Yanis et la danse

Yanis et la danse

Je m’appelle Yanis, je danse tous les jours dans ma chambre en regardant des clips de musique. Au début, ça me suffisait, mais là, j’en veux plus. Je veux apprendre, me tuer à la tâche. Créer, découvrir et encore créer. Je cherche une école de danse.
Parfait, il y en a une juste à côté de chez moi. 180€ pour 3 mois. C’est cher.

Je n’en parle pas à mes parents. Ça fait 2 mois que le loyer n’est pas payé. Impossible de leur demander. Je vais faire des heures supplémentaires à mon job. Ça devrait le faire.
Après 3 semaines intenses, j’atteins la somme qui me mènera au sommet. Je rentre dans la salle, mon rêve se réalise. Je me perds dans les pas des profs. L’extase me transporte. Je suis à ma place.

3 mois s’écoulent et je m’écroule. Travail, école, danse, mon corps vacille. Mes parents ont déménagé. Je pleure en marchant dans les nouvelles rues lorsque j’aperçois une affiche : « Viens comme tu es à la MJ ! Atelier théâtre, chant et danse pour 0,50€/heure. On n’attend plus que toi ! ». Une vague de bonheur traverse mon corps ! Corps qui peut enfin libérer sa créativité sans crainte d’être emprisonné.

ndlr : Texte fictif

Auteure : Fati, 26 ans, Liège

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

La liberté au rythme de la musique

La liberté au rythme de la musique

Je me sens libre quand je danse. J’ai commencé le hip-hop à 9 ans et ça a été un déclic, tout ça grâce à une amie, je lui serai toujours reconnaissante.

J’ai un lien fort avec la danse, au-delà d’une passion, c’est le miroir de ma vie, il y a des hauts (plein de confiance) et des bas (je délaisse à cause d’une chute de confiance). Cependant quand je suis en phase avec ce sport, mon monde change.

Je me sens moi, je me sens vivre, je me sens libre. En effet, la légèreté qui parcoure mon corps est inexplicable. Au rythme de la musique je m’exprime. Au rythme de la musique je ressens.

À tous les jeunes de la Terre, je vous souhaite de trouver la passion auquel vous pourrez toujours vous référer pour ne pas oublier qui vous êtes et vous accrocher pour donner chaque jour du sens à votre vie.

Auteur : Anonyme, 30 ans, Bruxelles

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Jérusalem

Chère Bruxelles,

Comment vas-tu ? Moi, cela pourrait aller mieux, mais je fais avec les moyens du bord pour surmonter les difficultés. En parlant de difficultés, laisse-moi t’en présenter une des plus belles : Jérusalem. Pourquoi ce mot pour décrire une ville ? Patience, l’explication arrive.

Jérusalem, ville qui tend à prétendre deux fois au titre de capital, ta presque consœur en quelque sorte, repose sur un équilibre curieux mais extrêmement intéressant. Visualise une salle de bal de fin d’année. Au milieu de la piste, des danseurs interprètent une valse, en trois temps. Le tout exécuté dans un parfait accord entre chaque partenaire de danse. Dans le respect et la considération de chacun. Trois temps, trois religions. Judaïsme, Islam, Christianisme. Une valse où les danseurs évoluent gracieusement sur la piste. Harmonie, beauté, compromis.

Transforme maintenant cette danse en une énergie contagieuse, apaisante et lumineuse. Tu as devant toi l’énergie dégagée par la vieille ville de Jérusalem. Impressionnant ? Laisse ensuite cette énergie t’envahir, accueille-là au creux de chacune de tes cellules, fais-là tienne. Retourne dans la salle du bal, toujours accompagnée de cette énergie. Regarde autour de toi. Vois, constate et regarde encore. Constate le changement d’ambiance, écoute la rumeur qui s’élève de la foule aux alentours de la piste. Sens la dissonance avec ton énergie. La cause ? L’entrée de mauvais élèves sur la piste. Ceux qui n’ont rien retenu des leçons de danse et qui surjouent dans une symphonie manipulatrice et mensongère. Peur, domination, haine, ont pris la place de l’harmonie, de la beauté et du compromis. Il n’est désormais plus question de s’accorder à son partenaire mais bien de prendre le dessus, de le dominer. Dans un enchainement de faux pas, le respect de son partenaire disparait. Plus d’écoute, plus de compréhension. Terminé, la mystique énergie qui se répend de la vieille ville jusqu’au plus profond de ton âme.

