Mes ovaires, un calvaire

Mes ovaires, un calvaire

Depuis ses premières règles, le corps de Chloé ne fonctionne plus tout à fait normalement. Il a fallu beaucoup de temps, et de nombreuses consultations, pour qu’elle comprenne ce qu’il se passait. Quand elle apprend qu’elle est enceinte, c’est un choc mais l’histoire ne s’arrête pas là. Aujourd’hui, elle témoigne et nous livre un texte plein de questions, de doutes et de courage.

 

Premières règles

Aussi longtemps que je me souvienne, le cadeau de dame nature n’a jamais été ni facile ni régulier. C’est le jour de mon douzième anniversaire que cette offrande m’a été faite, des douleurs plus ou moins grandes sont apparues dès le début. Il faut ajouter à cela les maux de tête, les saignements, la fatigue et le fait que ces règles n’apparaissent qu’une fois tous les trois à quatre mois. Je ne me suis jamais alarmée, je pensais que j’avais simplement des règles plus abondantes et douloureuses et que ma nature stressée retardait celles-ci. Arrive l’âge où je commence à consulter un gynécologue en espérant trouver une solution pour réguler mes règles. Pour le premier gynécologue (1) consulté, examen au toucher, pour lui, tout semble normal, nous allons essayer une pilule. J’ai 19 ans, je suis jeune, je n’ai jamais eu de rapport sexuel, ça ne vaut pas la peine d’approfondir. Je fais confiance au médecin, après tout il sait mieux que moi comment le corps d’une femme fonctionne. J’essaye cette pilule, c’est un échec, j’ai des nausées, vomissements et des maux de tête qui me clouent au lit. Mon médecin traitant m’en fera essayer deux autres, le résultat est identique. Le temps passe, les douleurs restent.

Second gynécologue

Dix ans plus tard, je consulte un autre gynécologue. Aux premiers abords, il est sympathique, semble s’intéresser aux douleurs qui m’habitent, il me fait un examen basique. Finalement, à la troisième consultation, il me fait un frottis (2), une échographie (3) du ventre et une palpation mammaire (4) et me dit de plutôt travailler sur mon stress. Selon lui : “mon corps n’a rien à me dire”. Plus tard, je reçois – par courrier – une ordonnance pour une bactérie mais rien d’autre à signaler. Je prends contact avec lui pour savoir de quelle bactérie il s’agit, il m’explique – froidement – que je n’ai pas à téléphoner pour une question aussi banale et insignifiante. Je lui explique que je me questionne sur ces douleurs menstruelles qui persistent. Il me répond : “Mademoiselle, vous n’avez rien de plus intéressant à faire que d’ennuyer un médecin pour une petite bactérie et des douleurs imaginaires probablement liées à votre stress que vous n’êtes pas capable de gérer.”. Je suis abasourdie par tant de violences médicales et si peu d’empathie. Je suis incroyablement en colère, presque en ébullition, je déteste l’injustice et je viens d’en vivre une. Pourquoi s’en prendre à moi ? J’avais simplement besoin qu’on entende mes douleurs, qu’on me croie et qu’on se batte avec moi pour découvrir ce qui se cache derrière tous ces maux !

Fixée sur mes douleurs

J’ai presque 24 ans et je me décide, enfin, à consulter un ultime gynécologue, il me met le spéculum (5), vous voyez cet outil d’examen gynécologique super glamour et agréable ? Il voit sur mon visage que le début de l’examen ne se passe pas bien pour moi. Il me demande si je ressens des douleurs, je lui dis que des douleurs, j’en ai eu toute ma vie et que l’examen est toujours un peu pénible pour moi. Il me demande si j’ai déjà réalisé une échographie vaginale, je lui affirme que non, il me dit que l’on va en réaliser une. Le diagnostic tombe, avec un nom sur toutes ces années de retard et de douleurs, j’ai le syndrome des ovaires polykystiques (6). Il me montre, les multiples kystes (7) et me demande si j’ai pris facilement du poids ces dernières années, je lui précise : 25 kilos exactement. Le docteur parle d’une pilule pour régulariser tout ça, je refuse en expliquant mon parcours chaotique avec diverses pilules, il m’en prescrit une plus faiblement dosée. Elle ne fonctionnera pas.

