J’ai rencontré ma soeur

J’ai rencontré ma soeur

Aussi incroyable que cela puisse paraître, pour qu’Elizabeth et Marina se rencontrent, il n’a pas fallu des années passées sous le même toi, une maman… Non, pour se retrouver, pour se trouver, les deux soeurs ont eu besoin d’un pangolin !  

Ma sœur et moi sur le canapé partageant nos impressions sur Stranger Things, en rigolant comme on ne l’avait jamais fait avant. 

– Tu veux qu’on regarde quoi ?
Stranger Things s’il te plait!! 
– Non, ça me fait peur. 
– T’es sérieuse, Marina, t’as 21 ans? 

Ce genre de moment, nous n’en avions pourtant jamais eus avant. Je sais que la plupart des gens trouvent le confinement plutôt énervant, mais pour moi, il m’a permis d’être plus proche de ma famille. 

Je m’appelle Elizabeth, j’ai 16 ans. J’ai vécu le confinement avec ma mère et ma sœur. Ma sœur Marina a 21 ans. Elle étudie les sciences politiques à l’université. Avant, chaque jour, je me levais à 6h30 pour aller à l’école et quand je rentrais, il était 16h30. Ma sœur, elle avait des horaires bien différents des miens. Levée vers 11h, elle rentrait à la maison à 22h30. Autant dire qu’on ne se voyait presque pas, que le weekend, et encore que les fois où elle ne travaillait pas à la bibliothèque… En plus de tout ça, ma sœur et moi sommes très différentes. Je suis désorganisée, introvertie, j’aime bien rester à la maison, vivre dans mon monde… Ma sœur, elle, est organisée, extravertie, calme… Le peu de temps que nous avions ensemble, nous le passions à nous disputer. C’est grâce à ce confinement que je me suis rendue compte que ma soeur me manquait et qu’en réalité, elle ne me connaissait pas… 

– T’es marrante, en fait.
Toi aussi. 

Quand Marina m’a dit ça, je me suis dis que j’avais envie que ce moment dure plus longtemps. Même si je suis quelqu’un de solitaire, ce confinement et ces moments passés ensemble m’ont fait comprendre que chaque lien est spécial, que chaque lien est à entretenir. Ce que j’espère, c’est qu’après le confinement, on continue à partager plein d’autres moments comme ça. 

Auteure : Elizabeth, 16 ans, Bruxelles

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance 

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Le pouvoir des câlins

Le pouvoir des câlins

Maximilien est tactile… Il aime le contact des autres, les embrassades, les gâtés, les câlins. Son témoignage explique que ce n’est pas qu’un besoin, c’est aussi un besoin vital comme manger et boire.

Je ne me souviens pas de la dernière fois que j’ai pris mes amis ou ma grand-mère dans mes bras. Je ne me rendais en effet pas compte que ce serait peut-être la toute dernière fois. À l’époque, je ne m’attendais pas à un tel bousculement de mon mode de vie et je prenais le droit de faire des câlins pour acquis. Les contacts physiques font partie du passé. Je dois désormais être séparé d’1m50 de tous mes amis et ma famille. Cette distance, relativement courte, se transforme en années lumières(1)  pour la personne tactile que je suis. 

Distance

Si cette fameuse distance d’1m50 n’empêche pas le contact social au sens strict du terme, elle interdit sa dimension physique. Fini les câlins, les bisous. Pas question de prendre sa grand-mère dans les bras, de lui prendre la main ou même de l’effleurer. Je peux courir avec un ami mais je ne peux pas lui taper dans le dos pour l’encourager lorsqu’il s’essouffle. Pas de bise à une connaissance croisée dans la rue en promenant le chien. La discussion prend alors une tournure très gênante et crée des situations cocasses. Nous devons, tous les deux, nous retenir de nous faire la bise. C’est difficile de désapprendre ce que nous faisons depuis notre naissance. Le mètre et demi qui nous sépare rend la discussion, elle aussi, distante et hésitante. Et pourtant, cette distanciation physique est devenue la preuve d’amour ultime : si tu tiens vraiment à telle personne, ne l’approche pas. Mais que c’est difficile.

Toucher 

Les contacts physiques représentent pour moi une forme d’énergie. Je les vois comme un complément alimentaire, introuvable ailleurs, dans mon alimentation. Je m’en nourris. Ce compliment alimentaire s’avère particulièrement important dans les périodes plus déprimantes et les moments de solitude. Il me rappelle que je ne suis pas seul. Les contacts physiques me rassurent sur la qualité, l’importance et la sincérité de ma relation avec l’autre.

