Médecine & préjugés

Médecine & préjugés

Good Doctor est une série récente qui se passe dans un prestigieux hôpital de San José, centré sur la chirurgie.

Dans chaque épisode, un cas différent est présenté. Tous les chirurgiens sont performants. Un jour, le directeur demande de faire intégrer une personne chère à ses yeux, un jeune homme autiste qu’il a pris sous ses ailes, atteint du syndrome d’Asperger mais également de celui du savant.

Dû aux nombreux préjugés, cela n’a pas été facile de le faire accepter mais, en mettant son incroyable don au service de ses patients, ce jeune prodige suscite vite de l’admiration chez certains de ses pairs. D’autres, en revanche, n’attendent qu’une erreur de sa part pour le mettre hors course. Au fur et à mesure des épisodes, il prouve que les préjugés n’avaient pas lieu d’être. Pour ces diverses raisons, j’ai voulu parler de cette œuvre.

Premièrement, se concentrer sur des préjugés sur une personne autiste mais qui se montre brillante et qui trouve de nombreuses solutions aux problèmes me touche. Pourquoi ? Cela prouve que, malgré le fait qu’on ait des difficultés, comme ici, l’autisme, si l’on s’en donne les moyens, qu’on persévère, on pourrait toujours y arriver. De plus, il ne faut pas s’arrêter à son premier avis, car nous pourrions être étonnés.

La seconde raison est que, plus tard, j’aimerais essayer des études de médecine. En regardant cette série, je peux voir plus ou moins à quoi m’attendre. Je dis plus ou moins car comme je l’ai dit, cette série est basée sur la chirurgie et je ne veux pas spécialement être chirurgienne, mais voir comment on peut sauver des personnes, les aider, avoir de la reconnaissance, est quelque chose qui me plaît et qui me fait aimer cette série.

Je ne peux donc que vous conseiller cette série si vous voulez voir le monde de la médecine et être attaché au personnage principal, Shaun Murphy, le jeune homme autiste. Au final, avoir des préjugés est-il quelque chose d’anormal ?

Auteure : Léa, 16 ans, Liège

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

Et d’autres récits

Qu’est-ce que l’Amour ?

Alors, comment vous présenter l’œuvre que j’ai choisie ? Académiquement, L’Amour Ouf est une comédie romantique de Gilles Lellouche sortie en 2024 et adaptée d’un roman de Neville Thompson, un...

Au final, tout est éphémère

J’ai toujours eu peur du regard des gens. Dans ma famille, il n’y a que des gros moqueurs qui n’hésiteront pas à te lyncher à la moindre erreur que tu peux commettre. Ca commence comme ça, un...

Un défi de chaque jour

Nous devons regarder vers l'avenir sans être prisonniers du passé. Quelles leçons pouvons-nous tirer de nos batailles pour mieux avancer ? Malgré les blessures, les douleurs, les trahisons et les...

LES PETITS AVIS, EPISODE 104

Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc...

Le savoir du monde entier

La Nuit des Temps est un roman de René Barjavel paru en 1968. Ce classique de la science-fiction pourtant abandonné par le cinéaste Cayatte et puis rejeté par l'éditeur habituel de Barjavel, Denoël,...

Comment trouver la force d’avancer ?

Courage, mes amies et amis de la rue ! Courage face aux difficultés de dormir dehors, de rentrer dans un abri de nuit ou d'avoir un squat. Nous sommes prisonniers de la rue, et chaque douleur reste...

Au-delà des tourments

Quand Azalée retourne à Charleston régler les dernières affaires concernant le décès de sa mère, les démons de sa jeunesse resurgissent. La carapace qu’elle s'était forgée se craquelle. Tout au long...

Bonjour, l’Etat du futur

Une fois j’étais aux urgences en train d’attendre et le téléphone envahissait les mains des gens : enfants de tout âge, personnes âgées, parents, plus personne ne se parlait. De nos jours, le...

Le p’tit truc

Le film Un petit truc en plus, réalisé par Arthus, est une véritable pépite cinématographique qui mêle parfaitement l’humour, la tendresse et la réflexion sur les relations humaines. Dès la première...

Le pouvoir de l’écriture

Mon plus grand rêve serait d’écrire. Ecrire pour vivre, écrire pour exister. Mes mots seraient un océan pour ceux en recherche de grandeur, ils apaiseraient les esprits, ils réchaufferaient les...
Pourquoi s’intéresser à Grey’s Anatomy ?

