J’ai toujours craint les clowns !
Le sourire, symbole d’espoir pour certains et réponse vide pour d’autres. Le sourire, symbole du bonheur par excellence est aussi le masque à défaire le plus compliqué pour tout être humain. Se regarder dans la glace, se faire voir par les autres, rime toujours avec le visage.
A la seconde où nous voyons quelqu’un que nous connaissons et recevons l’habituel « Ça va ? », nous savons déjà la réponse et l’attitude à avoir ! Faire un petit sourire et répondre « Ça va, et toi ? » et puis continuer à errer dans ce monde. Le sourire, c’est sûrement l’expression la plus facile à faire : même pas besoin de changer notre regard, il suffit de faire ce croissant de lune au bout des lèvres. C’est comme les enfants qui apprennent directement les expressions du visage et qui associent le sourire comme le plus saint des bonheurs. Le sourire est une façade, celle qui est toujours là de prime abord. Il peut aussi changer à chaque remarque ou bien à chaque réaction non attendue.
Le clown, manipulateur suprême, ose ou plutôt justifie toute cette mascarade avec un mantra divin : je souris, parce que sourire ça fait plaisir aux autres. Il n’essaie même pas de communiquer, de nous expliquer son sourire. Toute son identité passe par là, il n’est rien d’autre que son expression. Faites une remarque à un clown, il en rigolera et essaiera de faire amuser le monde entier. Il n’y a rien de moins vrai et de plus inhumain.
Un autre composant essentiel de la niaiserie du clown est le fait qu’il est payé pour sourire, comme si c’était un besoin à acheter, quelque chose qui n’est pas naturelle. Le clown est encore plus faux que le sourire parce que le sourire peut être sincère et justifiable tandis que l’image du clown est emprisonnée avec cette expression sans nuance. Demander à quelqu’un comment était sa journée, s’il répond « Super cool », vous n’avez appris que la fraction de ses ressentis mais en creusant un petit peu vous aurez peut-être la chance d’en apprendre un peu plus. Le clown n’est rien d’autre qu’un esprit vide, avare d’argent se comportant comme un insensé qui n’a rien d’autre à communiquer que le vide d’une expression maquillée. La tromperie est double parce qu’à la fois, son expression est sans nuance et injustifiée. Il est maquillé de sorte qu’il ne puisse pas sortir de son rôle. Il n’y a rien de plus triste que deux déguisements. Le clown est la caricature de lui-même.