Les petits-avis, épisode 13

Les petits-avis, épisode 13

Scan-R, dès le départ, essaye de donner la parole à chacune, à chacun, à tout le monde ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post. On a donc décidé d’en rassembler plusieurs. Voici donc les témoignages de Stéphanie, Thomas et Arthur.

Arriver à la résilience par Arthur, 18 ans, Bruxelles

L’énervement peut détruire toute une vie, même plusieurs ou alors, aussi dur que cela puisse être, on peut choisir de laisser ça derrière nous. C’est important pour avancer. Ce qui a été difficile pour moi, c’est de ne pas écouter ma tête, de gérer les sentiments qui me traversaient l’esprit : la haine, l’agressivité et la violence envers certaines personnes. Ce sont des sentiments et des émotions qui compliquent la résilience. Le devoir de protection, la compréhension et l’empathie envers d’autres devraient primer pour réussir à être résilients. La résilience m’est tombée dessus, je n’ai pas pris la décision de passer par ces différentes phases. C’est simplement le temps qui en a décidé ainsi. Le temps peut être bon comme mauvais, mais ici c’est lui qui m’a aidé.

Rêve ou réalité ? par Stéphanie, 16 ans, Barvaux-sur-Ourthe

J’avais 10 ans quand c’est arrivé. Un jour comme les autres, j’ai marché pour rejoindre mon arrêt de bus. Je me souviens très bien du temps : ciel bleu et vent froid. Mes bottillons laissaient passer l’air et rendaient mes chevilles rigides. Mon vieux manteau était mouillé de la veille, j’ai emprunté la vieille veste jaune moutarde de ma grand-mère. Je détestais cette veste… Elle avait une odeur qui me donnait envie de vomir.
Quand je suis montée dans le bus, il était plein de monde, j’ai pris place à côté d’un garçon endormi. Je me suis dit qu’au moins, j’aurais la paix. Durant le trajet, j’avais l’habitude de regarder le paysage et la couleur des arbres. Ce jour-là, je n’en avais pas la force, je luttais contre le sommeil. Dix minutes, c’est le temps que j’avais avant d’arriver à l’école. J’ai fermé les yeux. Et là je l’ai vue. Noire, courant à vive allure, les crins aux vents, elle donnait l’impression de voler. Cette magnifique jument courait à toute vitesse dans le même sens que le bus. Elle me semblait si proche et en même temps si loin. C’est en regardant au loin que j’ai compris pourquoi elle courait si vite. Elle a tourné la tête et j’ai compris.
Mon voisin m’a secoué le bras. Nous étions arrivés. “Désolé mais ton pied écrase mon sac.” Je ne m’en étais même pas rendu compte mais j’ai dû m’agiter car toutes mes affaires étaient tombées. Le garçon poursuit : “Ah et au fait, ça va ? Parce que tu avais l’air de faire un drôle de rêve.” Pardon lui demandais-je … “Oui oui, tu as bien entendu. Tu n’arrêtais pas de crier ce nom… Jazz.” Descendant du bus, j’ai repensé à cette scène … Tout cela m’avait l’air tellement vrai …

Bref, j’ai oublié mes écouteurs par Thomas, 18 ans, Bruxelles

Il est 16 heures. Je marche jusqu’à l’arrêt de métro pour rentrer chez moi après une journée de cours. J’ai oublié mes écouteurs chez moi. Ça me soule. Mon trajet va passer beaucoup plus lentement. Écouter de la musique, ça me fait oublier où je suis. Le temps passe tellement vite quand j’écoute de la musique. Que je sois triste, heureux ou en colère, il y aura toujours un type de musique qui correspond à mon état d’esprit. Putain ! La musique c’est un don du ciel !

En ces temps compliqués où nos libertés sont fortement restreintes, je me rends compte que le simple fait de pouvoir écouter de la musique est une chance. La musique me permet de m’échapper, de me sentir libre même enfermé dans ma petite chambre. C’est fou à quel point la musique peut changer le cours de ma journée. J’ai oublié mes écouteurs et ça me soule, ça me soule car je suis fatigué et que j’ai envie de me vider la tête. J’aurais écouté une petite musique ambiante qui m’aurait rendu la bonne humeur et le smile.
Bref… J’ai oublié mes écouteurs.

