Harcelée, un an après

Harcelée, un an après

Il y a un an, Romane s’est fait nier par l’amie, sa meilleure, celle qu’elle connaissait depuis bien longtemps. Après avoir essayé de recoller les morceaux, elle s’est fait rabrouer. Un an après, elle nous raconte comment elle a vécu ce moment très difficile de sa vie.

Niée

C’était dans la cour de récréation, à la pause de 10h00. Je me dirige vers ma meilleure amie. Elle est avec une bande de filles. En m’apercevant, elle décide de se rendre de l’autre côté de la cour. Je me dirige à nouveau vers elle, mais elle répète cette opération étrange, encore et encore. Je comprends alors. Elle tente de m’éviter… Rentrée chez moi, je lui envoie des messages et lui demande pourquoi elle se comporte de cette manière avec moi. Aucune réponse. Après deux, trois longs mois d’attente, elle m’envoie finalement un message me faisant comprendre qu’elle ne veut plus de moi.

Nulle

Quatre mois plus tard, je crée un groupe facebook avec tou·te·s les ancien·ne·s élèves de l’école primaire. Elle poste alors un message plein d’insultes, raconte des choses inexactes me concernant : c’est moi qui l’aurait lâchée,… Elle écrit aussi que je n’ai pas d’ami·e·s, que j’ai été méchante avec elle,… J’ai été très blessée par ces messages, je me suis sentie problématique, nulle, pas assez bien pour les autres. J’ai perdu le peu de confiance que j’avais en moi,… Pour compliquer encore un peu les choses, je suis ultra-sensible, pleure très facilement, ne sais pas encaisser. Bref, je prends, tout, très à coeur.

On avance

Maintenant que j’y pense, j’aimerais ne plus fondre en larmes. Je me dis qu’avec le temps, j’oublierai cette histoire. Aujourd’hui, j’ai plein de nouvelles et de nouveaux ami·e·s. J’ai appris à connaître de nouvelles personnes, j’ai pu compter sur tous les membres de ma famille qui ont été, sont et seront, toujours là pour moi. Cette expérience m’a fait comprendre qu’il faut faire attention quand on choisit ses ami·e·s. J’ai repris confiance en moi, j’ai fait le tri dans ma tête. Je garde le positif, chasse le négatif. Je ne veux garder que les bons souvenirs, entourée de mes proches.

A écouter aussi en podcast ici

Auteure : Romane, 13 ans, Sippenaeken

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R

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Ces derniers mois, Laura a découvert un nouveau mot… Une nouvelle manière de travailler, une nouvelle manière de voir ses ami·e·s, de faire ses courses… Bref, Laura revient sur le confinement.

Covid-19

Depuis la mi-mars, le mot qui revient le plus souvent dans les médias ou les conversations, c’est le mot “confinement”. Jusque-là, il m’était totalement inconnu. Aujourd’hui, il qualifie mon quotidien. Du jour au lendemain, tout s’est arrêté. Ma formation, mes relations avec mes ami·e·s, mes voisin·e·s, mes habitudes, mes envies… Désormais, je vis branchée à l’actualité qui décrypte chaque jour l’évolution de ce virus au nom improbable : Covid-19. Et ce nom fait peur : il est associé à la maladie et à la mort.

Immobile

Pour y échapper, il fallait surtout ne pas sortir de chez soi. Ce qui a entrainé un lot de problèmes logistiques et un paquet de solutions à trouver. Je me suis retrouvée à faire la file devant le magasin pour acheter à manger, je me suis connectée tous les jours à mon ordinateur pour avoir des contacts avec les autres, je me suis retrouvée sur mon balcon à crier pour remercier les soignants, à guetter si mes voisin·e·s faisaient de même. J’ai même fait des origamis pour un hôpital, j’ai écrit à des inconnu·e·s pour leur donner le peu de moral qui me restait. Ensuite, le temps s’est éternisé ! J’ai commencé à rêver d’une glace sur une terrasse, de nager à la piscine, de revoir mes ami·e·s juste pour pouvoir rire en se tapant sur l’épaule, de sortir sans masque et de voyager.

