S’apprivoiser

S’apprivoiser

Petit·e, on peut lire les Astérix et y voir un message rigolo, impertinent… Plus âgé·e, on peut y lire et comprendre d’autres choses que l’humour, y trouver un message contestataire. Pour faire passer ces messages, les différents scénaristes utilisent des mots qui peuvent être compris d’une manière puis d’une autre. Les textes écrits, lors des ateliers Scan-R, sont parfois tout aussi imagés. Cela veut dire que l’auteur·e utilise des mots à la place d’autres, peut-être plus clairs, plus transparents. C’est ce mode d’expression qu’a choisi Lou.

Stress et angoisse de la nouveauté

Il y a souvent un moment de stress, énorme, quand on rentre dans une école où on ne connait personne. Surtout si c’est la première année. C’est un moment qui a été difficile à vivre pour moi, même si j’étais dans l’école que je voulais. J’ai dû trouver un moyen de relâcher le stress. Celui que j’ai trouvé n’était pas sain. Je pense que j’ai toujours eu un problème de communication, comme un truc qui n’allait pas entre moi et les autres, entre les autres et moi. Ça ne m’a jamais posé d’énormes problèmes avant que je n’entre à l’école, étant donné que je ne voyais ces autres que beaucoup plus rarement. J’ai été, tout d’un coup, propulsée au milieu d’énormément de gens chaque jour, sans aucune transition. C’est passé comme un choc dans mon cerveau et j’ai eu besoin de contrebalancer ce stress avec autre chose.

Essayer de se détendre

Quand ça a commencé, je ne me suis pas rendu compte de ce que c’était. Dans ma tête, ce n’était pas mal … Ça m’aidait à calmer le stress pendant un petit moment avant que ça ne recommence le jour d’après. Seulement, de fil en aiguille, je me suis rendu compte que je n’arrivais plus à faire sans et c’est à ce moment-là que j’ai commencé à avoir peur. En essayant d’y repenser, maintenant, c’est un peu flou. Mon esprit se fait la malle dans des moments pareils. Je sais que, le soir dans ma chambre, j’étais seule. Je sais que la pièce n’était pas très éclairée. Seule la lampe de chevet était, en général, allumée. Cela rendait les faits moins réels parce qu’on ne les voit pas. Parfois ça durait longtemps, dix, quinze, vingt minutes … ? Parfois, c’était très court. Ce n’était pas douloureux, en tout cas pas dans ma tête. Ça me fait penser à une espèce de petit monstre, il n’a pas l’air méchant et quand il s’approche tout calmement, on pense qu’on peut l’apprivoiser.

Adieu petit monstre

Il est venu me voir, je l’ai ramené comme un chaton perdu chez moi et je l’ai nourri. Plus je le nourrissais, plus il grandissait. Il n’était jamais satisfait. Alors au bout d’un moment, il a fallu que je le mette à la porte. Mais comment fait-on pour mettre à la porte un animal qu’on a fait grandir ? Je ne suis pas sure de la réponse mais ce qui est certain, c’est que même s’il retrouve son chemin et revient vers moi, je le déposerai dehors, de plus en plus loin jusqu’à ce qu’il ne sache plus retrouver son chemin.

Auteure : Lou, 16 ans, Liège

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Harcèlement, en parler pour en sortir

Harcèlement, en parler pour en sortir

Il y a bien des années, c’était en primaire, Estelle a partagé quelques temps et quelques mots avec une fille. Aujourd’hui, les rapports avec cette ancienne connaissance sont beaucoup plus compliqués… Estelle est harcelée.