C’est la science qui le dit

De nombreuses études démontrent en effet les bienfaits des contacts physiques pour la santé physique et mentale. Plus les câlins sont forts, plus ils jouent un rôle important dans les relations personnelles et la lutte contre les maladies (2). Pour faire court, ils œuvrent à la sécrétion de diverses hormones qui génèrent autant de merveilles pour notre corps et notre esprit : réduction de l’anxiété, du stress et de la pression artérielle, renforcement du système immunitaire.

Le rôle clé des contacts physiques semble être, pour les personnes affectueuses comme moi, encore plus critique. Cela fait désormais presque deux mois que je suis confiné avec ma mère et ma sœur et la situation devient difficile. Je reçois de l’affection sous perfusion par mes deux donneuses qui commencent cependant à sérieusement s’affaiblir. Autant je peux être friand de câlins, autant ma petite sœur arrive très vite à saturation. Ce seuil de tolérance a été franchi et je m’inquiète donc pour le futur à moyen terme.

La distance des vidéoconférences 

J’ai bien essayé de rechercher plus de contact social à travers les fameux appels vidéo mais… L’un ne remplace pas l’autre. Arriver à l’appel vidéo constitue déjà, un parcours du combattant en soi. Il faut se convaincre de rester assis pendant une heure devant son ordinateur après avoir déjà travaillé ou étudié dessus toute la journée, braver les problèmes de connexion internet et prier pour que votre interlocuteur y soit arrivé également. L’appel, une fois enclenché, me comblera bien moins qu’une vraie conversation comme dans la vie d’avant. Le décalage récurrent du son et de l’image génère l’impossibilité d’entendre quoi que ce soit lorsque plusieurs personnes parlent en même temps. Le ton de la conversation n’est pas le même, plus superficiel. On a en effet peu de choses à se raconter au vu du train de vie actuel et identique de chacun. Passé quelques expériences sur Zoom, Skype, Facebook, WhatsApp, House Party et j’en passe, la plupart de mes proches semblent s’être lassés de ces appels vidéo au point d’en préférer le traditionnel appel téléphonique. Qui a dit que le vintage était dépassé ? 

S’embrasser bientôt

Mes relations se nourrissent de contacts physiques que le confinement a réduits à néant : la bise du matin, les poignées de main de première rencontre, l’embrassade en revoyant un ami pour la première fois depuis longtemps, les caresses pour réconforter un proche blessé. Imaginer un monde sans ceux-ci est très difficile voire impensable pour moi et j’espère chaque jour un peu plus qu’un vaccin viendra nous libérer de cette distanciation qui nous prend en otage. En attendant, je me contenterai d’un « check » du pied.

1. Une année lumière, c’est égal à 9 460 730 472 580,8 km et donc 9 460,730 milliards de kilomètres. Si en plus, comme pour Maximilien, il y en a plusieurs… Cela fait loin, très très loin. 2. Cet article de Santé Magazine l’affirme : Se tenir par la main, se faire des câlins ou des massages, se serrer dans les bras… tous ces gestes ont un effet certain sur l’organisme et permettent au corps de se détendre.

A écouter aussi en podcast ici

Auteur : MAXIMILIEN, 24 ANS, WATERLOO

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R  à DISTANCE

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Alice invitée à passer le confinement sous le toit de son amoureux, nous parle surtout de sa belle-famille. Entre souvenirs et poussières, la journée passée dans ce grenier restera très longtemps dans sa mémoire.

À l’arrière de la voiture, il y a ce garçon que j’aime tellement. Aujourd’hui, je m’apprête à poser mes cartons dans son cocon familial. J’ai déjà pu partager un ou deux repas avec ses parents et son frère de 13 ans et j’avais été très bien accueillie, mais là, il s’agit de tellement plus. Le confinement a été annoncé et maintenant on ne peut plus se permettre de bouger comme on le faisait avant pour se voir. Ensemble, nous avons choisi (avec l’accord de nos parents bien sûr) de nous confiner ensemble dans sa famille.

C’est le cœur noué, assise à l’avant de la voiture, que je vois le paysage défiler sous mes yeux. Derrière le volant, ma maman conduit et je peux lire l’inconfort de la situation sur son visage. On essaie comme on peut de tenir une discussion la plus naturelle qui soit mais quelques questions rhétoriques comme « tu vas m’appeler tous les jours, hein ? » finissent par sortir presque malgré elle. Nous sommes le dimanche 22 mars, ça fait donc un peu plus d’un mois que mon copain et moi sommes ensemble. C’est très peu, c’est vrai, mais je n’ai jamais été aussi sûre de moi. On entend souvent qu’au début « tout est beau, tout est rose ». Entre nous, ça ne s’est pas tout à fait passé comme ça. L’illusion de la relation parfaite n’a pas fait partie de nos projets, nous avons dès le début choisi d’être honnêtes l’un envers l’autre et de ne pas mentir à propos de nos défauts. C’est la première fois que j’ai la sensation de ne pas me tromper sur quelqu’un. Je sens que la relation qu’on entretient est une relation saine et réfléchie, il y a énormément de respect mutuel et de communication. Par dessus tout, on fonctionne comme une équipe, d’égal à égal.

