Discriminations envers la communauté LGBT

Discriminations envers la communauté LGBT

S’entendre avec quelqu’un·e, partager des moments avec une personne, ce n’est pas toujours aussi simple qu’on le souhaite. C’est plus compliqué encore lorsqu’on est homosexuel·le, que des insultes fusent et que des jugements sont posés. C’est l’histoire de Charlotte, 20 ans.

La promenade se termine mal

Après une balade dans Charleroi, ma copine et moi décidons de prendre le bus pour rentrer chez elle. Nous arrivons à la gare de Charleroi, allons jusqu’à notre arrêt. Il fait bon, super bon, nous avons super chaud, nous transpirons… Je lui propose donc d’aller acheter quelque chose à boire. On se dirige vers un magasin. Passant, main dans la main, devant un groupe de jeunes, j’entends des insultes qui nous sont destinées : « Sales Gouines ! », « C’est une honte d’être lesbiennes ! » …

Blessées

Pour certaines personnes, ce ne sont que des paroles, mais pour nous, membres de la Communauté LGBT, ces paroles blessent, nous font souffrir mais surtout, nous font perdre confiance en nous. Pour qu’on essaye de la retrouver, de ne pas avoir d’idées noires (qui peuvent conduire au suicide), il faut que l’on soit bien entouré·e·s et parfois même, consulter des spécialistes. Moi, ce qui m’a aidée, c’est de consulter un psychologue. Il m’a fait faire un travail sur moi. Il m’a dit certaines paroles qui m’ont rendue plus forte.

Ma solution

Depuis, quand je ne suis pas bien face à toute cette haine, je me répète ces deux phrases qui sont devenues très importantes pour moi : « Même si on ne t’accepte pas comme tu es, du moment que tu es heureuse, c’est le principal ! » et « Les gens qui te critiquent ne connaissent pas la bonne personne qu’il y a en toi ! »

Mon souhait

À vous qui lisez cet article, comme vous avez pu le comprendre, je suis une jeune fille homosexuelle victime de discriminations. Je voulais vraiment aborder ce sujet. Même si, maintenant je suis plus forte, j’ai déjà perdu une amie à cause de toutes ces paroles qui blessent, font souffrir et font perdre confiance en soi. N’oubliez pas, n’oubliez jamais que toutes les paroles ont un effet sur la personne qui les entend…

Une vidéo pour en dire un peu plus sur le sujet


Extrait du JT de la RTBF de mai 2018

A écouter aussi en podcast ici

Auteure : Charlotte, 20 ans, Châtelet

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Chacune, chacun, si il ou si elle en avait la possibilité, a dû choisir avec qui être confiné·e. Certaines ont passé le confinement dans les caisses de leur belle-famille, certains dans une bulle de solitude… Céline a passé le confinement loin de la personne qu’elle aimait.

57 Jours

Cela fait 57 jours que je n’ai plus revu la personne qui est pour moi « l’amour de ma vie ». 57 jours que je rumine, que je me sens seule et perdue. 57 jours qu’il me manque et que je ferais tout pour le revoir. Rien n’y fait… La solitude s’est emparée de moi. Ne me reste plus que mes doutes, ma tristesse. Se sent-il seul aussi ? Est-ce que je lui manque ? Passe-t-il une seule journée sans penser à moi ? M’aime-t-il comme je l’aime ? À vrai dire je ne l’ai jamais su, me comprenez-vous … ?

Dire l’amour

Quand il arrive que la personne que vous aimez vous offre un “je t’aime”, cela semble plus clair. Si celle-ci ne nous le dit pas, qu’on interprète son comportement et qu’on prend ça pour de l’amour et qu’on se rend compte, ensuite, que ce n’est peut-être pas le cas…On se sent très bête pour chaque seconde où on y a cru et j’y ai cru. Peut-être trop aveuglée par tout l’amour que je lui portais. J’ai accepté ce sentiment d’incertitude, cette impression que je ne recevais pas, en retour, ce que je donnais. J’ai accepté de vivre ça, même si la situation me faisait penser que je n’étais pas assez bien, même si je perdais peu à peu l’estime que j’avais de moi.

