Contempler

Contempler

« La vie est une expérience à vivre et non un problème à résoudre ». Gandhi

Le sens de la vie, c’est d’arriver à réguler ses émotions, d’arriver à contempler la beauté mais aussi l’étrangeté du monde. Tout ça, sans trop se prendre la tête. Ce serait tellement reposant parfois pour nos cerveaux et notre corps de se laisser aller, de se déculpabiliser de tout ce que l’émotion “anxiété” projette sur nous et qui n’arrête pas de nous effrayer et stresser sur les choses de notre vie à contrôler.

Il faut se laisser aller à la contemplation de cette “expérience” qui est la vie car oui, parfois, elle n’a pas de sens, parfois, elle en a. Mais l’atteindre nous semble difficile. Alors, l’idée de faire une pause, de juste regarder cette expérience, sans essayer de la comprendre, ni de résoudre un problème. Dès lors, on se sent plus léger, on se met même à rire de cette absurdité.

Ce que je voudrai exprimer, c’est que comprendre n’est pas toujours la solution et on peut parfois passer à côté de sa vie et se dire : « Merde, j’aurais dû y aller à fond, qu’importe de comprendre, si j’avais su, j’aurais beaucoup plus profité, rigolé, contemplé et moins fait attention au pourquoi du comment ». Après, il est trop tard, je vous le dis pour moi, ce n’est pas atteindre l’objectif qui est le plus important mais c’est d’avoir ri, contemplé, pendant tout le chemin.

Auteur/e : Anonyme, Bruxelles

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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J’ai toujours eu peur des clowns

C’est à cause d’une sortie à la foire de Liège. Quand j’étais petit, il y avait une maison hantée pleine de clowns monstrueux et agressifs. Cela m’a vraiment marqué et maintenant, même au cirque, dès que je vois un clown, qu’il ait l’air gentil ou non, un profond sentiment de malaise m’envahit.

Je veux vraiment m’en éloigner le plus possible. Ce sentiment est plutôt complexe à expliquer, surtout si la personne à qui j’essaie d’exprimer ma pensée n’a pas vécu la même expérience que la mienne.

Maintenant, avec le recul, je me rends compte que cette “peur” des clowns n’a aucune raison d’être et que je n’ai plus aucune raison de ressentir un malaise en leur présence qu’ils soient amicaux ou là pour faire peur.

Ce que je retiens de cette expérience, plutôt désagréable, est qu’il ne faut pas se bloquer à des choses sans importance comme nos peurs, mais, au contraire, arriver à contrôler nos peurs pour pouvoir s’ouvrir et apprécier des choses plus importantes.

Auteur : Luc, 15 ans, Theux

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Le plus fou dans la vie, ce sont les gens, Anonyme, Namur

Dans la vie, on rencontre des gens. Des gens géniaux, des gens méchants et des gens géniaux qui deviennent méchants. Peu importe quels types de personnes on rencontre, ils peuvent impacter notre vie de façon positive ainsi que négative. Et ces gens-là, ceux qui laissent une trace, une empreinte dans notre vie, ce sont ceux qui rendent la vie folle dans tous les sens du terme.

Certaines personnes nous rendent fou d’amour, fou de joie, fou de chagrin, fou de colère et la liste continue. Certains nous rendent même juste fou, comme si on perdait la boussole, comme si on perdait la tête.
Toutes ces expériences avec ces gens s’accumulent et personnellement, quand je regarde en arrière sur ma vie, ce sont ces gens qui me viennent à l’esprit. Les bons et les moins bons, peu importe, ils ont bouleversé une partie de ma vie. Et ça, c’est fou.

Ma lettre d’adieu, Lina, 12 ans, Liège

Avant de mourir, j’aimerais laisser une lettre d’adieu. Pourquoi ? Pour que tout le monde se souvienne de moi comme quelqu’un avec des peurs, rêves et espoirs. Comme quelqu’un qui a toujours envie d’y croire, de se dépasser et parfois, d’échouer.

Continuez sans moi, sans perdre foi. Continuez à donner envie, à marquer les esprits. La vie n’est pas finie.

Le lâcher-prise, Maryne, 25 ans, Namur

C’est une action qui consiste à relâcher la pression, déléguer et pouvoir se reposer un peu parfois, cette action est trop peu utilisée et je peux en témoigner personnellement… dans ce monde rempli de stéréotypes et de pression sociale, beaucoup se donnent corps et âme dans leurs projets ou leur travail ainsi que dans leur vie personnelle.

