Mon confinement dure depuis déjà depuis…, je ne pourrais même plus dire quand. La France a décidé d’y entrer, il me semble, le 17 mars, j’avais un avion le mercredi 18 depuis Bruxelles-Charleroi jusque Toulouse. Bien sûr, mon vol a été annulé.

Il a fallu réagir, trouver un autre vol. Une bonne étoile m’a accompagnée, j’ai déniché un vol au départ de Lille, le mardi soir. Me voilà donc depuis, occupée à “profiter” du soleil du sud-ouest. Je ne considère pas tout à fait cette période comme étant des vacances, je vis avec la famille de mon petit ami et j’ai l’impression que nous sommes retournés au siècle précédent.

Au travail

Les hommes travaillent dans le jardin, construction d’une serre avec de vieux châssis, tonte du gazon, etc. Les femmes nettoient et font à manger. Plusieurs fois, j’ai eu la réflexion : alors la vie quotidienne, c’était ça… avant. Alors bien sûr, les tâches s’inversent aussi. Il m’arrive aussi de faire des activités plus lourdes et mon petit ami cuisine souvent également. Il nous arrive de partir faire les courses à vélo, le trajet se déroule tranquillement, cependant, dès que nous arrivons devant le supermarché, j’ai l’impression de jouer ma vie : ok Marie, distance de sécurité, ok Marie ne prends pas les premiers aliments du rayon, ok Marie prends ta carte de crédit, mets un papier autour de ton doigt lorsque tu tapes ton code. 

Le bruit du monde

Lorsque nous sortons et écoutons les journaux télévisés, nous prenons conscience de ce qui se joue réellement en dehors de notre petite communauté confinée. Les journées passent rapidement, nous trouvons toujours de quoi nous divertir dans une maison campagnarde. Si j’étais restée enfermée dans un appartement de 90 m2, en Belgique, avec ma mère et son copain, j’aurais sûrement fini par lécher toutes les poignées de porte dans l’espoir d’attraper ce virus de merde. 

Etudier ?

Du point de vue d’une étudiante en agrégation de français, en dernière année, c’est difficile et triste de se dire que ma vie étudiante se termine de cette façon. Moi qui étais ravie de terminer cette année dans mon kot avec mes colocataires que j’adore, hé bien non, c’est fini. Je me réjouissais des dernières soirées arrosées … La prochaine fois que j’y mettrai les pieds, je ne serai plus étudiante. Pour mes stages, aussi, c’est terminé, j’allais enfin commencer à enseigner en classe de FLE. Comment vais-je être évaluée ? Comment devenir professeure de FLE alors que je n’ai jamais eu de stage dans cette discipline ? Et mes parents qui sont bloqués avec un kot vide qu’ils devront payer jusqu’à la fin de l’année. Ces questions sont très superficielles lorsque l’on sait que des innocents sont entre la vie et la mort, mais il s’agit de préoccupations qui m’habitent, me chagrinent en plus du reste. Cette année devait être le point d’orgue de ma vie d’étudiante et, finalement, cette année aura une triste fin. 

Et demain ?

Le COVID-19 va nous changer. Ce n’est pas “juste” un tueur, c’est un enfoiré. Néanmoins, nous ne pouvons pas nier qu’il y a un petit quelque chose de positif depuis qu’il a pointé le bout de son nez, parce que, ne nous voilons pas la face, il y a bien un élément positif. Au niveau de la pollution, le COVID-19 est arrivé sur notre Terre comme un messie, Greta a sûrement prié pour son arrivée : la diminution de la pollution atmosphérique. Je ne le nie pas, indépendamment des milliers de morts, c’est ce qu’il fallait à la Terre en ce moment-même. Sincèrement, après cette quarantaine, après cette crise, j’espère que ce que nous vivons ne sera pas oublié. Voyons cette catastrophe comme un nouveau départ. 

Et après ?

Je crains que, dès la crise passée, les usines turbinent deux fois plus, que les compagnies aériennes augmentent leurs offres, que le pangolin devienne un mets prisé, et surtout, que les humains recommencent à consommer bêtement ! La Terre se venge, que ceci soit une leçon pour nous et pas uniquement un « mauvais passage » d’un roman de gare. 

Auteure : Marie, toulouse, 25 ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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