Voyager dans le passé

Alors, je me replonge dans mes albums photo pour me rappeler des endroits où je me suis évadée, il y a un trimestre, un an, 5 ans ! Je me souviens de ce premier passage sous la mer vers Londres. Quand je suis arrivée, ma première préoccupation avait été d’aller voir la voie 9 ¾ du fameux Harry Potter. De ma visite de la bibliothèque du Trinity College avec comme guide une étudiante autochtone. Du premier grand voyage vers la Floride : 12 heures de vol et de la visite de l’Universal Studio et enfin de mes premiers pas à Central Park, j’ai côtoyé des gens, fait des files interminables, été bousculée par des badauds et noué des conversations avec des inconnu·e·s. J’ai vu des endroits couverts de monde qui ne le sont plus ! Quelle inconscience ! Quand j’y repense…

Sortir

Je ne sais pas si, après avoir été tellement repliée sur moi, j’aurai envie d’y retourner… En même temps, cette prise de conscience que tout peut s’arrêter au moment où on ne s’y attend pas et que tous les projets peuvent prendre fin avant même d’avoir éclos, me pousse à élaborer de nouveaux projets. À l’image du déconfinement, par étape, prudemment, en réapprenant à faire confiance en soi et aux autres. Le tout avec, à l’esprit, que la vie n’apporte pas toujours ce que l’on attend mais que c’est à nous, êtres humains, d’y faire face et d’en sortir grandi·e·s.

A écouter aussi en podcast ici

Auteur : Laura, 23 ans, Bruxelles

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Il y a bien des années, c’était en primaire, Estelle a partagé quelques temps et quelques mots avec une fille. Aujourd’hui, les rapports avec cette ancienne connaissance sont beaucoup plus compliqués… Estelle est harcelée.

”Sale connasse”

Je suis sur le terrain de sport, ma future harceleuse est énervée contre moi pour la simple raison que je suis une bonne sportive. Elle a eu le besoin de se défouler sur moi et de me faire tomber, dans les deux sens du terme : Sale connasse ! Tu fais chier ! Arrête de courir partout. Et d’un coup d’épaule: Et puis arrête de faire ta victime, t’es qu’une menteuse. Après cette altercation, elle a commencé à parler dans mon dos, utilisant mes propres mots contre moi. Ces mots, je les lui avais dits en primaire. Aujourd’hui, elle en déformait le sens : Estelle, elle dit qu’elle est sensible mais elle exagère juste. Mes amies m’ont dit d’oublier, qu’elle ne mérite pas que je lui porte tant d’attention. Mais c’est comme pour tout, plus facile à dire qu’à faire. Malheureusement, ce n’était pas fini…

Discréditée partout

C’est pendant le cours de français qu’est tombée la goutte de trop. Celle qui a fait déborder le vase déjà rempli des larmes des soirées précédentes. Il a suffi qu’elle raconte des bobards à ma classe, à ma professeure. Quand ma prof a dit : Estelle, je ne pensais pas ça de toi, j’ai senti le sol s’effondrer. Pour moi, le regard des adultes, celui de la justice incarnée par ma prof, était le seul élément qui me permettait de tenir le coup.

Parler pour s’en tirer

Ce soir-là, j’ai tout raconté à ma maman, en pleurs, ce fut la chose la plus difficile à faire, en parler et mettre des mots sur ma souffrance. Elle a alors appelé mon éducateur. Le lendemain, j’étais dans son bureau, ma harceleuse sur la chaise d’à côté. Elle a nié les faits tout en rejetant la faute sur ses amies : Ce que j’ai dit en classe ? C’est ma voisine qui m’a donné cette phrase. Mais je n’ai rien fait ! C’est elle qui invente tout ! C’est une menteuse de toute façon. Après cet épisode dans le bureau de l’éducateur, toute cette histoire s’est, peu à peu, estompée. Plus tard, par la suite, tout s’est arrangé, on ne se parlait pas et c’était la meilleure solution.

Arrêter l’enfer

Discuter de tout cela avec ma maman a été la chose la plus difficile. Pourtant, c’est la seule solution pour que l’enfer s’arrête. J’ai eu la chance d’être entourée d’oreilles attentives, mais je n’aurais jamais réussi à m’en sortir si je n’avais pas osé en parler. En parler, c’est permettre de ne plus être seule face aux problèmes. Je souhaite à tout le monde d’avoir cette bouée de sauvetage.

A écouter aussi en podcast ici

Auteure : Estelle, 20 ans, Liège

CET ARTICLE A ÉTÉ écrit LORS D’UN ATELIER SCAN-R À DISTANCE.

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Les petits avis, épisode 5

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Scan-R, dès le départ, donne la parole à tout le monde… Dans les témoignages que nous avons reçus, certains étaient un peu trop courts pour faire l’objet d’un post sur notre site. Nous avons donc décidé, ici, d’en rassembler plusieurs ! 

