La quintessence au-delà des abysses de l’esprit

La quintessence au-delà des abysses de l’esprit

Oser se poser de grandes questions, oser dire que c’est parfois compliqué ou bien pire, prendre le temps de se poser pour essayer de mieux avancer après, c’est l’histoire que Félix nous confie.

Le top de la pyramide

L’esprit de l’être humain fait de l’homme la forme de vie la plus conquérante et la plus intelligente de l’Histoire de la terre. La pensée et la réflexion lui ont permis de fonder des empires, de créer toutes sortes d’architectures, des technologies mais aussi de provoquer des atrocités, comme les guerres, massacres, vols et bien d’autres. C’est ce qui fait de nous ce que nous sommes, ce qui nous définit avec nos choix, nos actes. Ce qui nous définit aussi, c’est ce que l’on ne fait pas. Bien que le concept de psychologie et l’étude des processus de l’esprit humain soient apparus comme une science à part entière, assez tardivement dans l’histoire de l’humanité, j’ai la conviction que trop peu d’esprits sont relativement éveillés sur l’impact et l’importance de la santé mentale.

Consulter ?

Nous vivons dans une société où consulter un psy et souffrir de troubles mentaux est souvent considéré comme tabou, comme un signe de faiblesse. En particulier pour un homme, qui se doit d’être en quelque sorte fort et infroissable par tout ce qui lui arrive. Et cela, dans une société érigée par l’image de soi, dans laquelle tout le monde utilise les réseaux sociaux qui cachent une illusion de vérité derrière quelques images parfaitement cadrées. Alors qu’en réalité, personne n’est à l’abri de l’anxiété, de complexes, frustrations, troubles mentaux, dépressions, de “dépersonnalisations” dues aux moultes pressions de la vie quotidienne.

Se connaitre

Il semblerait évident d’affirmer que prendre soin de ses pensées afin, notamment, d’apprendre à les dompter est nécessaire mais aussi primordial pour le bienêtre de tout individu. Si les dialogues intérieurs d’une âme venaient à être négatifs puis réellement malsains au quotidien, en venir à les refouler, ne pas les combattre sans non plus essayer de les comprendre, pourrait certainement aboutir à de sombres séquelles dans sa propre vie. En lisant ces quelques paragraphes, vous pourriez indubitablement ressentir la lourdeur des concepts que j’ai pu vous évoquer, mais aussi vous questionner sur les intentions qui m’ont poussés à énoncer de telles évidences. En tout cas, pour des raisons qui me sont obscures, peut-être de l’égocentrisme dramatique, de la fierté exacerbée, voire même de la honte, ceci était mon histoire.

Auteur : Félix, 20 ans, Forest

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R

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Le temps des gouttes, celui de la fleur

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Bloqué·e, confiné·e, cloîtré·e ? Une petite goutte ne connait rien de tout cela. Lucie nous raconte l’incroyable et poétique voyage de sa petite goutte !

Dans un nuage

Je suis une petite goutte d’eau très timide qui a du mal à rentrer en contact avec les autres. Je suis une toute partie d’un nuage. Autour de moi, il y a différents petits groupes de gouttes d’eau. Je n’ai que quelques ami·e·s qui viennent me rendre visite de temps en temps, mais la plupart du temps, je suis seule. Je rêve de moi, entourée de personnes sur qui je peux compter, avec qui je peux rigoler. Je regarde les autres s’amuser, rire, jouer mais je n’ose pas m’approcher.

L’atterrissage est pour bientôt

Au fur et à mesure, le nuage dans lequel je suis s’allège. De temps en temps, des gouttes d’eau tombent. Les groupes se séparent. À présent, beaucoup de gouttes se retrouvent seules. Elles se rapprochent de moi. Je communique avec elles sans avoir peur. J’apprends à connaitre chacune de ces gouttes, son caractère, sa personnalité et même ses talents. Je ris et je m’amuse. Je ne suis plus seule. Quand arrive le moment de tomber sur terre, je dis au revoir à mes nouvelles amies, puis, enfin, je tombe. Dans ma chute, je fais encore de nouvelles connaissances. Vite, je me lie d’amitié, je m’assemble avec elles. Plus nous descendons, plus nous sommes. Nous ne formons plus qu’une grosse goutte d’eau remplie d’amitié et de bonheur. Nous sommes bientôt arrivées et avons hâte d’atterrir. Je suis heureuse, je me sens bien, je m’entends avec tout le monde. L’heure de l’atterrissage est arrivée. Notre grosse goutte d’eau va se disperser mais chacune des gouttes laissera en moi un souvenir joyeux. Nous nous éclatons sur la capuche d’une personne. Tout le bonheur qui était à l’intérieur va envahir cette personne. Même si les différents participants de la goutte se sont disséminés, il restera toujours une partie de nous qui se souviendra de ces petits moments partagés entre amis.

