« Hé mademoiselle ! C’est quoi ton ptit nom ? »

« Hé mademoiselle ! C’est quoi ton ptit nom ? »

Il fait super bon dehors, le ciel est bleu, le soleil est de sortie… Tout ce qu’il faut pour commencer une bonne et belle journée. Une fois prête, Marine part pour l’école. Dans le métro, il fait lourd et, évidemment, le masque n’aide pas. Elle est pressée de retrouver l’air frais. Arrivée à Gare Centrale, elle marche avant d’arriver à destination, prend le rond-point et s’apprête à descendre la rue et est accueillie par un : « Toute jolie, dis- donc ».

“Ta gueule”

Ben alors, pourquoi tu t’étonnes Marine ? Il fait chaud, et tu portes une jupe. C’est de ta faute, tu le sais. Je lui lâche un « ta gueule » non contrôlé. Je les insulte souvent, mais toujours dans ma tête. Je n’aurais pas dû, certes, mais ce matin, c’était juste la fois de trop. En fait, la première fois que ça arrive, c’est déjà la fois de trop. Je descends la rue, et un peu plus bas, je tourne la tête. Ce n’est pas vrai, il me suit. Trace, Marine, trace, t’es presque à l’école. Mon souffle s’accélère. Peut-être que je me fais un film, mais on ne sait jamais jusqu’où ils sont capables d’aller. Bon, la bonne nouvelle c’est que je l’ai semé et que je suis arrivée saine et sauve. La mauvaise, c’est qu’il y a encore trop d’idiots sur Terre.

Une situation parmi de très nombreuses autres

En fait, en y repensant, j’ai échappé à quelque chose, et je ne préfère même pas imaginer quoi. Mais parmi toutes les personnes qui sont passées devant cet homme ce matin-là, ou même un autre jour, quelles autres, filles, ou garçons, n’ont justement pas pu y échapper ? Pour qui est-ce que c’est allé plus loin qu’un « tT’as de belles-jambes, toi ! » ? Ça m’effraie d’y penser. Ce genre de choses, ça m’arrive régulièrement. Pour d’autres, ça arrive pratiquement tout le temps … Ce n’est pas censé devenir une habitude ! On ne devrait pas, à chaque fois qu’on prévoit de sortir, se préparer mentalement à ce qu’on nous aborde. Ça veut dire quoi ? Que tous les matins en regardant la météo, je dois me dire « Mmh, il fait 25°, c’est génial ! Et si je crevais de chaud dans mon jeans aujourd’hui ? ».

J’ai parlé des personnes qui vivent ça certainement plus souvent que moi, mais bon, il y a aussi celles qui le vivent moins souvent. Et vous savez quoi… surprise ! Ça ne change rien ! Il suffit d’une fois pour ne plus se sentir en sécurité, pour avoir peur, pour se sentir intimidé·e ! Il faut arrêter de se dire que ces personnes ont de la chance parce que ça ne leur est arrivé qu’une fois où très peu. Ce n’est pas de la chance. Ces personnes ont vécu un malaise, ou un traumatisme et le nombre de fois où cela est arrivé ne change pas le ressenti.

Si “on” arrêtait ?

Ces situations qui mêlent non-respect, liberté, apparence, fermeture d’esprit et dégradation ont probablement été vécues par beaucoup de monde. Alors les gars, à quand une évolution ? Ça commence à faire un sacré bout de temps que ça dure ! Comme de nombreux et nombreuses autres, j’aimerais bien pouvoir vivre ma vie normalement sans me soucier de la manière dont je m’habille, sans devoir me soucier des personnes désagréables ou détraquées que je vais croiser en rue. Venez, on essaye un nouveau truc : chacun·e se mêle de sa propre personne. Ça chauffe quelqu’un·e ? Allez, hâte de se promener dans le quartier en s’échangeant uniquement un petit sourire ou un « bonjour » !

Auteure : Marine, 19 ans, Bruxelles

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Un pour tou·te·s, tou·te·s pour la culture !

