Je n’ai pas choisi et je n’ai pas le choix

Je n’ai pas choisi et je n’ai pas le choix

Un peu à gauche, un peu à droite. Elisa est entre ses parents, dans un entre deux permanent et elle ne s’y sent pas bien. Un temps sur deux, sa chambre n’est même pas la sienne. Elle déteste tout cela et se demande, vraiment, quand ça va se terminer.

Mon lit n’est pas à moi

Cette pièce m’est inconnue. Je ne m’y sens pas à ma place ce n’est pas ma chambre. Pas ma pièce, je n’ai pas mon confort. Je ne peux m’exprimer comme je le veux dans celle-ci. Je n’ai presque aucune liberté. Des règles dans une chambre… Pourtant c’est un endroit où on est libre, non ? Pas de déco, les murs sont unis, tristes, aucune chose ne montre ma personnalité. Pas la mienne, c’est celle de quelqu’une d’autre, celle de cette demi-sœur qui n’est, pour moi, qu’une inconnue. Parfois, on me prend même pour elle. Pourtant, je ne lui ressemble en rien ! C’est une chambre, pas ma chambre.

Sans repère

Cela devrait être quelque chose de personnel, ma bulle que je n’ai plus. Vais-je la récupérer un jour ? Me sentir à nouveau chez moi après presque une année ? Est-ce que cela va rester comme ça ? Je pensais que changer d’environnement pourrait m’aider. Mais c’est tout le contraire. J’ai perdu tous mes repères. Oui, j’ai toujours ma famille, mes amis… Eux sont mes repères, mais j’ai besoin de bien plus que ça : de repères matériels, peut-être mes posters, mon lit, mon bureau. Un environnement agréable quoi. J’en ai besoin pour ma créativité et mon bien-être. Mais comment le faire comprendre quand tout ce que l’on me dit est : « Cela va s’arranger », « Ca va changer » ou « De toute manière, tu vas bientôt pouvoir partir, tu n’auras plus à te soucier de tout ça ».

Se taire

Et en attendant quoi ? Je résiste… Alors un jour ça craque. Peut-être que j’ai besoin d’un temps d’adaptation. Mais qu’est-ce qui se passe si je ne veux pas m’adapter ? Si je reste brisée. Si je ne veux pas de cette vie que je n’ai pas choisie. Je n’ai pas besoin de cet endroit, de ces personnes que je ne vois presque jamais même si j’habite chez eux. C’est trop dur. Je n’ai plus mon mot à dire et à la rare occasion de parler, on ne m’entend pas ! Enfin… Si, on m’entend mais… Est-ce que l’on m’écoute vraiment ? Ou je parle peut-être aux murs ? Aux murs de cet endroit que je hais ! De cette sorte de prison de règles que je n’approuve pas et trouve insensée. Mais je reste silencieuse jusqu’au jour où… Au jour où… Ça va craquer. Peut-être qu’il faut que je craque pour qu’enfin, on écoute ma voix, mes mots, mes pensées, mon avis. J’ai cette impression que ce ne sera jamais fini. Ce ne sera jamais assez. Ça continuera encore et encore jusqu’à la fin. Mais quelle sera la fin ? De quoi est-elle faite ? Qu’est-ce qui m’arrive à moi, à la fin ? C’est quoi la fin déjà ? Est-ce que j’ai faim de cette fin ? Combien de temps à rester coincée là, à attendre qu’on m’entende, qu’on m’écoute et me comprenne ? Je suis là au milieu de ces problèmes.

Rêver jusque quand ?