Ça bouge

Pour ma part, j’ai longé tout le corps de la personne pour arriver dans l’herbe humide. Là, je me suis tout doucement infiltrée dans le sol pour rejoindre une petite racine que j’ai alimentée. Petit à petit, je suis montée dans la tige pour, enfin, arriver au sommet. Après quelques jours de pluie vient le soleil. Sous moi, je sens que ça bouge. Quelque chose s’ouvre. Plus le soleil monte, plus ça bouge. Après quelques minutes, je tombe dans un trou. Dans ce trou, tout autour de moi, je trouve des gouttes d’eau qui me saluent. Je les reconnais, ce sont mes amies du nuage. Pendant que nous nous racontons nos petites péripéties, la plante ne cesse de s’ouvrir, jusqu’à ce qu’elle ne bouge plus. Quelque chose sort …

La fleur

C’est beau et rayonne de couleurs. C’est une très jolie fleur. Le soleil chauffe et petit à petit, je m’évapore et je remonte vers le ciel. La fleur que je voyais de très près, puis d’un peu plus loin, puis de plus loin encore s’éloigne. Je peux enfin distinguer la sublime fleur d’un rouge étincelant. Je m’éloigne de plus en plus et vois cette fleur qui forme un cœur, le cœur de l’amour. Au premier des premiers jours, nous avons toutes et tous commencé seul·e. Plus on avance, plus nous faisons de belles rencontres et vivons un tas de superbes aventures. Même si nous restons seul·e longtemps, il faut toujours voir le bout du tunnel. Il ne faut jamais abandonner et toujours croire en soi. Nous pouvons trouver l’amour sur terre comme dans le ciel.

Auteure : Lucie, 14 ans, Chevron

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Paraitre n’est pas être

Paraitre n’est pas être

Sacha ne va pas très bien, pour être vrai et dire les choses avec ses mots. Elle ne va pas bien. Pourquoi ? Parce qu’elle ne se reconnait pas dans le monde tel qu’il semble fonctionner aujourd’hui.

Suis-je la seule ?

Je me sens seule et au fond de moi, je sais que je ne suis pas la seule à me sentir seule. Comment évoluer dans un monde où tout n’est que pression sociale ? Ne jamais montrer ses émotions, toujours sourire, être attentionnée, patiente, ne pas penser à soi pour ne pas paraitre égoïste. Nous traversons une période où les rapports entre les gens n’ont jamais été aussi froids. Plus de sorties et plus de nouvelles connaissances. Nous restons sans évoluer, cloisonné·e·s dans nos bulles sociales. Nous sommes contraint·e·s de nous éloigner des autres. Comment bien le vivre ? Comment évacuer notre malêtre ? Ah non, j’oubliais ! Nous devons bien paraitre aux yeux des autres, ne pas montrer que cela nous affecte. De plus, nous sommes submergé·e·s de mauvaises nouvelles et plus rien ne nous parait positif. L’école, les relations d’amitié ou d’amour, notre société qui ne daigne pas nous aider. Cette pression sociétale qui nous pousse à être les plus intelligent·e·s, les plus beaux ou les plus belles, les plus parfait·e·s ne peut pas nous rendre heureuses ou heureux.