”Sale connasse”

Je suis sur le terrain de sport, ma future harceleuse est énervée contre moi pour la simple raison que je suis une bonne sportive. Elle a eu le besoin de se défouler sur moi et de me faire tomber, dans les deux sens du terme : Sale connasse ! Tu fais chier ! Arrête de courir partout. Et d’un coup d’épaule: Et puis arrête de faire ta victime, t’es qu’une menteuse. Après cette altercation, elle a commencé à parler dans mon dos, utilisant mes propres mots contre moi. Ces mots, je les lui avais dits en primaire. Aujourd’hui, elle en déformait le sens : Estelle, elle dit qu’elle est sensible mais elle exagère juste. Mes amies m’ont dit d’oublier, qu’elle ne mérite pas que je lui porte tant d’attention. Mais c’est comme pour tout, plus facile à dire qu’à faire. Malheureusement, ce n’était pas fini…

Discréditée partout

C’est pendant le cours de français qu’est tombée la goutte de trop. Celle qui a fait déborder le vase déjà rempli des larmes des soirées précédentes. Il a suffi qu’elle raconte des bobards à ma classe, à ma professeure. Quand ma prof a dit : Estelle, je ne pensais pas ça de toi, j’ai senti le sol s’effondrer. Pour moi, le regard des adultes, celui de la justice incarnée par ma prof, était le seul élément qui me permettait de tenir le coup.

Parler pour s’en tirer

Ce soir-là, j’ai tout raconté à ma maman, en pleurs, ce fut la chose la plus difficile à faire, en parler et mettre des mots sur ma souffrance. Elle a alors appelé mon éducateur. Le lendemain, j’étais dans son bureau, ma harceleuse sur la chaise d’à côté. Elle a nié les faits tout en rejetant la faute sur ses amies : Ce que j’ai dit en classe ? C’est ma voisine qui m’a donné cette phrase. Mais je n’ai rien fait ! C’est elle qui invente tout ! C’est une menteuse de toute façon. Après cet épisode dans le bureau de l’éducateur, toute cette histoire s’est, peu à peu, estompée. Plus tard, par la suite, tout s’est arrangé, on ne se parlait pas et c’était la meilleure solution.

Arrêter l’enfer

Discuter de tout cela avec ma maman a été la chose la plus difficile. Pourtant, c’est la seule solution pour que l’enfer s’arrête. J’ai eu la chance d’être entourée d’oreilles attentives, mais je n’aurais jamais réussi à m’en sortir si je n’avais pas osé en parler. En parler, c’est permettre de ne plus être seule face aux problèmes. Je souhaite à tout le monde d’avoir cette bouée de sauvetage.

A écouter aussi en podcast ici

Auteure : Estelle, 20 ans, Liège

CET ARTICLE A ÉTÉ écrit LORS D’UN ATELIER SCAN-R À DISTANCE.

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Re-confinée

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Emma est de nature plutôt casanière. Pour elle, le confinement n’était pas particulièrement difficile. Par le passé, elle a déjà vécu, mais sur base volontaire, une expérience plus ou moins similaire.

Les autres

J’ai quelques difficultés à entrer en contact avec les autres, je pleure facilement et les autres s’en rendent compte. Suite à cela, au début de mes secondaires, j’ai commencé à me replier sur moi-même, à développer ce qui ressemble à de l’agoraphobie. L’agoraphobie, c’est le fait d’avoir peur de la foule. Cette phobie s’est manifestée, chez moi, par des crises d’angoisse : je ressens une sensation de serrement à la poitrine, des tremblements, des pleurs pas très discrets et je deviens rouge comme une tomate. J’ai toujours eu honte que l’on me voie comme cela, qu’on puisse lire mes émotions sur mon visage. Pour y échapper, je me suis complètement isolée. De l’agoraphobie, je suis passée à une phobie scolaire. Dans un premier temps, je faisais exprès de rendre des feuilles blanches aux examens. Au bout du compte, pendant six mois, j’ai complètement arrêté l’école. C’était mon premier confinement.

Bis repetita ?

Du coup, j’ai l’impression de revivre la même chose sauf que cette fois, je n’ai rien choisi et tout cela est imposé par le gouvernement… Être privée de la liberté de choisir, si je peux sortir ou non, suscite un déferlement de pensées dans ma tête. Je ne peux pas m’empêcher de faire une introspection, de me demander comment j’aurais fait les choses si j’avais su que deux ans plus tard on vivrait une période aussi inédite que celle-ci. Est-ce que si le futur nous réserve un nouveau confinement, j’aurai une attitude ou un comportement différent ? Avant, quand mes amis me demandaient de sortir, je refusais souvent. Maintenant… il se pourrait que ça change !

