Battons-nous pour le monde d’après

Battons-nous pour le monde d’après

Esmeralda est une combattante, elle garde le poing levé et le coeur vaillant pour tenter d’avancer, pour tenter de faire avancer tout le monde ! Peu découragée par la Covid-19, elle propose des pistes pour que tout cela nous soit utile.

Nous, les jeunes, sommes vulnérables. Ce n’est pas tant le coronavirus qui m’inquiète, mais ce qu’il va se passer après, récession, changements climatiques, inégalités, chômage, perte de la biodiversité… c’est nous qui allons payer ! Notre gouvernement préconise un retour à la normale le plus rapide possible, alors que cette pseudo normalité apparaissait déjà, pour moi, comme une crise immense. Ne nous attendons pas à ce que nos responsables initient un changement de cap. Si nous voulons aller vers un monde plus juste, plus solidaire, il faudra se battre.

Impliquée

Depuis plusieurs années, je m’engage dans différents projets pour tenter, à mon échelle, d’améliorer le monde. J’ai commencé par des actions individuelles, supprimer ma consommation de viande, me déplacer à pied, acheter local, … J’ai ensuite lancé, grâce à mon travail, quelques petits projets collectifs, j’ai mis en place un compost collectif dans mon quartier. Consciente que ces actions étaient utiles, mais ne permettaient pas forcément de répondre à l’urgence climatique, j’ai candidaté pour représenter les jeunes francophones belges à la COP25 (1), conférence des Nations Unies (2) sur le climat en décembre 2019. Dans le cadre de ce mandat, j’ai pu m’engager à un tout autre niveau, en rencontrant des politiciens, en m’associant à d’autres acteurs de la société civile, et en appréhendant un peu mieux le fonctionnement de notre monde. Les activistes climatiques n’ont jamais été aussi présents que depuis l’an dernier.

Se faire entendre

Toutefois, le confinement et son issue incertaine nous ont poussés à revoir les moyens d’agir. Descendre dans la rue est devenu inconcevable. Les médias sont submergés par les informations sanitaires. Les rencontres politiques ? Oublions… Alors comment pouvons-nous agir pendant et après cette crise ? Depuis plusieurs semaines, je me suis penchée sur les nouveaux modes d’action pour tendre vers un monde un peu meilleur.

Agir

La première action que je propose est de s’informer et d’informer. Nous vivons dans un monde complexe qu’il est important de comprendre afin d’investir son énergie dans des actions qui ont réellement un impact. Le confinement offre à beaucoup de personnes du temps supplémentaire pour s’informer, réfléchir, et partager des idées. Les cours gratuits en ligne foisonnent. Les articles et vidéos émergent de toute part. Profitons-en pour enrichir notre pensée, et partager les contenus les plus intéressants sur les réseaux sociaux ou dans des discussions vidéo.

Ensemble

Ma deuxième piste d’action est le renforcement des réseaux de solidarité locale. Durant cette crise sanitaire, de nombreuses personnes ont potentiellement besoin d’aide : malades, personnes vulnérables au virus, personnel soignant, etc. Quelques gestes simples permettent de s’entraider dans nos quartiers : apposer un autocollant sur sa boîte aux lettres montrant qu’on est prêt à aider, coller un mot dans l’ascenseur, créer un groupe de discussion en ligne… Ces nouveaux réseaux pourront bien entendu persister après la crise, améliorer notre quotidien, et nous aider à surmonter les prochains obstacles, car il y en aura.

Se mobiliser

La troisième action que je propose est de créer, de rejoindre ou de soutenir des collectifs qui proposent une vision alternative du monde et qui diffusent des propositions concrètes, à une large échelle. À titre d’exemple, les marches pour le climat en ligne ont permis de rassembler de nouveaux publics, qui ne peuvent par exemple pas se déplacer en temps habituel. À l’heure où une large partie de la population passe encore plus de temps sur les écrans, les réseaux sociaux sont devenus un terrain de choix pour nos revendications.