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Brenda est membre d’une super assoce qui transforme les jeunes en citoyen·ne·s ! Elle participe aussi à la cellule culture de cette association. Passionnée, avide de culture, elle souhaite que tout le monde puisse – y compris – celles et ceux qui ont moins de moyens puissent y accéder !

Les ambassadeurs

Il y a un an et quatre mois, du haut de mes 17 ans, je suis officiellement rentrée dans l’organisation de jeunesse « Les ambassadeurs d’expressions citoyennes ». Ce fut l’une des meilleures décisions de ma petite vie. Cette organisation ayant pour but de donner la parole aux jeunes, de créer des écoles plus citoyennes, d’aider les jeunes en décrochage scolaire m’a chaleureusement accueillie. J’y ai rencontré de nombreuses personnes et, au début, je ne trouvais pas ma place. C’était une microsociété dont je ne connaissais ni les codes, ni les mœurs. Au bout d’un certain temps, à force d’aller “au bureau”, le lieu de prédilection des ambassadeurs, je me sentais enfin chez moi. Les mois passèrent et on me proposa d’intégrer la cellule culture. Celle-ci avait pointé le bout de son nez il y a peu et avait pour but de montrer aux jeunes que la culture était également faite pour eux, pour tou·te·s les jeunes. Après avoir longuement réfléchi, approximativement deux secondes, j’avais pris ma décision et, avec un sourire jusqu’aux oreilles, je répondis : « Oui ! ». J’allais pouvoir partager ma passion pour l’art aux jeunes.

Donner l’envie

Pour ce faire, je me suis interrogée sur comment je pouvais donner envie aux jeunes d’assister à des expositions, de visiter des musées, de participer à des vernissages. Tout simplement comment faire en sorte que la jeunesse s’intéresse plus à l’art et à ce qui en découle. Et là, ça a percuté : il ne fallait pas simplement donner envie aux jeunes d’aller à des expos, il fallait également leur montrer qu’ils et elles y avaient leur place. Effectivement, nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui considèrent l’art hors de leur portée. Pourquoi ? Pour des raisons financières, sociales ou socioculturelles …

On analyse

Commençons par le côté financier : tous les jeunes n’ont pas les moyens de s’offrir une place à 15 € pour aller voir une exposition. Cette réalité crée un fossé entre l’enfant et/ou l’adolescent et la culture. Certes, il existe les « premiers mercredis du mois gratuits » et les « musées gratuits pendant les vacances pour les étudiant·e·s », mais cela ne va pas changer la donne. Peut-être que la phrase « ça coûte trop cher, désolé mais tu ne pourras pas y aller mon fils / ma fille » est gravée en eux.

Continuons avec le côté social : je viens d’un milieu où la culture est mise en avant. Un milieu qui me permet de me sentir à mon aise lorsque je vais visiter une expo ou un musée. Tout simplement, parce que ça fait partie de mon quotidien depuis ma plus tendre enfance. Malheureusement, nous n’avons pas tous et toutes la même chance. En effet, les enfants venant de famille n’ayant pas pour habitude d’aller au musée, de parler d’art, de musique etc. ne se sentiront pas à leur place, parce que face à eux et elles, ce sera l’inconnu. Elles et ils devront sortir de leur zone de confort et oser mettre un pied dans ce nouveau monde s’offrant à eux. Ça peut faire peur, ça peut intimider et ça peut même faire fuir.

Terminons avec le côté socioculturel : disons-le tout simplement, j’ai la chance d’être blanche de peau dans notre société. Les regards, les insultes, les fouilles et tout ce qui s’ensuit ne fait pas partie de mon quotidien. Je ne sais pas ce que c’est d’être contrôlée ou bien même d’être constamment surveillée à cause de ma couleur de peau. Ces comportements déplacés, qui appartiennent à un tout autre débat, répugnent et repoussent certain·e·s, ne leur donnent pas envie de visiter quoi que ce soit et je les comprends. Il est impossible pour elles et eux de se sentir à l’aise dans un lieu où la surveillance est permanente. Ces lieux ont eux aussi encore beaucoup à apprendre.

Des idées pour rendre la culture plus accessible ?