Enceinte ?

Pour faire l’amour avec mon chéri, on a toujours utilisé un préservatif, mais une nuit, mangés par la passion et l’amour, on se laisse aller à notre plaisir. Après l’acte, je réalise, on réalise, il me faut une pilule du lendemain (8). On se rend à la pharmacie et je prends cette fameuse pilule que l’on va croire miraculeuse, on ne repense plus à ce moment comme s’il n’avait jamais existé. Les semaines passent, mes règles ne pointent pas le bout de leur nez, après tout, ça ne change pas d’habitude et j’ai pris la pilule magique, je ne peux pas être enceinte. Je devais avoir mes règles avant notre rapport, j’étais déjà en retard mais après tout je n’ai pas de cycle normal, ça fait presque deux mois que notre rapport a eu lieu. Je suis rongée par les questions entre : “je suis enceinte, je le sens” et “non je ne suis pas enceinte, je le sentirais.” Je parle de mes doutes à ma mère tout en me rassurant, je lui dis que je vais faire un test de grossesse (9) mais, c’est sûr, je ne suis pas enceinte, j’en suis certaine.

Le test

Le soir, je réalise ce fameux test et deux barres s’affichent… C’est quoi ces putains de deux barres ? Enceinte, en quoi ? Oui, je suis enceinte. Les battements de mon cœur s’accélèrent, je descends, mes jambes tremblent et j’ai la sensation que je vais m’évanouir, je regarde ma mère, elle comprend. Un test sanguin viendra confirmer la grossesse. Je décide d’en parler à mon chéri, celui que j’aime tant et avec qui on a déjà tant discuté de notre avenir avec nos futurs enfants mais avec qui on a jamais imaginé les choses dans cet ordre. Mon contrat de travail prend fin dans moins d’un an, je ne sais pas si je serai prolongée et je n’ai pas envie de passer les éventuels derniers mois de mon contrat en congé de maternité. Comment faire pour subvenir aux besoins d’un enfant avec un seul de nous deux qui travaille et en étant toujours chez nos parents ? Non, ce n’est pas comme ça qu’on avait pensé à notre avenir, ce n’est pas pour une vie comme ça qu’on a fait tant de sacrifices mais j’ai ce petit être qui grandit en moi. Pause, tu te précipites, il faut que tu en parles d’abord avec le papa.

”On le garde”

Un samedi soir de fête, je ne suis pas bien, mon copain le voit, il insiste pour que je lui dise ce qui me perturbe. Je lui annonce ma grossesse, il est sous le choc mais se dit heureux, il me prend dans ses bras, sourit et me dit : “on le garde”. Je ne sais pas comment me positionner, je ne sais pas ce que je désire mais je sens que je l’aime déjà. Le lendemain, l’ambiance n’est plus la même, l’atmosphère de la fête est retombée, ça a tourné toute la nuit dans sa tête et il est perdu, il ne sait plus quelle est la meilleure décision à prendre. On se décide à aller à l’hôpital prendre nos renseignements sur l’avortement (10). Nous y sommes très mal reçus, on nous met une pression sur les épaules, on ne nous parle pas d’embryon mais on nous parle en “votre bébé“, “votre enfant”, “vous êtes certains de vouloir avorter ?”, “vous n’êtes pas un couple stable ?”, et toutes sortes d’autres questions aussi indiscrètes que maladroites. C’est un coup dur pour nous. On se sent jugés, on sent une pression qui pèse sur nos épaules, on nous parle d’un délai de réflexion d’une semaine et d’une prise de rendez-vous impossible avant quinze jours pour le premier rendez-vous. Si je décide d’arrêter ma grossesse je serai à trois mois, à trois mois ce n’est plus tellement un embryon, à trois mois c’est un bébé, il se forme et grandit au rythme de mon corps et de mon cœur.