Se recentrer

Pour terminer, le confinement est également le moment où les activistes peuvent prendre soin de leur santé. Moi-même souvent débordée par une quantité de projets et d’actions, et au bord de l’épuisement, je trouve que le confinement est la période idéale pour aussi se recentrer sur soi et reconsidérer son rythme de vie. En effet, comment pourrions-nous continuer à nous battre pour un monde plus résilient, si nous même sommes constamment au bord de la rupture ? C’est donc maintenant ou jamais que nous pouvons retrouver une certaine résilience personnelle.

 1. Une Cop, (Cop, pour Conferences of Parties ou en français, Conférences des États signataires) est une assemblée internationale qui réunit les pays ayant décidé de travailler, ensemble, à la problématique du climat. La première conférence a eu lieu en 1995. La dernière, la COP 25, qui devait se dérouler au Chili c’est finalement déroulée à Madrid. Le but de ces conférences, arriver à un accord qui permettrait de minimiser l’impact de l’activité humaine sur le climat. Il est rare, hélas, que ces conférences débouchent, réellement, sur de grands changements.  

2. Au sortir de la seconde guerre mondiale, et pour favoriser le maintien de la paix dans le monde, est née, en 1945 l’Organisation des Nations Unies (ou ONU). Elle rassemble aujourd’hui 193 pays en font partie. 

Auteure : Esmeralda, 27 ans, Verviers

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R À DISTANCE.

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Le pouvoir des câlins

Le pouvoir des câlins

Maximilien est tactile… Il aime le contact des autres, les embrassades, les gâtés, les câlins. Son témoignage explique que ce n’est pas qu’un besoin, c’est aussi un besoin vital comme manger et boire.

Je ne me souviens pas de la dernière fois que j’ai pris mes amis ou ma grand-mère dans mes bras. Je ne me rendais en effet pas compte que ce serait peut-être la toute dernière fois. À l’époque, je ne m’attendais pas à un tel bousculement de mon mode de vie et je prenais le droit de faire des câlins pour acquis. Les contacts physiques font partie du passé. Je dois désormais être séparé d’1m50 de tous mes amis et ma famille. Cette distance, relativement courte, se transforme en années lumières(1)  pour la personne tactile que je suis. 

Distance

Si cette fameuse distance d’1m50 n’empêche pas le contact social au sens strict du terme, elle interdit sa dimension physique. Fini les câlins, les bisous. Pas question de prendre sa grand-mère dans les bras, de lui prendre la main ou même de l’effleurer. Je peux courir avec un ami mais je ne peux pas lui taper dans le dos pour l’encourager lorsqu’il s’essouffle. Pas de bise à une connaissance croisée dans la rue en promenant le chien. La discussion prend alors une tournure très gênante et crée des situations cocasses. Nous devons, tous les deux, nous retenir de nous faire la bise. C’est difficile de désapprendre ce que nous faisons depuis notre naissance. Le mètre et demi qui nous sépare rend la discussion, elle aussi, distante et hésitante. Et pourtant, cette distanciation physique est devenue la preuve d’amour ultime : si tu tiens vraiment à telle personne, ne l’approche pas. Mais que c’est difficile.

Toucher 

Les contacts physiques représentent pour moi une forme d’énergie. Je les vois comme un complément alimentaire, introuvable ailleurs, dans mon alimentation. Je m’en nourris. Ce compliment alimentaire s’avère particulièrement important dans les périodes plus déprimantes et les moments de solitude. Il me rappelle que je ne suis pas seul. Les contacts physiques me rassurent sur la qualité, l’importance et la sincérité de ma relation avec l’autre.

C’est la science qui le dit

De nombreuses études démontrent en effet les bienfaits des contacts physiques pour la santé physique et mentale. Plus les câlins sont forts, plus ils jouent un rôle important dans les relations personnelles et la lutte contre les maladies (2). Pour faire court, ils œuvrent à la sécrétion de diverses hormones qui génèrent autant de merveilles pour notre corps et notre esprit : réduction de l’anxiété, du stress et de la pression artérielle, renforcement du système immunitaire.

Le rôle clé des contacts physiques semble être, pour les personnes affectueuses comme moi, encore plus critique. Cela fait désormais presque deux mois que je suis confiné avec ma mère et ma sœur et la situation devient difficile. Je reçois de l’affection sous perfusion par mes deux donneuses qui commencent cependant à sérieusement s’affaiblir. Autant je peux être friand de câlins, autant ma petite sœur arrive très vite à saturation. Ce seuil de tolérance a été franchi et je m’inquiète donc pour le futur à moyen terme.

