Etre en centre n’est pas un défaut!

Etre en centre n’est pas un défaut!

Loucas, Marie et Océane vivent à SOS Village d’Enfants, qui offre un nouveau foyer aux enfants n’ayant pas toujours la chance de grandir dans un environnement familial sain. Voici leurs témoignages.

Loucas, 14 ans

Être en centre n’est pas un défaut !

Beaucoup de gens pensent que quand on est dans un centre, on est con ou que c’est parce qu’on fait beaucoup de conneries. Mais souvent, lorsqu’on est dans un centre, c’est à cause des parents ou des personnes qui nous entourent. Par exemple, moi, mes parents ont eu plusieurs problèmes avec leurs parents, comme deux faillites survenues d’un seul coup, des licenciements, etc. Mais bon, le principal, c’est d’avoir des liens avec des personnes que l’on aime.

La vie dans un centre, c’est d’être avec des éducs qui amènent de la bonne humeur, tout au long de la journée. Quel est l’inconvénient ? Notre famille nous manque souvent et on a envie de la revoir.

Marie, 16 ans

Il était une fois, une belle brune prénommée Anaïs. Elle est arrivée au Village d’Enfants, il y a 3 ans. Tout comme moi, elle adore voyager. On partage aussi les mêmes passions : le Carnaval et les soirées. On fait partie du même groupe de jeunes et on s’éclate toujours.

Il y a 2 ans, j’ai commencé le rugby. Puis, Anaïs venait les vendredis. J’étais toujours contente de la voir. Je me réjouis toujours de la voir parce qu’elle est très importante pour moi et que je la considère comme une deuxième maman. Elle m’a beaucoup aidée et elle m’aide encore, tous les jours.

A tous les éducateurs qui se questionnent sur leur métier, regardez l’importance que vous avez pour les jeunes.

Océane, 12 ans

Bonjour, je m’appelle Océane, j’ai 12 ans. Pour le moment, je vis chez SOS Village d’Enfants, à Bande. J’ai des frères et sœurs. Je vais vous dévoiler l’élément perturbateur de mon histoire. Il y a 3 ans, avant d’arriver au Village, je vivais mes chez parents à Tellin. A l’école, j’étais victime d’harcèlements. Donc, je ressentais un sentiment de rejet. Mes parents se sont séparés. Pour moi, c’était difficile de choisir chez qui aller. Mon père était désespéré, je l’ai beaucoup aidé. Il a fini par trouver une autre copine. Tout devint de plus en plus difficile. Je suis arrivée au Village et voilà, j’espère qu’un jour, je retournerai chez moi.

Je m’adresse à tous les enfants qui ne sont pas placés, dites-vous que notre vie est bien pire que la vôtre.

A écouter aussi en podcast ici

Auteur·e·s : Loucas, Marie, Océane

Ces témoignages ont été écrits lors d’un atelier Scan-R

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Les petits avis, épisode 16

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Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc dans un seul article sobrement intitulé “Les Petits Avis”. Bref ! Voici les témoignages de Giusseppe, David et Thibault.

L’importance du sommeil par Giuseppe, 15 ans, Seraing

J’adore dormir. J’aime ça parce que c’est un moment où on est bien, on n’a besoin de rien. Je trouve vraiment qu’on est libre quand on dort. Le pire, c’est de devoir se réveiller pour partir à l’école. D’ailleurs, je ne comprends toujours pas pourquoi j’ai tant de mal à me lever pour aller aux cours. Même si je dors huit heures par nuit, c’est difficile. Le matin, je regarde même mon lit et je lui dis « Ne t’en fais pas, je reviendrai ce soir ». Je n’écris pas ce texte pour rien, je voudrais juste que vous vous rendiez compte que c’est important de bien dormir. Si les adultes nous le répètent, ce n’est pas juste pour nous ennuyer. Tant que vous avez la chance de bien dormir, faites-le. Sans une bonne nuit, on n’a pas l’énergie nécessaire pour travailler. On manque de courage. Si je passe une mauvaise nuit, ça pèse sur ma journée, je râle, je ne parle à personne et je m’énerve vite. Bref, ne gâchez pas vos nuits.