Oh mais ce sont des problèmes d’adultes et je n’ai rien à dire c’est ça ? De toute manière, on dit que les enfants n’ont rien à dire et en plus, je suis une fille ou une femme je ne sais même plus… Une enfant seulement quand ça arrange « les grands », par exemple pour gérer mon argent de poche ou garder mes frères et une adulte quand ils le décident. Les femmes n’ont apparemment rien à dire de toute façon ! Alors devrais-je me taire tout le reste de ma vie ? Et me revoilà toujours enfermée là, à réfléchir à ce que je peux faire, à penser à mon passé, qui me paraissait si difficile à ce moment-là… Maintenant c’est pire. Enfin, c’est mon impression. Rester là, à rêver à une vie meilleure. C’est quand même pas si difficile. J’ai besoin d’un espace pour m’exprimer mais cela en même temps parait si difficile, si loin… Je pourrais au moins avoir mon mot à dire sur ça non ?

Auteure : Elisa, 16 ans, Liège

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance

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La pensée positive

La pensée positive

Partir avec un jeu compliqué, très compliqué, connaitre les foyers, passer une partie de ses premières années pas loin de l’enfer et, au bout du compte, rencontrer une personne qui change tout. Cela vous fait passer de l’ombre à la lumière. C’est la belle histoire de Pola-Wiktoria.

Pas bien

De ma naissance jusqu’à l’âge de 14-15 ans, je n’allais pas bien. J’étais submergée par mes problèmes. Mon histoire est un peu dramatique. En gros, mon enfance était un mélange de constantes disputes, de police, de suicide, d’alcool et de foyers,… J’ai vécu avec un père, présent mais alcoolique, et avec une mère qui devait parfois jouer le rôle de la mère et du père. C’était et c’est une mère exemplaire, elle est mon modèle.

Les foyers

À l’âge de 8 ans, mon grand frère et moi avons été placés en foyer. Ce n’était pas joyeux, je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait. Je venais en fait de vivre un traumatisme… Après avoir passé 6 ans en foyer, j’étais quelqu’un de négatif, n’avais pas confiance en moi. J’ai été dans trois foyers différents, dans trois villes différentes. Je devais tout le temps reconstruire ma vie. À force, je ne m’attachais plus aux gens : je déménageais trop souvent. À ce moment-là, j’avais déjà rencontré beaucoup de personnes, vu des choses qu’une petite fille n’est pas censée voir : des personnes qui se mutilent, des enfants éclatant en crises de colère, cassant ce qui les entoure, criant des paroles abjectes. Je me faisais voler, frapper… J’en passe. Au début, j’étais naïve puis j’ai fini par apprendre des insultes, par devenir agressive, je me bagarrais, je faisais n’importe quoi. J’étais mal.

Thérapie ?

Aujourd’hui j’ai 18 ans, pourtant, avec tout ce qui est arrivé dans ma vie, j’ai l’impression d’en avoir 30. On m’a imposé des visites chez des psychologues et j’ai suivi des thérapies. En vérité, rien de tout cela ne m’aidait vraiment. Un jour, un homme est apparu dans ma vie. Aujourd’hui, il est mon beau-père. Il s’intéresse beaucoup à la psychologie, il est coach en développement personnel. Depuis notre rencontre, il m’aide en partant de mes propres expériences. Il me dit que c’est à moi de contrôler ce que j’ai dans ma tête. Il me dit de rester positive tout simplement parce que c’est inutile de voir les choses négativement. Si nous avons le choix de voir la vie d’une manière ou d’une autre, autant choisir le point de vue positif. C’est préférable de garder espoir quand ça ne va pas. Le soleil finit toujours par apparaitre, il faut juste savoir se positionner d’une certaine manière afin de pouvoir sentir les rayons de soleil. C’est-à-dire que, malgré la situation, il ne faut pas baisser les bras et essayer de rester un minimum positif.

Positive !

D’après Daniel Goleman, un psychologue américain, l’intelligence émotionnelle est, que nous le voulions ou non, l’authentique clé pour être heureux. Il ne faut, en aucun cas, essayer d’ignorer les problèmes ou de se transformer en pierre mais au contraire, creuser jusqu’à comprendre ce qui ne va pas. Il faut juste être humain, montrer ses émotions, avoir différentes perspectives et essayer. Maintenant, grâce à mon beau-père, mais aussi grâce à ma mère, je suis en bonne santé mentale. Ils se sont rencontrés quand j’avais 11 ans, et depuis ce moment-là, ma mère prend les conseils de mon beau-père pour bien vivre, elle a donc appris comment s’en sortir psychologiquement : elle aussi a vécu pas mal de choses. J’ai donc à mes côtés deux personnes qui m’aident, m’apprennent comment vivre mieux en ayant un mental en bonne santé.