Parlons maintenant de positif, autrement dit de solutions que l’on pourrait apporter pour changer tout ça. De nombreuses possibilités s’offrent à nous mais je vais n’en développer que trois. Premièrement, nous pourrions donner plus de budget aux écoles ayant des difficultés financières à la base ou ayant des élèves possédant des difficultés financières. Ça permettrait d’amener des jeunes défavorisés par leur milieu social à se sentir à l’aise dans les musées, les expositions, etc. Deuxièmement, nous pourrions créer un « pass étudiant » pour les musées. Le prix de celui-ci serait abordable pour tout public et donnerait la possibilité à une multitude de jeunes de se rendre régulièrement dans ces lieux de cultures. Enfin, troisièmement, nous pourrions créer un système « d’une place achetée, une place offerte ». Ainsi, soit les jeunes pourront diviser le prix de la place par deux et payer chacun la moitié, soit, si l’un des deux est plus aisé, il pourra payer la sienne et y amener un ami n’ayant, lui, pas les moyens.

Ça changera !

Je suis convaincue que les choses peuvent changer. Notre société a évolué et continue d’évoluer de jour en jour. Les idées de musées gratuits sont de bonnes initiatives, mais ce n’est pas suffisant. Il faut redoubler d’effort si l’on veut réellement, un jour, pouvoir dire : « la culture est accessible à tous ». Ce slogan existe déjà cependant, comme vous avez pu le remarquer, il n’est pas tout à fait vrai.

Auteure : Brenda, 18 ans, Bruxelles

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Pas tip top à l’école …

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Comme pour de nombreuses et nombreux autres, l’année passée a été compliquée pour Holly. De l’ombre à la lumière, son parcours nous éclaire.

Janvier 2020 : nous sommes à la rentrée des vacances d’hiver. Je me sens mal à l’idée de retourner à l’école et je ne comprends pas pourquoi je ressens ça mais je prends sur moi. Les jours passent et je me sens de plus en plus mal, j’en viens même à angoisser en arrivant à l’école. Je le garde pour moi, je n’en parle pas, même pas à mes parents alors que nous sommes très proches. Je veux d’abord comprendre pourquoi je me sens comme ça et puis je me dis qu’il y a des personnes qui ont des plus graves problèmes que moi.

Mi-février 2020 : mon état d’esprit ne s’améliore pas et je n’arrive toujours pas à définir la raison de ce stress. Je décide donc d’en parler à mon amie Marion qui a été très convaincante et m’a forcée à en parler à l’école. Avec l’aide d’une prof et de la psychologue du Centre PMS, on cherche les raisons et des solutions à mes angoisses.

Mars 2020 : nous étions censées mettre en place plusieurs des solutions, mais le confinement tombe et je dois donc rester à la maison, ce qui ne me déplait pas vraiment : je n’aurai plus à subir ni le regard, ni le jugement des autres.

Avril\Mai 2020 : ce confinement m’a permis de me remettre en question vis-à-vis de ce que j’aimerais être plus tard et ça a pu m’aider dans mon choix d’option scolaire. Je décide finalement de garder les mêmes options, même si au fond de moi, je suis convaincue de ne pas vouloir continuer dans cette option et surtout dans cette école.

Fin juin : c’est bon je sais que je passe dans l’année supérieure ! Après avoir appris ma réussite, je décide qu’il faut que je change d’école. Cette décision prise, il ne me reste plus qu’à choisir dans quelle école je vais aller.

Août 2020 : l’inscription est faite ! C’est sûr, je change d’école en septembre et je me sens nerveuse mais je me sens mieux que l’année précédente. Je me demande comment cela se passera, est-ce que je vais me faire des ami·e·s ?

Septembre 2020 : tout se passe merveilleusement bien et je me suis fait des ami·e·s dès le premier jour. Je suis dans une option que j’adore et qui me passionne : la photographie. Bonus : je n’angoisse plus à l’idée d’aller à l’école !

Voici comment j’ai vécu l’année qui vient de passer et j’aimerais faire passer un petit message à toutes les personnes qui vivent peut-être la même situation … Parlez-en ! Faites-vous confiance et surtout : faites ce que vous aimez !