Auteur·e·s : Stéphanie, Arthur & Thomas

Ces articles ont été écrits lors d’ateliers Scan-R 

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Stéréotypes et préjugés

Stéréotypes et préjugés

Sur les réseaux sociaux, allez savoir pourquoi les photos de petits chats attirent les pouces bleus, les cœurs et les commentaires positifs. Allez savoir pourquoi, dans la rue, le tram ou partout ailleurs, il semble qu’Onyx attire les commentaires, les jugements, les insultes. Elle se fout des petits chats mais veut qu’on la respecte !

“On est où là ?!”

Je me sens concernée par les stéréotypes et préjugés. C’est quelque chose que je vis au quotidien, on me juge constamment sur mon physique. Plus précisément sur mon maquillage, mes cheveux et mes habits. On me traite de droguée sans même m’avoir dit bonjour. J’en suis peut-être une au final et alors ? Ça fait de moi quelqu’un de mauvais pour autant ? Je ne pense pas ! À cause de mon look, je suis un sheitan, le diable, un démon d’après vous ? Mais on est où là ?! Je dis « vous » et ça fait de moi quelqu’un qui juge aussi c’est vrai, mais c’est plus fort que moi. Cette société malsaine me rend aussi dégueulasse qu’elle-même. Je suis devenue comme ça malgré moi, c’est plus fort que moi, mais j’essaye de sortir de ma zone et de faire mon maximum pour changer ça.

Trop ceci, pas assez cela …

Mes traits d’eyeliner trop grands, trop noirs, ça vous fait peur j’imagine ? Mes nombreux piercings et tatouages, ils sont trop extravagants pour vous c’est ça ? Mes habits, parfois trop courts, ne veulent pas dire que vous avez le droit de me toucher les fesses ! Mes rastas sont pour vous synonymes de fumeuse ? Des histoires où l’on m’a abordée en rue pour m’insulter et me faire des remarques sur mon style, j’en ai plein la poubelle. Mais laissez-moi vous en raconter une qui m’a vraiment choquée. C’était le soir, je marchais dans le quartier d’Anneeseens, dans le centre de Bruxelles, je revenais d’une soirée à thème donc j’étais fort maquillée, j’avais de faux tatouages partout sur le visage et là, je croise une femme et ses quatre petites filles. Elles s’arrêtent, me dévisagent et la mère commence à me traiter de Sheitan, en me disant que je n’ai rien à faire ici. Bien sûr, je m’emporte et lui réponds qu’elle n’a aucun droit de me dire ça, là-dessus elle commence à s’énerver et à m’insulter en arabe. Et là, je me suis emportée, j’ai levé la main et je l’ai traitée de salope. Je sais que je n’aurais pas dû utiliser ce terme mais ça a été plus fort que moi. Elle a continué à me hurler dessus en arabe, je ne comprenais rien alors, j’ai remis mon casque sur mes oreilles en la fixant droit dans les yeux, je me suis retournée et je suis partie. Je ne comprends pas pourquoi on m’attaque alors que je ne fais de mal à personne. Sauf peut-être à moi-même au final… C’est moi qui suis mal dans mon corps et c’est moi qui souffre du regard des gens. La scarification par exemple, ça fait peur à tous quand ils s’en aperçoivent, mais au final, c’est moi qui en ait souffert, ainsi que ma maman, mais c’est tout.