Libérée

Arrive le déconfinement, je réalise que j’ai le droit d’obtenir des réponses à mes questions, alors je décide d’aller le voir, c’est le moment où jamais. Je le vois enfin. Je ressens un mélange de joie et de tristesse. Je suis contente mais triste aussi. Je réalise à ce moment-là que c’est la dernière fois et que je ne le reverrai plus jamais. Je ne veux pas me laisser envahir par la tristesse. Au bout du compte, cette histoire m’a fait me rendre compte de ma valeur et de l’importance de ne pas m’oublier et, surtout de m’aimer avant qui que ce soit d’autre. Alors merci à ce confinement que je vivais mal au début, mais qui s’est avéré être bénéfique. Au final, Covid m’a ouvert les yeux.

Auteure : Céline, 19 ans, Bruxelles

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Pendant ce confinement, mon frère, Matteo, et moi, nous nous ennuyons de plus en plus. Tous les jours, nous avons la même routine : télévision, manger, téléphone, dormir, … Pour ensuite passer à un lendemain plus vide encore que le précédent.

Un jour, alors que nous sommes affalés sur le canapé, mon frère me regarde et me dit : « Tu te souviens lorsque nous faisions pousser des fruits et des légumes dans le petit potager de notre ancienne maison ? Je crois que cela me manque ». 

Après un bref moment de réflexion, il ajoute :

Mais… on a un jardin, on a des mains ! On peut faire une serre nous-même et en profiter pour faire pousser ce que l’on veut !
– On va devoir travailler pour construire cette serre ? Non parce que je t’avoue que ça me fatigue déjà !
– Oui, mais c’est normal ça ! Et puis, tu pourras manger tout ce qu’on y fait pousser.

À la suite de cet argument solide, on commence à dessiner différents plans pour nous aider à la construction de cette serre et surtout savoir de quels matériaux nous avons besoin. Une fois tous les matériaux réunis, on entame la construction, étape par étape, comme nous l’avions imaginée sur le plan. Évidemment, on s’est très vite rendu compte qu’on était ni de grands bricoleurs, ni des architectes car, vers la fin de la construction, notre serre était de travers, prête à tomber à tout moment ! Heureusement, cette serre est encore mieux que celle que nous avions imaginée. Ce projet a été fatiguant, embêtant à certain moment, mais tellement satisfaisant ! 

Je tiens tout de même à remercier mon père, toujours prêt à nous encourager en nous disant que cette serre ne tiendra jamais debout tellement elle penche, mais aussi à la voiture de mon frère qui a supporté tous les allers-retours parce qu’il nous manquait quelques vis, planches, etc.. Je tiens également à remercier nos voisins, assez patients pour ne pas râler avec tout le bruit que l’on a fait et puis surtout à ce soleil qui ne nous a pas quitté du début jusqu’à la fin. Je crois qu’on est devenu des meilleurs amis maintenant !

Lorsque la serre a été terminée, nous savions bien qu’elle n’était pas la plus belle, ni la plus fonctionnelle mais nous savions pertinemment que nous avions réussi notre pari qu’on s’était lancé et que cela nous a permis d’apprendre de nos erreurs. Parce que il faut l’avouer, il y en a eu pas mal ! Ce projet aura eu le mérite d’atteindre un objectif : celui de prouver à ces deux garçons affalés sur le canapé qu’ils en étaient capables, leur prouver que finalement, créer, c’est quand même pas mal. Et que malgré les quelques défauts de ce projet, notre serre restera debout dans les années à venir ! 