Les grandes difficultés n’en sont pas

Grâce à eux, je m’en sors dans les situations les plus stressantes comme, par exemple, les examens. Quelques jours avant et le jour J, je me dis des petites phrases du genre : “Tu es intelligente et tu peux le faire”,”C’est juste un examen, rien de compliqué”. Je vous conseille de faire de même pour n’importe quelle situation ! Attention, je ne vous demande pas de vous voiler la face, si vous devez passer un examen et que vous n’avez pas assez révisé, ne pensez pas que ce genre de petites phrases vous sauvera la vie ! Il faut être positif tout en faisant de votre mieux pour réussir.

Un super truc pour tout le monde !

Mes parents m’ont aussi aidée à avoir confiance en moi grâce aux livres qu’ils m’ont conseillé de lire, grâce à nos débats,… Mon beau-père m’avait proposé un exercice sur la confiance en soi. Tous les matins, au moment du brossage de dents, je me regarde dans la glace et je me dis un compliment sans utiliser de négation. Imaginons que je me trouve sympa, je ne vais pas dire : “Je ne suis pas une personne méchante” mais “Je suis une personne sympa/gentille”. Déjà là, la phrase est positive en elle-même.

La vie en rose… ou presque

C’est important d’être optimiste car dans une vie, ça peut tout changer. Avant j’étais quelqu’un de triste, négatif, colérique… et aujourd’hui quand mes amis me décrivent comme une personne souriante, positive ou encore, je cite : “T’es une personne qui voit la vie en rose”, je suis très heureuse et juste fière de moi. Si vous êtes en train de traverser une période compliquée en ce moment-même, je vous souhaite de commencer à changer vos pensées même si c’est très dur, ne baissez pas les bras car tout est dans la tête.

Auteur : Pola-Wiktoria, 18 ans, Sevenum (Pays-Bas)

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« Bastard »

« Bastard »

Longtemps, Eddy a écouté un rap qui racontait l’histoire d’un fils abandonné par son père. Nombreuses, très nombreuses furent les écoutes et Eddy finit par être persuadé que ce que le chanteur racontait n’était rien de moins qu’une vérité absolue. Avec le temps, il a évolué et est parti faire connaissance avec un inconnu… Son père.

Chanson pas douce que ne me chantait pas mon père

Je suis un très grand fan de musique. Tous les jours, depuis tout petit, je passe 50% de ma journée à en écouter. Ce que j’écoute a eu beaucoup d’influence sur moi. Vers les 14-15 ans, je me cherchais, me posais aussi énormément de questions. La plus brulante de toutes : pourquoi est-ce que mon père est parti quelque temps après ma naissance ? Par rapport à cet état de fait, j’ai longtemps été très influencé par une chanson en particulier. Elle est signée Tyler, The Creator et est titrée Bastard (1). Tyler y raconte son histoire, sa vraie histoire : comment il en est arrivé là et surtout, il insiste sur l’énorme contraste entre la forte présence de sa mère, au quotidien, et l’absence de son père qu’il n’a jamais vu. Tout au long du morceau, il a des propos très violents par rapport à son père. C’est en cela que je me suis reconnu, identifié. Ayant un père absent, je haïssais mon père autant qu’il haïssait le sien. Pour moi, comme pour lui, le père nous avait abandonnés, ma mère et moi.

