Hypersensibilité : Effet de mode ou réel trouble émotionnel ?

Hypersensibilité : Effet de mode ou réel trouble émotionnel ?

Pendant longtemps, on nous disait « sensibles » quand on pleurait devant un film ou « émus » face à une situation, mais depuis le mot « hypersensibilité » revient en masse, notamment sur les réseaux sociaux. Mais l’hypersensibilité, c’est quoi ? Pour la faire simple, c’est un trouble émotionnel de sensibilité dite « excessive ». En gros, les émotions sont décuplées face à des situations qui peuvent paraitre banales pour d’autres.

Rire aux éclats face à une blague pas forcément drôle, pleurer devant un ami ému ou un couple de petits vieux amoureux. Être ému par la beauté de certaines choses. Être sensible aux sons et lumières, parfois avoir du mal avec le contact physique. Et si on doit parler de choses moins chouettes, il y a l’anxiété, pas simplement l’anxiété d’aller à un rendez-vous mais une anxiété constante, pour tout, tout le temps. Avoir 1000 choses en tête en même temps, penser toujours penser, toujours cette petite voix en tête qui te dit : « tu es sûre de toi ? ».

C’est aussi être touché par des petites choses, être vite blessé par des actes ou des paroles pas méchantes pourtant. Être aussi une éponge émotionnelle et prendre trop à cœur les problèmes des autres. C’est un trouble qui se travaille avec beaucoup de patience. Il faut apprendre comment ça fonctionne ? Pourquoi je réagis comme ça ? Qu’est-ce que je peux faire pour réguler mes émotions ?
Tout un chemin d’apprentissage et de questionnement sur toutes les émotions ressenties pour pouvoir gérer au mieux. Beaucoup en parlent et le comprennent, en allant chez un spécialiste, d’autres le découvrent seul. Et, enfin, beaucoup l’inventent suite à l’influence des réseaux sociaux.

Le terme « hypersensibilité » est énormément utilisé sur les réseaux, mais cela ne devrait pas être pris à la légère; c’est un réel trouble qui est plus facile à gérer pour certains et très difficile pour d’autres. Quant à moi, ça fait maintenant 8 ans que je vis avec, il a fallu énormément de temps pour vraiment comprendre ce qui m’arrivait, mais je travaille dessus tous les jours et mon hypersensibilité est devenue ma force aujourd’hui. Et, non, la vie ne s’arrête pas lorsqu’on s’énerve à cause d’un pot de cornichon qu’on n’arrive pas à ouvrir ou parce qu’on pleure devant une pub où le petit garçon a pu avoir une voiture télécommandée à Noël.

N’oubliez pas le temps fera les choses et tout arrive à point à qui sait attendre.

Auteure : Maryne, 25 ans, Namur

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

TDA : trouble de déficit de l’attention

TDA : trouble de déficit de l’attention

Souvent, Elypse – c’est un pseudo – se prend des mots plein la figure : “Tu es hyperactive, hypersensible, bipolaire, tout le temps dans la lune…” Ces qualificatifs pourraient passer pour des traits de caractère s’ils n’étaient pas aussi ceux d’une maladie.

Malade ?

Il y a six mois, j’ai appris que j’étais atteinte d’un trouble de déficit de l’attention avec (ou sans) hyperactivité autrement dit par le TDA(H) (1). Un trouble que je trouve encore méconnu et dont j’ai décidé de vous parler. Mon but n’est pas de changer le regard des gens ou de donner une ligne de conduite pour savoir comment se comporter avec nous, mais plutôt de partager mon expérience… Je me dis que cela pourrait sensibiliser quelque peu aux difficultés que nous rencontrons. Le TDA(H) est une maladie et, d’après mes connaissances, elle est peu prise au sérieux. Pour faire simple et très résumé, la concentration est notre point faible. Concrètement, si je dois me concentrer, cela me vide, m’épuise.

Conne ?

