TDA : trouble de déficit de l’attention

TDA : trouble de déficit de l’attention

Souvent, Elypse – c’est un pseudo – se prend des mots plein la figure : “Tu es hyperactive, hypersensible, bipolaire, tout le temps dans la lune…” Ces qualificatifs pourraient passer pour des traits de caractère s’ils n’étaient pas aussi ceux d’une maladie.

Malade ?

Il y a six mois, j’ai appris que j’étais atteinte d’un trouble de déficit de l’attention avec (ou sans) hyperactivité autrement dit par le TDA(H) (1). Un trouble que je trouve encore méconnu et dont j’ai décidé de vous parler. Mon but n’est pas de changer le regard des gens ou de donner une ligne de conduite pour savoir comment se comporter avec nous, mais plutôt de partager mon expérience… Je me dis que cela pourrait sensibiliser quelque peu aux difficultés que nous rencontrons. Le TDA(H) est une maladie et, d’après mes connaissances, elle est peu prise au sérieux. Pour faire simple et très résumé, la concentration est notre point faible. Concrètement, si je dois me concentrer, cela me vide, m’épuise.

Conne ?

Mais ce qui m’est le plus difficile à vivre, c’est d’être prise pour une conne car je ne comprendrais pas tout comme tout le monde. En réalité, ce n’est pas une question d’intelligence mais bien d’attention. Si je ne comprends pas les consignes, c’est juste parce qu’en réalité mon cerveau n’a pas pu être totalement allumé ou même pas du tout pendant la présentation des informations. Il n’y a que six mois que j’ai été diagnostiquée. Ça ne me plait pas forcément de le savoir même si ça m’apporte des réponses et surtout me confirme que je ne suis pas plus stupide qu’une autre.

Se soigner seule, pour le moment…

Le souci c’est qu’à présent, j’ai tendance à évoquer la maladie comme excuse. C’est vrai que c’est handicapant mais j’ai peur de trop en abuser. Pour le moment, je n’accepte pas les solutions médicamenteuses, j’ai envie de pouvoir me débrouiller seule face à ça. De toute façon, je sais qu’un jour ou l’autre, je devrai le faire. Par exemple, lorsque je serai à l’université, les professeurs ne vérifieront plus si je suis concentrée ou non. Il vaut donc mieux que je sois habituée et que je sache vivre avec. En conclusion, je ne cherche pas à changer la société ou n’importe quoi d’autre, mais c’est toujours bien d’en apprendre tous les jours.

(1) C’est à l’enfance qu’apparait souvent le TDA(H). Il y a différentes manifestations, différents symptômes au TDA(H) et particulièrement, la difficulté à se concentrer. Les personnes qui en sont atteintes peuvent, à cause de lui, souffrir d’une faible estime personnelle, de relations difficiles, de difficultés scolaires ou professionnelles. Il est possible d’être seulement TDA(H) ou d’être, en plus, hyperactif donc TDA(H). Ces personnes font alors beaucoup plus de choses que les autres, ont un grand besoin de se dépenser… On ne guérit pas du TDA(H), on apprend à vivre avec lui, à le gérer. Certaines personnes passent par la prise de médicaments ; différentes thérapies peuvent aussi apporter une aide. Infos : tdah.be

Auteure : Elypse, 17 ans, Rocourt

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R 

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Je suis malade

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On est le 25 mars. J’ai arrêté de compter les jours de confinement. En Belgique on a ordonné aux gens de rester chez eux pour quelques semaines. Cela faisait déjà plusieurs jours que je restais chez moi, par précaution.

Il est clair que c’est une nécessité pour éviter la propagation du virus qui circule actuellement autour du monde. Mais voilà, je suis malade. Non, je n’ai pas le coronavirus mais je souffre de dépression depuis des années.

Il m’est arrivé de nombreuses péripéties psychologiquement douloureuses, je me suis battue avec moi-même des années durant. Je m’étais isolée, je ne côtoyais plus mes amis. Depuis quelques mois, je commence à remonter doucement la pente, justement grâce aux amis que j’ai retrouvés. Je les vois très souvent, et ces moments passés avec eux sont, pour moi, un vrai traitement contre la bête noire qui sommeille en moi.

Au début, je me disais, un peu comme tout le monde, que je profiterai de cette période de confinement pour méditer, lire, prendre le temps de développer mon art. Mais… je me berçais d’illusions. Ma santé mentale est revenue au plus bas. Être cloîtrée chez moi est une vraie torture. Je ne suis pas seule, je vis avec mes parents. Ma mère me soutient beaucoup moralement. Mais ça ne suffit pas, ça ne suffit plus. 

Le seul échappatoire que j’avais m’a été enlevé. Je sais, c’est pareil pour tout le monde. Tout le monde est confiné, tout le monde reste chez soi. Mais je crois qu’on ne pense pas assez aux personnes pour qui le contact social est une chose indispensable à leur bien-être. Je retombe dans les abysses de ma dépression, mes angoisses reprennent de plus belle. Je ne peux que difficilement exprimer ce que je ressens. Je pourrais dire que mes amis me manquent, mais c’est un euphémisme comparé au trou béant que j’ai dans la tête. Comment gérer cette solitude? Comment faire pour garder le moral? Occupe ton esprit, me dit-on. Facile à dire. Je n’ai plus goût à rien. Je n’ai pas envie de faire quoi que ce soit. L’art qui pour moi est une passion, est devenu une tare. Ma motivation a disparu. Tout me semble insipide. Je ne me nourris presque plus, je pleure tous les jours. 

J’ai peur de ce que je pourrais faire si ce confinement dure plus longtemps. Je ne tiens plus, je ne tiendrai plus. À tous ceux qui souffrent en silence du manque de contact social, je vous entends. Je vous entends hurler au secours, je vous entends pleurer, je vous entends souffrir. Je n’ai pas le coronavirus, non. Mais je suis malade. 

Auteure : Elisabeth, 20 ans, Tournai

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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