Haï et inconnu

Grandissant, je ne savais pas ce que c’était d’avoir une figure paternelle. Je suis le dernier de la famille, tous mes frères et sœurs avaient grandi avec un « père », tous sauf moi. Je me suis souvent senti à l’écart par rapport à ça. Eux avaient eu un père, moi pas. Ça me brisait encore plus le cœur. Plus j’y réfléchissais, plus j’avais mal. Mon père était parti vraiment quelques jours après ma naissance. Vous vous rendez compte du sentiment de dégout que j’ai pu avoir à ce moment-là ? J’étais très proche de ma mère, et le suis encore plus aujourd’hui, par contre avec mon père, c’était très étrange. Pour moi, c’était comme un inconnu que je détestais pour des raisons peut-être pas du tout justifiées, sans même vouloir le comprendre ni quoi que ce soit. Bien évidemment, avec l’âge, les choses ont changé, au fur et à mesure de la musique que j’écoutais et surtout en grandissant.

Je ne suis pas Tyler

Vers 18-19 ans, je me suis enfin rendu compte à quel point cet artiste avait de l’emprise sur moi. Par son vécu similaire au mien, je m’identifiais très facilement. Je me voyais en lui, haïr mon père, à ce moment-là, me semblait normal. Plus de 5 ans après, j’ai compris que ce n’était pas ma vie, je m’identifiais à lui mais c’est tout. Moi, mon père, je le voyais mais à cause de cette chanson, je le haïssais sans pour autant aller lui en parler, j’ai vite compris qu’on ne vivait pas la même chose et c’est à ce moment que j’ai essayé de retisser les liens avec lui, pour mieux le connaitre. Avant cela, je l’ai haï à cause d’un simple morceau de musique.

La puissance du son

La musique est un facteur émotif puissant. Un jeune qui a un père absent, qui écoute cette chanson va accroitre son sentiment de haine pour son père. Le justifier par le fait que si un artiste reconnu le chante, c’est qu’il existe. Avec cela, on pourra conclure que la haine est tout à fait normale. Un passage m’a vraiment marqué : « Fuck a deal, I just want my father’s email. So I can tell him how much I fucking hate him in detail / Merde, je veux juste l’e-mail de mon père et je pourrai lui dire combien je le hais en détail ». Cette phrase m’a vraiment fait réfléchir et je me suis demandé pourquoi avoir autant de haine pour quelqu’un qu’on ne connait pas, pourquoi ne pas réfléchir de moi-même au lieu de l’écouter.

Papa

Aujourd’hui j’ai 20 ans et j’ai une relation très saine avec mon père et cette musique, je l’écoute toujours mais plus de la même façon. Elle me rappelle que cela a été un moment difficile dans ma vie et surtout mon évolution. Ça me fait du bien juste de l’écouter et de me dire que j’ai bien changé avec le temps.

(1) Tyler, The Creator (Los Angeles, USA, 1991) est à la fois rappeur, designer, graphiste, scénariste… Bastard est le titre de sa première mixtape et le titre du morceau dont Eddy nous parle. Elle a été publiée sur internet en 2009. Le son est disponible sur YouTube.

Auteur : Eddy, 20 ans, Liège

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Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

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Mes grands jours du guidisme

Mes grands jours du guidisme

En Belgique, elles et ils seraient, environ, 400 000 jeunes âgé·es de 6 à 20 ans à participer à un mouvement guide ou scout (1). Depuis 1915, en Belgique, existent aussi les Guides, le pendant féminin du mouvement. Lilou en est membre. Lors d’un atelier Scan-R, elle a décidé de nous raconter un grand moment du camp.

Réveil en douceur

Je dors dans ma tente sur pilotis (2) quand les cheffes guides viennent nous réveiller au son des casseroles. Quel réveil en douceur ! Je comprends alors que le jour que j’attends depuis mon arrivée dans ce champs est enfin là… Le hike (3) ! Je me réjouis de ces trois jours où je vais pouvoir apprendre aux plus jeunes de ma patrouille (4) comment lire une carte, comment être responsable. En plus de ça, je sais, par expérience, que le hike renforce grandement les liens entre les filles de la patrouille. Cette année, on en a bien besoin ! Mais des doutes m’envahissent très vite. Je me demande si je vais être à la hauteur de mes responsabilités et surtout, j’ai la pression parce que ma patrouille et moi voulons gagner le fameux fanion (5). Je m’empresse de faire mon sac, d’enfiler des habits confortables et mes baskets. Je m’assure de prendre la trousse de secours, au cas où une des filles se blesse. J’adore devoir penser à tout. Je me sens utile, c’est une sensation géniale.