Auteur : Julien, 16 ans, Bruxelles

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J’ai rencontré ma soeur

J’ai rencontré ma soeur

Aussi incroyable que cela puisse paraître, pour qu’Elizabeth et Marina se rencontrent, il n’a pas fallu des années passées sous le même toi, une maman… Non, pour se retrouver, pour se trouver, les deux soeurs ont eu besoin d’un pangolin !  

Ma sœur et moi sur le canapé partageant nos impressions sur Stranger Things, en rigolant comme on ne l’avait jamais fait avant. 

– Tu veux qu’on regarde quoi ?
Stranger Things s’il te plait!! 
– Non, ça me fait peur. 
– T’es sérieuse, Marina, t’as 21 ans? 

Ce genre de moment, nous n’en avions pourtant jamais eus avant. Je sais que la plupart des gens trouvent le confinement plutôt énervant, mais pour moi, il m’a permis d’être plus proche de ma famille. 

Je m’appelle Elizabeth, j’ai 16 ans. J’ai vécu le confinement avec ma mère et ma sœur. Ma sœur Marina a 21 ans. Elle étudie les sciences politiques à l’université. Avant, chaque jour, je me levais à 6h30 pour aller à l’école et quand je rentrais, il était 16h30. Ma sœur, elle avait des horaires bien différents des miens. Levée vers 11h, elle rentrait à la maison à 22h30. Autant dire qu’on ne se voyait presque pas, que le weekend, et encore que les fois où elle ne travaillait pas à la bibliothèque… En plus de tout ça, ma sœur et moi sommes très différentes. Je suis désorganisée, introvertie, j’aime bien rester à la maison, vivre dans mon monde… Ma sœur, elle, est organisée, extravertie, calme… Le peu de temps que nous avions ensemble, nous le passions à nous disputer. C’est grâce à ce confinement que je me suis rendue compte que ma soeur me manquait et qu’en réalité, elle ne me connaissait pas… 

– T’es marrante, en fait.
Toi aussi. 

Quand Marina m’a dit ça, je me suis dis que j’avais envie que ce moment dure plus longtemps. Même si je suis quelqu’un de solitaire, ce confinement et ces moments passés ensemble m’ont fait comprendre que chaque lien est spécial, que chaque lien est à entretenir. Ce que j’espère, c’est qu’après le confinement, on continue à partager plein d’autres moments comme ça. 

Auteure : Elizabeth, 16 ans, Bruxelles

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance 

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Le pouvoir des câlins

Le pouvoir des câlins

Maximilien est tactile… Il aime le contact des autres, les embrassades, les gâtés, les câlins. Son témoignage explique que ce n’est pas qu’un besoin, c’est aussi un besoin vital comme manger et boire.

Je ne me souviens pas de la dernière fois que j’ai pris mes amis ou ma grand-mère dans mes bras. Je ne me rendais en effet pas compte que ce serait peut-être la toute dernière fois. À l’époque, je ne m’attendais pas à un tel bousculement de mon mode de vie et je prenais le droit de faire des câlins pour acquis. Les contacts physiques font partie du passé. Je dois désormais être séparé d’1m50 de tous mes amis et ma famille. Cette distance, relativement courte, se transforme en années lumières(1)  pour la personne tactile que je suis. 

Distance

Si cette fameuse distance d’1m50 n’empêche pas le contact social au sens strict du terme, elle interdit sa dimension physique. Fini les câlins, les bisous. Pas question de prendre sa grand-mère dans les bras, de lui prendre la main ou même de l’effleurer. Je peux courir avec un ami mais je ne peux pas lui taper dans le dos pour l’encourager lorsqu’il s’essouffle. Pas de bise à une connaissance croisée dans la rue en promenant le chien. La discussion prend alors une tournure très gênante et crée des situations cocasses. Nous devons, tous les deux, nous retenir de nous faire la bise. C’est difficile de désapprendre ce que nous faisons depuis notre naissance. Le mètre et demi qui nous sépare rend la discussion, elle aussi, distante et hésitante. Et pourtant, cette distanciation physique est devenue la preuve d’amour ultime : si tu tiens vraiment à telle personne, ne l’approche pas. Mais que c’est difficile.

