Si seulement ce n’était qu’un mauvais rêve

Si seulement ce n’était qu’un mauvais rêve

Ce devait être la fin d’une année extraordinaire pour Carla… La fin des études secondaires, avec des festivités entre potes, un parfum d’été avant l’heure. Pour la fête, on repassera. Le Covid-19 a tout mis sur pause. Ce ne sera que partie remise. 

Assise devant mon ordi, les mots ne se bousculent pas. Pourtant, il y a tant à dire, tant d’images qui envahissent nos écrans, tant, trop de chiffres. Comment en sommes-nous arrivés là ? Si vite, si brusquement ? Il y a encore un mois j’allais à l’école. Me lever, déjeuner, retrouver mes amis, apprendre, rentrer, bouger, dormir, c’était ma petite routine. Une vie tout ce qu’il y a de plus normal, lassante même certains jours. Pourtant… Si seulement je pouvais retourner au collège, fermer les yeux, faire comme si ce n’était qu’un mauvais rêve …

« Reste à la maison » Rien de plus facile. Rien de plus dur. 

Décembre 2019, un premier cas de coronavirus apparaît en Chine, à Wuhan. Ce qui ne semblait être qu’un simple virus fait, aujourd’hui, bien des ravages. Le 12 mars, l’OMS ne parle plus d’épidémie, mais de pandémie. Ce n’est plus un pays qui est touché, mais plusieurs continents. Un à un les pays se referment sur eux-mêmes, prenant une série de mesures, jugées trop laxistes par certains, trop strictes par d’autres. « Reste à la maison », « Stay home », « Tutti a casa ». Le mot d’ordre est le même, peu importe la langue. Des milliers de morts, des hôpitaux surchargés, des médecins exténués et la seule chose à faire … rester à la maison.

On se sent impuissant … or ce n’est pas le moment de se laisser abattre ! Il faut rester positif. L’entraide commence à se ressentir de plus en plus, cette union invisible entre les terriens, cette solidarité entre les peuples, même si ce n’est que par un message sur la toile, marque les  soutiens. Oui, la seule chose dont on a besoin c’est de coopérer, de se soutenir et ce n’est pas de se rejeter la faute. Le covid 19 est un ennemi commun. Et puis, qu’on se le dise, rester à la maison n’est pas si terrible et c’est une adolescente qui le dit.

Qui n’a jamais rêvé de rester dans son fauteuil toute la journée ? Maintenant que nous en avons la possibilité, nous partons faire des joggings. Le week-end même où le confinement a été annoncé, je suis partie courir, je ne crois pas que je l’aie fait pour désobéir ou quoi que ce soit, mais plutôt parce que je ne savais pas quoi faire. Mes repères s’envolaient et j’avais besoin de me vider la tête. On peut peut-être appeler ça le déni, je ne sais pas. Je crois juste que personne n’était préparé à cela et qu’il nous a fallu comme un temps d’adaptation.

Le futur attendra

Certains disent que le Coronavirus nous servira de leçon. Moi je crois que ce n’est pas le moment de penser au futur. Je ne dis pas qu’on doit arrêter de vivre, de penser à cause de ce qu’il se passe mais autant se concentrer sur le présent pour que notre futur soit le plus serein possible. Le covid laissera des traces et j’espère que nous saurons en sortir plus forts, plus unis et que nous modifierons certains aspects de notre vie. Les villes respirent, j’habite dans le centre et cela fait bien longtemps que je n’avais plus entendu les oiseaux chanter. C’est peut-être l’électrochoc qu’il nous fallait, même si je crois qu’aucune mort ne justifie cela et le covid 19 a été, et est toujours un bien triste assassin.

On a l’impression de tourner en rond au début alors que le confinement nous permet de faire tout ce à quoi nous n’accordions que trop peu de temps avant. C’est un retour aux sources. Il y a énormément de belles initiatives qui voient le jour sur Internet mais aussi beaucoup de bêtises qui tentent de nous faire passer le temps. J’ai supprimé Instagram, c’est tout à fait personnel et ça n’engage que moi mais j’ai l’impression de retrouver goût aux choses simples. Je lis, je dessine, je me fais rétamer au scrabble par ma maman, je suis à deux doigts d’avoir mon grand écart. J’essaie de m’occuper, je me dis que je suis chanceuse malgré tout. 