Saut dans le vide

Une fois les sacs faits, c’est l’heure des aurevoirs. C’est parti, on attrape notre dagobert (6) et nous voilà, livrées à nous-même. On marche des heures et des heures qui passent aussi vite que des secondes étant donné qu’on s’amuse, se taquine, rigole, se livre les unes aux autres. Un bon nombre de fous rires arrive, le genre de fou rire dont on se souvient toute sa vie ! Par exemple, un jour, à un feu rouge, on a dansé le lac des cygnes. Une dame a cru qu’on faisait la manche ! Une fois l’heure du repas arrivée, c’est le moment du chifoumi (7) pour savoir qui sont les deux filles qui vont devoir aller sonner chez des habitants du village pour chauffer nos raviolis en conserve.

La grande soif

Après une bonne nuit de sommeil, c’est reparti pour un jour de marche. Sauf qu’au bout de quelques heures, la chaleur devient vraiment pesante et on ne peut pas se mettre à l’ombre. Le chemin que l’on doit emprunter se situe au milieu d’une multitude de champs. Nos gourdes sont vides, il n’y a aucune habitation autour de nous. Certaines des petites commencent à faiblir et moi aussi mais je ne montre rien car je suis la C.P. (7) C’est à moi de les motiver donc je les booste. Elles continuent à marcher malgré cette chaleur étouffante. Je commence à me sentir vraiment mal et ma tête tourne et me semble super lourde, tout mon corps me semble lourd… Après une heure de marche supplémentaire j’aperçois une maison, je n’ai jamais été aussi heureuse de voir une habitation. À ce moment-là, je me dis: “C’est bon, on va arriver au bout de ce hike, on remplit toutes les gourdes et on repart de plus belle!” Il n’y a plus de stress que quelqu’un tombe dans les pommes, l’angoisse laisse alors la place à une joie immense de pouvoir continuer et de voir les autres filles heureuses. Le dernier jour se passe sans aucun problème, mise à part cette chaleur toujours aussi pesante .

Le fameux fanion

Après 6 heures de marche, j’aperçois enfin le champs. On se regarde toutes et la fierté nous envahit car, en plus d’avoir fini notre hike et de s’être rapprochées, on est arrivée les premières, ce qui veut dire que le fanion hike nous revient ! C’est une grande fierté ! Après cette fameuse remise de fanion, je m’isole quelques instants. Je me rends compte que, pendant ces camps, on vit des moments très intenses de notre vie. Je suis triste que ce soit déjà ma dernière année aux guides mais je suis heureuse. Heureuse d’avoir pris mes responsabilités pour ma patrouille, heureuse des rencontres que j’ai pu faire et surtout heureuse d’avoir vécu tous ces moments qui resteront gravés à jamais dans ma mémoire ! Ca m’a appris beaucoup de choses sur moi et sur le monde. Un camp est toujours enrichissant et même si il y a parfois des moments difficiles, on ne garde, à la fin, que le positif au final et dès qu’on part de cette prairie, on est déjà survoltées à l’idée de revivre cette expérience l’année suivante.

  • 1. Le Scoutisme est un mouvement de jeunesse inventé par le lord et militaire anglais Baden Powell (1857-1941), aujourd’hui contesté parce qu’accusé, suite à l’assassinat de Georges Floyd (1973-2020) de racisme, d’homophobie et de liens de complaisance avec le régime nazi.

    2. Pilotis, un pilotis est une cabane construite sur une série de piliers appelés pilotis. Le but de la manoeuvre est d’avoir, avec ces piliers, une surface plane pour installer les lits.