Tous dans la même galère

Quelque part, cela me rassure de voir que tout le monde est contraint de vivre la situation que j’ai vécue auparavant, les gens, peut-être, seront plus à même de comprendre. Mais je suis inquiète de tous les problèmes psycho-sociaux qui vont découler de cette période. Je ne peux que comprendre les personnes touchées par une dépression ou un problème de santé mentale et je ne souhaite à personne que cela lui arrive. Je leur souhaite de trouver la ou les bonnes personnes pour les écouter et les soutenir afin de se relever d’une période difficile.

Auteure : Emma, 20 ans, Liège

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance 

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Les petits avis, épisode 5

Les petits avis, épisode 5

Scan-R, dès le départ, donne la parole à tout le monde… Dans les témoignages que nous avons reçus, certains étaient un peu trop courts pour faire l’objet d’un post sur notre site. Nous avons donc décidé, ici, d’en rassembler plusieurs ! 

Le racisme, Moi je dis stop !
par Matou, 13 ans, Bruxelles

Étant noire et vivant à Bruxelles, je vois des choses à mon égard. J’entends des propos absurdes. Dans la cour, on me dit sale renoi, retourne chez toi, singe… Souvent je marche dans la rue, seule, dans ma bulle, les yeux par terre avec beaucoup de haine, de dégoût et je me demande ce que j’ai fait pour mériter ça ? Est-ce ma faute, est-ce un crime d’être comme je suis ? Partout où on va, on trouvera toujours des gens comme ça : ceux qui aiment martyriser ou faire souffrir d’autres.
Toi, oui toi, dis-toi juste une chose : tu es comme moi et je suis comme toi. On a tous les deux deux yeux, une bouche, un nez donc … À quoi sert le racisme ? À rien sauf à diviser un monde, mettre de la haine. Moi je dis stop ! À quoi bon tout ça ? Je suis comme je suis et fière de l’être. Le racisme, pour moi, c’est destructeur, ignoble, assassin. Maintenant je peux essuyer mes larmes et me dire qu’un jour, je raconterai tout ça, à mes enfants et en rigolant. 

Des hauts, des bas …
par Stéphane, 17 ans, Bruxelles

Pendant le confinement, c’était dur car je ne pouvais pas sortir de chez moi. Ma mère m’autorisait à aller promener le chien dans le parc pendant 2 heures chaque jour. Mais malgré cela, je me sentais enfermé, j’avais besoin d’être libre. À la maison, il y a eu des hauts et des bas. Parfois, je me suis pris un peu la tête avec mon frère pour des « conneries ». C’était souvent très compliqué car je n’avais plus l’habitude d’être en famille tout le temps.  Quand je suis retourné au centre dans lequel je vis, j’ai été mis en quarantaine pendant trois jours et j’ai du passer le test pour le corona. Avec le confinement, je suis resté presque deux mois enfermé.  Le travail manuel me manquait. Quand j’ai recommencé le boulot, c’était un peu dur car je n’avais plus l’habitude de travailler. J’étais content mais fatigué.
Maintenant, je me sens bien, en forme. Hier, j’ai eu des informations positives pour un projet professionnel qui débutera dans quelques mois. Je suis très content car j’aurai un boulot dans ma vie et dès que j’aurai mon appartement, je serai bien, sans que personne ne m’embête.

Ma meilleure ennemie
par Hajar, 13 ans, Bruxelles

Il y a quelques mois, je me suis disputée avec ma meilleure amie. Alors qu’une part de moi l’aime, l’autre la déteste et mon corps vacille. Mon coeur me dit : “Pardonne-la”, mon cerveau : “Oublie-la”. C’était ma meilleure amie. Elle était avec moi depuis toujours et jusqu’à la première secondaire là, où, tout a basculé. Elle a rencontré une nouvelle fille et m’a remplacé. J’ai senti la haine monter, le pire jour de ma vie ! Faisait-elle semblant de m’aimer ? Moi qui la croyais, je me suis sentie trahie. J’ai perdu confiance en moi et aujourd’hui, mon cerveau me rappelle sans cesse de ne plus l’écouter, la croiser, la voir… Jamais. Et pourtant, mon coeur se souvient. Il se souvient du jour où nous nous sommes rencontrées, ce jour où on s’est promis l’une à l’autre qu’on serait meilleures amies pour toujours.
Amie, ennemie. Amour, haine. Mon coeur et mon cerveau vont-ils redevenir amis ? 