Je ne suis pas un profil instagram

Nous sommes jeunes et l’avenir n’est qu’un large océan d’incertitudes. Alors je vais vous le dire : non je ne vais pas bien. Comment pourrais-je l’être ? Qui peut réellement affirmer que tout va bien ? Nous vivons dans une époque où tout n’est que superficiel, où tout se compte au nombre d’abonné·e·s, de relations et où tout est basé sur l’image. Notre génération n’a jamais été aussi seule et nous vivons à une époque où tout n’est que réseaux sociaux, vie parfaite et sans accroc. Parfois, j’ai l’impression que je gêne, que je n’ai pas ma place, j’ai l’impression d’être transparente. Plus je parle, plus je me montre, plus je parle de ma vie, plus j’avance et plus mes envies sont incertaines. J’ai 17 ans et je ne sais toujours pas ce que la vie va m’offrir. J’ai peur de l’avenir, de ne pas être capable de surmonter les épreuves. J’ai peur du jugement des autres.

Oser ?

J’aimerais tant pouvoir m’ouvrir à mon entourage, mais je ne sais même pas qui est “mon vrai moi”, si la personne que je suis – aujourd’hui – me définit vraiment. Il m’aura fallu cinq ans pour m’ouvrir à une personne qui ne sait pas encore tout de moi parce que j’avoue que je ne me sens pas encore capable de tout lui dire… Toutes les hontes que je traverse, je les garde pour moi. J’ai peur de gêner ou de ne pas être comprise. S’il y a bien un truc que j’ai compris au cours du laps de temps que la vie m’a donné, c’est que je ne rentre pas dans les cases, que ce soit de l’intelligence ou de la beauté. J’aimerais me démarquer, ne serait-ce qu’un peu, mais pour l’instant je ne resterai qu’une ombre. J’ai l’impression de demander trop et tout le temps aux autres, je manque de patience pour des choses futiles. D’ autre part, je n’aime pas être seule. Être entourée de personnes me permet de déstresser, je cesse de penser à ce qui me ronge.

Se libérer

J’essaye de me défaire des choses qui me font du mal mais ce n’est pas une tâche facile. J’ai récemment quitté un groupe qui me faisait plus de mal que de bien. J’avais envie d’être appréciée, alors je me suis montrée géniale et stylée, tout ça pour avoir de la reconnaissance, mais ce n’était pas moi. Je tiens là un discours bien triste et déprimant, mais je ne vais plus le cacher derrière des rires, comme à mon habitude. Serait-ce un appel à l’aide ? Je ne sais pas mais l’avenir me le dira.

Auteure : Sacha, 17 ans, Neupré

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Être heureuse quand la famille va mal

Être heureuse quand la famille va mal

Parfois c’est compliqué, parfois, c’est bien pire que ça. Parfois, il y a des bobos et parfois il y a de gros dégâts, des choses qui se cassent, se brisent, ne se réparent pas… Pourtant, malgré tous ces parfois, on peut avancer, continuer à y croire et au bout du compte, après des mois ou des années, on peut trouver la sortie du tunnel. C’est ce tunnel et cette sortie du tunnel que nous raconte une jeune auteure anonyme

Les hommes autour de moi

Depuis ma naissance, j’ai majoritairement été entourée d’hommes et j’ai vite compris qu’ils avaient une grande influence sur moi, sur la manière de me comporter ou de parler, sur mon rôle ou ma position de fille puis de femme dans cette société bien compliquée. J’ai deux grands frères, un père bien présent. Pour moi, tout a commencé lorsque mon père s’est davantage occupé de Nicolas, mon frère ainé. Ma maman ne pouvait rien dire à cela, comme si elle n’avait plus aucun mot à dire à Nicolas. Elle ne pouvait plus s’occuper que de mon autre frère, Arthur, et de moi. Bien que nous étions trop jeunes, pour vraiment comprendre ce qui se passait entre mon père, ma mère et Nicolas, on sentait que quelque chose clochait. Tout cela nous marque aujourd’hui encore.

Mes parents

Entre les multiples séparations de mes parents et les bêtises de Nicolas, les pièces du puzzle commençaient, petit à petit, à se mettre en place. La situation devenait claire pour moi. Jusqu’à mes 14 ans, où tout est devenu transparent, je ne voulais pas y faire attention. Plus jeune, mon père a, lui aussi, eu des problèmes et fait des bêtises. Là, il avait peur que Nicolas emprunte les mêmes routes que lui. Seulement, en voulant tout faire seul, il a fait pire, bien pire. Comment voulez-vous vous occuper d’une personne, quand vous n’avez pas été capable de vous occuper de vous-même ?