Foutez-moi la paix

Mon look, c’est aussi le reflet de mon vécu, de mon histoire, de ma personne et du peu de choses qui me correspondent vraiment. Les gens me traitent souvent de gothique alors que ce n’est pas du tout ça que je suis. On me fait souvent des remarques sur mes pantalons, mes bottes noires… Lorsqu’on me lâche des remarques du style « Oh la petite gothique », ça m’énerve. Je ne me considère pas du tout comme telle. Je ne veux pas donner un nom particulier à mon look, juste je m’habille comme je le sens et cela ne devrait pas poser de problèmes. Alors, arrêtez de m’aborder à tous les coins de rue pour me traiter de salope ou de droguée. Oui je suis une salope et alors ? Oui, je suis passée par des moments compliqués dans ma vie où j’ai été droguée mais ce n’est plus le cas. Tu écoutes du « bruit » dans ton casque et tu as des rastas donc forcément tu te drogues ? Comme je l’ai dit, oui cela a été mon cas, mais c’était mon problème. Donc peut-être faut-il plutôt essayer de chercher ce que ça cache au lieu de directement juger. Moi, cela ne me viendrait jamais à l’idée de juger ou d’insulter des gens que je ne connais pas en pleine rue, pour la simple raison qu’ils ou elles ont un look différent.

Que chacun·e s’occupe de soi !

Bien sûr, j’essaye de ne pas toujours m’énerver et de prendre sur moi pour ne pas leur donner raison en devenant agressive. Par exemple, un jour j’étais dans le bus avec mon casque sur les oreilles et là je vois une vieille dame qui me regarde et dit quelque chose à son amie en me montrant. Je retire alors mon casque et je lui demande ce qu’il y a et là elle me répond « vous êtes un objet sexuel mademoiselle ». Même si je bouillonnais à l’intérieur, j’ai réussi à garder mon calme et j’ai essayé de discuter avec elle pour savoir pourquoi elle me disait ça, mais évidemment à part le fait que j’avais des vêtements qui ne lui convenaient pas, elle n’avait pas grand-chose d’autre à me dire… Je n’arrive pas à rester calme à chaque fois car les remarques et insultes, je les subis plusieurs fois par semaine. Pour moi, ces personnes-là sont frustrées et ont besoin de déverser cette frustration. Moi au moins je vis, je teste plein de choses dans ma vie. Et comme je l’ai déjà dit, je suis la seule personne concernée et touchée par ça donc j’espère qu’un jour les gens s’occuperont d’eux-mêmes au lieu de tout le temps juger ceux qui sont différents.

Auteure : Onyx, 16 ans, Bruxelles

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Pouvoir, argent, amour … C’est quoi ce truc ?

Pouvoir, argent, amour … C’est quoi ce truc ?

Quand on se plonge dans les yeux d’Aurore, quand on essaye de voir le monde à travers son regard, les choses sont compliquées… Pour elle, l’être humain devrait lâcher ses obsessions de pouvoir, de contrôle et d’argent pour s’occuper de la seule chose qui vaille… l’Amour !

Pouvoir

Je n’ai jamais compris pourquoi des gens se considèrent comme supérieurs aux autres êtres vivants. Pourquoi l’homme serait-il au sommet de la chaine alimentaire ? Certains diront que c’est parce que l’être humain est plus intelligent. Mais personnellement, je ne pense pas qu’il soit plus intelligent que les autres. Il s’en vante plus, c’est tout. Les chiens par exemple, sont très intelligents, ils peuvent agir et apprendre tellement de choses incroyables. L’humain, lui, va se vanter de l’avoir dressé et soumis. En effet, pour moi, dans ce cas, la loyauté et l’amour du chien peuvent ici être considérés comme une sorte de soumission. Et cette façon de penser ne peut qu’amener à la folie du pouvoir. Et quoi de mieux que le contrôle, la puissance et le pouvoir ? L’amour.

Argent

L’être humain est le seul être sur terre ayant fait passer autre chose avant sa vie et celle des gens qu’il aime : l’argent. Pourquoi passer sa vie à amasser de l’argent à la place de l’amour ? Pourquoi préparer l’avenir lorsqu’on peut simplement vivre le présent ? Comment en sommes-nous arrivés à devenir esclaves d’un bout de papier ? Comment en sommes-nous arrivés à nous faire coloniser par l’or ? Et pourquoi ce qui est rare et si précieux ? Est-ce pour ça que l’amour passe au second plan ? Mais, finalement, est-ce qu’actuellement, l’amour n’est-il pas plus rare que l’argent ? Pourquoi certains ont-ils droit à l’excès de richesse alors que d’autres doivent mendier pour vivre ? Comment en sommes-nous arrivés à payer de l’amour ? Et pourquoi certains tombent-ils amoureux de l’argent ? Je n’ai pas la réponse à ces questions, mais elles m’occupent l’esprit depuis longtemps…