L’échographie

Une première échographie arrive, je vois ce petit être qui s’est niché en moi, tout devient différent. Il est tout ce dont j’ai toujours rêvé et il est le fruit de notre amour. Nous sommes perturbés par cette échographie, d’interminables discussions vont s’en suivre, nos parents sont présents et nous soutiennent, peu importe notre choix, la vision de ce petit ange a tout changé en nous. On va te garder auprès de nous, mon cœur. Tout va basculer une dizaine de jours plus tard, j’ai perdu du sang pendant la nuit et je continue d’en perdre la matinée et j’ai d’intenses douleurs au ventre, nous décidons de nous mettre en route pour l’hôpital, nous patientons un long moment avant d’être vus par un médecin. D’entrée, le docteur me félicite pour ma grossesse, je pense … Félicitations ? Qu’en sais-tu si elles sont bien placées tes félicitations ? Peut-être que c’est un cauchemar et qu’on essaie en vain de se réveiller ou peut-être qu’en effet, nous sommes les futurs parents les plus heureux du monde mais t’es-tu intéressé à nous pour le savoir ? Bien sûr que non, ce sont toujours les mêmes discours et nous n’aurions pas le droit de penser autrement, la venue d’un enfant est toujours heureuse ! Pas vrai ?

Ça ne va pas du tout …

À plusieurs reprises et de façon rapprochée, je vais avoir des contractions. Je demande pour me rendre aux toilettes. Là, on me demande de prendre une bassine, de la mettre dans la cuvette et de ne pas regarder si je sens une expulsion et de les appeler. Une quoi ? Ce mot me fait peur, qu’est-il en train de se passer ? Je me rends aux toilettes et mon corps expulse directement, le passage me fait mal, sans m’en rendre compte, je regarde, je me souviens de toute la tristesse et la tétanie qui m’ont envahie à ce moment-là, je suis restée plusieurs minutes figées sur la cuvette des toilettes à me dire c’est mon bébé, je l’ai tué. Je m’en suis voulu de n’en être nulle part dans ma vie, d’avoir cette maladie des ovaires polykystiques, de ceci et de cela, je m’en suis voulu pendant des semaines parce que j’ai pensé que mon stress avait tué mon bébé. La voix du premier gynécologue résonnait. Et puis j’ai réalisé qu’on ne peut pas être responsable de la perte de son bébé pour ces raisons. J’ai remonté la pente, je me suis reposée sur l’idée que la nature ne fait pas les choses inutilement et qu’à nouveau, quand ce sera le moment, un petit bonheur viendra pointer le bout de son nez pour notre plus grand bonheur.

Nous serons parents

Je regrette le manque de prise en charge après cette aventure douloureuse. Je regrette, mais je sais aujourd’hui que nous devons écouter notre corps, ne pas laisser les médecins nous infliger leur indifférence ou des violences, pouvoir défendre notre libre droit et ne pas culpabiliser de nos choix. Pensons à nous avant tout, c’est nous-mêmes qui sommes maitres de notre avenir. Aujourd’hui, je suis plus forte de ces expériences, j’ai signé un contrat à durée indéterminée à mon boulot de rêve, nous sommes en projet maison et nous savons que le bonheur d’être parents suivra et que nous continuerons toujours de nous battre pour ce en quoi nous croyons et qui nous rend heureux.

1. Un·e gynécologue est une doctoresse, un docteur, spécialiste du système génital féminin, des grossesses, des accouchements.
2. Un frottis est un examen gynécologique pendant lequel sont prélevés, pour analyse, des cellules du vagin et du col de l’utérus.
3. Une échographie est une sorte de photographie d’une partie du corps. Elle permet, par exemple, de voir si un bébé se développe normalement dans le ventre de sa maman.
4. La palpation des seins permet à une femme ou à son médecin de détecter une anomalie, par exemple une boule qui pourrait être cancéreuse.
5. Le speculum est un instrument gynécologique qui permet d’écarter les parois du vagin et de l’examiner.
6. Le syndrome des ovaires polykystiques est une maladie hormonale qui touche une femme sur dix en âge de faire un enfant. Aujourd’hui, on ne sait pas vraiment comment la traiter.
7. Un kyste est une poche, une excroissance anormale qui s’installe dans ou sur une partie du corps.
8. La pilule du lendemain est une contraception d’urgence qui n’est pas toujours efficace. En principe, elle empêche la grossesse de se développer.
9. Un test de grossesse permet de mesurer la présence d’une hormone précise fabriquée par le corps d’une femme lorsqu’elle est enceinte. Si cette hormone est présente, deux barres s’affichent sur le test.
10. Un avortement est une interruption de la grossesse. Autrement dit, il s’agit d’enlever l’embryon – ce qui au bout de la grossesse deviendra un bébé – du corps. En Belgique, l’Intervention Volontaire de Grossesse, ou IVG, est possible jusqu’à la 12ème semaines de grossesse.