Pourquoi s’intéresser à Grey’s Anatomy ?

La série télévisée Grey’s Anatomy existe depuis vingt ans maintenant. Créée par Shonda Rhimes, la série américaine traite des défis et des aventures quotidiennes des chirurgiens, non seulement d’un point de vue professionnel mais aussi du point de vue privé et interpersonnel de chaque personnage.
Composée de 21 saisons, la série, définie comme dramatique, dépeint une évolution dans la vie professionnelle et la croissance personnelle des personnages, mais surtout de la protagoniste Meredith Grey.

Tout commence dans le célèbre hôpital de Seattle, qui porte le nom de « Seattle Grace Hospital », où la protagoniste, avec un groupe de personnes qui deviendront ses amis mais qu’elle-même définit comme sa famille, commenceront leurs 5 années de spécialisation pour devenir chirurgiens. La série représente, de manière quelque peu idéalisée et exagérée, la frénésie et la pression d’une profession exigeante comme celle de médecin.

Étant très passionnée et fascinée par la médecine, je recommande vivement de regarder cette série. Le seul point négatif que je lui trouve : c’est la longueur. Si le spectateur n’a pas tendance à être très patient ou s’ennuie facilement, il n’aura pas ce qu’il faut pour se passionner pour cette série éternelle. Personnellement, je pense avoir bon goût et la détermination de cultiver mon intérêt pour la médecine à travers cette série. Puisqu’il s’agit d’un sujet continuellement d’actualité et en constante évolution, j’aime comprendre son fonctionnement complexe.

Personnellement, je pense que la série devrait être regardée par un public adulte ou adolescent ; sinon, on perdrait certains des aspects ironiques ou plus matures auxquels on est confronté dans la vie.

Alors cher spectateur, ne pensez-vous pas qu’aujourd’hui est un bon jour pour sauver des vies ?

Auteure : Matilda, 17 ans, Liège

CET ARTICLE ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

Et d’autres récits

Qu’est-ce que l’Amour ?

Alors, comment vous présenter l’œuvre que j’ai choisie ? Académiquement, L’Amour Ouf est une comédie romantique de Gilles Lellouche sortie en 2024 et adaptée d’un roman de Neville Thompson, un...

Au final, tout est éphémère

J’ai toujours eu peur du regard des gens. Dans ma famille, il n’y a que des gros moqueurs qui n’hésiteront pas à te lyncher à la moindre erreur que tu peux commettre. Ca commence comme ça, un...

Un défi de chaque jour

Nous devons regarder vers l'avenir sans être prisonniers du passé. Quelles leçons pouvons-nous tirer de nos batailles pour mieux avancer ? Malgré les blessures, les douleurs, les trahisons et les...

LES PETITS AVIS, EPISODE 104

Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc...

Le savoir du monde entier

La Nuit des Temps est un roman de René Barjavel paru en 1968. Ce classique de la science-fiction pourtant abandonné par le cinéaste Cayatte et puis rejeté par l'éditeur habituel de Barjavel, Denoël,...

Comment trouver la force d’avancer ?

Courage, mes amies et amis de la rue ! Courage face aux difficultés de dormir dehors, de rentrer dans un abri de nuit ou d'avoir un squat. Nous sommes prisonniers de la rue, et chaque douleur reste...

Au-delà des tourments

Quand Azalée retourne à Charleston régler les dernières affaires concernant le décès de sa mère, les démons de sa jeunesse resurgissent. La carapace qu’elle s'était forgée se craquelle. Tout au long...

Bonjour, l’Etat du futur

Une fois j’étais aux urgences en train d’attendre et le téléphone envahissait les mains des gens : enfants de tout âge, personnes âgées, parents, plus personne ne se parlait. De nos jours, le...

Le p’tit truc

Le film Un petit truc en plus, réalisé par Arthus, est une véritable pépite cinématographique qui mêle parfaitement l’humour, la tendresse et la réflexion sur les relations humaines. Dès la première...