« Tu devrais faire ci » ou « Moi à ta place je ferais ça » sont des phrases trop présentes dans notre quotidien. C’est aussi devenu primordial pour certaines personnes d’avoir une bonne image, avoir le permis, un travail, une maison, un époux, une femme, des enfants bien élevés… alors on se contraint parfois de faire des choses qui ne nous plaisent pas pour pouvoir rentrer dans les bonnes grâces des autres et leur donner une bonne image.
Accepter des heures supp’ alors qu’on est fatigué, passer le permis alors qu’on a peur, dire oui alors qu’on pense l’inverse, organiser des fêtes ou des sorties alors que la semaine a été dure. Ce sont toutes ces petites choses qui engendrent des mal-être, des dépressions, des burn-outs,…

Alors posez-vous des questions : « Est-ce essentiel de s’infliger ça ? », « Préférez-vous vivre heureux à votre manière en envoyant tout valser parfois mais en faisant ce qui vous plait ? Ou préférez-vous vivre dans une vie qui n’est pas la vôtre ? ».

Auteurs/es : Maryne, Lina, Anonyme

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A ton âge…

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« Tout ce que tu fais, je le faisais à ton âge ». Le plus révoltant dans cette phrase, c’est l’idée que l’adulte, car il est plus âgé, aurait une compréhension totale et précise de son enfant. A quel moment peut-on prétendre que toute la vie d’un adolescent a déjà été vécue ? Comment peut-on ainsi rabaisser la totalité d’une existence à quelques souvenirs ? Et surtout, comment peut-on prétendre que l’on a forcément fait plus, vécu plus, car on en est à un stade plus avancé de la vie ? Est-ce pour rassurer que l’on prétend que c’est déjà arrivé à tout le monde ? Banaliser les choses pour les rendre moins sombres, est-ce là le but de cette phrase clichée ? Je pense que la réponse à ces interrogations dépend de la personne qui a utilisé cette phrase.

En tout cas, je la trouve stupide, à la limite de la vantardise et en rien utile. Car quand bien même on aurait déjà vécu ou fait quelque chose, les réactions, les pensées et les émotions qui en découlent ne sont-elles pas individuelles ?

Auteure : Anonyme, 13 ans, Wavre

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La danse

La danse

Quand j’ai entendu « molécule d’identité*», j’avoue, j’ai un peu paniqué. Après tout, ça fait quand même un peu peur de regarder au plus profond de soi et de se décider, juste maintenant, comme ça sur des mots qui peuvent dire tellement de toi. Peut-être que c’est rien, juste un moment qui peut sembler anodin… Et pourtant, au fond, je trouve ça si compliqué. Chaque seconde qui passe, chaque expérience que tu vis ajoute chaque fois un peu plus de terreau fertile pour répondre à la question : « Qu’est-ce qui me définit ? ». Puis, peut-être qu’il n’y a simplement pas de réponses transversales. Peut-être qu’il faut juste accepter que l’humain n’a de cesse d’évoluer et essayer de saisir chaque jour comme une opportunité de se réinventer. Mais alors, à quoi peut-on s’accrocher ?

Derrière nous, le passé et parfois certains rêves oubliés, devant nous peut-être une image de nous fantasmée et idéalisée. Comment entre les deux trouver le juste milieu pour juste continuer à chaque jour faire de son mieux. Au final, il est là, pour moi, le challenge, savoir à quoi m’accrocher, qu’est-ce qui au fond de moi, malgré les mouvements incessants de la vie, reste immuable. Qu’est-ce qui fait le cœur, le centre, bref, la colonne vertébrale de mon âme ? C’est quoi ma mission de vie, qu’est-ce que j’ai envie de partager comme énergie ? Qu’est-ce que je veux laisser de moi comme trace dans ce monde qui me parait si sombre et à qui je veux partager que oui, c’est chouette d’être en vie.

Une question, un moment, un instant dans le présent et pourtant derrière, dans le fond, tellement de grandes questions quand vient le temps de la définition. L’importance, l’envie et aussi la pression, toujours, encore, de « bien » répondre à la question. Pour moi, peut-être, enfin pouvoir trouver ma place parmi d’autres qui pensent eux aussi partager avec moi cette « classe ». Derrière un mot qu’on choisit, qui nous définit se trouve une vision, une manière d’être au monde.