Pour moi, la relation entre mes parents était toxique, mon père exerçait un contrôle sur ma mère. Petit à petit, ma maman, détruite et ne pouvant plus supporter la pression que mon père lui mettait sur les épaules au quotidien, a commencé à se confier à moi. Elle me parlait des choses qu’une petite fille de 12 ans ne devait pas savoir. Une petite fille de cet âge ne devrait se soucier que de la connaissance de ses fables et non pas des tortures mentales, économiques, sociales ou encore sexuelles, que sa maman subit depuis 23 ans d’une relation infernale.

Nicolas

Mon grand frère enchainait les conquêtes d’un soir, les mauvaises fréquentations et les altercations avec la justice. Quand le regard épuisé de ma maman, incapable de le comprendre, se posait sur lui, il commençait à se décomposer. Un soir de 2019, Nicolas a fini par en avoir marre. Il a décidé que la pression était trop forte et il a essayé de mettre fin à ses jours. C’en était trop. Entre ‌les‌ ‌confidences‌ ‌de‌ ‌maman,‌ ‌l’état‌ ‌mental‌ ‌de‌ ‌mon‌ ‌père,‌ ‌la‌ tentative‌ ‌de‌ ‌suicide‌ ‌de‌ ‌mon‌ ‌frère‌, ‌moi aussi – n’ayant le contrôle sur rien – j’ai commencé à me ‌dégrader‌.

S’occuper de moi ?

La‌ ‌tentative ‌de suicide de mon frère‌ ‌a‌ ‌été‌ ‌une‌ ‌grande‌ ‌claque‌ ‌pour mon‌ ‌père‌. Elle ‌lui‌ ‌a‌ ‌fait‌ ‌réaliser‌ ‌qu’il‌ ‌avait‌ ‌deux‌ ‌autres‌ ‌enfants‌ ‌et‌ ‌qu’il‌ ‌serait‌ ‌peut-être‌ ‌temps‌ ‌de‌ ‌s’en‌ ‌occuper. ‌Malheureusement‌ ‌pour‌ ‌moi‌, ‌j’aurai‌s ‌préféré‌ ‌qu’il‌ ‌continue‌ ‌sa‌ ‌route.‌ ‌“Occuper”‌ ‌est‌, probablement, un bien grand mot. Si ‌ « occuper » cela signifie‌ ‌faire des remarques,‌ ‌se moquer ou rabaisser au ‌quotidien,‌ ‌alors‌ ‌oui‌, ‌peut-être‌ ‌qu’il‌ ‌s’occupait‌ ‌de‌ ‌moi‌… Qui‌ ‌sait ? La‌ ‌pression‌ ‌était‌ ‌maintenant‌ ‌sur‌ ‌mes‌ ‌épaules‌ ‌et‌ ‌du‌ ‌coup‌ ‌j’ai‌ ‌commencé‌ – à mon tour – ‌à‌ ‌me‌ ‌confier‌ ‌à‌ ‌ma‌ ‌maman‌, mais‌ ‌cela‌ ‌ne‌ ‌m’a‌ ‌pas‌ ‌soulagé‌e. A‌u‌ ‌contraire‌, ça‌ ‌n’a‌ ‌fait‌ ‌que‌ ‌grandir‌ ‌le‌ ‌mal‌être‌ ‌que‌ ‌j’avais‌ ‌en‌ ‌moi.‌ ‌

Je suis une bombe

Ça m’a fait peur d’avoir tellement de colère en moi, tellement de rancune, de haine et de mauvais sentiments. Ça m’a fait peur de tout garder, de ne pas avoir réussi à tout laisser partir et d’avoir été cette bombe à retardement. Ça m’a fait peur quand je voyais que j’étais capable de m’en prendre à mes proches – sans même avoir de remords – parce que, parfois, j’étais tellement en colère contre le monde entier que n’importe qui pouvait se prendre une rafale de haine. Ça m’a fait peur d’être une grenade et de me dire qu’un jour, j’allais exploser tellement fort que j’allais finir en morceaux.