La distance des vidéoconférences 

J’ai bien essayé de rechercher plus de contact social à travers les fameux appels vidéo mais… L’un ne remplace pas l’autre. Arriver à l’appel vidéo constitue déjà, un parcours du combattant en soi. Il faut se convaincre de rester assis pendant une heure devant son ordinateur après avoir déjà travaillé ou étudié dessus toute la journée, braver les problèmes de connexion internet et prier pour que votre interlocuteur y soit arrivé également. L’appel, une fois enclenché, me comblera bien moins qu’une vraie conversation comme dans la vie d’avant. Le décalage récurrent du son et de l’image génère l’impossibilité d’entendre quoi que ce soit lorsque plusieurs personnes parlent en même temps. Le ton de la conversation n’est pas le même, plus superficiel. On a en effet peu de choses à se raconter au vu du train de vie actuel et identique de chacun. Passé quelques expériences sur Zoom, Skype, Facebook, WhatsApp, House Party et j’en passe, la plupart de mes proches semblent s’être lassés de ces appels vidéo au point d’en préférer le traditionnel appel téléphonique. Qui a dit que le vintage était dépassé ? 

S’embrasser bientôt

Mes relations se nourrissent de contacts physiques que le confinement a réduits à néant : la bise du matin, les poignées de main de première rencontre, l’embrassade en revoyant un ami pour la première fois depuis longtemps, les caresses pour réconforter un proche blessé. Imaginer un monde sans ceux-ci est très difficile voire impensable pour moi et j’espère chaque jour un peu plus qu’un vaccin viendra nous libérer de cette distanciation qui nous prend en otage. En attendant, je me contenterai d’un « check » du pied.

1. Une année lumière, c’est égal à 9 460 730 472 580,8 km et donc 9 460,730 milliards de kilomètres. Si en plus, comme pour Maximilien, il y en a plusieurs… Cela fait loin, très très loin. 2. Cet article de Santé Magazine l’affirme : Se tenir par la main, se faire des câlins ou des massages, se serrer dans les bras… tous ces gestes ont un effet certain sur l’organisme et permettent au corps de se détendre.

A écouter aussi en podcast ici

Auteur : MAXIMILIEN, 24 ANS, WATERLOO

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R  à DISTANCE

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Un confiné, in fine termine con ?

Un confiné, in fine termine con ?

Jusqu’il y a peu, Jacob avait bien du mal à se réveiller. Si, au départ, le confinement s’annonçait intéressant pour lui… La situation s’est compliquée avec les prolongations. 

Une dernière bière

Début mars, je savoure une bière trappiste dans un café avec mon ami Victor. L’occasion pour lui de me faire le récit des premières semaines dans son nouveau travail. Victor est un peu plus âgé, il a déjà commencé à travailler en février dernier. Il représente indéniablement un modèle pour moi. De mon côté, je m’apprête à rejoindre ma famille dans les Alpes deux jours plus tard. Perspective d’un plein de vitamines D. Il se trouve que j’en ressens le besoin de ces vitamines D. Étant en dernière année de master, je souhaite profiter d’une petite pause avant d’achever mon mémoire, dernière étape de mon parcours académique. Tous les éléments sont réunis pour un agréable moment. Les membres de ma famille sirotent déjà des chocolats chauds sur une terrasse ensoleillée, ne manquant pas de partager ces moments sur WhatsApp. Pour tout vous dire, j’ai même fait l’effort de comprendre le fonctionnement de la machine à laver. C’est dire comme je me languis de ces pistes de ski.

Deux semaines seulement !

Seulement, voilà, mes désirs vont rapidement s’obscurcir. Les acteurs politiques m’empêchent de partir. Je risque de moisir. Un virus de prime abord inoffensif se métamorphose en pandémie impromptue. Le couperet tombe, nous voilà confinés. Pour deux semaines. Étant de philosophie optimiste, je fais le deuil de ce voyage. Pas de virages enneigés cette année. Et puis, finalement, il est grand temps d’attaquer la fin d’année. Mon mémoire va m’occuper. J’ai des lectures à n’en pas manquer. Deux semaines passent, la famille est rapatriée, la famille est confinée. La famille étant nombreuse, les repas sont animés. Quel plaisir, d’habitude, je ne les vois que très peu. Mon mémoire avance, mes lectures avancent. J’ai rebondi. C’est certain la COVID-19 rime avec sang neuf. C’est plein de dynamisme que je me lève chaque matin. 