Le vélo par David, 14 ans, Flémale

J’ai appris à faire du vélo quand j’avais 7 ans. Rouler à vélo, ça m’a appris un tas de choses, comme réussir à tenir en équilibre et puis ça m’a éloigné de mes problèmes. Je trouve aussi que c’est un bon moyen de déplacement : ça ne pollue pas, c’est facile à utiliser. Depuis que je sais rouler, j’ai eu trois VTT et un vélo enduro. Ce que j’adore, c’est rouler dans les bois, et je le fais souvent avec mon meilleur pote ou mes amis d’enfance. En fait, rouler à vélo ça fait passer le temps, et surtout ça me permet de prendre l’air au lieu de rester chez moi à jouer à des jeux vidéos.

Le football, une passion qui m’a changé par Thibault, 14 ans, Verviers

Je vous parle du football, ma passion. Depuis que j’ai 4 ans, je dis à ma maman que je voudrais intégrer une grande équipe. Peut-être qu’un jour ça arrivera ? J’aimerais savoir ce que ça fait. Je joue au foot en club depuis quatre ans. J’ai joué un peu partout, maintenant je suis à La Calamine, au poste d’attaquant.
À cause du coronavirus, je n’avais plus d’entrainement. Avec mes amis, on a décidé de nous entrainer nous-mêmes : ça me motivait vraiment. Après le confinement, j’ai repris le foot avec mon entraineur. Ça m’avait vraiment manqué.

J’ai besoin du foot. Par exemple, si je gagne un match le weekend, ça va me motiver pour l’école le lundi, et pour aller suivre mes entrainements durant la semaine. En fait, le football c’est une grande force pour moi. Quand je vais mal, je me réfugie sur le terrain pour évacuer tout ce qui ne va pas. Je ne serais pas le même sans le foot, ça m’a beaucoup changé. J’ai rencontré de nouvelles personnes, je me suis fait de nouveaux amis, et depuis, ils ne m’ont pas lâché. Ils m’encouragent depuis le début et ça m’aide beaucoup dans la vie de tous les jours.

Auteurs : Giuseppe, David et Thibault. 

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Scan-R, dès le départ, essaye de donner la parole à chacune, à chacun, à tout le monde ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post. Voici donc les témoignages de Pierre et Amélie autour de la résilience.

Résigné par résilient par Pierre, 18 ans, Barvaux-sur-Ourthe

Je ne suis pas quelqu’un de résilient. Je suis quelqu’un de résigné. J’ai vu et vécu un moment qui est resté dans ma mémoire, qui me remplit de haine, de colère et d’un impossible pardon envers la personne qui a causé cet acte.

Pour commencer, je vais vous parler de cette jeune fille remplie de joie, de bonne humeur et d’amour. Une fille avec un grand avenir. Pourtant derrière cette fille, il y avait une zone d’ombre. Un grand vide à cause d’un homme qui la harcelait et la détruisait moralement. Il lui disait qu’elle ferait mieux de se suicider, qu’elle était moche, qu’elle ne servait à rien. Elle n’en parlait jamais, jusqu’au jour où elle est passée à l’acte.

Ce jour-là, j’étais avec sa mère. On faisait les courses pour manger ensemble le soir. Sauf que, quand on est arrivé·e·s devant la porte, le sol était rouge de sang. On a ensuite vu cette fille. Un couteau dans la main, la gorge tranchée, son corps inanimé. Elle avait 13 ans et toute la vie devant elle. L’homme qui a tout causé n’a pas été jugé et jamais je ne pourrai lui pardonner cet acte immonde. À cause de lui, j’ai passé une partie de ma vie à haïr les gens. Mais ça m’a fait grandir et apprendre que la vie est un cadeau. Et qu’à tout moment, on peut nous reprendre ce cadeau. Pendant de nombreuses années, j’aurai cette boule au ventre que je dissimule. Plus jamais, je ne serai comme avant. J’ai grandi avec des choses que je n’aurais jamais dû voir.

