Parler à un psy est encore tabou

Parler à un psy est encore tabou

Avoir des problèmes, le reconnaitre, essayer de trouver des solutions … C’est pas forcément simple. Accepter de l’aide d’un professionnel, c’est parfois compliqué aussi. Au bout du compte, l’expérience de Thomas est concluante !

Consulter un psy

Dire qu’on parle à un psy est encore tabou, surtout quand on est jeune. C’est difficile d’admettre qu’on a besoin de quelqu’un d’extérieur pour résoudre les “problèmes” ou les difficultés qu’on traverse. Pour moi, décider d’aller voir un psy a été un peu comme un aveu de faiblesse voire une honte. C’est d’ailleurs pour ça que beaucoup de gens que je côtoie ne savent même pas que j’ai eu cette période “compliquée” et encore moins que je suis allé chez un psychologue. Même mes parents ignorent toujours que je suis allé consulter un psychologue.

Je suis pas bien

Au départ, je suis un garçon qui manque un peu de confiance en lui et qui a un peu des difficultés à faire confiance aux autres. Longtemps j’ai réussi à cacher ce mal être. Les choses se sont compliquées quand j’ai rencontré une personne à qui j’ai accordé de l’importance et je n’aurai pas dû. Je n’ai pas envie de rentrer plus dans les détails mais après, plus rien n’a été pareil pour moi pendant plusieurs semaines, plusieurs mois.
Un mal-être profond m’a rongé jusqu’à provoquer des crises de panique, des vomissements, une perte de poids… Au début, on se dit toujours qu’avec le temps, tout finit par s’arranger mais la réalité est tout autre.

Blessé

Une blessure psychique, mentale ne peut que s’aggraver si on essaye de l’enfouir au plus profond de soi. On m’a envoyé faire une prise de sang, on m’a fait des échographies de mon tube digestif, on m’a prescrit des médicaments en pensant que mon problème était d’ordre physique. Je m’obstinais à me persuader que c’était le cas. Je n’arrivais même pas à être honnête envers moi-même alors comment l’être envers les autres ? Ma maman a fini par comprendre que le mal n’était pas physique et enfin, on a parlé. Je n’ai pas même pas eu l’honnêteté de lui expliquer mes problèmes. J’ai tout mis sur le dos des difficultés, des cours, des choix à faire … Elle a donc eu l’idée de me prendre un rendez-vous avec quelqu’un chez qui j’aurai le droit de m’exprimer, de parler de mes craintes et du reste.

J’ai rendez-vous avec un psy

Me rendant à ce fameux rendez-vous, je n’étais même pas sûr de vouloir partager ces choses avec cet inconnu. Au début de la séance, on a commencé par parler de l’école mais très vite, il a compris que ce n’était pas la source de mes soucis. Il m’a cerné et de là, on a commencé à parler, j’ai enfin pu vider mon sac sans me sentir jugé. À un moment, j’ai craqué, j’ai fini par pleurer, j’ai tout fait pour me retenir mais impossible d’y arriver. Toutes ces semaines à emmagasiner des choses négatives ont fait qu’il a été impossible pour moi de contenir mes larmes. À la fin de la séance, je ne m’étais jamais senti aussi bien, cela faisait un moment que ça ne m’était pas arrivé. Certes tout n’a pas été réglé comme par magie mais j’avais enfin pris le bon chemin. Celui que j’appellerai le chemin de l’acceptation. J’ai accepté mes failles et mes faiblesses, accepté le fait que j’avais besoin de quelqu’un, accepté le fait que je devais me remettre en question. Accepté le fait que pour être heureux, je devais faire face à mes problèmes.

Le mal, ça se soigne

Tout cela pour dire qu’il n’y a aucun tabou à avoir besoin d’un psy, que vous avez le droit de parler de vos problèmes. On pense parfois qu’on est assez fort seul mais c’est souvent faux. Sans ma mère, jamais je n’aurai été ce fameux psy. Et je n’ai aucune idée de comment j’aurais fait sans lui. Bref, n’ayez aucune honte, si vous pensez en avoir besoin, allez-y. Une blessure de l’âme sera à terme bien plus grave qu’on ne le pense.

Auteur : Thomas, 15 ans, Tournai 

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R de la Caravane des assises de la jeunesse.