Certes, cette année devait être la plus belle : notre rhéto, la dernière… depuis le temps qu’on l’attendait ! Au final, voyage annulé, bal en suspens, mes amis me manquent, les sorties aussi, les fous rires, les embrassades, les regards, les contacts. Mais oui, je suis chanceuse car j’aurai la chance de les retrouver après cette crise. Je suis chanceuse d’avoir un toit au-dessus de ma tête, je suis chanceuse de ne pas être seule durant le confinement, je suis chanceuse d’être en bonne santé et pour cela je reste à la maison.

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Auteure : Carla, liège, 17 ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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Songe d’un confinement sans fin

Songe d’un confinement sans fin

Pour Maude, 22 ans, tous les jours de ce confinement se ressemblent. Entre les jeux vidéo et les applis de rencontres, elle passe le temps et tente de combler le vide.  

Confinement jour 3. Ou 4. Je sais plus.

Chaque matin, c’est le même rituel. 7h du matin, je me réveille, je traîne au lit. Je suis sur mon téléphone, je réponds vaguement aux messages que je reçois sur les différentes applications de rencontres que j’ai installées. Aaaah, ils se ressemblent tous, quelle tristesse. 

8h du matin, je mets de la musique. Pas trop fort, mais pas trop doucement non plus. Je sais que ça va réveiller les voisins mais bon… Est-ce que je m’en soucie ? Pas vraiment. Je vis ce confinement seule et j’ai besoin de meubler le vide. Menu : thé vert, fruit, céréales. Là aussi, la routine ne change pas.
Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de ma journée ? Appeler mes potes ? Ça fait déjà six fois en trois jours que je les appelle.  Appeler mes parents ? Non, ils se feraient un malin plaisir de trouver quelque chose à critiquer, même à distance. Bon et bien… Il ne me reste plus grand-chose. J’ai acheté un jeu vidéo, dans lequel tu peux simuler une vie parfaite. Peut-être que je devrais faire ça, vivre ma meilleure vie à travers la simulation puisque dehors c’est interdit.
Le temps passe si vite, et en même temps j’ai l’impression que le monde est mis sur pause. Au bout d’une -petite- semaine de confinement, j’ai déjà fait le tour des amis à appeler, des activités à faire… Peut-être serait-il temps de se retrouver avec soi-même, dans le silence ? Ah, quelle idée déplaisante. Alors, je fais une sieste. Et je rejoue aux jeux vidéo. Et je mange. Et j’ennuie mes amis. Et un nouveau jour se lève.

Confinement jour 5

Céréales, thé, fruit. Musique. Voisins qui râlent. 

Je cherche sur internet les codes de triche du jeu pour avoir plus d’argent, à défaut d’en avoir en vrai. Bon, je vais discuter un peu en ligne. Dans ma petite boîte à messages d’un site de rencontres bien connu, un message se démarque des autres.  ‘’Ravi de rencontrer quelqu’un qui déteste les champignons autant que moi’’. Incroyable, quelqu’un qui sait lire une description. Je réponds. Il est plutôt mignon, la conversation est chouette, il est où le piège ? Ah, le voilà, il habite dans le pays d’à côté, et on ne parle pas la même langue. Peut-être pourrais-je profiter de ce «congé » forcé pour apprendre le néerlandais, qui sait ? 