Il‌ ‌faut‌ ‌frapper‌ ‌à‌ ‌plusieurs‌ ‌reprises‌ ‌un‌ ‌coeur‌ ‌amoureux‌ ‌avant‌ ‌qu’il‌ ‌ne‌ ‌se‌ ‌brise,‌ ‌il‌ ‌faut‌ ‌frapper‌ ‌à‌ ‌plusieurs‌ ‌reprises‌ ‌pour‌ ‌qu’un‌ ‌être‌ ‌amoureux‌ ‌cesse‌ ‌de‌ ‌voir‌ ‌avec‌ ‌le‌ ‌cœur.‌ ‌Quand‌ ‌vient‌ ‌le‌ ‌jour‌ ‌où‌ ‌le‌ ‌cœur‌ ‌se‌ ‌brise,‌ ‌il‌ ‌n’y‌ ‌a‌ ‌plus‌ ‌aucun‌ ‌moyen‌ ‌de‌ ‌recoller‌ ‌les‌ ‌morceaux.‌ À ‌ce‌ ‌moment-là‌, ‌il‌ ‌ne‌ ‌reste‌ ‌plus‌ ‌que‌ ‌la‌ ‌raison,‌ ‌la‌ ‌raison‌ ‌qui‌ ‌mène‌ ‌à‌ ‌la‌ ‌méfiance et‌ ‌la méfiance‌ qui mène ‌à‌ ‌la‌ ‌haine.‌

Il faut qu’on discute

Comme si ça ne suffisait pas, un soir mes parents m’ont appelée pour qu’on discute. Cela n’a jamais été un bon signe. Ils m’ont alors expliqué que Nicolas avait fait une grave erreur, celle de trop. Cette fois-ci, la justice en avait marre de donner des secondes chances à Nicolas. Il était maintenant à la prison de Lantin pour payer toutes les conneries qu’il avait faites. Je me suis durcie sous l’effet de cette nouvelle qui m’enlevait quelque chose. Avant cela, j’étais si émotive que je m’effondrais à la demande, j’étais une fontaine …

Aujourd’hui

L’eau s’est retirée. Évidemment, même si je me soucie des êtres autour de moi, j’ai beaucoup de mal à le montrer. Un mur fait obstacle. J’ai toujours rêvé d’être aussi forte que rien – jamais – ne pourrait m’atteindre. Maintenant, je suis devenue tellement forte que j’ai l’impression que plus rien ne me touche. Mon souhait serait de parvenir à m’adoucir. Aujourd’hui, tout va beaucoup mieux, mais beaucoup d’entre nous doivent réaliser que le bonheur n’est pas une destination mais un parcours. Le bonheur, ce n’est pas d’avoir la voiture ou la fille de tes rêves. Le bonheur, c’est réaliser que ce que tu as est assez, et malgré tout ce qui arrive dans la vie, en être reconnaissant. Quand on aura compris ça, on ne sera pas juste heureux ou heureuse, on attirera plein de choses qu’on a toujours voulues.

L’auteure de ce texte souhaite rester anonyme

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L’esprit de compétition dans le sport

L’esprit de compétition dans le sport

Lise a 12 ans, depuis qu’elle en a 6, elle fait de la gymnastique. Si elle a commencé ce sport, c’est parce que son frère pratiquait aussi ce sport et aussi, évidemment, parce qu’elle en avait envie ! Pourtant, tout n’a pas toujours été facile !

J’ai toujours bien aimé ce sport, mais ça, c’était avant que je commence les compétitions … J’ai commencé la gym parce que mon frère en faisait aussi et parce que j’aimais bien. À l’époque, je ne savais pas si j’allais vraiment accrocher. Je voulais surtout imiter mon frère. Lors de ma première compétition, j’avais 10 ans. Je m’y étais lancée parce que j’avais le niveau et l’envie d’essayer.

Première compétition

Aujourd’hui, je constate que, pour moi, les compétitions, c’est beaucoup trop de stress. J’avais l’impression que j’allais décevoir mon entraineuse si je faisais une faute de mouvement, si je tombais. À ma première compétition, j’étais très stressée, surtout pour une des épreuves, celle de la poutre. Il s’agit de réaliser des figures de gymnastique sur une poutre de plusieurs mètres. Pour les barres, le saut et le sol, autres épreuves, je ne l’étais pas. C’était ce que j’avais préféré parce que je fais aussi de la danse. Mais quand, à la fin de la journée, le moment du classement arriva, je me disais que j’allais être dernière et finalement, surprise, j’étais première dans ma catégorie ! J’ai d’abord cru que c’était grâce aux barres et au sol, mais non, c’était grâce à la poutre et au sol. À ce moment-là, ma peur de la poutre s’est un peu envolée, mais une autre peur est survenue : celle des barres.