La résilience par Amélie, 14 ans, Berchem-Sainte-Agathe

Comment arriver à trouver la résilience quand la peine d’être soi nous amène à tellement de traumas quotidiens ? C’est la question que je me pose aujourd’hui. Le moment est venu pour moi de lâcher la main de ce confort constant, bien qu’épineux. D’arrêter de prendre tous ces chemins qui ne mènent à rien, de construire mon destin. Comment trouver la résilience dans une existence assombrie ? C’est ce combat que j’ai envie de mener aujourd’hui. Peut-être que cette vie noircie m’aidera à avancer. En acceptant les épines de la vie passée. Qu’est-ce que la résilience au-delà du combat ? C’est une capacité qui s’acquiert au fil du temps. Une vertu qu’il faut amadouer avec patience.

Auteur·e·s : Pierre et Amélie

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Les petits-avis, épisode 13

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Scan-R, dès le départ, essaye de donner la parole à chacune, à chacun, à tout le monde ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post. On a donc décidé d’en rassembler plusieurs. Voici donc les témoignages de Stéphanie, Thomas et Arthur.

Arriver à la résilience par Arthur, 18 ans, Bruxelles

L’énervement peut détruire toute une vie, même plusieurs ou alors, aussi dur que cela puisse être, on peut choisir de laisser ça derrière nous. C’est important pour avancer. Ce qui a été difficile pour moi, c’est de ne pas écouter ma tête, de gérer les sentiments qui me traversaient l’esprit : la haine, l’agressivité et la violence envers certaines personnes. Ce sont des sentiments et des émotions qui compliquent la résilience. Le devoir de protection, la compréhension et l’empathie envers d’autres devraient primer pour réussir à être résilients. La résilience m’est tombée dessus, je n’ai pas pris la décision de passer par ces différentes phases. C’est simplement le temps qui en a décidé ainsi. Le temps peut être bon comme mauvais, mais ici c’est lui qui m’a aidé.

Rêve ou réalité ? par Stéphanie, 16 ans, Barvaux-sur-Ourthe

J’avais 10 ans quand c’est arrivé. Un jour comme les autres, j’ai marché pour rejoindre mon arrêt de bus. Je me souviens très bien du temps : ciel bleu et vent froid. Mes bottillons laissaient passer l’air et rendaient mes chevilles rigides. Mon vieux manteau était mouillé de la veille, j’ai emprunté la vieille veste jaune moutarde de ma grand-mère. Je détestais cette veste… Elle avait une odeur qui me donnait envie de vomir.
Quand je suis montée dans le bus, il était plein de monde, j’ai pris place à côté d’un garçon endormi. Je me suis dit qu’au moins, j’aurais la paix. Durant le trajet, j’avais l’habitude de regarder le paysage et la couleur des arbres. Ce jour-là, je n’en avais pas la force, je luttais contre le sommeil. Dix minutes, c’est le temps que j’avais avant d’arriver à l’école. J’ai fermé les yeux. Et là je l’ai vue. Noire, courant à vive allure, les crins aux vents, elle donnait l’impression de voler. Cette magnifique jument courait à toute vitesse dans le même sens que le bus. Elle me semblait si proche et en même temps si loin. C’est en regardant au loin que j’ai compris pourquoi elle courait si vite. Elle a tourné la tête et j’ai compris.
Mon voisin m’a secoué le bras. Nous étions arrivés. “Désolé mais ton pied écrase mon sac.” Je ne m’en étais même pas rendu compte mais j’ai dû m’agiter car toutes mes affaires étaient tombées. Le garçon poursuit : “Ah et au fait, ça va ? Parce que tu avais l’air de faire un drôle de rêve.” Pardon lui demandais-je … “Oui oui, tu as bien entendu. Tu n’arrêtais pas de crier ce nom… Jazz.” Descendant du bus, j’ai repensé à cette scène … Tout cela m’avait l’air tellement vrai …

Bref, j’ai oublié mes écouteurs par Thomas, 18 ans, Bruxelles

Il est 16 heures. Je marche jusqu’à l’arrêt de métro pour rentrer chez moi après une journée de cours. J’ai oublié mes écouteurs chez moi. Ça me soule. Mon trajet va passer beaucoup plus lentement. Écouter de la musique, ça me fait oublier où je suis. Le temps passe tellement vite quand j’écoute de la musique. Que je sois triste, heureux ou en colère, il y aura toujours un type de musique qui correspond à mon état d’esprit. Putain ! La musique c’est un don du ciel !