Bonjour la réalité : colonisation, check-point, injustice à n’en plus finir. Tous les spectateurs de la salle, déçus, partent, indignés, mais nourrissant peut-être un fol espoir d’une divine prestation éclairant les cœurs et les esprits… La voilà, la difficulté : réaccorder une ville pour lui faire retrouver sa magie.

Ce récit a été réalisé dans le cadre du projet Israël-Palestine : Pour Mieux Comprendre.

Auteure : Nour, 18 ans, Bruxelles

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Dansons ? Dansons !

Dansons ? Dansons !

Sur un trottoir de Bruxelles, Flore croise danseuses et danseurs. Elles et ils ne dansent pas sur une même musique mais, écouteurs coincés dans les oreilles, chacun·e à la sienne. Flore rejoindra-t-elle la piste improvisée ?

Alors on danse ?

Samedi, 17h30, grosse et lourde semaine derrière moi. Je décide de me rendre dans le centre de Bruxelles. Soucis, stress et fatigue font leur apparition dans ma tête pendant que moi, je marche. Aussi simple et systématique que ça, je marche. Marcher pour avancer car mes journées semblent s’enchainer et ne cessent d’être remplies. C’est ainsi que je les veux : productives et remplies… Du coin de l’œil, il me semble apercevoir des gens qui bougent, s’excitent un peu dans tous les sens. Je tourne la tête et vois, en effet, un petit cercle de gens qui dansent. Toutes et tous à des rythmes et avec des mouvements différents. Petit air de discothèque en plein air et chacun·e à 1,50 m de distance et, il me semble, sans musique. J’observe et me demande sur quels rythmes on danse. Je m’approche et constate que tout le monde a sa propre paire d’écouteurs et danse sur la musique de son choix. Concept nouveau et très étrange à mon gout. Étonnamment, il ne me faut pas deux minutes avant de me lancer et de les rejoindre pour danser, moi aussi, au rythme de ma musique.

Acceptation et image de soi

J’observe un instant. En même temps, je suis un peu gênée et j’ai très envie de rire ! Je me rends compte que tout le monde se lâche pour de vrai. Je suis un peu mal à l’aise et insatisfaite par la « beauté » de mes mouvements. Je ne veux pas qu’ils paraissent trop « exagérés », « séduisants » ou « gênants »… Je remarque les regards étonnés et incompréhensifs des passants devant cette foule de gens qui dansent sans musique. Parfois, j’entends un rire moqueur. Je vois que des smartphones sortent des poches et que des vidéos sont prises. J’arrête les mouvements susceptibles d’être moqués. Ensuite, je décide de regarder les autres qui dansent. Elles et ils ne semblent pas se soucier, ne serait-ce qu’un instant, de leur apparence. Ils et elles continuent à sautiller, tourner, taper dans les mains, se balancer… Je ferme les yeux et je ne me préoccupe plus des gens autour. J’apprivoise le rythme de ma musique, je tente de m’évader et je danse comme bon me semble. Il me faut trois morceaux pour enfin, plonger dans cette atmosphère libératrice.
En fonction des morceaux, je me retrouve parfois à sauter alors que les autres sont calmes, probablement sur un rythme plus lent… Je commence à apprécier de voir comment chacun utilise son corps, l’énergie dégagée, les expressions. Je me retrouve hypnotisée par le mouvement de chaque partie des corps, par la beauté dont chacune et chacun choisit de l’exploiter. À sa manière. C’est si beau.
Comme si tout le monde relâchait ses émotions du moment, ses soucis de la journée et offrait à son corps la possibilité de l’exprimer d’une manière physique.