    3. Le hike est un moment de deux ou trois jours durant lesquels les guides – et les scouts – sont laissé·es en autonomie, elles et ils doivent se débrouiller pour boire, manger et dormir avant de retourner au campement.

    4. Une patrouille est composée de six à huit personnes. Les plus jeunes sont encadré·es par les plus vieux et ont à transmettre des valeurs et des compétences. Dans une patrouille, il y a un·e CP, pour chef·fe de patrouille et un SP, pour second·e de patrouille. Elles et ils sont souvent les plus âgé·es.

    5. Le fanion est un drapeau honorifique. Il attribue à celles et ceux qui l’ont obtenu de prouver certaines qualités : autonomie, débrouillardise,…

    6. Le dagobert n’a rien à voir avec le roi de la chanson ni avec le scoutisme ! À Liège, à Namur et ailleurs, c’est le mot qu’on utilise pour désigner une baguette garnie de jambon et de fromage.

    7. Chifoumi est un autre nom pour le jeu de pierre-papier-ciseaux. Chifoumi est le nom japonais du même jeu. Notons que la traduction de ce jeu, en français n’est pas pierre-papier-ciseaux mais un-deux-trois.

Auteure : Lilou, 17 ans, Liège

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Tolère-toi toi-même

Tolère-toi toi-même

Dans l’histoire d’une personne, et donc dans toutes les histoires, il y a toujours un moment, plus au mois court, plus ou moins long, pendant lequel chacune, chacun est à la fois absorbé·e et fasciné·e par le groupe. Durant ce moment, on se tolère peu, on s’oublie pour faire partie du tout. C’est sur ce moment de son parcours, et celui d’après, que revient Florane.

Trop moche, trop boutonneuse, trop plate…

La perfection est une notion extrêmement relative. On ne sait pas exactement comment la définir mais, on a tous et toutes notre idée de ce qu’elle pourrait être, représenter. Pour espérer un jour atteindre cette image que l’on se fait, on s’invente des contraintes et des exigences en mettant la barre beaucoup trop haut. On a constamment tendance à se comparer aux autres pour voir à quel niveau de l’échelle de perfection on se place. « Je suis trop moche », « J’ai plein de boutons », « Je suis grosse », « Je suis plate », « Elles sont mille fois plus belles que moi »,… Nombreuses sont les remarques qu’on s’inflige. Nous gaspillons notre énergie, et notre temps, dans cette quête d’idéal parce qu’on attache trop d’importance à la vision qu’ont les autres de nous.

Je suis nulle, puissance infini + 3

J’ai longtemps eu cette habitude de m’auto-dénigrer. J’étais convaincue que je n’étais jamais assez belle. J’étais une jeune ado sans aucune estime d’elle-même qui essayait, sans cesse, de ressembler aux autres élèves pour espérer avoir leur attention. Je me comparais beaucoup à elles, à eux. Toutes et tous semblaient toujours mieux que moi. Je me sentais menacée par les personnes qui m’entouraient, j’avais peur de ne pas être aimée. Alors, j’ai mis tout mon cœur, toute mon énergie à faire partie des groupes « populaires ». Je savais – ou je croyais savoir – que, comme ça, j’allais passer les meilleures années de ma vie.

Comme tout le monde

Je copiais quasiment tous leurs faits, tous leurs gestes : j’achetais le même genre de vêtements, je me forçais à me maquiller même quand je n’en avais pas envie, j’utilisais la même façon de parler, je désobéissais aux professeur·es et à mes parents jusqu’à les rendre folles et fous car la mode, dans mon école, était d’être « rebelle ». Je criais sur les professeur·es, je leur lançais mon journal de classe à la figure, j’insultais le directeur… Je faisais vraiment n’importe quoi. Je n’étais même plus moi-même. J’ai même fini, à 13 ans, complètement saoule à une soirée d’une « amie »… Saoule au point de ne plus me souvenir ce que j’y ai fait.