Auteure : Chloé, 24 ans, Ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

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invités 24 octobre

Pour un monde plus sûr

Questions : Comment, aujourd’hui, faire en sorte que le monde reste viable pour sept milliards de terrien·ne·s, comment vivre ensemble, comment travailler à une planète qui nous permette de vivre aussi bien que possible. Les invité·e·s : Leïla Belki (Docteure en médecine interne et maladies infectieuses – UCL), Philippe Donnay (Commissaire au Plan).

Pour un monde dans lequel il est possible de travailler

Questions : Chomage, temps de travail réduit, précarité du salariat. Est-il encore possible aujourd’hui de vivre de son travail ? Est-ce qu’il est à réinventer ? Est-ce qu’on peut vivre sans travail ? Quelles solidarités sont à ré-inventer, à imaginer ? Quels sont les mécanismes qui régissent le monde du travail ? Les invité·e·s : Jean-François Tamellini (FGTB), Ariane Estenne (MOC), Pedro Correa (Photographe), Marie-Kristine Vanbockestal (administratrice générale du Forem).

Pour un monde plus juste

Questions : Réfugié·es, pauvreté, discrimination, le monde dans lequel nous évoluons est-il encore juste ? Sommes-nous toutes et tous égaux ? Comment peut-on lutter contre toutes ces différences ? Les invité·e·s : Arnaud Zacharie (Centre National de Coopération au Développement), Christine Mahy (Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté), Christophe Cocu (Secrétaire Général Ligue des familles), Hafida Bachir (Présidente de Vie Féminine).

Pour un monde plus militant

Thématique parrainée par la Fédération des Maisons de Jeunes. Questions : Comment se battre contre l’injustice, contre toutes les injustices ? Comment (oser) ouvrir la bouche quand, parfois, on peut avoir le sentiment d’être bâillonné·e ? Les invité·e·s : Alice Sinon (Ligue des Droits Humains), Boris Libois (Philosophe, Extinction Rébellion), Adélaïde Charlier (Militante pour le climat, coordinatrice francophone du mouvement Youth for climate belge, experte jeune UE).

Pour un monde ou je peux exister comme je suis

Questions : Minoritées sous représentées dans les postes à décisions, injustice salariale, violence, harcèlement, … Comment faire tourner plus juste la planète pour toutes et tous ? Les invité·e·s : Aurélie Mulowa (Militante antiraciste, victime de cyberharcèlement et sexisme), Lola Mansour (Judokate, activiste contre les féminicides), Marie Peltier (historienne et autrice d’Obsessions : dans les coulisses du récit complotiste), Olivier Plasman (Directeur Général Adjoint du Service Général du Pilotage et de la Coordination des politiques transversales à la Fédération Wallonie-Bruxelles).

Pour un monde plus vivant

Questions : Est-il encore permis de rêver ? D’être artiste ? De vouloir réaliser des oeuvres ? De vouloir sortir des sentiers battus ? De faire une carrière dans le monde du sport ? Les invités : Yves Henet (Président de la ligue francophone de Hockey /directeur ICT de bpost), Luc Petit (Créateur de spectacles), Mathieu De Wasseige (Spécialiste des séries TV / éducation aux médias – IHECS).

Pour un monde plus philosophique ou spirituel

Questions : Quelle est le sens de l’existence ? Est-ce que la spiritualité a encore une place ? Comment penser le monde de monde ? Comment philosopher ? Les invités : Eddy Caekelberghs (Journaliste, Grand Maître adjoint du Grand Orient de Belgique), Pierre Paglan (Prêtre catholique et Docteur en philosophie), Jamal Habbachich (Professeur de religion musulmane et directeur du centre Attadamoune à Molenbeek).