 

Auteure : Holly, 16 ans, Plainevaux

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Les petits avis, épisode 15

Les petits avis, épisode 15

Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc dans un seul article sobrement intitulé “Les Petits Avis”. Bref ! Voici les témoignages de Daliya, Mariame, Sam et Lola.

Le mois du ramadan par Daliya, 13 ans, Schaerbeek

La famille, c’est quelque chose de très important pour moi dans la vie. Que je sois triste ou heureuse, ma famille est toujours à mes côtés et me soutient. Pendant l’année, il y a aussi des moments ou on se retrouve tous et toutes ensemble, par exemple pendant le ramadan. Pendant un mois, tou·te·s les musulman·e·s doivent jeûner, donc elles et ils ne peuvent ni manger ni boire avant le coucher du soleil. J’aime beaucoup ce moment, pendant chaque ramadan, mes tantes, mes cousins et cousines viennent à la maison pour faire à manger avec ma maman. Ma maman cuisine de bons plats comme du couscous, des tajines, de la soupe de légumes. C’est très bon. Et comme il faut faire de bonnes actions pendant le ramadan, on fait aussi des repas pour les SDF. Avec mes cousines, quand on a fini de manger, on se met au balcon pour regarder les étoiles et la lune en mangeant des trucs sucrés. Et puis mes cousin·e·s viennent pour jouer avec nous à des jeux de société, à cache-cache, à touche-touche, etc. Par contre, à l’école, il y a peu de personnes qui font le ramadan. La plupart ne sont pas musulmans, mais j’ai quelques ami·e·s qui le sont et comme moi, ils jeûnent et ça c’est chouette. On doit prier cinq fois par jour. Finalement, le ramadan c’est quand même un peu difficile mais j’aime bien, car je suis avec toute ma famille et c’est ce qui compte pour moi.

Viol par Mariame, 14 ans, Schaerbeek

Je voulais parler du viol. Quand je vois tous ces enfants se faire toucher par des adultes alors qu’ils n’ont rien demandé, ça me fend le cœur. Ils finissent par rester enfermés chez eux pour éviter de se faire violer. Une amie a été victime d’un viol et elle m’en a parlé. Elle était dans le centre de Bruxelles quand un homme l’a interpellée puis forcée à rejoindre une maison étrange où elle a été violée. À la fin, elle a pu appeler la police. Quand elle m’en a parlé, cette histoire m’a stupéfaite et choquée. Depuis, elle a peur de sortir, de se faire violer une fois de plus. Je dois dire que, moi aussi, depuis, j’ai peur. Je pense qu’il faut éduquer les garçons dès le plus jeune âge pour éviter ça. Mais il faut aussi en parler à tout le monde, dire que ça existe les histoires de viol, et faire comprendre à tout le monde qu’il faut être prudent.

J’ai cassé la voiture par Sam, 15 ans, Couillet

Je vais vous parler de ma famille, car je vis avec elle et j’aimerais vous la présenter. Mon père a 44 ans, il est boulanger. Il s’appelle Mustafa et il est Marocain. Ma mère a 40 ans, elle ne travaille pas. Elle s’appelle Emmanuelle et est Belge. J’ai deux frères : Bilal 17 ans, Younès 20 ans. Quand j’avais 11 ans, j’ai conduit la voiture de mon père. Je la conduisais vraiment bien. J’ai aimé changer les vitesses. J’aimais quand j’allais vite, le bruit du moteur. C’était kiffant de sentir le volant. Il n’y a pas longtemps, comme j’avais aimé ça quand j’étais plus jeune, j’ai conduit – tout seul – la voiture de ma mère, tout seul. C’était dans un parking et j’ai fait un accident. Je me suis fait engueuler et priver de jeux vidéo pendant quatre mois.