Amour

Personnellement, je n’ai aucune notion de l’argent. Pour moi, il n’a jamais été logique de lier ce que je veux à l’envie de l’acheter. Ironique dans une société de consommation n’est-ce- pas ? Par contre, je suis un être débordant d’amour. Pour tous et toutes. Autant pour un ange que pour un démon, autant pour un être humain que pour d’autres êtres vivants. Je suis très tolérante. Peu importe qui tu es, tant que tu l’es.

Auteur : Aurore, 17 ans, Wemmel

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

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Rentabilité et Ambition

Rentabilité et Ambition

Il y a quelques questions qui trainent dans la tête d’Aymeric. Est-ce qu’avant de lui demander d’être heureux, juste, droit, la société ne lui demande pas, avant tout, d’être rentable ? Si c’est dans ce monde là que nous vivions, sommes-nous, même un rien, libres ?

Sous pression

Je ne pense pas avoir été seul à ressentir, pendant mes études secondaires, un sentiment de pression difficile à définir. Une sorte de force invisible générée par mon environnement. Le sentiment de « devoir être rentable ». Comme si on attendait de moi un retour sur investissement, comme si j’avais des comptes à rendre. Ça pouvait venir des parents, des profs, des adultes, mais aussi des ami·e·s qui ne ressentaient pas cette pression. Comme ça pouvait aussi venir de moi. Pendant longtemps, j’ai ressenti cette pression sans chercher à comprendre d’où elle venait. Sans même m’en rendre compte en fait. J’agissais en conséquence sans vraiment savoir pourquoi. Je ne remettais pas cela en question. Je ne considère même pas les « responsables » comme fautifs car, connaissant mon entourage, je sais que j’aurais pu en parler si je m’étais rendu compte de ce problème plus tôt. Ça n’aurait pas été facile mais, à terme, cela aurait été bénéfique.

Voie de garage ?

Cette pression m’a bien entendu poussé à penser qu’il fallait que je me dépêche à trouver une voie, à faire un choix pour mon avenir. Que faire après les secondaires ? Elle m’a poussé à avancer sans réfléchir, sans me poser, sans ralentir. Ce qui aurait pu marcher, comme pour certains, si j’avais avancé dans une direction qui me convenait, qui me plaisait. Sauf que ça n’était pas le cas. Et j’estime avoir fait le bon choix quand, au final, je me suis arrêté, quand je me suis finalement posé. Ça m’a permis de commencer à me chercher, à mieux me comprendre, à, on pourrait dire, m’éveiller. Grâce à cet arrêt, je me suis rendu compte d’une série de choses.

Étudier ou pas?

La voie qu’on m’avait montrée pendant toutes mes secondaires n’était pas la seule. Premièrement, non, les études ne sont pas la seule voie viable. Non, les études dont beaucoup disent « qu’elles ne servent à rien », « qu’il n’y a pas de débouché » ou bien encore « tu ne pourras pas en faire ton métier », ne sont pas à abandonner si c’est vraiment ce qu’on aime. Et non, dans le cas où on part vers les études, l’université n’est pas la seule solution. Elle a un système de fonctionnement qui ne peut pas plaire à tout le monde et d’autres systèmes existent à côté. J’ai, en fait, fait sauter plein d’idées reçues qu’on m’avait en quelque sorte bourrées dans le crâne en secondaire.