Pour un monde plus multiculturel

 Questions : Qu’est-ce qu’un monde multiculturel ? Comment peut-on vivre ensemble avec toutes nos différences ? Quelles sont les richesses de ces différences ? Comment rencontrer l’autre ? Les invité·e·s : Sarah Turine (Directeur du Réseau Européen Contre le Racisme – European Network Against Racism) Centre d’accueil Fédasil de Mouscron), Michaël Privot (Directrice du Centre d’accueil Fédasil de Mouscron), Esther Kouablan (Directrice de Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie (MRAX)) Centre d’accueil Fédasil de Mouscron), Salma Faitah (Collectif la 5ème vague / HijabisFightBack).

Le corps comme outil de contestation

Ce thème est parrainé par l’asbl Alter-Visio. Questions : Pourquoi les questions sexuelles sont-elles parfois compliquées ? Sommes-nous libres d’aimer comme nous le voulons ? Pourquoi est-ce parfois difficile d’accepter les différences ? Est-ce que la liberté sexuelle est aujourd’hui contestée ? Comment faire pour être accepté si on sort des chemins classiques ? Les invité·e·s : Delphine / Dgin de Marbre (Pole Dancer/Chair Dancer), Louis / Cléo Victoire (DragQueer).

Auteur : Babacar, 19 ans, Gilly

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Accro de la manette 

Accro de la manette 

Pendant le confinement, l’ennui et l’absence de ses proches ont plongé Anas, au coeur du jeu vidéo. Aujourd’hui, il s’est rendu compte des conséquences et tente de retrouver une vie normale : une vie où on sort et fait la vaisselle sans trop rechigner.

Une irrésistible envie de jouer

Il est 11h00 du matin, je suis devant la console, manette à la main. Des chips salissent mes doigts, une bouteille de boisson pastèque-melon est un peu plus loin. Je suis bien, j’ai de quoi rester là quelque temps. Dans ma tête, je me donne la limite de quatre heures de jeux, pas plus. Ensuite, je sortirai avec mes copains. Pendant le confinement, j’étais déjà resté huit heures d’affilée devant mon PC, sans manger, sans me lever. J’en avais même oublié que j’avais des jambes ! Quand je me suis levé, je ne les sentais plus. Bref, je ne veux pas revivre cette sensation. “Anaaaaaas”, c’est ma mère qui m’appelle pour passer à table. Il est 14h30. J’ai fini le paquet de chips, je n’ai pas faim et surtout, j’ai envie de continuer à jouer.

Boulimie numérique de 11h à … 6h du matin

Un peu plus tard, ma mère m’appelle pour aller faire la vaisselle. L’horloge de ma chambre indique 16h. Bon, ça fait déjà cinq heures que je joue, mais j’ai envie de continuer quand même. Je n’ai pas envie de me lever, je fais mine de ne pas entendre ses cris jusqu’à ce qu’elle monte et me demande un peu plus sévèrement d’aller faire la vaisselle. Là, je m’énerve. “T’es chiante, tu ne veux pas me laisser tranquille ?”. Comme c’est un jeu en ligne, impossible de mettre sur pause. Je n’ai qu’une seule idée en tête, jouer. Jouer. Jouer. Je joue et plus tard, je regarde l’horloge : 23h. La console est en surchauffe, je n’ai pas le choix : je dois m’arrêter. Je l’éteins et je passe à un autre écran, celui de mon téléphone. Une heure plus tard, je reçois un message d’un pote qui me propose de jouer en ligne avec lui. Je rallume la console. Je plonge les doigts dans un nouveau paquet de chips, j’oublie mes jambes, j’oublie le temps. Il est 6h du matin.

Addict

Mon addiction s’est particulièrement déclarée pendant le confinement. Pendant ces mois, j’ai trouvé ma vie ennuyeuse et mes amis me manquaient. Le comble, c’est que maintenant que je peux les revoir, il m’arrive de les nier pour pouvoir continuer à jouer. Le pire, ce sont les tensions avec ma mère. Je les regrette mais tant que je suis addict, c’est difficile de me retenir, je deviens rapidement agressif sans m’en rendre compte tout de suite. Je culpabilise mais je recommence.