Le racisme, Moi je dis stop !
par Matou, 13 ans, Bruxelles

Étant noire et vivant à Bruxelles, je vois des choses à mon égard. J’entends des propos absurdes. Dans la cour, on me dit sale renoi, retourne chez toi, singe… Souvent je marche dans la rue, seule, dans ma bulle, les yeux par terre avec beaucoup de haine, de dégoût et je me demande ce que j’ai fait pour mériter ça ? Est-ce ma faute, est-ce un crime d’être comme je suis ? Partout où on va, on trouvera toujours des gens comme ça : ceux qui aiment martyriser ou faire souffrir d’autres.
Toi, oui toi, dis-toi juste une chose : tu es comme moi et je suis comme toi. On a tous les deux deux yeux, une bouche, un nez donc … À quoi sert le racisme ? À rien sauf à diviser un monde, mettre de la haine. Moi je dis stop ! À quoi bon tout ça ? Je suis comme je suis et fière de l’être. Le racisme, pour moi, c’est destructeur, ignoble, assassin. Maintenant je peux essuyer mes larmes et me dire qu’un jour, je raconterai tout ça, à mes enfants et en rigolant. 

Des hauts, des bas …
par Stéphane, 17 ans, Bruxelles

Pendant le confinement, c’était dur car je ne pouvais pas sortir de chez moi. Ma mère m’autorisait à aller promener le chien dans le parc pendant 2 heures chaque jour. Mais malgré cela, je me sentais enfermé, j’avais besoin d’être libre. À la maison, il y a eu des hauts et des bas. Parfois, je me suis pris un peu la tête avec mon frère pour des « conneries ». C’était souvent très compliqué car je n’avais plus l’habitude d’être en famille tout le temps.  Quand je suis retourné au centre dans lequel je vis, j’ai été mis en quarantaine pendant trois jours et j’ai du passer le test pour le corona. Avec le confinement, je suis resté presque deux mois enfermé.  Le travail manuel me manquait. Quand j’ai recommencé le boulot, c’était un peu dur car je n’avais plus l’habitude de travailler. J’étais content mais fatigué.
Maintenant, je me sens bien, en forme. Hier, j’ai eu des informations positives pour un projet professionnel qui débutera dans quelques mois. Je suis très content car j’aurai un boulot dans ma vie et dès que j’aurai mon appartement, je serai bien, sans que personne ne m’embête.

Ma meilleure ennemie
par Hajar, 13 ans, Bruxelles

Il y a quelques mois, je me suis disputée avec ma meilleure amie. Alors qu’une part de moi l’aime, l’autre la déteste et mon corps vacille. Mon coeur me dit : “Pardonne-la”, mon cerveau : “Oublie-la”. C’était ma meilleure amie. Elle était avec moi depuis toujours et jusqu’à la première secondaire là, où, tout a basculé. Elle a rencontré une nouvelle fille et m’a remplacé. J’ai senti la haine monter, le pire jour de ma vie ! Faisait-elle semblant de m’aimer ? Moi qui la croyais, je me suis sentie trahie. J’ai perdu confiance en moi et aujourd’hui, mon cerveau me rappelle sans cesse de ne plus l’écouter, la croiser, la voir… Jamais. Et pourtant, mon coeur se souvient. Il se souvient du jour où nous nous sommes rencontrées, ce jour où on s’est promis l’une à l’autre qu’on serait meilleures amies pour toujours.
Amie, ennemie. Amour, haine. Mon coeur et mon cerveau vont-ils redevenir amis ? 

Dessiner pour s’évader
par Fiorella, 12 ans, Schaerbeek

Pendant le confinement, je suis venue une après-midi aider Fabian, un animateur de la Gerbe AMO où je vais, à grapher un panneau en carton pour décorer la fenêtre. Avec des bombes, nous avons dessiné un paysage sur lequel il est inscrit « LA GERBE AMO ». C’était très chouette de voir comment réaliser des dégradés à la bombe. J’étais très contente de pouvoir faire cela avec Fab ce jour-là, car je me suis beaucoup ennuyée pendant ce confinement. Dessiner, c’est aussi pour moi une chouette manière de s’exprimer, de s’évader.