Dessiner pour s’évader
par Fiorella, 12 ans, Schaerbeek

Pendant le confinement, je suis venue une après-midi aider Fabian, un animateur de la Gerbe AMO où je vais, à grapher un panneau en carton pour décorer la fenêtre. Avec des bombes, nous avons dessiné un paysage sur lequel il est inscrit « LA GERBE AMO ». C’était très chouette de voir comment réaliser des dégradés à la bombe. J’étais très contente de pouvoir faire cela avec Fab ce jour-là, car je me suis beaucoup ennuyée pendant ce confinement. Dessiner, c’est aussi pour moi une chouette manière de s’exprimer, de s’évader.

Orig’Amis

Par Sohyla, 13 ans, Bruxelles

Pendant le confinement, j’ai appris à réaliser de jolis origamis en 3D avec plusieurs feuilles de couleurs. À la base, c’était un projet pour l’école avec ma professeure de dessin. Mais, on s’est retrouvé·es confiné·es avant de commencer. Je me suis dit, pourquoi ne pas le faire quand même pour faire passer le temps ? Créer des origamis prend beaucoup de temps, c’est non seulement une très bonne idée pour s’occuper mais surtout, on en retire énormément de plaisir et de satisfaction. Quand je touche une feuille de papier pour la plier, la découper ou la coller, j’ai comme une sensation agréable dans les mains, la feuille est très douce au toucher. J’entends la feuille se plier et je ressens la nature de la feuille, comme si j’étais en forêt et que j’entendais le crissement des feuilles sous mes pas. Je plie, je plie, les plis se forment sur le papier et prennent vie petit à petit, jusqu’à prendre la forme que j’ai précédemment choisie. Quand j’obtiens mon origami, je suis comme heureuse, contente, et fière de moi. 
J’ai réalisé différentes formes d’origamis : cœurs, pingouin, oiseau, vélo,… À ce moment-là, j’ai su que j’avais un esprit très créatif. Mais en réalisant les origamis en cœur, j’ai eu une sensation bizarre. Je pensais aux gens qui mourraient chaque jour sans laisser aucune trace d’eux. J’ai vraiment ressenti une grosse peine, je me suis mise à la place de ces gens qui perdent leurs familles, proches, amis et je me suis dit que j’avais de la chance d’être encore ici, là, avec vous. Pour cela, de loin, j’offre un origami en cœur à tout le monde !

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Stop, passez-moi le relais !

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Jeunes des quartiers, décrochage scolaire, parcours personnel et rêve… Basma, nous parle de tout cela. Pour elle, il faut tout remettre sur le tapis et lancer une nouvelle association qui porterait la jeunesse vers un monde plus diversifié que celui d’aujourd’hui. Cette association, voici comment elle l’imagine et pourquoi.

“Désolé Basma, on n’a pas les diplômes requis pour pouvoir nous occuper de toi”

Cette phrase je l’ai entendue l’été passé, lors de mon renvoi d’une ASBL bruxelloise, je me suis sentie différente, avec des problèmes psychologiques peut-être, abandonnée, j’étais perdue, en panique. Ils savaient que j’avais besoin d’eux et que pour ne pas décrocher le fil scolaire j’ai besoin d’un encadrement. Et avant d’entamer ma dernière année, j’étais sur le point de décrocher. Cette phrase s’est immergée au fin fond de mon cerveau, comme un bateau qui coule. Aujourd’hui, j’ai pu et j’ai su me recentrer sur moi-même, j’ai pu réfléchir aux études que je j’entamerai l’an prochain, à mes futurs projets. L’un d’eux est l’ouverture d’une ASBL qui, justement, lutte contre le décrochage scolaire que j’ai vécu.

