Je suis un pangolin

Je suis un pangolin

Purple Pangolin, Alias Benjamin, a un rapport particulier avec ce drôle d’animal… Lui et ses amis, se sont créés des surnoms avec pangolin ! Benjamin a même une tasse avec son surnom et différentes petites expressions. Dans le cadre du premier atelier – à distance – que nous avons réalisé pour notre campagne, « Bouclé-e par le corona ? Ouvre-la » Benjamin s’est mis dans la peau, les écailles d’un pangolin.

C’est étrange mais je crois qu’avant ma naissance, j’étais déjà recherché. Maman m’a élevé, toujours, à l’abri des regards, elle savait que nous étions traqués… Elle, elle sait tout le mal que l’on va nous faire si on nous attrape… Ma carapace a beau s’être endurcie cette année, et même si j’atteins presque le mètre cinquante, je ne ferai pas le poids contre des humains. Et puis je ne sais que me rouler en boule pour me défendre… Pas terrible… Oui, oui, je suis un pangolin, mes amis m’appellent Purple, et je vis dans la crainte car vous, les humains me chassez pour ma chaire et mes écailles.

Papy m’a souvent parlé de sa jeunesse, il a grandi chez sa tante et son oncle, en Inde. Et oui j’ai de la famille asiatique (*), on ne dirait pas je sais. Mon grand-père a dû écourter son séjour quand la guerre a éclaté. Une guerre qui était impossible à gagner.  Le colosse se dressant devant eux n’était autre que l’homme. L’homme et son avidité pour les biens, l’argent et l’or !

L’or, ce sont mes écailles… Sur le marché noir chinois, elles valent une petite fortune . Dans ce pays, mes cousines et cousins sont presque totalement exterminés par les braconniers. Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce qu’il y a de cela quelques années, les braconniers sont arrivés à nos frontières de 2 000 à  5 000 euros pièce, un pangolin géant était un coffre aux trésors (**) ! Maman a vu beaucoup de ces proches partir en cage… Moi, j’ai joué à cache-cache avec la mort et j’ai eu de la chance, je courais plus vite que Léo qui lui, s’est fait attraper lui… Je suis triste pour lui mais j’ai juste sauvé mes écailles…

Tout cela, c’était avant. Aujourd’hui, je peux enfin sortir me dorer la carapace au soleil sans avoir peur tout le temps.. Combien de temps cela va-t-il durer ? Je ne sais pas mais pour le moment je profite et je souris à la vie. Il paraît que nous avons une maladie qui a infecté les hommes, alors que nous vivons très bien avec. Pour une fois que c’est nous les plus forts ! Ils ont tellement peur de cette maladie qu’ils nous laissent enfin tranquilles, et restent chez eux. Enfin, pour le moment, ils nous accusent de leurs maux ! Ils sont malades par notre faute ? Pardon ? Nous, nous voulions juste manger des fourmis et d’autres insectes. Cet homme est cruel de nous chasser, de nous traquer et d’enfin nous accuser des conséquences de ses propres actes. Ne pouvons-nous pas, tous, vivre ensemble ?

Alors oui, vous êtes confinés, mais à qui la faute ?

(*) et (**), pour construire son article, Benjamin est allé chercher des informations un peu partout sur Internet. Sur le site de l’excellent magazine Science et vie, il a trouvé un article de Fiorenza Gracci concernant l’enquête sur l’origine du coronavirus. Sur Wikipédia, il a trouvé sur article sur les manidés, pangolins modernes. Enfin, Benjamin est passé par les sites des journaux Le Monde pour un article concernant l’appétit à venir des Chinois et celui de La Croix, pour un papier concernant le braconnage du pangolin.

A écouter aussi en podcast ici

Auteur : Purple Pangolin, alias Benjamin, Bruxelles, 23 ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R avec le service-citoyen.

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Le coronavirus, prend de la place, de plus en plus de place et ça fait réfléchir.  Les mesures qui sont prises vont vers un confinement de plus en plus strict. Voici les idées et les inquiétudes de Delphine, 20 ans.

Le contact avec l’extérieur devient difficile, mon contact familial s’arrête à mes proches.  Mon compagnon étant chauffeur de bus au TEC, a de gros horaires et l’équipe se réduit, il y a  beaucoup de « malades ». Mon papa, travaillant dans la restauration, est actuellement en chômage économique(1), comme beaucoup d’autres travailleurs (2).  

La question que je pose est la suivante « Comment la société va-t-elle tenir le coup avec un monde économique qui s’arrête ? ».  Les aides sociales sont dans une impasse, les personnes en difficultés sont livrées à elles-mêmes et les associations ne peuvent plus répondent correctement à leurs missions.  Les personnes âgées s’isolent, la solitude se fait sentir, les contacts avec l’extérieur sont compliqués. Mon frère aîné étant malade, nous ne le voyons plus. La vie s’arrête, ce sentiment bizarre, tout est fermé, mais … tout le monde sort.  