Fake fille

Bref, … Moi qui voulais passer les meilleures années de ma vie, et bien, c’était raté. Même si extérieurement, j’avais l’air assez heureuse, épanouie et chanceuse. Intérieurement, ce n’était pas du tout pareil. J’étais si triste et malheureuse. Il m’arrivait, régulièrement, de m’enfermer dans les toilettes de l’école pour pleurer pendant la journée. Je me mentais à moi-même. Je jouais le rôle du personnage que je voulais être, celui que les autres voulaient que je sois. Je vivais à travers leurs regards, ils me disaient si j’étais correcte ou non et je peux vous dire que je me sentais souvent laide et répugnante. Lorsque nous nous sentons inférieur·es aux autres, nous avons besoin des gens pour élever notre niveau d’estime et nous rabaissons les personnes que nous côtoyons en faisant l’étalage de leurs défauts dans le but d’élever notre propre estime personnelle.

Dépossédée

Dans cet état de non-amour de soi, nous n’avons aucun pouvoir sur notre vie puisque nous vivons en fonction des autres, de leurs opinions. Comme l’image qu’ils projettent semble toujours supérieure à la nôtre, nous nous retrouvons toujours insatisfait·es et frustré·es car on n’a pas atteint cet idéal. Plus nous donnons de la place à l’opinion des gens, plus nous perdons le contrôle de notre état intérieur. Nous devenons des êtres extrêmement influençables et vulnérables. J’ai beaucoup souffert de ne pas m’aimer, que ce soit physiquement ou dans ma façon de penser ou de parler. J’enviais les autres car ils semblaient avoir tout : beauté, argent, ami·es, confiance, humour, etc.

Je ne me connais plus

Tout cela m’a éloigné de moi. Je vivais à l’extérieur de ma vie sans savoir ce que je voulais vraiment. Ce qui importait était l’approbation d’autrui. Imaginez le pouvoir que je leur laissais. Avec du recul, je peux dire que le plus beau cadeau que nous puissions nous faire est de cesser de se cacher et enfin de s’aimer. Accepter qui nous sommes dans notre intégralité et nos « imperfections ». Nous devons nous témoigner de l’amour, se regarder dans la glace et se dire que, bordel, je suis belle, quoi ! Cesser de donner de l’importance à ce que les autres pensent ou disent de nous. De cette façon nous leur enlevons le pouvoir que nous leur avions donné auparavant.

Être moi

Je pense que je peux vous l’affirmer mais j’aime la vie et j’aime la vivre. Je n’ai plus besoin de fuir puisque mon estime ne se trouve plus à travers le regard des autres. Je n’ai plus de temps à perdre à vivre une vie qui ne m’appartient pas. Ma vie se déroulait sans que je puisse en avoir le pouvoir puisque j’étais trop perturbée par l’opinion que les gens pouvaient avoir de moi, qui finalement était une projection de ce que je pensais de moi-même. Vouloir vivre une autre vie que la sienne, c’est se perdre dans le néant et se priver de toutes manifestations d’amour. N’accorde aucune valeur à des propos venant de quelqu’un d’autre que toi. Te comparer aux autres n’a rien de bénéfique. Car il est déplorable de réduire la vie à un concours de beauté. La vie est infiniment plus que cela.

Je crois en moi, crois en toi

Abandonne la course effrénée à la beauté. Vis en harmonie avec les autres et cesse, une bonne fois pour toutes, d’entrer en compétition avec eux, avec elles. Cesse de te focaliser sur les défauts physiques. Considère ton corps dans son ensemble. Considère-le sans le juger, avec bienveillance, gentillesse et délicatesse. Prends soin de lui. Vit en bonne entente avec lui. N’inflige pas à ton corps des châtiments qu’il ne mérite pas. La beauté est tellement subjective, il n’y a que toi qui peux savoir comment tu te sens et comment tu te trouves. Abandonne les exigences des autres, déleste-toi des croyances qu’on nous impose, sépare-toi de l’avis physique qu’on a sur toi. Tu es magnifique. Tu es exceptionnel·le. Tu es toi. Laisse ton corps en paix, aime-le et sois fière de lui.