Valise défaite, souvenirs déballés

 J’ai eu un peu de mal à défaire mes affaires en arrivant, je pense qu’au fond de moi je sentais que même si c’était temporaire, ça risquait de durer un certain temps. Une fois installée, je me suis vite sentie beaucoup mieux. Mon beau père, voulant que tout se passe bien, m’a un jour dit « s’il y a le moindre problème, il faut en parler très vite ». J’ai trouvé ça très touchant. 

Au début, j’avais un peu de mal à occuper mes journées et puis ma belle mère a eu cette merveilleuse idée de ranger le grenier, aidée par son plus jeune fils. Je me suis donc retrouvée assise sur une grosse caisse en plastique retournée, à contempler 30 ans de vie étalées autour de moi. Il y avait beaucoup de documents, de jouets et de caisses remplies mais surtout de la poussière, beaucoup de poussière. Par où commencer ? L’objectif était de tout ranger, j’avais envie d’être productive et de prendre plein d’initiatives pour me rendre utile mais en même temps, ces affaires ne m’appartenaient pas et je ne voulais pas paraître intrusive ou tomber sur des souvenirs trop personnels. Très vite, une routine de rangement s’est installée et pendant que la musique nous entraînait, la poussière dansait autour de nous. J’avais souvent envie d’éternuer et de me moucher et pourtant, quelque chose m’empêchait de partir de ce grenier. J’aurais pu y passer mes journées entières, coincée entre la surprise de tomber sur des trésors d’une autre vie et l’envie de voir ce grenier rangé une bonne fois pour toute !

Secrets défroissés

Ensemble, on a entre-autre retrouvé toutes les lettres que mon beau père écrivait à ma belle mère durant son service militaire. On a retrouvé aussi de vieilles photos de vacances à la plage, des garçons étant bébés et tout un tas d’autres souvenirs qui les rendaient visiblement nostalgiques. Je me suis sentie comme spectatrice face à tous ces souvenirs emballés dans des cartons.. Cette vie que je n’ai pas vécue avec eux mais qui fait pourtant écho chez moi de mille et une façons.

A force de vivre tous les deux sous le même toit, notre relation s’est encore plus solidifiée. Nous passons de très beaux moments, la complicité qui nous lie ne fait qu’augmenter et nous avons même eu l’occasion de déballer nos cartons à nous, ces petits secrets qu’on a préféré emballer dans un coin de notre tête et qui, eux, ne prendront plus la poussière.

 

Auteure : Alice,21 ans, Bruxelles

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R à distance.

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Fatiguée de l’homophobie

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« L’un·e “fait” la fille, l’autre le mec », « Les femmes deviennent lesbiennes parce qu’elles ne plaisent pas aux hommes », « Les homos sont plus infidèles que les hétéros ». Voici quelques préjugés qu’on peut entendre sur les amours homosexuelles. Natacha, le prénom a été changé, a 16 ans et elle est fatiguée de ces préjugés, de ces comportements homophobes.

Société plus ouverte ?

Bien qu’on vive dans une société plus moderne, que le mariage pour tous soit possible depuis 2003, beaucoup sont encore fermés, mal à l’aise face à la différence, à côté d’une personne qui a une sexualité autre. On a encore beaucoup de progrès à faire.

La normalité de l’insulte

Pourtant ce sont nos différences qui deviennent souvent nos forces. Pour beaucoup de jeunes, il est encore difficile d’assumer leur sexualité, peur d’être insulté·es ou jugé·es par ses ami·es ou même ses parents… Ce qui, quand on entend les insultes que les ados se lancent, est normal : “pédé, tapette, sale gouine…” et j’en passe. Je ne comprends même pas pourquoi cela choque encore, ce n’est que de l’amour et en plus c’est personnel, intime. 

Liberté

Je pense qu’on devrait en parler plus librement et que ça ne devrait plus être un sujet tabou. Les religions ne disent pas autre chose, une relation homosexuelle, ce n’est pas naturel. C’est ce mépris qui explique que parmi les jeunes qui se suicident ou qui font une tentative de suicide, il y a entre 2 et 7 fois plus de jeunes homosexuel·les ou bisexuel·les.