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Ce que les psys n’ont pas su réaliser avec Antoine, la nature, les animaux et son travail avec les enfants s’en sont chargés. Il y a deux mois encore, Antoine était bourré de tocs, de stress et d’angoisses. Aujourd’hui, c’est un jeune homme qui s’épanouit grâce à son engagement au service citoyen (1).

L’hippothérapie (2) a changé ma vision de qui je suis. Aujourd’hui, mon implication dans un projet thérapeutique pour enfant a totalement changé le cours de ma vie. Dans cette aventure, c’est le cheval et surtout le contact avec lui qui m’a aidé à avancer.

Après avoir passé ces derniers mois à chercher, en vain, ce que je pouvais faire de ma vie, je me suis lancé à corps perdu dans le service citoyen. À travers la mission que l’on m’a confiée, je peux déjà vous dire, qu’après seulement deux mois, j’ai beaucoup changé et je ne suis pas déçu de m’y être engagé !

Il y a maintenant quelques semaines, j’ai rejoint les Rênes de la Vie. C’est une association située à la Hulpe. Elle travaille sur la relation entre l’enfant porteur de handicap, le poney et la nature et développe une approche thérapeutique et sociale. Le tout se déroule dans un splendide et verdoyant environnement.

L’ambiance avec les chevaux et les enfants en pleine nature m’apporte beaucoup de bien-être. J’ai d’ailleurs observé une nette amélioration de mon état d’esprit, dans mon comportement quotidien. Je me sens beaucoup plus calme, plus serein. Je pars chaque matin avec plus de joie de vivre qu’auparavant. Je m’endors chaque soir avec plus de fierté personnelle, l’impression d’avoir rendu service à la communauté, d’avoir été utile. C’est très agréable.

Je recommence à avoir de l’espoir par rapport à ce que je ferai plus tard. Un chemin de vie est en train de se dessiner grâce à ce service citoyen.

Dans le fond, ce qui me rend plus calme, sur mon lieu de mission, c’est la beauté du parc, des arbres et des lacs qui me font penser à un paysage paradisiaque où il n’y a pas de bruit en permanence et de pollution. Cette pensée utopique se renforce lorsqu’il fait, comme c’est le cas actuellement, beau et chaud, avec un ciel bleu parfaitement dégagé, sans nuage. C’est aussi l’espace immense qu’offre ici le lac de la Hulpe, qui me fait ressentir en permanence une sensation très joyeuse de liberté, de tranquillité, détachement de la société avec sa technologie, son train de vie quotidien habituel. Ensuite, la présence des chevaux contribue principalement à la sérénité dont je (re)commence à faire preuve. En effet, la base, sur mon lieu de mission, c’est de ne pas crier, ne pas courir, ne pas mettre de musique, même douce ou à faible le volume, ne pas s’exciter ou s’énerver parce que tous ces comportements « brutaux » sont susceptibles d’effrayer et/ou d’énerver les poneys, ce qui non seulement, n’est pas correct vis-à-vis des chevaux, car ils ne sont pas à considérer comme de simples animaux mais parce que ça peut aussi devenir très dangereux pour les humains, en particulier avec les enfants handicapés qui n’entendent pas ou ne sentent pas le danger. Travailler dans un milieu équestre requiert beaucoup de patience, de calme, d’écoute et de compréhension pour pouvoir être en lien, en phase avec le cheval. J’apprends beaucoup sur moi et je reprends confiance.

Comme je l’ai fait remarquer à ma tutrice, la personne qui veille sur moi pendant ce stage, c’est avec beaucoup d’enthousiasme qu’à nouveau, je me lève chaque matin pour aller sur mon lieu de mission. C’est un monde totalement différent et inspirant dans lequel un véritable apprentissage et une maîtrise de soi s’imposent. Mon comportement change de jour en jour, pour mon plus grand bonheur !

(1) La Plateforme pour le Service Citoyen est une possibilité laissée aux jeunes de 18 à 25 qui se posent de grandes questions sur les activités qu’ils et elles pourraient mener, humainement ou professionnellement. Durant plusieurs mois, ils et elles participent à un stage qui les plonge dans une association d’aide aux personnes.

(2) L’hippothérapie est une manière de soigner les patient·es autrement. En plus d’un suivi médical classique, la personne est aidée par un thérapeute et un cheval… Le cheval étant, par exemple, un moyen extraordinaire pour éveiller l’ensemble des sens. 

Auteur : Antoine, Bruxelles, 20 ans

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R

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