Le pouvoir de l’écriture

Mon plus grand rêve serait d’écrire. Ecrire pour vivre, écrire pour exister. Mes mots seraient un océan pour ceux en recherche de grandeur, ils apaiseraient les esprits, ils réchaufferaient les...
Inégalités dans le secteur médical

Inégalités dans le secteur médical

De nos jours, on retrouve à la fois des hommes et des femmes dans le secteur médical, mais il y a des inégalités au niveau des métiers. Prenons un exemple : un homme veut devenir sage-femme. On va essayer de le dissuader car c’est un métier qui depuis le dernier siècle est réservé aux femmes.

Ça a été normalisé et le fait de faire ce métier en tant qu’homme est hors-norme. C’est un peu plus accepté si un homme fait aide-soignant ou infirmier mais être sage-femme en tant qu’homme est vu autrement.

« Les femmes sont plus aptes à faire un certain type de boulot parce qu’elles sont douces et délicates ». On ne dit rien quand c’est un homme qui exerce, comme pour les gynécologues.

Quant aux solutions face à ce système, il faut mettre en œuvre une meilleure normalisation et sensibilisation.

Auteure : Tamara, 17 ans, Bruxelles

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

Et d’autres récits

Qu’est-ce que l’Amour ?

Alors, comment vous présenter l’œuvre que j’ai choisie ? Académiquement, L’Amour Ouf est une comédie romantique de Gilles Lellouche sortie en 2024 et adaptée d’un roman de Neville Thompson, un...

Au final, tout est éphémère

J’ai toujours eu peur du regard des gens. Dans ma famille, il n’y a que des gros moqueurs qui n’hésiteront pas à te lyncher à la moindre erreur que tu peux commettre. Ca commence comme ça, un...

Un défi de chaque jour

Nous devons regarder vers l'avenir sans être prisonniers du passé. Quelles leçons pouvons-nous tirer de nos batailles pour mieux avancer ? Malgré les blessures, les douleurs, les trahisons et les...

LES PETITS AVIS, EPISODE 104

Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc...

Le savoir du monde entier

La Nuit des Temps est un roman de René Barjavel paru en 1968. Ce classique de la science-fiction pourtant abandonné par le cinéaste Cayatte et puis rejeté par l'éditeur habituel de Barjavel, Denoël,...

Comment trouver la force d’avancer ?

Courage, mes amies et amis de la rue ! Courage face aux difficultés de dormir dehors, de rentrer dans un abri de nuit ou d'avoir un squat. Nous sommes prisonniers de la rue, et chaque douleur reste...

Au-delà des tourments

Quand Azalée retourne à Charleston régler les dernières affaires concernant le décès de sa mère, les démons de sa jeunesse resurgissent. La carapace qu’elle s'était forgée se craquelle. Tout au long...

Bonjour, l’Etat du futur

Une fois j’étais aux urgences en train d’attendre et le téléphone envahissait les mains des gens : enfants de tout âge, personnes âgées, parents, plus personne ne se parlait. De nos jours, le...

Le p’tit truc

Le film Un petit truc en plus, réalisé par Arthus, est une véritable pépite cinématographique qui mêle parfaitement l’humour, la tendresse et la réflexion sur les relations humaines. Dès la première...

Le pouvoir de l’écriture

Mon plus grand rêve serait d’écrire. Ecrire pour vivre, écrire pour exister. Mes mots seraient un océan pour ceux en recherche de grandeur, ils apaiseraient les esprits, ils réchaufferaient les...
Mon travail de rêve

Mon travail de rêve

Scan-R participe aux Assises de Woluwé. Dans quel but ? Donner la parole aux plus jeunes afin de contribuer à l’amélioration de la vie communale. Une jeune fille s’exprime sur son futur emploi et surtout, au sujet de ce qu’elle souhaite retrouver dans son métier pour être heureuse.

• Travailler avec des gens solidaires qui ont un esprit d’équipe, sinon flemme, autant bosser seule

• Faudrait interdire les matérialistes en médecine car beaucoup sont là uniquement pour l’argent et pas pour la mentalité responsable du patient

• Avoir un horaire convenable

• Que les chauffeurs de la STIB fassent moins de grève parce que l’horaire de la ligne 36 est aléatoire

• Diminuer le prix de la carte Mobib pour les adultes parce que s’il faut payer 500 euros, autant frauder

Auteure : Anonyme, 14 ans, Bruxelles

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

Et d’autres récits

Qu’est-ce que l’Amour ?