Mais ce qui m’est le plus difficile à vivre, c’est d’être prise pour une conne car je ne comprendrais pas tout comme tout le monde. En réalité, ce n’est pas une question d’intelligence mais bien d’attention. Si je ne comprends pas les consignes, c’est juste parce qu’en réalité mon cerveau n’a pas pu être totalement allumé ou même pas du tout pendant la présentation des informations. Il n’y a que six mois que j’ai été diagnostiquée. Ça ne me plait pas forcément de le savoir même si ça m’apporte des réponses et surtout me confirme que je ne suis pas plus stupide qu’une autre.

Se soigner seule, pour le moment…

Le souci c’est qu’à présent, j’ai tendance à évoquer la maladie comme excuse. C’est vrai que c’est handicapant mais j’ai peur de trop en abuser. Pour le moment, je n’accepte pas les solutions médicamenteuses, j’ai envie de pouvoir me débrouiller seule face à ça. De toute façon, je sais qu’un jour ou l’autre, je devrai le faire. Par exemple, lorsque je serai à l’université, les professeurs ne vérifieront plus si je suis concentrée ou non. Il vaut donc mieux que je sois habituée et que je sache vivre avec. En conclusion, je ne cherche pas à changer la société ou n’importe quoi d’autre, mais c’est toujours bien d’en apprendre tous les jours.

(1) C’est à l’enfance qu’apparait souvent le TDA(H). Il y a différentes manifestations, différents symptômes au TDA(H) et particulièrement, la difficulté à se concentrer. Les personnes qui en sont atteintes peuvent, à cause de lui, souffrir d’une faible estime personnelle, de relations difficiles, de difficultés scolaires ou professionnelles. Il est possible d’être seulement TDA(H) ou d’être, en plus, hyperactif donc TDA(H). Ces personnes font alors beaucoup plus de choses que les autres, ont un grand besoin de se dépenser… On ne guérit pas du TDA(H), on apprend à vivre avec lui, à le gérer. Certaines personnes passent par la prise de médicaments ; différentes thérapies peuvent aussi apporter une aide. Infos : tdah.be

Auteure : Elypse, 17 ans, Rocourt

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R 

Et d’autres décryptages

Fleurir l’humanité

Le plus révoltant dans ce monde, c’est toutes les fois où l’on ne donne pas à l’autre ce qu’on aimerait recevoir, où l’on fait subir ce qu’on ne voudrait jamais vivre. Cette attitude a un nom. Plus...

Soufi mon Amour

Nous sommes au début des vacances et dans quelques jours, nous partons au Maroc.Pour m'accompagner durant ce périple, j'ai décidé d'acheter un livre dont une amie m'a parlé : " Soufi mon Amour "...

La descente en enfer

            Lorsque mes parents partent, il y a toujours une certaine excitation. Je fais les courses avec mon papa, pour tenir une semaine sans manquer de rien. J'aide à charger la voiture pour que...

Ne pas se faire du mal

J'ai envie de faire passer un message. Faites bien attention à vous. Ne vous faites pas du mal, cela ne va servir à rien, je vous le promets. Rien ne change, ça va juste vous faire du mal, et faire...

Coeur sombre

Coeur sombre, sombre de conneries, conneries de jeunesse, jeunesse de délinquant,  délinquance de plusieurs années, plusieurs années noires, noires de fréquentation, fréquentation de cité, cité en...

Liberté et solitude

Je vais vous parler de mon histoire par rapport à la solitude. Je suis une personne très timide. Je ne fais pas facilement confiance. J'ai toujours eu peur du regard des autres, des critiques,...

L’abus sexuel

J'ai décidé de parler de l'abus sexuel car j'espère que cela pourra aider des gens ayant vécu une situation similaire que moi... J'ai subi des attouchements vers l'âge de 7 ou 8 ans, je ne sais plus...

L’adolescence

Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

Á toi, qui lis ceci.

A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...

Média d’expressions
Individuelle et collective
Destiné aux jeunes
En Fédération Wallonie Bruxelles

Scan-R est soutenu par

Pour être informé des activités de Scan-R