Le premier jour de trop

Le confinement est prolongé. C’est le moment où tout a basculé. L’entrain du jour un laisse place à un fastidieux jour vingt-deux. Le plaisir des retrouvailles familiales finit par s’estomper. Je suis toujours confiné. Je suis plutôt cantonné. Mon mémoire – naguère si séduisant à mes yeux – m’ennuie un peu. Après tout, seul mon promoteur sera lecteur. Éventuellement ma mère, mais cela relève plutôt de la chimère. Ce que raconte ma famille lors des dîners parfois m’ennuie. Je m’ennuie. Le dynamisme des premiers jours semble parti faire un tour. 

On s’enfonce

Deux semaines plus tard, je trouve difficilement la force de me lever. Le courage me manque. Le confinement semble durer. Nous avons été dupés, deux semaines sont devenues huit semaines. Je m’ennuie toujours. Chaque jour confiné entame un peu plus mon optimisme. Afin de rompre toute habitude, de chasser ces idées dépressives. Je téléphone à mon ami, Victor. Il me prodigue toujours de bons conseils. Il pourra m’aiguiller. Sauf que, lui aussi confiné, s’avère être abimé. Son emploi est fébrile. Va-t-il être remercié comme bon nombre de nos concitoyens ? Il est inquiet. Je suis inquiet pour lui. Je suis inquiet tout court. Mon avenir, notre avenir est indécis. J’ai du mal à rester optimiste. Il se pourrait qu’un confiné, in fine termine con. Il termine con en ce sens qu’il perd confiance. Son immobilisme improvisé remet en question ses acquis, ses envies. Son immobilisme improvisé remet en question l’envie d’acquis. Le confinement a ses raisons que la raison ignore. En espérant que ces quelques mots ne soient que facétie et que le confiné que je suis, lorsqu’il déconfinera, in fine ne terminera pas con.

 

Auteur : Jacob, 23 ans, Rhode-Saint-Genèse

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance. 

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Mes journées confinées

Mes journées confinées

Oumaima a 19 ans et elle est Bruxelloise. De la galère de la Covid, elle a décidé de faire autre chose : un temps pour les autres !

Pour moi, tout a commencé le 15 janvier 2020. Ce jour-là, j’ai décidé d’arrêter l’école… Pourquoi ? Tout simplement je n’aimais plus mon option. Quelques jours plus tard, je me baladais sur les réseaux sociaux, surtout Instagram, et booom, je tombe sur une annonce « Engage-toi pour un service citoyen, inscris-toi à une séance d’information à Bruxelles ».

L’histoire

Comment ne pas foncer ? Je me suis inscrite pour la séance du 27 janvier 2020. Là, à ce moment-là, j’ai rencontré la femme de ma vie… non je rigole. C’était Sophie, la responsable de promotion. Elle m’a expliqué en quoi consistait un service citoyen. J’ai pu choisir une mission dans une crèche à Schaerbeek. Pourquoi un crèche ? Parce que quand j’étais en 3ème et 4ème secondaires professionnelles service sociaux, j’avais déjà une idée du métier que j’exercerai plus tard : travailler dans une pouponnière. Malgré moi, on m’a mis des bâtons dans les roues. En résumé, j’ai été réalisé un stage en maternelle alors que je voulais aller dans une crèche. Le premier jour de mon stage s’est mal passé… Ce que je voulais, c’était des bébés, pas des enfants. Je n’étais pas du tout épanouie, j’en ai parlé à ma professeure. Elle m’a tout simplement dit qu’il fallait que je fasse autre chose, que je n’étais faite ni pour les bébés ni pour les enfants. Pensant qu’elle ne me voulait que du bien, que c’était une professionnelle qui s’y connaissait, j’ai suivi son conseil et j’ai totalement changer d’option.