Orig’Amis

Par Sohyla, 13 ans, Bruxelles

Pendant le confinement, j’ai appris à réaliser de jolis origamis en 3D avec plusieurs feuilles de couleurs. À la base, c’était un projet pour l’école avec ma professeure de dessin. Mais, on s’est retrouvé·es confiné·es avant de commencer. Je me suis dit, pourquoi ne pas le faire quand même pour faire passer le temps ? Créer des origamis prend beaucoup de temps, c’est non seulement une très bonne idée pour s’occuper mais surtout, on en retire énormément de plaisir et de satisfaction. Quand je touche une feuille de papier pour la plier, la découper ou la coller, j’ai comme une sensation agréable dans les mains, la feuille est très douce au toucher. J’entends la feuille se plier et je ressens la nature de la feuille, comme si j’étais en forêt et que j’entendais le crissement des feuilles sous mes pas. Je plie, je plie, les plis se forment sur le papier et prennent vie petit à petit, jusqu’à prendre la forme que j’ai précédemment choisie. Quand j’obtiens mon origami, je suis comme heureuse, contente, et fière de moi. 
J’ai réalisé différentes formes d’origamis : cœurs, pingouin, oiseau, vélo,… À ce moment-là, j’ai su que j’avais un esprit très créatif. Mais en réalisant les origamis en cœur, j’ai eu une sensation bizarre. Je pensais aux gens qui mourraient chaque jour sans laisser aucune trace d’eux. J’ai vraiment ressenti une grosse peine, je me suis mise à la place de ces gens qui perdent leurs familles, proches, amis et je me suis dit que j’avais de la chance d’être encore ici, là, avec vous. Pour cela, de loin, j’offre un origami en cœur à tout le monde !

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Trouver sa place, faire son trou dans sa classe

Trouver sa place, faire son trou dans sa classe

Arrivée de Syrie, il y a sept ans, Kristiane a connu, connaît encore et toujours, quelques difficultés pour lier de nouvelles connaissances, aller vers l’autre. Est-ce que c’est elle qui a un problème ? Est-ce que c’est l’autre ? Comment s’est-elle sentie accueillie à son arrivée ?

première Rentrée scolaire en Belgique

La vie sociale n’est pas toujours facile pour les jeunes dont je suis. L’intégration au groupe est essentielle pour se sentir bien sur les bancs, réduire le poids de l’école. J’avais 12 ans quand j’ai senti, pour la première fois, le rejet, la solitude et l’ignorance de la part de mes camarades de classe. Le 5 septembre était mon premier jour dans une école totalement inconnue. Une expérience totalement nouvelle pour moi. Depuis la maternelle, j’étais à Alep, en Syrie, j’étais dans la même école avec les mêmes personnes. Ce 5 septembre-là, j’ai ouvert les portes vers un nouveau monde, belge celui-là.

Le poids de l’Himalaya

Je ne parlais pas français, ce qui rendait la communication impossible. Quand le prof m’a présentée aux élèves, j’ai trouvé leurs regards très violents et remplis d’incompréhension. Ces regards m’ont profondément blessée. C’était comme si je portais l’Himalaya sur mes épaules. J’avais ce sentiment d’être une personne qui a peur de toutes, de tous, de tout ce qui l’entoure.

étrangère

À midi, tous les élèves de ma classe m’ont entourée, comme s’ils observaient une extraterrestre. Ils rigolaient et se moquaient de moi, devant toute l’école… Ce qui m’a choquée c’est qu’aucun prof n’a réagi. Je n’avais jamais ressenti cela avant… En Syrie, j’étais populaire, je connaissais tout le monde à l’école et tout le monde me connaissait. J’avais une vie sociale facile et agréable. Là-bas, à l’école, on nous apprend la bienveillance, l’écoute de l’autre et le bon accueil des nouveaux. Ce sentiment d’être d’une autre planète a perduré pendant 5 ans.

Cinq années plus tard

Aujourd’hui, ma vie amicale ou sociale est toujours difficile mais, heureusement, de moins en moins. D’après mon expérience, je trouve que certains professeurs doivent faire plus attention à ce problème pour que ce type d’agression scolaire, même si elle est indirecte, diminue, disparaisse. Je parle de ce problème parce qu’il me semble que c’est vraiment le moment de changer les choses, de prêter attention aux sentiments des timides, à ceux des personnes peut-être moins sociales, aux nouveaux, à l’étranger dans la classe… Ce que j’en retire, c’est tout cela, l’accueil, l’écoute et la bienveillance. Ce sont des compétences indispensables pour pouvoir rencontrer l’autre.

Auteure : Kristiane, 17 ans , Bruxelles

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