Et au final, si j’ai tant besoin de répondre à ça c’est parce que faute de m’aimer moi, j’ai besoin que les autres le fassent pour moi.

Anodin et pourtant si profond, derrière quelques mots, toujours une envie de faire bonne impression. D’ailleurs, souvent, on nous pousse à faire attention, il ne faudrait pas rater la première impression. On le ressent parfois, un feeling qui passe ou passe. C’est parce que notre cerveau fonctionne un peu comme ça, en psychologie sociale on voit que très vite, pour savoir comment s’adapter à une situation, notre pensée va catégoriser les choses pour nous permettre de savoir comment agir, comment se comporter. Ceci dit, je pense qu’il peut aussi avoir une grande part d’instinct, d’intuition. Enfin, normalement. Je pense qu’aujourd’hui cela se perd, car pour pouvoir faire appel à son instinct, il faut pouvoir s’écouter. Ecouter parfois cette voix en nous qui crie, hurle même car par le passé on a eu de cesse que de l’étouffer parce qu’il fallait obéir aux lois, aux règles de la société normées. Nous voilà donc plus ou moins tous comme des petits carrés, parfois de jolis petits carrés, un peu comme dans un potager. Cette forme nous sied au teint, nous permet de nous sentir plein, épanoui et fleuri.

Parfois à force de coups et de suradaptation, on a réussi à prendre la forme du carré, mais quelque chose cloche, on a de cesse de se sentir coincé, de manquer de place à des endroits et de ne pas en avoir assez à d’autres.

C’est angoissant, je suis angoissée, constamment. Je ne sais pas quoi vous dire ni par où commencer parce que j’ai tellement à raconter. Quel fil tirer en premier de cette pelote si emberlificotée qu’est désormais devenue ma vie au fil des années.

Le choix de la simplicité, comment le faire quand on a l’impression que c’est un chemin dont on nous a dépossédé. Parfois, on se place en victime, on subit la vie, non pas qu’on n’a pas envie d’être courageux ou courageuse, juste, genre, vraiment, on est là et on regarde passer sa vie comme un film devant soi. C’est pénible, on respire mais pourtant, on est à bout de souffle. Il est court, il brûle, il passe mais n’arrive pas. Ma cage thoracique m’oppresse, donnez moi de l’air. A l’image de cette forme indéfinie coincée dans ce carré, je suis coincée dans mon corps, dans ma tête, dans mon passé.

J’avance, lentement mais sûrement, ça me pèse. J’ai l’impression de déplacer le monde sur mes épaules. Qui peut m’aider à porter mes fardeaux, qui peut m’aider à sortir la tête hors de l’eau ? Comment être sans se prendre la tête ? Comment vivre pour et arrêter de survivre ? Comment être léger et voler de ses rêves sans oublier qu’il faut se poser et pouvoir être ancré ? Ici et là sont donc les tourments de mon identité. Le bonheur et la joie vont et viennent au rythme des vagues de la vie. Ceci dit quand la dépression m’enveloppe à nouveau de ces bras, j’oublie, j’oublie le doux goût de l’euphorie. J’étais sur le sable, posée, tranquille, en train de vivre, rire et profiter. Par mégarde, j’ai oublié, je me suis laissée aller, j’ai lâché prise, j’ai décidé d’arrêter de tout vouloir contrôler et me voilà encore une fois happée par une vague immense. Au début, comme à chaque fois, la caresse de l’eau était délicate, souvenir d’une douce caresse vécue et revécue et sans crier garde, le niveau a monté et je me suis laissée emporter. Me voilà tiraillée, que faire ? Ai-je encore une fois l’énergie de nager ? Me battre peut-être pour atteindre cette plage qui portait mon corps que je pensais ancrer.

Devrais-je peut-être crier, appelez à l’aide en espérant que quelqu’un peut-être me lance encore une bouée ? Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis fatiguée.

La vie est une danse, entre errements et ressentiments, amour et tiraillements. Parfois elle mène la danse, parfois on peut choisir de retenter sa chance.

*NDLR: Durant nos ateliers, nous utilisons la méthode de la molécule d’identité qui invite les jeunes à s’identifier eux-mêmes au travers de leurs groupes d’appartenance.

Auteure : Laurie, 24 ans, Bruxelles

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