Argent et avenir Lola, 16 ans, Montigny-le-Tilleul

Ma maman est femme de ménage, mon papa pensionné. Je n’ai donc jamais eu beaucoup d’argent. Par exemple, quand je veux avoir de nouveaux vêtements, je dois me restreindre, regarder le prix. Cela me frustre énormément. Je sais que je ne veux plus me retrouver dans cette situation dans le futur. Pour ce futur, j’aimerais avoir beaucoup de belles et chères choses : une belle maison, une belle voiture, … J’aimerais vraiment avoir du confort et ne manquer de rien.

Pour avoir toutes ces choses, il faut de l’argent. Pour en avoir, il faut faire étudier. Tout commence par l’école. En fonction de ce qu’on veut, on se dirige vers telle ou telle orientation. Pour moi, au plus on fait des études, au plus on gagne de l’argent. Mon problème est là, depuis trois ans, je suis en situation de décrochage scolaire. Pire, cette année, j’ai complètement abandonné l’école.

Pour la suite de ma scolarité, je vais aller à l’IFA PME soit en option esthétique ou en vente. Je travaillerai donc trois jours par semaine et irai deux jours à l’école où j’apprendrai de la théorie sur mon futur métier et étudierai un peu de cours généraux. Je gagnerai ainsi de l’argent tous les mois, ce qui me permettra de commencer à me faire plaisir et de mettre des sous de côté pour mon avenir. L’argent c’est important pour moi, même si je ne vais pas faire de longues études, je compte bien tout donner pour en avoir.

Auteur·e·s : Daliya, Mariame, Sam et Lola

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Entre enfant et adulte

Entre enfant et adulte

Aude baigne dans l’adolescence et les interrogations comme d’autres dans le soleil. La plus grande question qu’elle se pose : pourquoi le passage de l’enfance à l’âge adulte est-il si difficile ? Encore et toujours, elle cherche une réponse en espérant qu’un jour, quelqu’un·e la mette sur une piste…

Pourquoi ?

Pourquoi l’adolescence est-elle si difficile et pourquoi est-ce qu’on ne nous apprend pas à mettre les mots sur cette phase ? Que d’inconnues entre l’enfance où l’on est sous la surveillance de personnes responsables et la vie adulte où nous devons devenir ces êtres responsables. Je me pose souvent cette question, la réponse m’aiderait à avancer, à comprendre et à apprendre de mes erreurs. Comment pourrais-je avoir confiance en moi et être autonome et responsable ? Qu’est-ce que c’est être un adulte responsable ?
Si ça ne tenait qu’à moi, je mettrais un cours de citoyenneté en primaire et un cours un peu plus poussé sur ce qui nous attend, nous “futurs-adultes” en secondaire.

Comment accepter l’erreur et l’échec ?

Comme tout le monde sait, l’erreur est humaine. Tout le monde le sait d’accord, mais c’est toujours difficile à entendre. Généralement, on dit que les erreurs nous font avancer, mais la plupart du temps, nous sommes jugé·e·s sur celles-ci, ce qui ne nous permet pas d’avoir confiance en nous. Après une erreur, je me bloque complètement, ce qui fait que je ne sais jamais apprendre de mes erreurs… Pour moi, ces erreurs provoquent plutôt une sensation de douleur, je me sens honteuse et je n’accepte pas de l’aide des aîné·e·s, du coup, les adultes l’appellent la crise d’adolescence.

Solution ?

Je propose deux solutions qui pourraient permettre de se libérer de s’exprimer sans être jugé.e. ! La première, ce serait d’écrire dans des carnets intimes. Les carnets sont un peu les jardins secrets où l’on peut parler de tout, que ce soit les épreuves réussies, les jugements auxquels on a fait face la journée, un point de vue sur une amitié… C’est une manière de faire le point sur qui on est, ce qu’on ressent. Deuxième proposition de solution, il faudrait, comme mentionné plus haut, des cours à l’école pour répondre à toutes nos questions existentielles, où les professeurs pourraient nous guider dans nos futurs choix d’adultes, comment gérer des comptes, comment écrire une lettre de motivation et un cv…

Cet article me tenait à cœur. Je trouve important de mettre des mots sur ce que je ressens, car ce sont des réflexions importantes sur la vie future en tant qu’adulte.

Auteure : Aude, 17 ans, Esneux

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

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