Changer avec le scoutisme
Depuis qu’elle a 6 ans, Pauline, dont le totem est Wallaroo – un kangourou vivant dans une région très précise d’Australie – fait partie des scouts. Pour elle, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, le scoutisme apporte vraiment beaucoup de savoirs, valeurs et principes … Toutes choses qu’elle n’aurait surement jamais abordées à l’école, lors d’activités extrascolaires.
La rencontre
Je suis l’ainée d’une famille de trois et j’ai toujours été quelqu’un qui prend beaucoup de place, j’aime me faire entendre, me montrer en spectacle… À la maison, j’étais le genre d’enfant qui en organisait tout le temps. En première primaire, trois personnes arrivent dans ma classe. Elles nous présentent le scoutisme, nous expliquent ce que c’est. Hyper emballée, je rentre chez moi et, surexcitée, j’explique à mes parents que je veux absolument y aller : je vais faire des cabanes dans les bois, dormir en tente pendant une semaine avec mes copains… Mes parents, ayant tous les deux aussi fait du scoutisme pendant des années, m’y inscrivent sans hésiter.
Les baladins, les louveteaux
Commence alors mon merveilleux voyage chez les scouts ! Je fais mes deux premières années chez les baladins dans la joie et la bonne humeur, avec de supers chefs et un nouvel endroit pour rencontrer des gens et rigoler. Arrive ensuite ma première année chez les plus grands, les louveteaux ! Dans ce groupe, qu’on appelle la meute, on reste quatre années alors qu’aux baladins, ce n’était que deux. Là encore, je me fais de nouveaux amis et continue dans cette show-attitude.
”Arrête avec tes je”
Un jour, je me souviens, c’était pendant une veillée de camp, on commence à chanter et à faire des petits jeux et je commence à parler beaucoup. Un des chefs me dit « Pauline arrête avec tes je, je, je le monde ne tourne pas autour de toi ! » Sur le moment, ça fait mal. Du haut de mes 8 ans, je prends ça comme une grosse claque et je ne le prends pas hyper bien. Un peu sonnée, je me tais pour le reste de la soirée. Je reste là, la gorge serrée et je n’ose en fait plus trop parler. Le lendemain, je me souviens même avoir eu une gommette orange sur le résumé de la journée d’hier (vert : très bien, orange : bof, rouge : pas bien). Ça remue encore une fois ma frustration et je n’ose plus trop parler avec les chefs.
C’est vrai
Le camp terminé, je rentre chez moi et je me rends compte qu’en fait, c’est vrai. Je prends beaucoup de place. Alors même si la phrase était plutôt violente et manquait énormément de tact, j’ai pris conscience qu’elle était vraie et que j’avais plutôt intérêt à la prendre comme une remarque constructive. À la place de ce chef, j’aurais surement dit à cette petite fille quelque chose de plus calme. Je l’aurais déjà prise à part et je ne l’aurais pas dit devant tout le monde, même si ça m’étonnerait que les autres se soient sentis concernés. J’en aurais parlé avec elle, je lui aurais sans doute demandé comment elle se percevait… J’ai donc appris à prendre le temps d’écouter, à faire plus de place aux autres, à prendre en compte les avis et à réaliser que chacun d’eux comptait. Le scoutisme, c’est vraiment l’endroit qui m’a donné des tas d’expériences, des valeurs à suivre et à adopter. Aujourd’hui, je me rends compte que malgré tout, ce chef avait raison. Grâce à lui, j’ai évolué, je suis aujourd’hui plus apaisée.
Encore des rencontres
Chez les éclaireurs, après les louveteaux, j’ai aussi rencontré beaucoup de personnes de mon âge et tout en apprenant des idées des autres, j’ai pu échanger. J’ai fait tellement de rencontres grâce aux scouts et j’ai appris tellement de choses en écoutant davantage les autres ! Beaucoup expliquent que le scoutisme les a ouvert aux autres, beaucoup sont devenus plus sociables. Ils étaient timides et sont maintenant plus à l’aise avec les échanges. Pour moi, c’est un peu la même chose au final, le scoutisme m’a appris à prendre en compte la parole de l’autre, à équilibrer la place que je prends dans la société. De près ou de loin, le scoutisme nous apporte à tous et toutes des valeurs essentielles de la vie de tous les jours, demandez à n’importe quel scout ce qu’il a retenu de son expérience, et vous n’en tirerez certainement que du positif ! Merci les scouts <3 !
Auteure : Pauline, 17 ans, Bruxelles
Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R
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La liberté et ses limites.
Peut-on être quand les limites, les frontières existent. Quelles sont les limites, quelles sont les frontières… Est-ce que la liberté est la même pour tout le monde ? C’est à ces grandes questions qu’Alison a consacré la réflexion qu’elle partage aujourd’hui.
Liberté, ce mot si complexe qui peut se décliner de tellement de façons différentes, liberté de circuler, liberté d’accueil, liberté d’agir, liberté de vivre tout simplement. Alors que nos libertés de circulation sont … inestimables en Europe occidentale, notre liberté d’agir s’amenuise petit à petit, peu à peu…
Qu’en est-il de cette liberté de circulation en dehors des frontières européennes ? Il existe un fossé énorme des États de droit – comme par exemple les USA où la liberté semble sans limite – et des États dans lesquels fuir son pays n’est même pas envisageable.
Dans les territoires Palestiniens, par exemple, la majorité des personnes ne sont pas autorisées à quitter leur village. Pour les plus chanceux qui réussissent à partir, ils n’ont pas le droit de revenir après 6 mois passés ailleurs… Entre la volonté de partir et la crainte de ne plus pouvoir revenir, le choix de migrer devient difficile. “Vous ne savez pas dans quelle liberté vous vivez au quotidien. Nous, on sait ce que c’est. C’est ce dont on rêve tous les jours” témoignait une habitante palestinienne de Jérusalem.
Voilà où nous en sommes aujourd’hui, l’endroit de notre naissance et nos origines sont ce qui détermine toutes nos libertés, tous nos droits. Afin de pallier le manque d’actions des politiques nationales face à ce qu’on pourrait appeler une crise d’accueil, des citoyens ont décidé d’agir en créant, par exemple, une plateforme d’hébergement (1). Elle permet aux habitants de Belgique d’offrir un toit, d’accueillir des personnes qui ont fui leur pays. Les actes de certaines de ces personnes ont été criminalisés (2).
Des manifestations et d’autres actions pacifiques ont également été organisées afin d’interpeller les politiques mais la seule réponse qui a été donnée, c’était plutôt la répression. On peut dès lors se poser la question suivante : où est la liberté d’action des citoyens et jusqu’où oserons-nous aller pour être entendus par la sphère politique ?
(1) L’initiative la plus concrète est celle de la Plateforme Citoyenne de Soutien aux Réfugiés. Un espace d’informations et de coordination des actions et initiatives citoyennes de solidarité avec les demandeurs d’asile, les réfugiés, migrants ou exilés, à Bruxelles et en Belgique.
(2) Cet article de La Libre.be permettra d’en savoir plus sur les dernières évolutions.
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