Deuxième et troisième compétitions

Cette fois-là, j’étais un peu moins stressée pour la poutre. J’avais plus confiance en moi, au sol, je ne suis tombée que deux fois, ce qui est plutôt bien. Aux barres, par contre, j’étais très stressée et à cause de ce stress, je suis tombée. J’ai réessayé et je suis encore tombée. Finalement, j’ai continué tout en pleurant et pendant le saut, en tombant, je me suis fait mal à la cheville. Comme, j’avais deux essais, j’étais donc obligée d’utiliser – malgré ma douleur – mon deuxième essai. À cause d’une blessure à la danse, je n’ai pas pu faire ma troisième compétition. J’avoue que cela m’a soulagée. Cela m’a évité une nouvelle dose de stress.

Oui au sport, non au stress

À ma quatrième compétition, mon frère était là en tant qu’entraîneur. Il était là pour m’aider et m’encourager. Il m’a dit de le faire uniquement pour moi, qu’on s’en moquait que je sois première ou dernière. J’étais avec des filles très fortes aux barres. Je réalisais des positions très difficiles pour moi … Et très faciles pour elles ! Normal, elles avaient plus d’expérience. Mais malgré ça, je ne suis pas tombée et j’en suis fière. Ensuite, à la poutre, je suis tombée lorsque j’ai fait une roue. Au sol, je n’ai pas osé faire ma souplesse arrière après les autres filles qui l’ont toutes bien réussie … Bref je n’avais pas ma chance contre elles. Enfin, l’heure du verdict : je suis 32ème sur 33, mais je ne suis pas déçue, je m’y attendais. Lors de cette compétition pourtant, je me suis plus amusée et j’ai beaucoup moins subi le stress, grâce à l’intervention de mon frère. Je voudrais passer un petit message, je voudrais dire aux adultes de moins mettre la pression ! Sans l’intervention de mon frère, aujourd’hui, je ne voudrais plus jamais faire de compétition et ce serait dommage, car au fond, la gymnastique, j’adore ça !

Auteure : Lise, 12 ans, Aywaille

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Le plus révoltant dans ce monde, c’est toutes les fois où l’on ne donne pas à l’autre ce qu’on aimerait recevoir, où l’on fait subir ce qu’on ne voudrait jamais vivre. Cette attitude a un nom. Plus...

Soufi mon Amour

Nous sommes au début des vacances et dans quelques jours, nous partons au Maroc.Pour m'accompagner durant ce périple, j'ai décidé d'acheter un livre dont une amie m'a parlé : " Soufi mon Amour "...

La descente en enfer

            Lorsque mes parents partent, il y a toujours une certaine excitation. Je fais les courses avec mon papa, pour tenir une semaine sans manquer de rien. J'aide à charger la voiture pour que...

Ne pas se faire du mal

J'ai envie de faire passer un message. Faites bien attention à vous. Ne vous faites pas du mal, cela ne va servir à rien, je vous le promets. Rien ne change, ça va juste vous faire du mal, et faire...

Coeur sombre

Coeur sombre, sombre de conneries, conneries de jeunesse, jeunesse de délinquant,  délinquance de plusieurs années, plusieurs années noires, noires de fréquentation, fréquentation de cité, cité en...

Liberté et solitude

Je vais vous parler de mon histoire par rapport à la solitude. Je suis une personne très timide. Je ne fais pas facilement confiance. J'ai toujours eu peur du regard des autres, des critiques,...

L’abus sexuel

J'ai décidé de parler de l'abus sexuel car j'espère que cela pourra aider des gens ayant vécu une situation similaire que moi... J'ai subi des attouchements vers l'âge de 7 ou 8 ans, je ne sais plus...

L’adolescence

Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

Á toi, qui lis ceci.

A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...

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