Je pourrais aussi en profiter pour me remettre au dessin. J’ai toujours voulu faire une école d’art, mais je n’ai jamais trouvé que ce que je créais était assez bien que pour me proclamer artiste. Et puis mes parents étaient contre. Mais maintenant que je vis seule, dans mon propre appartement, je vais dessiner. Bon, ça doit être comme faire du vélo, ça ne s’oublie pas. Finalement, je m’en suis plutôt bien sortie. J’ai quelques fois déraillé, mais ça ressemble à quelque chose d’à peu près correct. Le plus dur pour moi dans le confinement, c’est vraiment d’être seule. Je viens d’une grande famille, où il y avait toujours du bruit, peu importe l’heure, toujours quelque chose à faire. Et là… Rien. Le vide. Moi, moi-même, et mes pensées. L’idée de me retrouver seule face à moi-même a toujours été quelque chose qui m’effraie, et pourtant, m’y voilà forcée ! Quelle ironie. Merci le pangolin.

Avant ce confinement, je n’étais jamais restée aussi longtemps chez moi. Je redécouvre mon appartement. Je le décore. J’y accroche mes dessins. 

Oh, et j’ai fait des cookies. Bon y en a une dizaine, je ne vais pas pouvoir tous les manger seule. Puis j’ai toujours préféré la pâte à cookies plutôt que le biscuit cuit. Peu importe. Ils feront office de décoration dans ma cuisine ! 

« Slaap lekker » On a discuté toute la journée. 

Confinement jour 6 

Rituel classique du matin, on rajoutera que j’ai traîné au lit devant cette application bien connue qui consiste à faire une chorégraphie derrière une musique. Je me suis toujours moquée des gens qui adoraient cette application, et j’en fais mon plaisir coupable, c’est drôle. 

« Good morning cutie ! » Les messages matinaux font toujours chaud au cœur, c’est toujours drôle de savoir que tu fais partie des premières pensées de quelqu’un.

Bon, mon frigo et mes armoires paraissent un peu vides… Puis je m’ennuie, j’irais bien faire des courses. En arrivant au magasin, il y a de la file. Chaque personne doit obligatoirement prendre un caddie pour y entreposer ses courses. J’ai laissé ma monnaie à la maison puisque c’est quelque chose de sale et qui véhicule on ne sait combien de microbes. Finalement le vigile me montre comment obtenir un caddie sans pièce, ça consiste à insérer sa clé dedans. Pas bête cette astuce, pourquoi je n’y ai pas pensé… Quand je rentre dans le magasin, je me rends compte que c’est la première fois qu’il est autant bourdonnant de monde. J’ai acheté du mousseux, je ne sais pas ce que je vais fêter, mais je trouverai bien une raison. J’arrive à la caisse et là… Masque, gants bleus, combinaison qui lui recouvre tout le corps : une espèce de chirurgien s’approche de mon caddie. « Pardon, je désinfecte votre caddie ». Ah… d’accord. C’est donc ça la pandémie qui nous frappe ? Des minions géants et des rayons de papier toilette vides ? Ce monde est vraiment bizarre.

Je rentre, je mange, encore une fois rien de très surprenant. 

Sauf que ce soir, en cuisinant, on a décidé de se faire un appel vidéo. Il est encore plus mignon que sur les photos, il y a quelques moments de silence, c’est gênant. On rigole beaucoup. Je suis contente qu’il soit là pour combler le silence de temps en temps.

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Auteure : Maude, liège, 22 ans

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Mon confinement dure depuis déjà depuis…, je ne pourrais même plus dire quand. La France a décidé d’y entrer, il me semble, le 17 mars, j’avais un avion le mercredi 18 depuis Bruxelles-Charleroi jusque Toulouse. Bien sûr, mon vol a été annulé.

Il a fallu réagir, trouver un autre vol. Une bonne étoile m’a accompagnée, j’ai déniché un vol au départ de Lille, le mardi soir. Me voilà donc depuis, occupée à “profiter” du soleil du sud-ouest. Je ne considère pas tout à fait cette période comme étant des vacances, je vis avec la famille de mon petit ami et j’ai l’impression que nous sommes retournés au siècle précédent.