Deuxièmement, ce n’est pas une course. Certains se décident en une semaine, d’autres en cinq ans, voire plus. Et c’est bien aussi. Comme je l’ai dit, ce n’est pas une course et le plus rapide ne sera pas forcément celui qui gagnera le plus gros, de même pour le plus lent. Et je ne parle pas ici forcément d’argent.
Troisièmement, l’ambition ne peut être le carburant de tout le monde. Je parle ici de l’ambition de grandeur, quelle que soit la grandeur qui est en jeu. Je me suis, pendant longtemps, imposé de viser des sommets que je ne souhaitais pas vraiment atteindre. Et cette fois c’est une pression que je me suis imposée tout seul, comme un grand j’ai envie de dire. Je pensais que ça m’attirerait, que c’était ce dont j’avais besoin pour être heureux, avant de me rendre compte que ce n’était pas fait pour moi. Certain·ne·s sont capables de faire de l’ambition et de la « gloire » leur motivation, leur carburant, et c’est très bien pour elles et eux. Mais tou·te·s ne sont pas fait·e·s pour ça. Moi, je ne suis pas fait pour ça, et ça m’a pris du temps pour m’en rendre compte, mais depuis que c’est fait, c’est un soulagement.

Résumons

Cela fait beaucoup de choses dites, je vais essayer de résumer. Je pense que tou·te·s les jeunes en sortant des secondaires devraient pouvoir prendre le temps de se poser, le temps qu’il leur faudra, pour réfléchir à ce qu’ils et elles attendent réellement de la vie. Sans laisser de barrière les stopper, sans laisser les attentes des autres les influencer et sans laisser les potentiels jugements les effrayer. Ça peut paraitre très difficile de mettre de côté le jugement et les attentes, mais en fait c’est un peu comme déplacer un truc lourd. C’est le mettre en mouvement qui est compliqué, après quand c’est lancé, ça se fait tout seul.
Au moment où j’écris ces lignes, je suis moi-même encore en train de me chercher, de me comprendre. Je suis moi-même encore rempli de doutes et de questions. Mais pourtant, je suis aussi plein d’énergie et de motivation pour affronter ce qui est à venir, et ce depuis que j’ai fait sauter les chaines qui me retenaient.

Auteur : Aymeric, 21 ans, Bruxelles

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Injustice envers soi-même

Injustice envers soi-même

Ayoub nous emmène sur de nombreux chemins, celui de quelques grands poètes, aventuriers ; il nous emmène aussi sur les chemins de randonnée qu’il aime tant et il nous emmène, enfin, vers les chemins incroyables de ses pensées généreuses et jolies.

”Que sur son cul”

« Mais tu es trop bête » dit-il, « Franchement reste à ta place » dit-elle, « Mais qui tu es toi ? » disent-ils et elles, tous et toutes, du haut de leur arrogance et de leur orgueil. Mais comme le disait Montaigne (1) : « Sur le plus beau trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul ! »
Sachez chères lectrices, chers lecteurs, que je vous comprends, je vous ressens, je perçois mes chaines et les vôtres. Les chaines de ce que je pourrais appeler « l’impuissance apprise ». Depuis notre tendre enfance, notre entourage, inconscient de cette notion de « justice envers soi », nous martèle d’expressions telles que celles citées dans l’introduction. Concentrons-nous un peu sur cette notion de ce qu’on pourrait appeler l’ injustice envers soi et partons en randonnée, tou·te·s ensemble, pour découvrir de quoi il s’agit ! Je dis “randonnée” parce que c’est une de mes passions et activités préférées. Quand je suis en randonnée, je me sens libre, c’est ressourçant, sauvage, et de surcroit c’est ce qui m’a, en partie, fait arrêter l’école.

Casser le moule

Arrêter l’école en 5ème professionnelle menuiserie a été une libération. Je me suis rendu compte que les institutions, que ce soit l’école, les supérieurs hiérarchiques ou autres, posent un voile sur nos qualités, nos potentiels, notre créativité. Elles essayent de nous faire rentrer dans un moule, une case bien définie.
C’est un peu comme l’image de l’éléphant et de la corde. Jeune, pour éviter qu’il s’enfuie, l’éléphanteau est accroché à un arbre. Une fois devenu éléphant, il subit la même brimade de la part de son propriétaire et l’éléphanteau devenu éléphant ne se rend pas compte de sa force, de sa taille et de sa puissance. Il se soumet à cette corde et ne peut s’en libérer. Mentalement, il ne l’a encore jamais fait.