Alors, comment vous présenter l’œuvre que j’ai choisie ? Académiquement, L’Amour Ouf est une comédie romantique de Gilles Lellouche sortie en 2024 et adaptée d’un roman de Neville Thompson, un...

Au final, tout est éphémère

J’ai toujours eu peur du regard des gens. Dans ma famille, il n’y a que des gros moqueurs qui n’hésiteront pas à te lyncher à la moindre erreur que tu peux commettre. Ca commence comme ça, un...

Un défi de chaque jour

Nous devons regarder vers l'avenir sans être prisonniers du passé. Quelles leçons pouvons-nous tirer de nos batailles pour mieux avancer ? Malgré les blessures, les douleurs, les trahisons et les...

LES PETITS AVIS, EPISODE 104

Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc...

Le savoir du monde entier

La Nuit des Temps est un roman de René Barjavel paru en 1968. Ce classique de la science-fiction pourtant abandonné par le cinéaste Cayatte et puis rejeté par l'éditeur habituel de Barjavel, Denoël,...

Comment trouver la force d’avancer ?

Courage, mes amies et amis de la rue ! Courage face aux difficultés de dormir dehors, de rentrer dans un abri de nuit ou d'avoir un squat. Nous sommes prisonniers de la rue, et chaque douleur reste...

Au-delà des tourments

Quand Azalée retourne à Charleston régler les dernières affaires concernant le décès de sa mère, les démons de sa jeunesse resurgissent. La carapace qu’elle s'était forgée se craquelle. Tout au long...

Bonjour, l’Etat du futur

Une fois j’étais aux urgences en train d’attendre et le téléphone envahissait les mains des gens : enfants de tout âge, personnes âgées, parents, plus personne ne se parlait. De nos jours, le...

Le p’tit truc

Le film Un petit truc en plus, réalisé par Arthus, est une véritable pépite cinématographique qui mêle parfaitement l’humour, la tendresse et la réflexion sur les relations humaines. Dès la première...

Le pouvoir de l’écriture

Mon plus grand rêve serait d’écrire. Ecrire pour vivre, écrire pour exister. Mes mots seraient un océan pour ceux en recherche de grandeur, ils apaiseraient les esprits, ils réchaufferaient les...
Mes ovaires, un calvaire

Mes ovaires, un calvaire

Depuis ses premières règles, le corps de Chloé ne fonctionne plus tout à fait normalement. Il a fallu beaucoup de temps, et de nombreuses consultations, pour qu’elle comprenne ce qu’il se passait. Quand elle apprend qu’elle est enceinte, c’est un choc mais l’histoire ne s’arrête pas là. Aujourd’hui, elle témoigne et nous livre un texte plein de questions, de doutes et de courage.

 

Premières règles

Aussi longtemps que je me souvienne, le cadeau de dame nature n’a jamais été ni facile ni régulier. C’est le jour de mon douzième anniversaire que cette offrande m’a été faite, des douleurs plus ou moins grandes sont apparues dès le début. Il faut ajouter à cela les maux de tête, les saignements, la fatigue et le fait que ces règles n’apparaissent qu’une fois tous les trois à quatre mois. Je ne me suis jamais alarmée, je pensais que j’avais simplement des règles plus abondantes et douloureuses et que ma nature stressée retardait celles-ci. Arrive l’âge où je commence à consulter un gynécologue en espérant trouver une solution pour réguler mes règles. Pour le premier gynécologue (1) consulté, examen au toucher, pour lui, tout semble normal, nous allons essayer une pilule. J’ai 19 ans, je suis jeune, je n’ai jamais eu de rapport sexuel, ça ne vaut pas la peine d’approfondir. Je fais confiance au médecin, après tout il sait mieux que moi comment le corps d’une femme fonctionne. J’essaye cette pilule, c’est un échec, j’ai des nausées, vomissements et des maux de tête qui me clouent au lit. Mon médecin traitant m’en fera essayer deux autres, le résultat est identique. Le temps passe, les douleurs restent.