Au travail

Les hommes travaillent dans le jardin, construction d’une serre avec de vieux châssis, tonte du gazon, etc. Les femmes nettoient et font à manger. Plusieurs fois, j’ai eu la réflexion : alors la vie quotidienne, c’était ça… avant. Alors bien sûr, les tâches s’inversent aussi. Il m’arrive aussi de faire des activités plus lourdes et mon petit ami cuisine souvent également. Il nous arrive de partir faire les courses à vélo, le trajet se déroule tranquillement, cependant, dès que nous arrivons devant le supermarché, j’ai l’impression de jouer ma vie : ok Marie, distance de sécurité, ok Marie ne prends pas les premiers aliments du rayon, ok Marie prends ta carte de crédit, mets un papier autour de ton doigt lorsque tu tapes ton code. 

Le bruit du monde

Lorsque nous sortons et écoutons les journaux télévisés, nous prenons conscience de ce qui se joue réellement en dehors de notre petite communauté confinée. Les journées passent rapidement, nous trouvons toujours de quoi nous divertir dans une maison campagnarde. Si j’étais restée enfermée dans un appartement de 90 m2, en Belgique, avec ma mère et son copain, j’aurais sûrement fini par lécher toutes les poignées de porte dans l’espoir d’attraper ce virus de merde. 

Etudier ?

Du point de vue d’une étudiante en agrégation de français, en dernière année, c’est difficile et triste de se dire que ma vie étudiante se termine de cette façon. Moi qui étais ravie de terminer cette année dans mon kot avec mes colocataires que j’adore, hé bien non, c’est fini. Je me réjouissais des dernières soirées arrosées … La prochaine fois que j’y mettrai les pieds, je ne serai plus étudiante. Pour mes stages, aussi, c’est terminé, j’allais enfin commencer à enseigner en classe de FLE. Comment vais-je être évaluée ? Comment devenir professeure de FLE alors que je n’ai jamais eu de stage dans cette discipline ? Et mes parents qui sont bloqués avec un kot vide qu’ils devront payer jusqu’à la fin de l’année. Ces questions sont très superficielles lorsque l’on sait que des innocents sont entre la vie et la mort, mais il s’agit de préoccupations qui m’habitent, me chagrinent en plus du reste. Cette année devait être le point d’orgue de ma vie d’étudiante et, finalement, cette année aura une triste fin. 

Et demain ?

Le COVID-19 va nous changer. Ce n’est pas “juste” un tueur, c’est un enfoiré. Néanmoins, nous ne pouvons pas nier qu’il y a un petit quelque chose de positif depuis qu’il a pointé le bout de son nez, parce que, ne nous voilons pas la face, il y a bien un élément positif. Au niveau de la pollution, le COVID-19 est arrivé sur notre Terre comme un messie, Greta a sûrement prié pour son arrivée : la diminution de la pollution atmosphérique. Je ne le nie pas, indépendamment des milliers de morts, c’est ce qu’il fallait à la Terre en ce moment-même. Sincèrement, après cette quarantaine, après cette crise, j’espère que ce que nous vivons ne sera pas oublié. Voyons cette catastrophe comme un nouveau départ. 

Et après ?

Je crains que, dès la crise passée, les usines turbinent deux fois plus, que les compagnies aériennes augmentent leurs offres, que le pangolin devienne un mets prisé, et surtout, que les humains recommencent à consommer bêtement ! La Terre se venge, que ceci soit une leçon pour nous et pas uniquement un « mauvais passage » d’un roman de gare. 

Auteure : Marie, toulouse, 25 ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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Bulle

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Michaël a 22 ans, il habite à Bruxelles. Le jeudi 12 mars, alors qu’il savait ce qui se passait en Chine. Il a appris, comme nous toutes et tous, que des nouvelles mesures avaient été prises en Belgique, pour faire face au virus. Ecoles, restaurants, bars, activités récréatives, tout devait être stoppé, suspendu. Le monde marquait une pause depuis, il est dans sa bulle.