En ces temps compliqués où nos libertés sont fortement restreintes, je me rends compte que le simple fait de pouvoir écouter de la musique est une chance. La musique me permet de m’échapper, de me sentir libre même enfermé dans ma petite chambre. C’est fou à quel point la musique peut changer le cours de ma journée. J’ai oublié mes écouteurs et ça me soule, ça me soule car je suis fatigué et que j’ai envie de me vider la tête. J’aurais écouté une petite musique ambiante qui m’aurait rendu la bonne humeur et le smile.
Bref… J’ai oublié mes écouteurs.

Auteur·e·s : Stéphanie, Arthur & Thomas

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Dès le départ, Scan-R essaye de donner la parole à chacune, à chacun, à tout le monde ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un témoignage. On a donc décidé d’en rassembler plusieurs. Voici donc les témoignages d’Agami, Jeanne, Lasius et Gaëlle.

Je suis une rêveuse par Agami, 16 ans, Barvaux-sur-Ourthe

Je suis une constante rêveuse depuis presque toujours. Je rêve de tout mais surtout du futur et plus précisément du mien. Cela me coupe du stress que peut apporter le quotidien. Vous voulez savoir quelles sont mes évasions ? Vous allez être servi·e·s ! D’abord, je voudrais être cadreuse pour des documentaires animaliers, cela me donnerait la possibilité d’entendre des choses que les autres n’entendent pas, de voir des choses que les autres ne voient pas. Mais aussi d’en apprendre tous les jours sur un sujet qui me passionne depuis toute petite. Ce qui m’intéresserait le plus, c’est de filmer des animaux carnivores : les loups, les lynx ou les carcajous.

Je rêve de commencer ma vie indépendante dans un petit appartement, avec un chat de la race sphynx. Il s’appellera Kasumi, ça veut dire nuit rosée en japonais. Je veux vivre dans un autre pays que la Belgique, le Canada ou les Etats-Unis. De cette manière, je pourrais voir mes animaux préférés et me faire plus d’ami·e·s. J’ai aussi un autre rêve, encore plus ambitieux. Je veux créer une chaîne YouTube sur laquelle je publierai des musiques que j’aurai créées de A à Z : musique, paroles, clips,tout ! Cette chaîne me permettra d’exprimer les émotions que je n’arrive pas à montrer.
Je me rends compte que cela pourrait paraitre paradoxal et bizarre de vouloir faire tout ça, pour une fille comme moi, qui se met à chaque fois dans son coin. Mais, justement, je veux réaliser tous ces rêves juste pour apprendre à vaincre ma timidité et mes peurs sociales.

La musique par Jeanne, 22 ans, Ixelles

La musique a toujours joué un rôle dans ma vie ! Tout cela à force d’écouter toutes sortes de musique, mais surtout le rap dans toute sa variété. J’ai fini par faire un constat. La musique que j’écoute le plus souvent est en décalage avec ce que l’industrie propose au grand public, je parle ici de l’industrie en France. Car oui, j’aurais beau me réfugier dans la musique « cainri » (ricain = américain) et ses innovations musicales, mon artiste préféré se doit d’être francophone. Je me suis donc penchée sur la scène underground afin d’écouter des artistes indépendants, soumis à aucune loi et encore moins à l’industrie qui, souvent, dicte les tendances à l’artiste. Le rap français que j’écoute étant signé chez aucun label, il est plus libre, mais moins accessible. Pourtant, à mes yeux, il est plus honnête car il est souvent créé par passion de la musique plutôt que par ses avantages financiers. Ayant moi-même recours à cet art lors de mes occupations j’aime explorer les possibilités et appliquer ce qui me vient naturellement plutôt que recopier une tendance à laquelle je ne connais rien. Ce que j’aime également, c’est que la musique underground se renouvelle plus rapidement et offre plus de directions que la musique dite commerciale malgré le fait qu’elle a encore du mal à s’imposer et à se faire connaitre de tous et toutes.