Liberté en temps de covid

Ce sentiment de liberté et de légèreté me prend et j’apprécie chaque instant. Je découvre mon propre corps en mouvement. Ça faisait si longtemps que je n’avais plus dansé. Danser comme cela je ne l’avais jamais fait. Je sens un sourire s’installer sur mon visage et en fin de compte, je remarque celui des autres également. Ce sourire, aujourd’hui caché par un bout de tissu, me réchauffe tant qu’il m’emporte alors dans un bonheur immense. Les gens sont si beaux. C’est si beau de voir les personnes dans un bienêtre et de s’y trouver également.

Finie la musique

Ma playlist se termine. Je regarde ma montre et je me rends compte qu’une heure est déjà passée. Elle semble être passée en un rien de temps. Quel bien fou ça m’a fait, un bol d’air frais après une journée devant l’écran, un sentiment de liberté et d’humanité. Une expérience clairement unique. Elle m’a apporté beaucoup et m’a fait beaucoup réfléchir par rapport à l’image que j’ai de moi mais aussi à ce moment de pure liberté pour notre corps. Le laisser s’exprimer à sa manière et, à notre tour, de nous découvrir, de retrouver notre côté humain.

On dansera encore

Quelques minutes plus tard, alors que je range mes écouteurs dans ma poche et m’éloigne du groupe, je me rends compte que ce temps pour moi était tout ce dont j’avais besoin. De perdre le contrôle et la maitrise de ma journée et, surtout, de m’évader. Samedi, 18h30, sortant d’une heure de pur bonheur, d’escapade à la fois commune et individuelle. En marchant cette fois d’un pas plus léger, je me retourne pour observer une dernière fois le groupe et je souris en les voyant danser.

Auteure : Flore, 18 ans, Auderghem

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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La danse réservée aux filles ?

La danse réservée aux filles ?

Entre Mathéo et la danse, c’est une relation qui dure ! Il en est à sa sixième année de danse classique et veut apporter quelques précisions, quelques éclairages sur ce sport qui est, trop souvent, considéré comme réservé aux filles !

Plus tard, je ne pense pas devenir danseur professionnel, mais pour l’instant, la danse, je ne peux pas m’en passer. Pour la simple raison que quand je danse, mes sentiments ressortent et je ne pense plus à rien d’autre qu’à mon corps et mes mouvements. Mais avant d’aller plus loin, un petit point sur les garçons et la danse classique s’impose.

 

Un peu d’Histoire, un peu d’histoires

 

La danse classique est un sport, si si c’est un sport, qui a été répandu et énormément modifié pour ne pas dire réinventé par Louis XIV (1). En effet, à cette époque, la danse commençait à décliner. Louis XIV va donc la réintroduire dans toute la France. Il va inventer de nombreux pas, comme les cinq positions principales qui sont les bases de la danse classique, et va l’uniformiser, donner des noms aux pas afin de pouvoir les écrire. Il va même faire danser presque tous les hommes de la cour de France. D’ailleurs, dans de nombreux ballets de l’époque (qui sont toujours dansés aujourd’hui), le nombre d’hommes est aussi important que le nombre de femmes. Étonnant ? Pas tant que ça. En effet, cette danse combine prestance, souplesse et force. Comment ça force ? Eh bien oui ! Ne serait-ce que pour les sauts, le maintien et les portés. La danse classique, ce sont des sentiments, de l’esprit et du gainage (2). Beaucoup de gainage. Or un bon danseur ou une bonne danseuse a appris à ne pas montrer que c’est difficile, à ne pas bouger, à rester fixe même dans l’expression du visage. C’est pour cela que lors de ma première année de danse, j’ai surtout fait des exercices de maintien et de souplesse. Ça ne ressemblait pas à de la danse et c’est seulement plusieurs années plus tard que me suis rendu compte de l’importance de ces exercices.