Un événement inédit

Pour moi, comme pour les autres, c’était une première : je n’avais jamais vécu ce genre de situation avec d’aussi grandes répercussions. Jusque-là, je n’avais pas pris conscience que ça serait la dernière fois que je verrais mes proches car après cela,… J’ai passé le week-end chez mon copain pour en profiter un maximum avant qu’on soit confinés jusqu’à …

Cette situation me touche,…  j’avais l’habitude de sortir, de voir mes proches, de profiter de bons moments à leurs côtés. Du jour au lendemain, ne plus me retrouver à leurs côtés me fait un pincement au cœur. Je ne suis pas une personne qui aime être au téléphone, je préfère voir la personne dans la vraie vie.

Les premiers jours étaient difficiles. Dur de s’habituer à cette situation. Rester à la maison, c’est bénéfique cela me permet de me recentrer sur moi. J’aime me retrouver seul, c’est à la fois apaisant et relaxant. Je fais quelques promenades avec ma chienne, des petites tours de 5 à 10 minutes, je prends l’air. Être enfermé est perturbant. Sortir comme ça, l’espace d’un moment, on peut un peu oublier le confinement.

Un cocon de solitude 

Plus, les jours passent, plus, je sens que cette routine qui s’installe. Notre esprit doit s’adapter à la situation. L’absence de mon copain est de plus en plus pesante. Bien-sûr,  je suis entouré de ma famille mais ce n’est pas la même chose qu’avec mes amis et mon copain car la plupart du temps, je suis dans ma chambre, dans mon cocon. Les seuls moments que je passe avec ma famille, c’est pour le dîner où nous échangeons notre ressenti face à la situation tout en discutant et en mangeant un bon repas.

Dans un sens, j’aurais aimé être avec mon copain. La personne que j’aime depuis 4 ans et demi, le fait qu’il ne soit pas à mes côtés me pèse beaucoup. Comme dans toutes les relations,  nous vivons des hauts et des bas. Mais ces moments avec lui, même sans faire quelque chose de particulier, me manquent, toutes les sorties, au cinéma, aux magasins, tout me manque. Le confinement m’a fait rendre compte que le manque d’une personne devenait pesant chaque jour qui passe et par moment, c’est dur de ressentir cette douleur.

D’autres de mes proches ont de la chance. Ils ont leur copain/copine avec eux même si, de temps en temps, ça ne doit pas être facile chaque jour de voir la même personne en permanence. Moi, j’aurais aimé traverser cette épreuve avec mon copain car cela m’aura permis de me rapprocher de lui. Parfois j’envie les gens qui sont ensemble, je les jalouse même car j’aimerais tellement être aux côtés de mon gars. La solitude prend le dessus…
Mon moral prend un coup chaque jour qui passe. Les proches me manquent, mon copain me manque, le fait de ne pas les voir depuis un bon moment ou via la caméra n’arrange pas les choses.  

Une épreuve

Malgré les noirceurs de ce confinement, je me dis qu’il faut toujours relativiser et croire que la lumière est au bout du tunnel. Elle arrivera à un moment donné même si actuellement, ce n’est pas encore gagné. Tout cela me semble interminable. Un jour, le confinement sera levé définitivement. À un moment, je pourrai reprendre un rythme de vie normal, je pourrai revoir mes proches et mon copain… Après on en reparlera de ce confinement … en rigolant.

Cette épreuve, ce n’est pas seul qu’on la traverse… Il y a toujours quelqu’un avec qui on peut discuter de nos problèmes, de nos inquiétudes face à ça ou d’autres choses encore. Ça fait du bien d’entendre d’autres personnes. Parfois, je peux me sentir seul comme dans une bulle mais, grâce aux réseaux sociaux, je peux exprimer ma créativité et me sentir mieux après. Ces réseaux permettent de garder contact avec mes proches et mon copain, ce n’est pas quelque chose d’indispensable mais cela permet de nous évader et d’oublier cette frustration du confinement.

Je souhaite faire passer un message à toi qui lira ceci : fais attention à toi, n’hésite pas à prendre l’air quelques minutes en allant dans ton jardin, dehors mais surtout prends soin de tes humains préférés. 