Toucher 

Les contacts physiques représentent pour moi une forme d’énergie. Je les vois comme un complément alimentaire, introuvable ailleurs, dans mon alimentation. Je m’en nourris. Ce compliment alimentaire s’avère particulièrement important dans les périodes plus déprimantes et les moments de solitude. Il me rappelle que je ne suis pas seul. Les contacts physiques me rassurent sur la qualité, l’importance et la sincérité de ma relation avec l’autre.

C’est la science qui le dit

De nombreuses études démontrent en effet les bienfaits des contacts physiques pour la santé physique et mentale. Plus les câlins sont forts, plus ils jouent un rôle important dans les relations personnelles et la lutte contre les maladies (2). Pour faire court, ils œuvrent à la sécrétion de diverses hormones qui génèrent autant de merveilles pour notre corps et notre esprit : réduction de l’anxiété, du stress et de la pression artérielle, renforcement du système immunitaire.

Le rôle clé des contacts physiques semble être, pour les personnes affectueuses comme moi, encore plus critique. Cela fait désormais presque deux mois que je suis confiné avec ma mère et ma sœur et la situation devient difficile. Je reçois de l’affection sous perfusion par mes deux donneuses qui commencent cependant à sérieusement s’affaiblir. Autant je peux être friand de câlins, autant ma petite sœur arrive très vite à saturation. Ce seuil de tolérance a été franchi et je m’inquiète donc pour le futur à moyen terme.

La distance des vidéoconférences 

J’ai bien essayé de rechercher plus de contact social à travers les fameux appels vidéo mais… L’un ne remplace pas l’autre. Arriver à l’appel vidéo constitue déjà, un parcours du combattant en soi. Il faut se convaincre de rester assis pendant une heure devant son ordinateur après avoir déjà travaillé ou étudié dessus toute la journée, braver les problèmes de connexion internet et prier pour que votre interlocuteur y soit arrivé également. L’appel, une fois enclenché, me comblera bien moins qu’une vraie conversation comme dans la vie d’avant. Le décalage récurrent du son et de l’image génère l’impossibilité d’entendre quoi que ce soit lorsque plusieurs personnes parlent en même temps. Le ton de la conversation n’est pas le même, plus superficiel. On a en effet peu de choses à se raconter au vu du train de vie actuel et identique de chacun. Passé quelques expériences sur Zoom, Skype, Facebook, WhatsApp, House Party et j’en passe, la plupart de mes proches semblent s’être lassés de ces appels vidéo au point d’en préférer le traditionnel appel téléphonique. Qui a dit que le vintage était dépassé ? 

S’embrasser bientôt

Mes relations se nourrissent de contacts physiques que le confinement a réduits à néant : la bise du matin, les poignées de main de première rencontre, l’embrassade en revoyant un ami pour la première fois depuis longtemps, les caresses pour réconforter un proche blessé. Imaginer un monde sans ceux-ci est très difficile voire impensable pour moi et j’espère chaque jour un peu plus qu’un vaccin viendra nous libérer de cette distanciation qui nous prend en otage. En attendant, je me contenterai d’un « check » du pied.

1. Une année lumière, c’est égal à 9 460 730 472 580,8 km et donc 9 460,730 milliards de kilomètres. Si en plus, comme pour Maximilien, il y en a plusieurs… Cela fait loin, très très loin. 2. Cet article de Santé Magazine l’affirme : Se tenir par la main, se faire des câlins ou des massages, se serrer dans les bras… tous ces gestes ont un effet certain sur l’organisme et permettent au corps de se détendre.

A écouter aussi en podcast ici

Auteur : MAXIMILIEN, 24 ANS, WATERLOO

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R  à DISTANCE

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