Aujourd’hui

Maintenant, quelques années plus tard, me revoilà, enfin, dans une crèche pour mener ma mission ! Je suis enthousiaste à l’idée de commencer sauf que voilà, ce fichu coronavirus a pointé le bout de son nez et le gouvernement prend des mesures radicales mettant la Belgique en quarantaine. Oui, les crèches restent ouvertes mais sans bébé et 3 puéricultrices passent la journée à se regarder dans le blanc des yeux… Il n’y a rien d’autre à faire. Du coup tout s’arrête pour moi. Et voilà donc, que ma mission de rêve prend fin… Sauf que je suis assez active et que rester à la maison, c’est presque impossible pour moi. Que faire ? Bonne question ! Attendre c’est tout… jusqu’au jour où Sophie m’a proposé de devenir bénévole et de donner un coup de main dans une maison de repos qui a besoin de renforts pour l’accueil (répondre au téléphone, ouvrir aux livraisons et prendre la température des personnes,…). Bien évidemment, j’ai dit oui tout de suite ! Enfin de quoi me faire changer d’air et me rendre utile ! Pourquoi dirais-je non ? Donc maintenant je suis bénévole chaque week-end depuis le 21 mars 2020 et jusqu’à nouvel ordre. Trop chouette ! Jaloux ? Je sais !

Auteure : OUmaïma, 19 ans, Woluwé-Saint-Lambert

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Quelle mort ?

Quelle mort ?

Gabriel a une approche inédite, complètement inédite, du satané virus qui, enfin, semble s’éloigner de nos contrées. Son témoignage nous parle de la mort. La mort oui mais laquelle ?

Tout va bien…

Alors qu’un virus meurtrier se propage peu à peu dans le monde, son arrivée peu désirée plonge notre société dans des paradoxes complexes qui laissent émerger des failles importantes de notre système actuel, celui de la planète entière. Le confinement protège la santé physique de la population au détriment de sa santé mentale et de la santé économique mondiale et nous laisse perplexe sur notre mode de fonctionnement actuel. Maintenant, il faut choisir quelle santé nous allons devoir privilégier.

Quelles crises ? Quelles conséquences ?

Pour certains, la crise financière n’aura que très peu d’impact sur leur vie future, mais qu’en est-il des conséquences que pourrait avoir la crise sanitaire ? À quoi bon avoir encore quelques sous de côté alors qu’à chaque ravitaillement de nourriture, à chaque déplacement aussi court soit-il, nous risquons de finir seul, entubé, dans un hôpital ? Riche mais mort, quel est l’intérêt ?

Et qu’en est-il de ceux qui dépendent entièrement d’un système économique en pleine croissance pour accomplir leurs rêves ? Les entrepreneurs, les actionnaires ou les restaurateurs ? À quoi bon avoir une santé sans faille et des poumons sains alors que notre seule raison de vivre est partie en fumée ? Que se passera-t-il lorsque la crise économique provoquée par le confinement dû à la COVID-19 aura ravagé tous nos projets de vie ? La dépression et les comportements suicidaires vont se mélanger à la pauvreté et la destruction de ces rêves. En vie mais sans avenir, quel est l’intérêt ?

Ne parlons d’ailleurs pas des conséquences dramatiques sur la santé mentale des confinés, pour qui les journées sont des boucles, sans aucun sens. Pour qui la vie n’a plus la même odeur, le même goût ou la même apparence. Pour qui les amis étaient la base fondamentale de son existence, mais sont maintenant devenus inaccessibles à cause d’un confinement qui fait que nous sommes tous contraints de rester cloîtrer dans notre prison dorée si encore nous sommes chanceux de posséder ce luxe. En vie mais sans ami, quel est l’intérêt ?

Mourir de quoi ?

Quel est l’intérêt de rester en vie lorsque tout se qui se passe nous conduit forcément à une mort ? Heureusement que nous sommes maîtres (un minimum) de notre destin : nous possédons le luxe d’avoir le choix. Le choix de la façon dont nous allons mourir : à cause de la solitude, du manque d’argent ou du manque d’oxygène ?

Auteur : Gabriel, 17 ans, Liège

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance.

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