Un autre regard

Si on changeait notre regard sur ce sujet, on aurait peut-être un monde meilleur, ce monde que je souhaite à nos prochaines générations. Pour l’instant je pense que notre société est surtout basée sur le regard des autres et l’importance que l’on porte à celui-ci. L’homosexualité n’est pas, pour moi, quelque chose de sale et personne ne devrait en avoir honte. On est tous différents mais tous égaux.

Auteure : Natacha, 16 ans, Frameries

Cet article a été écrit lors d’un atelier  Scan-R à distance.

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Ma maman, un être exceptionnel !

Ma maman, un être exceptionnel !

Même si elle a pu parfois me mettre involontairement dans l’embarras, ma maman est un être exceptionnel, je l’adore. Pendant mon enfance, c’était la dame à l’ananas sur la tête et aux longs pieds pointus. Cette première description, fruitée, lui a été attribuée par mon institutrice maternelle. 

Un look

Ma mère arborait toujours un chignon, châtain foncé, au sommet de sa tête. Elle y ajoutait des chouchous volumineux, parfois eux-mêmes pourvus de cheveux synthétiques. C’était comme si, elle désirait se grandir et se grandir encore jusqu’à atteindre le ciel. Il n’empêche que cette coiffure extravagante lui allait très bien. Quant à ses petons, s’ils donnaient cette impression, c’est parce que, non contente de leur taille déjà au-dessus de la moyenne, elle les chaussait de souliers à la pointe effilée, qui lui ont un jour valu le surnom de « Berthe au long pied ».

Elle bouge tout le temps

Sa personnalité est tout aussi extraordinaire que son look de l’époque. Depuis ses jeunes années d’adulte, elle est constamment à la recherche d’une évolution personnelle, elle veut comprendre. Comprendre notamment pourquoi elle se sent mal. Car oui, ma maman est un être hypersensible. On lui donnerait probablement aujourd’hui l’étiquette « H.P. », pour « Haut Potentiel ». Elle réfléchit. Beaucoup. Tout le temps. Elle pense à une idée, qui en fait émerger une autre, puis une autre, et une autre encore, jusqu’à perdre le fil et oublier l’idée première, pourtant très intéressante… Le petit vélo dans sa tête pédale, pédale, pédale et ne s’arrête jamais, pourtant, il a besoin de faire des pauses.

Elle ne dort pas

Maman n’arrive pas à aller dormir, c’est le soir qu’elle est le plus éveillée. Lorsque tout le monde s’est endormi, elle s’active, range la maison, fait de la couture, s’occupe de ses papiers administratifs, lit des livres de développement personnel… Il est minuit. Il est 1h. Il est 2h. « Bon, il faudrait quand même que j’aille dormir. »

Du calcaire au poil

À la salle de bain, elle voit la baignoire sur le rebord de laquelle de la poussière s’est accumulée. « C’est sale, je ne peux pas laisser ça comme ça. » Et elle nettoie. Sur sa lancée, elle fait aussi les deux lavabos. Au vinaigre, pour faire partir le calcaire. Il est 2h30. Elle enfile enfin son pyjama. En voyant son reflet dans le miroir, elle aperçoit des poils disgracieux sur son visage. Vite, vite, la pince à épiler pour enlever ces horreurs, et puis au dodo. Après être restée finalement encore un bon bout de temps dans cette pièce, elle est enfin dans son lit. Il est 4h. Heureusement, c’est le week-end, elle peut dormir demain matin. Elle se réveillera probablement à midi… Tant pis !

Et moi ?

Voilà décrit un des aspects de sa personnalité. Un aspect dont j’ai hérité. C’est pourquoi je sais si bien en parler. Chez moi, ce n’est pas aussi poussé, je ne vais pas jusqu’à manger pour rester éveillée… Mais pour le reste, c’est presque pareil, sauf que j’arrive à aller dormir au plus tard à 2h, c’est déjà mieux que 4… Pourquoi ne parvenons-nous pas à aller dormir, ni elle, ni moi, facilement et rapidement ? Pourquoi pensons-nous autant ? Pourquoi cela s’est-il transmis d’elle à moi, comme s’il s’agissait d’une caractéristique génétique telle que la couleur de nos yeux ? J’espère me libérer un jour de cette charge intergénérationnelle, et permettre à ma future descendance d’avoir l’esprit plus tranquille. Malgré cela, ma maman est un être exceptionnel et je l’adore !

Auteure : Noémi, 25 ans, Namur

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