Mon association

Pour aider un maximum de jeunes, mon ASBL sera immense ! Elle aura 4 étages, les 2 premiers seront dédiés à l’école, ils permettront de ne pas perdre le fil de la matière et de la comprendre, ensuite le 3ème étage sera aménagé en petite salle de sport afin que ceux qui n’ont pas les moyens pourront continuer à garder une bonne ligne. Le dernier étage sera là pour pouvoir se détendre, se retrouver toutes et tous ensemble et pourquoi pas, partager un bon couscous maison, apprendre le lingala. Un jour du week-end sera consacré à la présentation d’une des 184 nationalités qu’il y a à Bruxelles, cela nous permettra d’en savoir plus sur la culture de tout le monde.

Garder la force

Mon ASBL sera là pour accompagner les jeunes durant leur année scolaire, les aider à trouver leur motivation pour, toujours, avoir soif de réussite. Quand on pense à un jeune en décrochage scolaire, on pense automatiquement aux garçons alors que non, la preuve, je suis une fille. La déscolarisation a plusieurs facettes que certaines organisations négligent. Pour moi, ils veulent simplement trouver les moyens d’éviter le décrochage sans s’inquiéter de ce qui a conduit à ce décrochage. Est-ce que ce sont facteurs individuels, familiaux ou scolaires ? Cette année, j’ai à un moment donné décroché… Je ne voyais pas l’intérêt de ce qu’on apprenait à l’école, on ne m’expliquait pas le pourquoi du comment, on me laissait dans le flou, je ressentais un manque de considération de la part de certains professeurs, j’avais besoin d’encouragements et s’ils étaient présents, ce n’était pas assez pour moi. Je décrochais plus encore.

On peut tou·tes réussir

Je veux écouter ces jeunes, leur demander de venir telles qu’elles, tels qu’ils sont. Je veux les encourager à s’accepter, si on ne s’accepte pas soi qui nous acceptera ? Je veux leur montrer que malgré leur milieu, ils ne doivent pas penser qu’ils n’arriveront à rien, que malgré un sentiment d’infériorité qu’ ils ont peut-être, on est fait de chair et d’os et que ce ne sont pas les moyens matériaux qui font notre réussite mais nos moyens intellectuels. Mon ASBL sera la meilleure car elle mélangera les jeunes de tous les quartiers de Bruxelles. La première chose qui me vient à l’esprit quand j’entends le mot Bruxelles, c’est l’aspect multiculturel, il y a 184 nationalités à Bruxelles et je crois, qu’il faudrait les rassembler, voire les mélanger, ensemble on est plus fort et j’ai l’impression qu’on sépare tout le monde. Les jeunes des quartiers, plus fliqués que les autres, vivent avec un sentiment de différence, d’infériorité. Je crois qu’ils sont persuadés que, n’ayant pas les moyens de réussir, ils n’y arriveront jamais, alors ils laissent tomber, arrêtent les cours, étudier ça sert à quoi ? Étant donné qu’au final, personne ne voudra les embaucher, car ils ont un prénom trop maghrébin ou une tête trop “foncée”.

Garder la force

Cette crainte m’envahit aussi quand je pense au futur, je me demande : est-ce que même si j’ai tous les diplômes du monde, je vais arriver à trouver un travail ? Est-ce que quelqu’un voudra travailler avec moi ? Est-ce qu’on va m’accepter comme je suis, avec mes différences ? Moi, je ressens un sentiment de différence, après certains évènements qui se sont produits ici, j’ai vu dans le regard de certaines personnes qui m’entouraient de la peur, de la méfiance à mon égard, on me faisait comprendre que je n’étais pas à ma place, que j’étais peut-être de trop et que je n’avais peut-être pas ma place dans ce pays. Moi, je veux donner envie d’aller à l’école, envie de vouloir avoir un diplôme, envie d’avoir la meilleure place possible dans la société. Moi, je veux les aider comme on ne m’a pas aidé, je veux avoir confiance en eux comme on n’a pas eu confiance en moi, je veux les soutenir et ne pas les laisser tomber comme on m’a laissé tomber.

Auteure : Basma, 18 ans, Bruxelles

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