Je n’ai jamais vu autant de gens se promener et profiter de la nature qu’en ce moment. Les relations sociales sont coupées et nous évitons, le plus possible, de bouger. Ce confinement nous fait prendre conscience des nombreuses activités que l’on peut avoir sur une semaine dans notre vie actuelle, je remarque que mon agenda surbooké devient vide et que mes activités de loisirs prennaient une place très importante.  

Etudiante en dernière année, je ressens une certaine impuissance face à l’avenir.  Tout était clair dans ma tête et tout devient flou, si flou. Les cours sont suspendus, mais pas les travaux. Je profite pour travailler mais ce n’est pas évident, la question du TFE devient préoccupante, les bibliothèques sont fermées et cela provoque une difficulté supplémentaire. Pour le moment, j’en profite pour faire des choses que je devais faire depuis longtemps et que j’ai reportées, car la vie habituelle est chargée d’imprévus.

Aujourd’hui, des imprévus, je n’en ai plus. Nous devons apprendre à vivre avec notre entourage, nous vivons au jour le jour, nous redécouvrons les bienfaits du contact familial. Prendre plaisir avec ses proches, voir le positif alors que le monde va mal, ce n’est que la seule chose à faire. La technologie actuelle fait en sorte que nous ne nous sentons pas si seuls, même s’il est difficile de ne plus voir les personnes qui nous entourent, le contact reste présent. Nous devons être responsables de nos actes, mais également pour autrui, protégeons-nous pour mieux protéger les autres, voilà comment je conclurais. Prenez soin de vous !

(1) Le chômage économique – plus souvent appelé chômage temporaire – est un revenu que reçoivent les personnes lorsque la possibilité de travailler est réduite ou suspendue ce qui est précisément le cas pour le moment. Ce revenu est – le plus souvent – plus faible que le revenu normal. Il n’est pas versé par l’entreprise du travailleur mais par l’Etat. 

(2) Au soir du samedi 28 mars 2020, on serait autour d’un million de personnes placées en chômage temporaire en Belgique. 

A écouter aussi en podcast ici

Auteure : Delphine, Buzet, 20 ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Même l’école me manque

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Tout est devenu bizarre, même l’école me manque ! Je ne pensais pas qu’un jour, je dirai cela : « L’école me manque ! ». À peine une semaine de “congés forcés” et déjà j’ai envie de ce que je ne peux pas, plus avoir …  Une évasion. 

Pourtant, je ne peux pas trop me plaindre, j’ai de quoi m’occuper.  Des jeux pleins mon ordi – et même un tout nouveau pas mal du tout – un livre d’Harlan Coben(1) à lire pour le cours de français, bien d’autres devoirs qui arrivent via mon smartphone. Malgré tout, l’école me manque ! C’est sûr, je deviens fou. 

Comment se lasser de la grasse matinée, du temps à volonté pour jouer avec mon chien avant de regarder jusqu’à en avoir mal aux yeux des séries policières … Oui, d’accord je suis fou mais l’école me manque ! Ce doit être l’interdit, une envie de défendu. Pouvoir sortir, descendre en ville, taper sur l’épaule des copains. Ah,…  l’école me manque !

Dans ma chambre, le nez au plafond, au début, je comptais les heures, puis je suis passé aux minutes et maintenant, qu’une seconde… C’est long. À la télé, on nous dit que le monde que nous connaissions s’est arrêté. Pour moi, j’ai l’impression que c’est carrément le temps qui s’est mis en « lock down ». On nous dit aussi qu’il faut tenir quelques semaines et ensuite, tout sera derrière nous. Mais comment penser en semaines quand je goûte à chaque seconde comme un bonbon qu’on laisserait fondre en bouche longuement … vraiment longuement.

Dehors il fait beau, le soleil brille, les arbres se couvrent de vert, les oiseaux chantent l’amour printanier et puis, cette idée qui gâche tout, une menace pèse sur moi, ma famille, l’espèce humaine toute entière. Je regarde ma mappemonde. Jusqu’alors, j’y voyais une minuscule représentation d’une immensité. Aujourd’hui, je me dis qu’il est tout, vraiment tout, tout petit ce monde. Ma main recouvre facilement un continent sur lequel se propage à toute vitesse cette « nano chose » qui fait peur et qui tue.

C’est vrai, j’ai peur aussi. Pas vraiment pour moi, pour les jeunes, il parait que c’est comme une grosse grippe, une histoire de deux jours maximum mais pour mes grands-parents, mes parents peut-être, pour les autres personnes que je connais aussi. Heureusement, à cet instant, je ne connais pas encore de gens qui sont malades ou même qui connaissent d’autres qui le sont mais… 

J’ai hâte que le temps reprenne son cours. Oublier ces secondes et ces minutes, recommencer à râler parce qu’il faut se lever tôt, entendre maman qui me crie « dépêche-toi, dépêche-toi donc. Il est sept heures et nous sommes en retard! » et puis partir pour l’école et la vie normale.

Je sais, je suis égoïste. En partant à l’école, je laisserai derrière moi tant de morts devenir des statistiques. Mais J’ai dix-sept ans et je voudrais encore être insouciant même s’il est trop tard. Maintenant, je sais qu’on peut tout perdre en un instant. Qu’une fois que ce mal, cette crise seront passés, autre chose surgira bien trop tôt, trop vite accompagné par d’autres calamités dues au réchauffement climatique qui aura cessé d’exister durant ces quelques semaines de confinement.