L’histoire de l’éléphant

L’injustice envers soi, c’est exactement comme pour l’éléphant. Ce paradoxe est à mettre en parallèle avec nos propres expériences. Une fois adulte, nous sommes conditionné·e·s, enchainé·e·s aux aspirations des autres : la recherche d’un poste, d’un diplôme… Bref du prestige qui, finalement, ne nous sera pas utile dans notre tombe. Je ne prône pas le fatalisme ou l’ascétisme mais, justement, tout le contraire. Ce que je veux mettre en avant, ici, c’est que le fait de se définir par la réussite selon la société ou se laisser définir par l’aspiration des autres, qui ne nous connaissent en fait pas, cela revient à cultiver cette « injustice envers soi ». En fin de compte, nous parvenons à acheter une maison, mais pas un foyer, de la nourriture mais pas la santé, les plaisirs matériels, mais pas le bonheur !

Jamais seul avec mes questions

Au début du texte, j’ai dit que j’aimais la randonnée. En randonnée je suis seul dans un état de solitude total, et dans cette position je me pose un tas de questions : Qui suis-je ? Où vais-je ? … Et je fais aussi tout un tour dans mon intimité. Finalement, c’est aussi libérateur. Cela me permet d’être juste envers moi-même en sondant mes qualités, mes aspirations, mon potentiel à leur juste valeur et avec humilité. Chacune, chacun a ses différentes manières de faire mais si vous devez retenir une seule chose de ce texte : ne laissez personne vous définir. Même pas l’université puisqu’un Homme peut créer une université mais jamais le contraire ! Faites de votre pensée un empire. « N’attends d’applaudissements de personne d’autre que toi-même » dit Richard Francis Burton (2). Ne vivez jamais dans les idées des autres !
Actuellement, dans la société occidentale et riche, nous avons, en tout cas pour la majorité d’entre nous, un toit sur nos têtes qui est, certes, un facteur d’émancipation majeur, mais la capacité de créer sa propre maison intellectuelle l’est encore plus !

”Le monde nous attend”

Alors chers lecteurs et chères lectrices, le monde nous attend, l’injustice commise contre soi-même est parfois bien plus violente que l’injustice sociale alors comme le disait Gandhi (3) « Le plus grand voyageur n’est pas celui qui fait dix fois le tour du monde mais, une fois, le tour de soi-même ». Freinez cette violence qu’on vous inflige par l’émancipation, permettez-vous d’être en colère parce que (allez encore une dernière) comme le disait Malcolm X (4) : « Quand un homme est triste, il ne fait rien pour changer sa condition. Quand un homme est en colère, il agit pour le changement ». J’ai été trop souvent injuste envers moi-même, mais arrêter l’école et commencer la randonnée m’ont sauvé. Je vous partage mon vécu, qui est celui de beaucoup d’autres personnes, en espérant que cela vous sera utile. Mais sachez que vous méritez plus de compréhension malgré ces jours difficiles de confinement. Les beaux jours sont encore à venir !
Que la paix vous accompagne !

Notes de la rédaction

Michel de Montaigne (France 1533 – 1592) est auteur, philosophe et bien plus. Pour en savoir plus, en moins de quatre minutes et en vidéo, voici un lien lien.

Richard Francis Burton (1821 Angleterre – 1890 Italie) est un voyageur infatigable et un polyglotte hallucinant. Mauvais étudiant, il a été un des premiers Européens à faire un voyage jusqu’à la Mecque ; il était aussi anthropologue, escrimeur, diplomate, poète… Pour en savoir plus, voici un lien.

Mohandas Karamchand Gandhi dit Gandhi (1869 Empire britannique – 1948 Inde), est un homme politique indien et instigateur du mouvement d’indépendance indienne. Militant pour la désobéissance civile, il a œuvré et plaidé pour la rébellion non-violente. Le lien pour en savoir plus.

Malcom X (USA 1925 – 1965), est une des figures de proue du mouvement américain des droits civiques qui visait à instaurer une égalité des droits entres Noir·e·s et Blanc·he·s. Un lien pour aller plus loin.

Auteur : Ayoub, 21 ans, Bruxelles

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

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