Second gynécologue

Dix ans plus tard, je consulte un autre gynécologue. Aux premiers abords, il est sympathique, semble s’intéresser aux douleurs qui m’habitent, il me fait un examen basique. Finalement, à la troisième consultation, il me fait un frottis (2), une échographie (3) du ventre et une palpation mammaire (4) et me dit de plutôt travailler sur mon stress. Selon lui : “mon corps n’a rien à me dire”. Plus tard, je reçois – par courrier – une ordonnance pour une bactérie mais rien d’autre à signaler. Je prends contact avec lui pour savoir de quelle bactérie il s’agit, il m’explique – froidement – que je n’ai pas à téléphoner pour une question aussi banale et insignifiante. Je lui explique que je me questionne sur ces douleurs menstruelles qui persistent. Il me répond : “Mademoiselle, vous n’avez rien de plus intéressant à faire que d’ennuyer un médecin pour une petite bactérie et des douleurs imaginaires probablement liées à votre stress que vous n’êtes pas capable de gérer.”. Je suis abasourdie par tant de violences médicales et si peu d’empathie. Je suis incroyablement en colère, presque en ébullition, je déteste l’injustice et je viens d’en vivre une. Pourquoi s’en prendre à moi ? J’avais simplement besoin qu’on entende mes douleurs, qu’on me croie et qu’on se batte avec moi pour découvrir ce qui se cache derrière tous ces maux !

Fixée sur mes douleurs

J’ai presque 24 ans et je me décide, enfin, à consulter un ultime gynécologue, il me met le spéculum (5), vous voyez cet outil d’examen gynécologique super glamour et agréable ? Il voit sur mon visage que le début de l’examen ne se passe pas bien pour moi. Il me demande si je ressens des douleurs, je lui dis que des douleurs, j’en ai eu toute ma vie et que l’examen est toujours un peu pénible pour moi. Il me demande si j’ai déjà réalisé une échographie vaginale, je lui affirme que non, il me dit que l’on va en réaliser une. Le diagnostic tombe, avec un nom sur toutes ces années de retard et de douleurs, j’ai le syndrome des ovaires polykystiques (6). Il me montre, les multiples kystes (7) et me demande si j’ai pris facilement du poids ces dernières années, je lui précise : 25 kilos exactement. Le docteur parle d’une pilule pour régulariser tout ça, je refuse en expliquant mon parcours chaotique avec diverses pilules, il m’en prescrit une plus faiblement dosée. Elle ne fonctionnera pas.

Enceinte ?

Pour faire l’amour avec mon chéri, on a toujours utilisé un préservatif, mais une nuit, mangés par la passion et l’amour, on se laisse aller à notre plaisir. Après l’acte, je réalise, on réalise, il me faut une pilule du lendemain (8). On se rend à la pharmacie et je prends cette fameuse pilule que l’on va croire miraculeuse, on ne repense plus à ce moment comme s’il n’avait jamais existé. Les semaines passent, mes règles ne pointent pas le bout de leur nez, après tout, ça ne change pas d’habitude et j’ai pris la pilule magique, je ne peux pas être enceinte. Je devais avoir mes règles avant notre rapport, j’étais déjà en retard mais après tout je n’ai pas de cycle normal, ça fait presque deux mois que notre rapport a eu lieu. Je suis rongée par les questions entre : “je suis enceinte, je le sens” et “non je ne suis pas enceinte, je le sentirais.” Je parle de mes doutes à ma mère tout en me rassurant, je lui dis que je vais faire un test de grossesse (9) mais, c’est sûr, je ne suis pas enceinte, j’en suis certaine.

Le test

Le soir, je réalise ce fameux test et deux barres s’affichent… C’est quoi ces putains de deux barres ? Enceinte, en quoi ? Oui, je suis enceinte. Les battements de mon cœur s’accélèrent, je descends, mes jambes tremblent et j’ai la sensation que je vais m’évanouir, je regarde ma mère, elle comprend. Un test sanguin viendra confirmer la grossesse. Je décide d’en parler à mon chéri, celui que j’aime tant et avec qui on a déjà tant discuté de notre avenir avec nos futurs enfants mais avec qui on a jamais imaginé les choses dans cet ordre. Mon contrat de travail prend fin dans moins d’un an, je ne sais pas si je serai prolongée et je n’ai pas envie de passer les éventuels derniers mois de mon contrat en congé de maternité. Comment faire pour subvenir aux besoins d’un enfant avec un seul de nous deux qui travaille et en étant toujours chez nos parents ? Non, ce n’est pas comme ça qu’on avait pensé à notre avenir, ce n’est pas pour une vie comme ça qu’on a fait tant de sacrifices mais j’ai ce petit être qui grandit en moi. Pause, tu te précipites, il faut que tu en parles d’abord avec le papa.