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Auteure : Florane, 17 ans, Otrange

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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« Thanatophobe »

« Thanatophobe »

Livia a du mal à trouver le sommeil. Quand vient la nuit et le moment de dormir, elle stresse. Elle se demande même si elle ne serait pas thanatophobe autrement dit, elle se demande si elle n’a pas une peur maladive de la mort. Après avoir dormi quelques semaines avec sa mère puis avec sa sœur, elle se retrouve seule dans son lit et c’est l’angoisse totale.

Jamais seule

Il s’en est passé des choses ces deux derniers mois… J’ai dormi avec maman pendant 5 semaines. Elle fait de la tachycardie : son cœur bat souvent à un rythme trop élevé, ce qui fait qu’elle se réveille. Après ma mère, j’ai dormi avec ma grande soeur. Elle était bouleversée par la mort d’un ami, lors d’un accident de voiture. Bref, ce soir, pour la première fois, depuis deux mois je suis seule dans mon lit. J’ai peur et je ne sais pas de quoi mais je n’arrive pas à trouver le sommeil. J’allume le flash de mon téléphone pour briser l’obscurité de ma chambre et enfin, réussir à m’endormir. Le lendemain, je décide de dormir avec une veilleuse jusqu’à ce que ça aille mieux.

La veilleuse

Aujourd’hui, ça fait trois semaines que je dors avec cette veilleuse et ça ne va pas mieux. Ce soir encore, j’ai peur mais c’est différent. Je n’ai pas peur du noir, mais de dormir, ou plutôt de ne pas me réveiller. J’ai peur de mourir. Mais pourquoi ? Tout allait bien il y a encore quelques semaines. Comme celui de ma mère, mon cœur bat vite, je n’arrive pas à le calmer, je transpire, j’ai les mains moites et j’ai l’impression d’étouffer. J’ai des sueurs froides. Je me sens tétanisée. J’ai le souffle coupé. Je me lève pour aller laver mon visage. Je décide de lire un manga pour me distraire. Je m’endors vers trois heures du matin.

Rêver ?

Cette nuit c’est plus fort encore, je suis dans mon lit et j’essaye d’imaginer des aventures pour me fatiguer. Je m’endors et fais ce rêve dans lequel on m’enfonce une épée dans le dos. Je sens qu’on me transperce, j’ai mal, j’ai très mal, j’ai trop mal, je crie. Je ressens le froid de l’épée dans ma chair, j’ai peur, je crie mais moins fort cette fois. Je ressens une chaleur au niveau de ma plaie, le chevalier vient de retirer son arme de mon corps. J’ai froid, je gémis à peine et puis la chaleur de ma plaie se propage dans tout mon corps, c’est agréable, j’ai l’impression d’être dans un lit moelleux. Je ne me débats plus, cette chaleur est irrésistible, je ne peux rien faire à part la savourer. Et puis, rien, rien du tout pendant quelques secondes, plus rien. Je me réveille en sueur et sur le ventre comme dans mon rêve. C’est donc ça la justice de la vie : la mort. Pauvre, riche, jeune, vieux, vieille, bonn·ne ou mauvais·e on va tous y passer. La mort est effrayante mais irrésistible.

Septembre ?

J’étudie l’art, on est début septembre et aujourd’hui c’est la rentrée. Je suis toute excitée à l’idée de revoir mes amis, découvrir ma nouvelle classe et mes nouveaux professeurs. Les nuits qui ont suivi étaient plutôt calmes, sans doute le fait d’avoir des occupations. J’ai parlé de ma peur à mes amies, à ma sœur et à ma mère. Je ne fais plus autant de crises d’angoisse et elles sont brèves et j’aborde plus franchement le sujet. Je profite un maximum de la vie. Bref, je m’appelle Livia et j’apprends à gérer mes crises d’angoisse.

Auteure : Livia,  16 ans, Liège

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance 

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