Peut-on parler d’addiction ?

Je ne sais pas si je peux à proprement parler “d’addiction”, car je suis encore très jeune. Dans un article de Clara Van Reeth paru dans Le Soir, il est dit que “l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a reconnu l’addiction aux jeux vidéos comme maladie, refuse de parler de trouble pathologique avant l’âge de 18 ans, car il est trop difficile de distinguer ce qui relève de l’adolescence (dépression, repli sur soi, agressivité) ou d’une réelle addiction aux jeux vidéos.” Ce qui est certain, c’est qu’il y a une tendance addictive dont j’aimerais me débarrasser, puisque je continue à jouer en dépit des conséquences négatives que le comportement produit sur moi (maux de tête, mauvaise humeur, désocialisation …

Couper le fil

Depuis ce jour où j’ai joué pendant seize heures, je me suis remis en question et la relation avec ma mère s’est apaisée, même s’il y a encore des efforts à faire. J’ai diminué les jeux vidéos et je me force à sortir plus. Je constate que ce type de dépendance peut abimer des familles et des relations, je conseille à tous de ne jamais tomber dans cet engrenage. C’est plus facile de prévenir que de guérir, croyez-moi.

Auteur : Anas, 14 ans, Ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R 

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Moi, Bilal, “mec efféminé”

Moi, Bilal, “mec efféminé”

Certains sont des poilus, des tatoués, des durs à cuire, des cadors… Bilal n’est pas comme ça. Son truc à lui, son style, ne correspond pas aux standards de la mode. Libre, il fait ce qu’il aime et assume ses choix. Cette liberté est parfois lourde à porter.

Les trucs des filles

Je m’appelle Bilal, j’ai 16 ans et je suis ce qu’on appelle “un garçon efféminé.” J’aime la mode, j’écoute Ariana Grande, Lizzo, Billie Eilish , Nicki Minaj,… bref, des musiques que certain·e·s disent « de filles ». J’ai un style assez particulier, lui aussi perçu comme ”de fille” : jeans moulants, t-shirt coloré, veste qui cache mes fesses, converses. Je suis d’origine arabe, ce qui, semble-t-il à certaines personnes, ne me donne pas le droit, en tant que garçon, de m’habiller de façon “féminine”.

La ruelle sombre des insultes

Un soir, je rentre chez moi après une sortie entre amis. Jeans moulants et t-shirt coloré, je marche avec un style qui m’est propre. Pour atteindre mon chez moi, je dois traverser une place où il y a un groupe de jeunes garçons, les habitués de la place. À chaque fois qu’ils me voient , ils me lancent des regards noirs. Ils ont une capuche pour cacher leur visage, mais leurs yeux, même dans l’ombre, respirent la haine… Comme si j’avais commis un meurtre. Les mains moites, mon regard est baissé, limite honteux. Bien sûr, ces regards noirs ne sont pas seuls, ils sont accompagnés d’insultes riches et variées : “pédé”, “pédale”, “sale gay” ou encore des remarques du genre “suce-moi la bite”, “tu prends dans le cul?”. Un sentiment de solitude m’envahit, je me demande si je suis le seul à ressentir ça. Et là, ma voix intérieure me chuchote à l’oreille : “Pourquoi devrais-je me sentir seul, pourquoi sont-ils tous contre moi ? Non, je ne mérite pas ça”.

Les agresseurs ont peur de nous

Je suis assez timide et réservé. Depuis toujours, je suis insulté, les gens me touchent les fesses pour “rigoler”, comme si j’étais une chose dont on peut faire ce qu’on veut. La plupart des personnes qui m’insultent confondent ma timidité ou ma gentillesse avec de l’inoffensivité. Le fait que je parle correctement et que j’aide volontiers les autres plutôt que de les attaquer comme eux le font parfois les amène à penser que je suis une personne qu’on peut venir insulter gratuitement. Si j’ai le malheur de dépasser ma timidité et de répondre à leurs insultes, ils me frappent. J’ai vite pris l’habitude de me laisser faire, de ne rien dire ou de rire avec les personnes insultantes pour me protéger. Aujourd’hui, j’ai compris qu’ils sont agressifs parce qu’ils ont peur. Ils sont effrayés à l’idée de s’approcher de personnes comme moi, de peur qu’on les drague et qu’on leur saute dessus.