”On le garde”

Un samedi soir de fête, je ne suis pas bien, mon copain le voit, il insiste pour que je lui dise ce qui me perturbe. Je lui annonce ma grossesse, il est sous le choc mais se dit heureux, il me prend dans ses bras, sourit et me dit : “on le garde”. Je ne sais pas comment me positionner, je ne sais pas ce que je désire mais je sens que je l’aime déjà. Le lendemain, l’ambiance n’est plus la même, l’atmosphère de la fête est retombée, ça a tourné toute la nuit dans sa tête et il est perdu, il ne sait plus quelle est la meilleure décision à prendre. On se décide à aller à l’hôpital prendre nos renseignements sur l’avortement (10). Nous y sommes très mal reçus, on nous met une pression sur les épaules, on ne nous parle pas d’embryon mais on nous parle en “votre bébé“, “votre enfant”, “vous êtes certains de vouloir avorter ?”, “vous n’êtes pas un couple stable ?”, et toutes sortes d’autres questions aussi indiscrètes que maladroites. C’est un coup dur pour nous. On se sent jugés, on sent une pression qui pèse sur nos épaules, on nous parle d’un délai de réflexion d’une semaine et d’une prise de rendez-vous impossible avant quinze jours pour le premier rendez-vous. Si je décide d’arrêter ma grossesse je serai à trois mois, à trois mois ce n’est plus tellement un embryon, à trois mois c’est un bébé, il se forme et grandit au rythme de mon corps et de mon cœur.

L’échographie

Une première échographie arrive, je vois ce petit être qui s’est niché en moi, tout devient différent. Il est tout ce dont j’ai toujours rêvé et il est le fruit de notre amour. Nous sommes perturbés par cette échographie, d’interminables discussions vont s’en suivre, nos parents sont présents et nous soutiennent, peu importe notre choix, la vision de ce petit ange a tout changé en nous. On va te garder auprès de nous, mon cœur. Tout va basculer une dizaine de jours plus tard, j’ai perdu du sang pendant la nuit et je continue d’en perdre la matinée et j’ai d’intenses douleurs au ventre, nous décidons de nous mettre en route pour l’hôpital, nous patientons un long moment avant d’être vus par un médecin. D’entrée, le docteur me félicite pour ma grossesse, je pense … Félicitations ? Qu’en sais-tu si elles sont bien placées tes félicitations ? Peut-être que c’est un cauchemar et qu’on essaie en vain de se réveiller ou peut-être qu’en effet, nous sommes les futurs parents les plus heureux du monde mais t’es-tu intéressé à nous pour le savoir ? Bien sûr que non, ce sont toujours les mêmes discours et nous n’aurions pas le droit de penser autrement, la venue d’un enfant est toujours heureuse ! Pas vrai ?

Ça ne va pas du tout …

À plusieurs reprises et de façon rapprochée, je vais avoir des contractions. Je demande pour me rendre aux toilettes. Là, on me demande de prendre une bassine, de la mettre dans la cuvette et de ne pas regarder si je sens une expulsion et de les appeler. Une quoi ? Ce mot me fait peur, qu’est-il en train de se passer ? Je me rends aux toilettes et mon corps expulse directement, le passage me fait mal, sans m’en rendre compte, je regarde, je me souviens de toute la tristesse et la tétanie qui m’ont envahie à ce moment-là, je suis restée plusieurs minutes figées sur la cuvette des toilettes à me dire c’est mon bébé, je l’ai tué. Je m’en suis voulu de n’en être nulle part dans ma vie, d’avoir cette maladie des ovaires polykystiques, de ceci et de cela, je m’en suis voulu pendant des semaines parce que j’ai pensé que mon stress avait tué mon bébé. La voix du premier gynécologue résonnait. Et puis j’ai réalisé qu’on ne peut pas être responsable de la perte de son bébé pour ces raisons. J’ai remonté la pente, je me suis reposée sur l’idée que la nature ne fait pas les choses inutilement et qu’à nouveau, quand ce sera le moment, un petit bonheur viendra pointer le bout de son nez pour notre plus grand bonheur.