 

Apprende lentement

 

En danse classique, tout se fait petit à petit. On va nous apprendre un pas simple, puis on va ajouter une petite difficulté pour arriver finalement à un geste extrêmement technique comme une pirouette. C’est pour cela qu’il faut du temps et beaucoup de travail pour avoir un beau geste, propre et net. Et puis la danse classique peut prendre de nombreuses formes différentes, et peut aussi être mélangée à du jazz, du hip-hop… Il y a des ballets modernes comme ceux de Maurice Béjart (2) qui allient danse classique et moderne. De plus, pratiquer la danse classique peut être utile dans de nombreux sports tels que le foot pour le jeu de jambes, le frisbee pour le lancer en revers où l’on exécute un pas bien connu en danse classique, la boxe toujours pour le jeu de jambes, le basket pour sauter et bien d’autres… Cela peut aussi être une aide dans le domaine du théâtre, pour la tenue sur scène. Personnellement, je fais du théâtre et cela m’a beaucoup aidé. Mais aussi et surtout, c’est une aide dans le chant. Moi qui prends des cours de chant lyrique, je sais que la position dans laquelle je dois être quand je chante doit être la même que quand je danse. Savoir cela a été un avantage considérable pour moi parce que cette position en chant lyrique est primordiale.

 

Où sont les hommes ?

 

Très peu d’hommes font de la danse classique, et beaucoup réagissent étrangement quand j’annonce que je pratique ce sport. Et je sais de quoi je parle. Heureusement, pour ma part, ma famille m’a toujours soutenu, la plupart de mes amis ont trouvé ça bien et m’ont défendu face à certaines réflexions ou comportements. Je suis dans un petit conservatoire où il n’y a pas beaucoup de garçons, les classes de danse sont donc mixtes. Et même si je suis en minorité dans ma classe de danse, les filles sont très sympas et on s’entend bien. De plus, comme nous ne sommes pas beaucoup d’hommes dans mon conservatoire, nous sommes un peu chouchoutés. Nous avons les meilleurs rôles et les meilleures loges. Même si je sais que certaines personnes voient encore la danse classique comme un sport uniquement pour les filles, d’autres ont un esprit plus ouvert et critiquent même ce genre de comportements machistes. Les mentalités commencent à changer. Et il est temps !

 

Fille ou gars, on ne danse pas la même chose

 

D’autres préjugés que j’ai déjà entendus concernent aussi la tenue. Mais j’aimerais préciser quelque chose : aucun homme ne met de tutu et ne s’habille en rose ! Nous portons un simple t-shirt blanc et des collants noirs (comme les collants de foot ou de course). On ne leur demande pas de faire comme les filles, ce sont des façons de danser très différentes. Et même si le but de la danse classique, que ce soit pour les hommes ou les femmes, c’est d’apporter de la prestance, on demande aux femmes d’avoir de la grâce, chose qui n’est pas demandée aux hommes qui, eux, auront un rôle plus imposant dans les ballets. Alors, si tu as envie de t’évader en te musclant et en gagnant de la prestance, si tu aimes le rythme et la musique, lance-toi. Fais comme moi. Prends des cours, fais-toi des amis et plein de magnifiques souvenirs. Et deviens toi aussi un danseur étoile !

 

 

Notes de la rédaction

(1) Louis XIV, (France 1638-1715) dit aussi Le Roi Soleil, a régné sur la France pendant 72 ans. Pendant son règne, un des plus longs à ce jour, il souhaite faire de la France le premier pays d’Europe dans tous les domaines : commercial, politique et donc artistique … Cet article vous permettra d’en savoir plus.(2) Le gainage est un exercice musculaire qui permet de renforcer les muscles abdominaux et ceux des fesses.(3) Maurice Béjart (France 1927 – Suisse 2007) est un chorégraphe franco-suisse qui a, durant une vingtaine d’années, travaillé en Belgique. Une de ses chorégraphies les plus célèbres est celle du Sacre du printemps.

Auteur : Mathéo, 14ans, Havelange

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