la ville mélancolique. Je me disais que tout le monde était stressé, alors qu’on s’allongeait sous les étoiles blanches, et qu’on était apaisé, l’esprit comme cicatrisé, jusqu’à la prochaine défaillance.

Je me disais qu’on marchait sur des verres brisés et qu’on regardait les nuages veloutés 

Je me disais que l’on rêvait la nuit, que l’on marchait dans les rues, que l’on disait des banalités. Alors qu’on pourrait rêver le jour, que l’on pourrait marcher sur la lune, que l’on pourrait dire des astres, des planètes, des comètes.

Je me disais que ça pourrait être ça la vraie vie.

Auteur : Augustin, Liège, 18 ans

Cet article a été produit lors du premier laboratoire social et médiatique de Scan-R. 

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