Nous serons parents

Je regrette le manque de prise en charge après cette aventure douloureuse. Je regrette, mais je sais aujourd’hui que nous devons écouter notre corps, ne pas laisser les médecins nous infliger leur indifférence ou des violences, pouvoir défendre notre libre droit et ne pas culpabiliser de nos choix. Pensons à nous avant tout, c’est nous-mêmes qui sommes maitres de notre avenir. Aujourd’hui, je suis plus forte de ces expériences, j’ai signé un contrat à durée indéterminée à mon boulot de rêve, nous sommes en projet maison et nous savons que le bonheur d’être parents suivra et que nous continuerons toujours de nous battre pour ce en quoi nous croyons et qui nous rend heureux.

1. Un·e gynécologue est une doctoresse, un docteur, spécialiste du système génital féminin, des grossesses, des accouchements.
2. Un frottis est un examen gynécologique pendant lequel sont prélevés, pour analyse, des cellules du vagin et du col de l’utérus.
3. Une échographie est une sorte de photographie d’une partie du corps. Elle permet, par exemple, de voir si un bébé se développe normalement dans le ventre de sa maman.
4. La palpation des seins permet à une femme ou à son médecin de détecter une anomalie, par exemple une boule qui pourrait être cancéreuse.
5. Le speculum est un instrument gynécologique qui permet d’écarter les parois du vagin et de l’examiner.
6. Le syndrome des ovaires polykystiques est une maladie hormonale qui touche une femme sur dix en âge de faire un enfant. Aujourd’hui, on ne sait pas vraiment comment la traiter.
7. Un kyste est une poche, une excroissance anormale qui s’installe dans ou sur une partie du corps.
8. La pilule du lendemain est une contraception d’urgence qui n’est pas toujours efficace. En principe, elle empêche la grossesse de se développer.
9. Un test de grossesse permet de mesurer la présence d’une hormone précise fabriquée par le corps d’une femme lorsqu’elle est enceinte. Si cette hormone est présente, deux barres s’affichent sur le test.
10. Un avortement est une interruption de la grossesse. Autrement dit, il s’agit d’enlever l’embryon – ce qui au bout de la grossesse deviendra un bébé – du corps. En Belgique, l’Intervention Volontaire de Grossesse, ou IVG, est possible jusqu’à la 12ème semaines de grossesse.

Auteure : Chloé, 24 ans, Ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

Et d’autres décryptages

Fleurir l’humanité

Le plus révoltant dans ce monde, c’est toutes les fois où l’on ne donne pas à l’autre ce qu’on aimerait recevoir, où l’on fait subir ce qu’on ne voudrait jamais vivre. Cette attitude a un nom. Plus...

Soufi mon Amour

Nous sommes au début des vacances et dans quelques jours, nous partons au Maroc.Pour m'accompagner durant ce périple, j'ai décidé d'acheter un livre dont une amie m'a parlé : " Soufi mon Amour "...

La descente en enfer

            Lorsque mes parents partent, il y a toujours une certaine excitation. Je fais les courses avec mon papa, pour tenir une semaine sans manquer de rien. J'aide à charger la voiture pour que...

Ne pas se faire du mal

J'ai envie de faire passer un message. Faites bien attention à vous. Ne vous faites pas du mal, cela ne va servir à rien, je vous le promets. Rien ne change, ça va juste vous faire du mal, et faire...

Coeur sombre

Coeur sombre, sombre de conneries, conneries de jeunesse, jeunesse de délinquant,  délinquance de plusieurs années, plusieurs années noires, noires de fréquentation, fréquentation de cité, cité en...

Liberté et solitude

Je vais vous parler de mon histoire par rapport à la solitude. Je suis une personne très timide. Je ne fais pas facilement confiance. J'ai toujours eu peur du regard des autres, des critiques,...

L’abus sexuel

J'ai décidé de parler de l'abus sexuel car j'espère que cela pourra aider des gens ayant vécu une situation similaire que moi... J'ai subi des attouchements vers l'âge de 7 ou 8 ans, je ne sais plus...

L’adolescence

Il y a cinq ans, je changeais d’école pour la première fois. J’entrais en cinquième primaire. C’était donc une petite école. Je me suis directement intégré. Après un mois plus ou moins, je me suis...

Á toi, qui lis ceci.

A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...

Média d’expressions
Individuelle et collective
Destiné aux jeunes
En Fédération Wallonie Bruxelles

Scan-R est soutenu par

Pour être informé des activités de Scan-R