Le football par Lasius, 16 ans

Dans la vie, rien n’est facile. Il faut s’accrocher, se dépasser et évoluer. Mon moyen à moi, c’est la coopération. Prenons l’exemple du sport, et plus précisément mon sport : le football. Dans le foot, il y a des moments difficiles : on est mené au score, on s’est blessé, ou simplement, on a perdu. Dans ces moments-là, l’équipe, le groupe sera là pour toi. Pour te réconforter, te consoler et te redonner la pêche. Je me rappelle d’une fois où, on jouait contre une équipe de catégorie presque nationale. Nous étions menés, on souffrait mais on se serrait les coudes et on n’a pas abandonné. Perso, je me vois dans ma façon d’être avec les gens, comme cette équipe de foot : quand quelqu’un va mal, je l’écoute et je le fais rire. Quand une personne, proche ou pas, se fait discriminer ou autre, l’esprit d’équipe qui est en moi ressort et je vais la protéger, l’aider, me dépasser pour elle et avec elle. Comme tout le monde, j’ai déjà vécu la situation inverse, être même juste un instant la victime de l’histoire.

Ce trait de caractère se voit aussi chez les scouts. Dans les jeux, je vais faire attention à tout le monde, faire attention à ce que personne ne soit rejeté. J’ai beau avoir l’âme du meneur, l’envie de gagner et de vaincre, je sais aussi être solidaire. Car comme on nous l’a appris aux louveteaux, c’est dans le clan que l’on trouve la force.

S’évader par les lettres et les mots par Gaëlle, 14 ans

Si on devait trouver l’une de mes plus grandes qualités, je pense que ça serait le fait que je suis très à l’écoute des problèmes des autres. Je prodigue de bons conseils et je sais garder secrètes les confidences qu’on me fait. Mais je conserve aussi mes problèmes à moi. Je suis bavarde, certes, mais je ne parle pas de mes soucis ou de ce que je pense. Je préfère écrire. Depuis toujours, la lecture et l’écriture occupent une grande place dans ma vie. Elles sont mes refuges dans ces moments où j’ai besoin de m’exprimer. Je lis pour rêver et me matérialiser dans un monde tout droit sorti de mon imagination. J’écris pour me détendre, laisser s’exprimer ma créativité et faire le point sur mes émotions et sentiments. Petite déjà, quand quelque chose n’allait pas et que je n’arrivais pas à le faire comprendre oralement à mes parents, je leur écrivais une lettre. Pour qu’ils puissent savoir ce que je ressentais. Quand je me disputais avec ma sœur, je lui écrivais une lettre d’excuses.

J’ai parfois du mal à être moi-même. Pourtant, j’ai trouvé le moyen pour laisser la vraie moi prendre sa place. Je fais du théâtre. Comme je joue un personnage, j’arrive à décompresser et à prendre du plaisir. Je rends mon personnage attrayant et plein de vie. Ça peut paraître étrange, mais pour être moi-même, je joue à être quelqu’un d’autre. A travers une Joconde des temps modernes, un garagiste ou dans le rôle d’une bourgeoise du 17e siècle, je peux m’éclater et me laisser emporter par mes personnages. Ceux-ci étant irréels, je peux les imaginer vivre dans un monde parfait. Je peux rêver que je suis avec eux, loin des injustices et du non-respect qui me scandalisent.

Le théâtre, la lecture et l’écriture me permettent de devenir une version fictive de moi-même tout en faisant ressortir celle que je suis. Si mon rêve est de devenir écrivain, c’est peut-être parce qu’inconsciemment, je sais que l’écriture est ma manière personnelle de faire comprendre qui je suis et ce que je ressens.

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A toi qui lis ceci, Qui cache derrière son sourire ses soucis, Qui aire rire de tout et de rien, Qui n'expose jamais son chagrin. Qui souhaite tellement faire le bien autour de toi, Qui finit par...

Le regard des autres

J'ai toujours eu peur de l'avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires,...

Média d’expressions
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Destiné aux jeunes
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