L’école

L’école

L’école. Cela va faire plus de douze ans qu’elle fait partie de ma vie. L’école. Reflet de notre société où l’on apprend à vivre ensemble. L’école. Un rêve pour certains qui n’y ont pas accès, un cauchemar pour d’autres qui y mettent les pieds et ce à quoi ils pensent sept jours sur sept pendant douze ans presque.

L’école. À quoi je pense quand je rentre de l’école à 15h30 ? Je me sens seule et je m’ennuie. Et tous les jours sont pareils.

C’est à l’école que j’ai perdu ma confiance en moi, à l’école que l’on m’a mis dans une case, à l’école que je ne suis pas moi-même, derrière un visage de marbre, à l’école où je ne m’amuse pas quand les autres rigolent, à l’école où j’ai appris les injustices sociales. C’est à l’école que j’ai perdu mon enfance.

Je m’y sens seule, sans groupe, sans appartenance, invisible, sans importance.

Et ça me fait mal, tellement mal. On croit s’habituer un jour à l’indifférence totale tel un zombie, un robot qui avance sans réfléchir jusqu’à ce que tu fondes en larmes dès que quelqu’un te demande comment ça va ? Il/elle s’est intéressé à moi ? Pourquoi, qu’est-ce qu’il/elle me veut ? Va-t-il/elle me faire du mal ?

Je suis triste, en colère, dégoutée, j’ai envie de hurler à la face du monde mon désespoir, ma révolte face à toutes nos propres horreurs, malheurs et mon angoisse de rester seule, oh si seule…

Mais je me tais. Tout le monde est hypocrite, de toute façon, à l’école. Autant garder son visage de marbre et ravaler la boule coincée au fond de sa gorge pour passer inaperçue, protégée des jugements et exploser à la maison.

Aaah l’école.

À une époque, j’aimais l’école. J’étais curieuse, j’aimais apprendre et découvrir ce qu’on m’enseignait, jouer avec tout le monde à « touche-touche ». Et puis les divisions ont commencé. Les groupes se sont fermés. Je mourais d’envie de jouer avec les garçons au lieu d’écouter les bêtes bavardages inutiles des filles. Mais je n’osais pas. J’étais choquée par le réchauffement climatique, la migration et surtout l’inaction des hommes, j’étais révoltée d’avoir des règles abondantes au point de me vider de toute énergie alors que si j’étais un garçon, je n’aurais pas eu ce problème de santé. Je me disais alors qu’il fallait que j’étudie super bien afin d’avoir plus de chance et de poids en tant que femme de faire changer et améliorer le monde.

À l’école, mon ambition s’est traduite par le fait d’être la Léonie Gratin de la classe et de me faire rejeter par celles que je croyais être mes meilleures amies. Je me disais que c’était de ma faute.

J’ai perdu toute confiance en moi et en les autres au point de me renfermer sur moi-même. Insignifiante et sans amis, allant de groupe en groupe, essayant de trouver ma place et peut-être quelqu’un qui me comprendrait.

En secondaire, ce n’était pas mieux.

Je ne disais pas grand-chose qui les intéressait, telles que les séries Netflix ou qui était le plus populaire sur les réseaux sociaux. Alors ils ne m’introduisaient pas dans leurs conversations. Ou alors, j’étais leur bouche-trou.

Ils ont surtout vite compris que j’avais des bons points mais jamais je ne me suis laissée faire. Je ne voulais pas me soumettre, il ne manquerait plus que ça !

Ils m’ont donc laissée tranquille, seule…

La compétition, être le meilleur, les groupes, les étiquettes, je suis passée au-dessus de ça, sur le côté, moi-même.

On est tous les mêmes, au fond sans distinction. Tout dépend de notre éducation, vécu, valeurs et la façon dont on réagit face à la réalité de la loi du plus fort dans la jungle des cours et de la récréation.

En conclusion, à la fin de la dernière année scolaire, je suis restée moi-même et digne jusqu’au bout et plus forte. J’aurais pu faire plus d’efforts pour qu’on fasse attention à moi et m’intégrer mais je me suis échappée autrement, par la danse et le théâtre pour exprimer ma sensibilité. Sans le soutien de ma famille aussi, je ne sais pas non plus comment j’aurais supporté « l’école ».

Le plus important n’est pas forcément d’appartenir à un groupe mais de rester unique et être apprécié pour ce qu’on est vraiment.

Un conseil ? Faites ce que vous aimez, peu importe l’influence et les obligations sociales. C’est votre vie, pas celle des autres.

Auteure : Léa, 17 ans

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Options et préjugés

Options et préjugés

Le plus injuste à l’école c’est le fait que quelques options sont mises à l’écart ou même banalisées. Le plus injuste à l’école ce sont les préjugés sur les options ainsi que les différences et les remarques que les gens font par rapport à l’enseignement général et l’enseignement technique.

En tant qu’élève dans une option d’art, je tiens à noter que l’on m’a souvent fait la remarque que les techniques de transition sont nulles ou moins fortes que dans les matières scientifiques, et que ces élèves ne trouveront pas de travail surtout s’ils comptent poursuivre l’art à l’université.