L’agresseur n°1 : la société, machine à stéréotypes

D’abord, je me suis demandé si c’était moi le problème. Mais vu le nombre de personnes dans mon cas, j’en conclus que le problème vient plutôt du conditionnement des gens. À mon humble avis, la société conditionne l’homme à être viril, à ne pas pleurer, à ne pas ressentir de sentiment de faiblesse, à avoir un style et un comportement un peu crades, à ne pas respecter les femmes, à les prendre pour des objets sexuels… Les femmes, elles, doivent être douces, sentir la rose, être coquettes et propres sur elles, assouvir les désirs de la gent masculine. Quand on ne correspond pas à ces stéréotypes, on se fait insulter sous prétexte qu’on est « différent », qu’on soit un garçon aux manières de soi-disant fille ou qu’on soit une fille avec soi-disant des airs de garçon. Mais pourquoi une femme devrait-elle être douce et un homme fort ? Pourquoi être une femme aux cheveux courts ou un homme maniéré serait-il forcément un problème ?

Efféminé ≠ aimer les garçons

Ce qui m’énerve aussi, c’est la confusion entre le style et l’orientation sexuelle. Si j’emprunte des codes associés aux filles alors que je suis un homme, ça voudrait forcément dire que je suis homosexuel. Alors qu’on peut apprécier les jeans moulants et avoir des gouts différents de ceux qui sont attendus d’un garçon, sans pour autant être mis dans une nouvelle case, celle du “type gay”. Le style ne devrait pas dicter ce à quoi nous devrions correspondre. Le style est à nous, il nous appartient, il fait partie de nous. Nous, en tant que citoyens de la société, que nous soyons différents ou pas de la « norme », nous avons tous le devoir de casser les codes, de casser les cases mises en place par le système. Pour ceux qui en souffrent mais aussi pour les futures générations. Et surtout, pour être libres d’être nous-mêmes.

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Auteur : Bilal, 16 ans, Ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

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Acheter un paquet de chips est parfois extrêmement difficile. Rentrer dans un magasin et en ressortir – sans paquet de chips – et avec une envie de tout casser, c’est quand même assez particulier.

Sale noir

Je me rappelle d’un jour en particulier. Je me promenais en ville, je portais des chaussures rouges, un pantalon bleu clair et un pull à capuche gris. Comme j’avais faim, j’ai décidé de me rendre dans une épicerie du coin pour acheter des chips. En rentrant dans le magasin, j’ai tout de suite remarqué que tout le monde me dévisageait. Sur le moment, je n’ai pas compris puis cela m’a semblé évident : j’étais le seul noir. Voilà pourquoi ils me regardaient de cette manière : à cause de ma couleur de peau. J’ai décidé de faire comme si de rien n’était mais un client s’est adressé à moi en disant : « sale noir, retourne dans ton pays ». J’étais choqué, énervé. La seule chose que je voulais, c’était de le blesser mais je me suis dit que si je lui donnais une baffe, ça se retournerait contre moi. J’ai donc fait demi-tour et suis sorti du magasin, tête baissée, sans rien avoir acheté. J’étais triste.

Je ne comprends pas

Pourquoi les gens peuvent-ils être si méchants et se comporter de cette façon à cause de la couleur de peau d’une personne. Cette histoire peut vous paraitre anecdotique, mais quand on vit tout cela quotidiennement, qu’on fait partie des personnes qui sont systématiquement visées, c’est très compliqué. Cela s’appelle de la discrimination raciale. Depuis quelque temps, les États-Unis ont fait la une des journaux, chez nous, cela arrive souvent aussi. Moi, en tant que noir, je me sens rejeté. Je veux dire à certaines personnes qu’il faut faire attention. Quand on nous regarde de travers, même si vous ne le faites pas exprès, ça nous donne l’impression qu’on n’est pas chez nous. Je suis né en Belgique.

Auteur : Abdou, 12 ans, Ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

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