J’ai dix-sept ans et quand je me tourne vers mon avenir, je ne vois rien qui puisse inviter à l’optimisme. Quand j’y pense, j’ai peur. Je voudrais ne plus penser, me lever, sortir et aller à l’école … Oh oui, l’école me manque !

A écouter aussi en podcast ici

(1) Harlan Coben (1962, USA) est un auteur de romans policiers où se mêlent, souvent, humour un petit peu noir et intrigue un tout petit peu flippante.  

Auteur : Bartholomé, ferrière, 17 ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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Il y a quelques mois, les médias nous ont annoncé l’arrivée d’un nouveau venu dans nos vies et il n’est pas des moindres. Couramment on l’appelle coronavirus ou encore covid19, à vous de choisir lequel sonne le mieux à vos oreilles. À vous de choisir aussi si vous le voulez encore longtemps à vos côtés, aux côtés de vos proches. Ce que je m’apprête à dire est très solennel, mais le destin de nombreuses personnes est entre nos mains à tous ! 

Quand j’entends à la radio, quand je vois à la télé qu’il y a encore énormément de rassemblements dans les parcs, les rues, quand je vois même que des brocantes sont organisées,… Je me demande, sincèrement, si nous avons bien assimilé la gravité de la situation. Nous ne sommes pas en vacances, on n’est pas là pour prendre du bon temps mais pour empêcher, comme nous le pouvons, la propagation de ce virus. Et ça malheureusement, tout le monde ne semble pas encore l’avoir compris. En tant qu’adolescente je suis bien la première à déplorer cette situation, croyez-moi ! Je ne peux plus voir mes amis, aller en soirée ou simplement boire un verre. Je ne peux plus aller à l’école non plus… Bien évidemment, je me suis dit que quelques jours de congés en plus, ce n’était vraiment pas de refus !

Puis, j’ai repensé à la situation. J’ai finalement compris que pour ma scolarité actuelle et future, ce n’était pas la meilleure option. Beaucoup de questions ont suivies : vais-je réussir mon année ? Comment allons nous rattraper la matière ? Est-ce que ce sera un handicap pour mes études supérieures ? Mais j’accepte. Je pense à l’avenir et je me dis que ce n’est là qu’une mauvaise période.

Je pense aussi aux personnes qui travaillent dans les hôpitaux. Elles sont les plus exposées, les premières à prendre des risques. Parfois, je me sens même un peu effrayée… Non pas d’être atteinte par la maladie mais plutôt de voir le monde, tel que je l’ai toujours connu, se transformer. 

Comment pourrons-nous, après ça, vivre comme si rien ne s’était passé ? Il suffit de se tourner un instant vers l’Italie pour comprendre que rien, plus rien ne sera plus jamais pareil. Il est à souhaiter que nous retenions la leçon, que nous mettions en place les dispositifs nécessaires afin qu’une telle calamité ne se reproduise plus. Malgré tout, je garde espoir et je laisse, au temps, le bénéfice du doute. Il est le seul à réparer les maux les plus difficiles à guérir. Du temps. Voilà ce qu’il nous faut. Que ce soit pour éradiquer le virus, que ce soit pour nous reconstruire. Ce ne sera pas facile on le sait d’ores et déjà. Pourtant, elle est là la  force de l’Homme : après être tombé, il se relève.

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Auteure : Margaux, 16 ans, Flémalle

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Il y a un mois je rigolais de tout ça ! Je ne croyais pas, une seule seconde, que notre pays allait être touché. Je ne croyais pas qu’il y allait avoir autant de morts … Pourtant la réalité est là et notre pays est bel et bien touché.

L’histoire du confinement je trouve ça utile, même si je n’y arrive pas à m’y faire de rester. Sept jours sur sept, enfermée chez moi… Sans aller voir mes copains ou mes copines tout cela sous un soleil magnifique… Va falloir respecter tout cela si on veut que notre pays guérisse, si on veut que les rues de chacune de nos villes se remplissent à nouveau de gens heureux, de personnes qui ne craignent pas de sortir  de chez elles.

Pour moi c’est dur, c’est difficile de rester à la maison. J’ai un copain, j’ai une nièce, mais je ne sors plus de peur d’attraper le virus et de le refiler à ma grand-mère de 86 ans. Quand je vois tous ces gens inconscients qui sortent en groupe !!! Je crois qu’ils ne réfléchissent pas une seule seconde, qu’ils sont entrain de propager le virus encore plus vite. Ils sont égoïstes et ne pensent qu’à eux.

J’aimerais aussi remercier les infirmières, les infirmiers qui, chaque jour, sauvent une vie. J’aimerais aussi remercier les caissières, les caissiers, qui n’ont pas peur alors que, chaque jour, ils ou elles rencontrent des gens. Ils et elles font leur travail qui est aussi super important.

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Auteure : Antonia, liège, 16 ans

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