Je trouve que c’est injuste de faire des préjugés juste parce qu’il y a des personnes qui veulent s’épanouir en étant créatives. On nous colle une étiquette en nous mettant à l’écart et même en banalisant les options dans l’enseignement technique.

Je peux dire que je connais beaucoup de mes camarades de classe en art qui sont forts dans les matières scientifiques, et même plus doués que ceux en option. Il ne faut pas se décourager ou même stresser, ou être forcé à prendre une option qui ne vous plait pas particulièrement. Tout dépend de vos envies et de vos attentes. Je tiens aussi à noter que des parents et même des professeurs ont des préjugés qu’ils projettent sur leurs élèves et enfants (ce qui ne règle pas les choses).

Auteure : Tamara, 17 ans, Bruxelles

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Deux problèmes et une solution pour l’école

Deux problèmes et une solution pour l’école

Problème 1

L’école n’est pas assez flexible dans le sens où en gros : si t’es intelligent, tu sautes, si t’es « bête », tu doubles, alors que c’est beaucoup plus complexe. Il y a des gens qui ne sont pas fait pour certains cours ou certaines méthodes d’enseignement et pour autant ce n’est pas une raison pour les faire doubler. Ça empire souvent leurs cas et déjà qu’on perd 18 ans de notre vie si encore en plus il faut prolonger la séquestration, ça n’aide pas.

Solution 1

Il devrait pouvoir être possible d’adapter les cours en fonction des besoins et capacités de certains élèves. Bien sûr, il est aussi nécessaire de faire ça dans l’autre sens donc si un élève a des facilités, on complexifie ses cours parce qu’autant ne pas venir à l’école si c’est si simple.

Problème 2

Les horaires sont foireux. Entre-temps, il y a un nombre incalculable d’études qui démontrent qu’on travaille beaucoup moins bien le matin et on le voit partout, les écoles qui commencent plus tard ont de bien meilleures statistiques. Puis on ne peut pas faire réveiller les ados à 7h et dire qu’ils se sentent bien.

Auteur : Basile, 13 ans, Bruxelles

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R.

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2 problèmes et solutions à l’école

2 problèmes et solutions à l’école

Problème

Les cours d’éducation physique sont séparés en secondaires, je trouve ça normal car les corps changent et n’importe qui peut se sentir mal à l’aise mais ce que je ne comprends pas c’est la différence de programmes entre celui des filles et des garçons. Pendant quasi la moitié de l’année, moi et mes camarades féminines avons quasiment fait uniquement de la gym en éducation physique et inversement les garçons ont quasiment fait du foot toute l’année. C’est vraiment choquant car ce n’est pas parce que tu es un garçon que tu aimes le foot et inversement avec une fille pour la gym.

Solution

Garder des cours séparés mais appliquer le même programme chez les filles et les garçons. Comme ça tout le monde peut s’épanouir et faire un sport qu’il aime.

Problème

Le manque de pratique dans l’enseignement. Par pratique, je veux dire quelque chose qui nous sort du cours « classique » assis sur une chaise. Je trouve que ça permettrait à tellement plus de gens de s’intéresser à l’école et à la fois de nous apprendre différemment.

Solution

Je sais que le budget n’est pas toujours là mais, par exemple, en sciences, si on étudie les plantes, alors allons faire un tour au parc au lieu de juste projeter un schéma au tableau. Pour le cours de français, allons au théâtre.

Auteure : Juliette, 14 ans, Bruxelles

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Ecole : problèmes et solutions

Ecole : problèmes et solutions

Problème 1 : Les tenues vestimentaires. Ce que j’ai remarqué surtout à l’école (mon école) c’est la différence sociale qui est affichée dans les vêtements et accessoires. C’est peut-être du coup contraire aux idées générales, mais quand on se retrouve face à quelqu’un qui critique nos tenues, on se sent mal à l’aise alors qu’on ne le devrait pas (adolescent, ça peut nous marquer et toucher l’estime de soi). On commence alors à se dire que si on ne s’habille pas comme à la mode ou comme les autres, on ne va plus pouvoir être intégré, etc.

Problème 2 : On se focalise trop sur les manuels scolaires et on commence toujours à donner des cours parce qu’il faut donner des cours. Si la satisfaction, passion et le respect des profs étaient là, les matières seraient plus données de manière individuelle, approfondie et ludique.

Solution 1 : Moi je ne suis pas contre le fait d’avoir des uniformes ou quelque chose du genre. Même avec des uniformes, on peut aussi avoir de la personnalité et même, on ne devrait pas être jugé juste par le visuel. Il faudrait que les gens se rendent compte que ce qui compte c’est la personnalité cachée, au plus profond de chacun. Il ne faut plus stigmatiser les gens.

Solution 2 : On devrait avoir des heures où on peut approfondir ce que l’on aime, ce qu’on voudrait découvrir. Faire des sorties à l’étranger, découvrir d’autres écoles, d’autres matières,…
Et puisque ce seront des choses qu’on aura choisies et qui seront non-évaluées, cela permettra plus aux gens d’apprendre pour le plaisir de découvrir d’autres choses.

Auteure : Anonyme

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