A écouter aussi en podcast ici

Auteur : Michaël, Bruxelles, 22 ans

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La gifle

La gifle

Pendant un an et demi, Amélia a eu une sale histoire et on ne peut pas appeler ça une histoire d’amour. Victime de celui qu’elle aimait, elle pense aujourd’hui à toutes les autres femmes qui sont deux fois prisonnières. Une première fois du virus, une seconde fois de leur gars.

Le confinement ce n’est pas chouette. On ne peut plus aller au cinéma, prendre un verre avec des copains, faire ses courses tranquillement ou seulement, bêtement, se balader en paix. Du haut de mes 20 ans, j’ai vécu un tout autre confinement qui, lui, a duré 1 an et demi. Livrée à moi-même, je tombe sous le charme d’un homme qui, au début, avait tout d’un gentleman. Il se présenta comme un héros, il m’a promis la lune et dans mon malheur… je l’ai cru.

L’oiseau était dans la cage. Interdiction de sortir, souffrances physique et mentale, surveillance constante, rabaissement et j’en passe. Aveuglée par ses moments de tendresse entre deux « personne d’autre que moi, jamais ne voudra de toi, Amélia » je ne vivais que par lui. Je restai car j’étais conditionnée, IL m’avait conditionnée. 

Certaines femmes le sont aussi, mais avant le confinement, elles avaient l’opportunité de s’aérer l’esprit. Aujourd’hui, je pense à toutes ces femmes qui, malgré elles, se retrouvent confinées avec leur bourreau. Ces femmes qui s’acharnent à éduquer leurs enfants du mieux qu’elles peuvent, qui malgré leur fatigue et la pression, s’occupent de leur maison comme des chefs et qui ne reçoivent jamais la reconnaissance qu’elles mériteraient. Je veux qu’on pense à elles car quand nous nous plaignons que le wifi bug, elle reçoivent une gifle pour une assiette mal rincée. 

A écouter aussi en podcast ici

Info en plus. Dans “Coronavirus en Belgique: les lignes d’écoute pour les victimes de violences conjugales sont saturées”, une dépêche de l’agence Belga publiée sur le site de la RTBF, on apprend que, depuis le début du confinement, le nombre d’appels passés au 0800/30.030 a doublé. Ce numéro est celui de Ecoute violence conjugale, disponible 7/24, il permet – gratuitement et dans l’anonymat – de parler de la situation. Parler, c’est un premier pas vers une solution.

Auteure : Amélia, 20 ans, namur

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LES PETITS AVIS, EPISODE 122

Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc...

On ne doit rien lâcher

J’ai peur. Je pense tous les jours au malheur que mes filles vont vivre dans leurs vies. Deux petites filles, 2 et 4 ans. Des filles, dans un monde où les mascus sont plus virulents, où être une...

La chanson de la rue

Il y a des chanteurs et des chanteuses qui veulent mourir sur scène, sous les projecteurs, acclamés par le public. Mais vous, mes amis et amies de la rue, votre scène, c’est un bout de carton, un...

Miam miam

Comment éviter d’exploser de rage dans ce monde absurde ? Suivez la recette. Il vous faut : • Un zeste de patience envers les haineux. Pas trop quand même, c’est toujours mieux d’éviter les high...

Jimmy, mousquetaire imaginaire

Il était une fois une petite souris qui s’appelait Jimmy ! Son plus grand rêve dans la vie était de devenir mousquetaire. Un rêve trop grand pour un si petit être ? C’était en tout cas l’avis de ses...

Sans temps

Temps, Bruit des aiguilles, temps qui passeEncore et toujours dans le même cirqueJe m’efface… Brouhahaha et train qui passeJe trépasse… Temps,Cette chose m’échappe.Ça m’agace…Son bruit résonne...

A un fil du bonheur

Il était une fois un monde peut-être pas si lointain de celui où on vit. Un monde où, pour fonctionner, chaque homme suivait une récompense. Certains pourchassaient des liasses de billets, tandis...

LES PETITS AVIS, EPISODE 121

Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc...