Stop, passez-moi le relais !

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Jeunes des quartiers, décrochage scolaire, parcours personnel et rêve… Basma, nous parle de tout cela. Pour elle, il faut tout remettre sur le tapis et lancer une nouvelle association qui porterait la jeunesse vers un monde plus diversifié que celui d’aujourd’hui. Cette association, voici comment elle l’imagine et pourquoi.

“Désolé Basma, on n’a pas les diplômes requis pour pouvoir nous occuper de toi”

Cette phrase je l’ai entendue l’été passé, lors de mon renvoi d’une ASBL bruxelloise, je me suis sentie différente, avec des problèmes psychologiques peut-être, abandonnée, j’étais perdue, en panique. Ils savaient que j’avais besoin d’eux et que pour ne pas décrocher le fil scolaire j’ai besoin d’un encadrement. Et avant d’entamer ma dernière année, j’étais sur le point de décrocher. Cette phrase s’est immergée au fin fond de mon cerveau, comme un bateau qui coule. Aujourd’hui, j’ai pu et j’ai su me recentrer sur moi-même, j’ai pu réfléchir aux études que je j’entamerai l’an prochain, à mes futurs projets. L’un d’eux est l’ouverture d’une ASBL qui, justement, lutte contre le décrochage scolaire que j’ai vécu.

Mon association

Pour aider un maximum de jeunes, mon ASBL sera immense ! Elle aura 4 étages, les 2 premiers seront dédiés à l’école, ils permettront de ne pas perdre le fil de la matière et de la comprendre, ensuite le 3ème étage sera aménagé en petite salle de sport afin que ceux qui n’ont pas les moyens pourront continuer à garder une bonne ligne. Le dernier étage sera là pour pouvoir se détendre, se retrouver toutes et tous ensemble et pourquoi pas, partager un bon couscous maison, apprendre le lingala. Un jour du week-end sera consacré à la présentation d’une des 184 nationalités qu’il y a à Bruxelles, cela nous permettra d’en savoir plus sur la culture de tout le monde.

Garder la force

Mon ASBL sera là pour accompagner les jeunes durant leur année scolaire, les aider à trouver leur motivation pour, toujours, avoir soif de réussite. Quand on pense à un jeune en décrochage scolaire, on pense automatiquement aux garçons alors que non, la preuve, je suis une fille. La déscolarisation a plusieurs facettes que certaines organisations négligent. Pour moi, ils veulent simplement trouver les moyens d’éviter le décrochage sans s’inquiéter de ce qui a conduit à ce décrochage. Est-ce que ce sont facteurs individuels, familiaux ou scolaires ? Cette année, j’ai à un moment donné décroché… Je ne voyais pas l’intérêt de ce qu’on apprenait à l’école, on ne m’expliquait pas le pourquoi du comment, on me laissait dans le flou, je ressentais un manque de considération de la part de certains professeurs, j’avais besoin d’encouragements et s’ils étaient présents, ce n’était pas assez pour moi. Je décrochais plus encore.

On peut tou·tes réussir

Je veux écouter ces jeunes, leur demander de venir telles qu’elles, tels qu’ils sont. Je veux les encourager à s’accepter, si on ne s’accepte pas soi qui nous acceptera ? Je veux leur montrer que malgré leur milieu, ils ne doivent pas penser qu’ils n’arriveront à rien, que malgré un sentiment d’infériorité qu’ ils ont peut-être, on est fait de chair et d’os et que ce ne sont pas les moyens matériaux qui font notre réussite mais nos moyens intellectuels. Mon ASBL sera la meilleure car elle mélangera les jeunes de tous les quartiers de Bruxelles. La première chose qui me vient à l’esprit quand j’entends le mot Bruxelles, c’est l’aspect multiculturel, il y a 184 nationalités à Bruxelles et je crois, qu’il faudrait les rassembler, voire les mélanger, ensemble on est plus fort et j’ai l’impression qu’on sépare tout le monde. Les jeunes des quartiers, plus fliqués que les autres, vivent avec un sentiment de différence, d’infériorité. Je crois qu’ils sont persuadés que, n’ayant pas les moyens de réussir, ils n’y arriveront jamais, alors ils laissent tomber, arrêtent les cours, étudier ça sert à quoi ? Étant donné qu’au final, personne ne voudra les embaucher, car ils ont un prénom trop maghrébin ou une tête trop “foncée”.

Garder la force

Cette crainte m’envahit aussi quand je pense au futur, je me demande : est-ce que même si j’ai tous les diplômes du monde, je vais arriver à trouver un travail ? Est-ce que quelqu’un voudra travailler avec moi ? Est-ce qu’on va m’accepter comme je suis, avec mes différences ? Moi, je ressens un sentiment de différence, après certains évènements qui se sont produits ici, j’ai vu dans le regard de certaines personnes qui m’entouraient de la peur, de la méfiance à mon égard, on me faisait comprendre que je n’étais pas à ma place, que j’étais peut-être de trop et que je n’avais peut-être pas ma place dans ce pays. Moi, je veux donner envie d’aller à l’école, envie de vouloir avoir un diplôme, envie d’avoir la meilleure place possible dans la société. Moi, je veux les aider comme on ne m’a pas aidé, je veux avoir confiance en eux comme on n’a pas eu confiance en moi, je veux les soutenir et ne pas les laisser tomber comme on m’a laissé tomber.

Auteure : Basma, 18 ans, Bruxelles

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Amoureux de l’émission Génération 80

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Il y a 40 ans, Pierre n’était pas né, mais vraiment pas né du tout… Il y a 40 ans, il est même assez probable que ses parents ne se connaissaient pas encore. Il y a 40 ans, étaient les années 80. C’est sur cette période et sa musique que Pierre, né début 2000, revient. Pour lui, ces années avaient l’énergie, la liberté et l’audace qui, aujourd’hui hélas, n’existent plus.

Je rêve “On air”

“ Bonjour, vous écoutez Classic 21, il est 17h ! Vous, qui êtes de l’autre côté de la radio, j’espère que vous allez bien ! Que vous soyez en voiture, au shopping center, en balade… quel que soit le cas de figure, c’est Génération 80 jusqu’à 19h ! Le meilleur des 80’s avec du rock, de la pop, du funk, des perles rares et même des maxis vinyles ! ” Depuis 10 ans, c’est cette phrase que je rêve de dire. Mon rêve, ce serait de devenir animateur radio comme dans les années 80 ! Tout cela a commencé quand j’ai découvert Génération 80, une émission de radio programmée tous les samedis de 17h à 19h, sur Classic 21, une des chaînes radio de la RTBF. Pour moi, cette émission, c’est un moment de folie et même de récréation, de détente.

Né au mauvais moment

Je ne me sens pas bien dans mon époque et je n’aime pas trop les musiques d’aujourd’hui. Je n’aime pas le monde tel qu’il est et je me dis que je me serais mieux senti dans les années 80. En 2020, il y a trop de racisme, trop de violence, trop d’incompréhension… Dans les années 80, il y avait plus, je pense, cette vague de liberté, cette vague contestataire. D’après moi, la radio, c’est une véritable machine à remonter le temps, c’est encore un passe-temps qui me permet de m’évader.
Parmi ce qui m’a marqué dans les années 80, c’est le Live Aid, (1) un concert absolument mythique. Le 13 juillet 1985, en Angleterre à Londres ou à Philadelphie, aux USA, une petite centaine d’artistes et de groupes se sont succédés, sur scène, pendant près de 16 heures. Ce spectacle a été organisé pour récolter de l’argent et aider l’Éthiopie. À cette époque-là, elle connaissait une terrible famine entraînant la mort d’un million de personnes.

Partager la passion

Si je ne m’étais pas intéressé aux années 80, ma vie ne serait pas telle qu’elle est maintenant. Je ne saurais pas quoi écouter. Grâce à l’émission et aux années 80, ma vie a changé. J’aimerais devenir animateur radio pour pouvoir affirmer et montrer tout mon amour que j’ai pour les années 80, partager cette machine à remonter le temps, cette bulle qui me sert à oublier mes tracas. Ce que j’aimerais surtout c’est faire découvrir cette passion des années 80, la partager avec d’autres jeunes ou d’autres passionné·es.

On se retrouve samedi prochain à 17h pour une autre émission de Génération 80. À très bientôt.

Auteur : Pierre, 20 ans, Uccle

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance

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Je joue un rôle

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Chaimae se livre à un exercice d’écriture et d’introspection… Elle s’interroge aussi sur qui peut, pourrait, pourra, un jour peut-être, la comprendre. En attendant ce grand soir, son coeur est taraudé par mille et une questions.

Oui, ça va…

J’ai crié à l’aide, mais personne ne m’a entendue. J’ai crié à l’aide, mais personne ne l’a vu. À chaque fois qu’on me demandait si ça allait, et que je répondais « oui, ça va », on pouvait lire dans mes yeux une détresse infinie. Mais personne n’a cherché à comprendre. Personne n’a voulu écouter, personne n’a voulu entendre. C’est bien plus simple de lire sur les lèvres que de lire dans les regards. Peut-être que le monde est réellement aveugle ? Peut-être que si personne n’a perçu la détresse dans mes yeux, c’est parce que mon regard reflète mon fort intérieur, meurtri. Peut-être, peut-être… Peut-être que le monde n’est pas aveugle, mais que c’est moi qui suis invisible. Je ne sais pas. Mais peut-être qu’un jour, quelqu’un me verra. Et là, je saurai.

Savoir ?

Mais qu’est-ce-que je sais? Je sais que mes problèmes, je les noie dans la solitude. Toujours au fond du trou, je me suis habituée au silence. Souvent seule, j’aime le cri de mes larmes. Je suis souvent mal, mes blessures ne guérissent pas. Putain, ça ressemble à une énigme. C’est peut-être la raison pour laquelle je suis incomprise. “Incompréhension”, c’est ce que crient mes larmes. Ces mêmes cris dictent le son de la douleur. Et cette dernière me rappelle qu’on ne me comprend pas.

Moi ?

Moi, c’est Chaimae. Toi ? Qui es-tu ? La personne qui me voit sourire ou la personne qui voit la détresse derrière ce sourire ? Essayeras-tu de m’aider ? Ou, comme les autres, me diras-tu qu’un jour tout ira mieux ? Et les autres ? Qui êtes-vous ? Les figurants de ce maudit film qu’est ma vie ? Après tout, je joue un rôle aujourd’hui, comme hier et comme demain, je le ferai à nouveau.

Auteure : Chaimae, 16 ans, Bruxelles

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Reprendre son histoire et l’Histoire en main

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Les puissant·es le sont-ils et elles vraiment ? Quel degré de confiance peut-on leur accorder ? Est-ce qu’on peut, doit encore les croire ? Sébastien s’est posé toutes ces questions quand le confinement a été décrété… Voici ses réponses.

Ne compte que sur toi

J’étais ancré dans cette routine, à suivre les grands exemples qui, actuellement, me déçoivent. J’ai décidé, sans trop avoir le choix, de changer de mentalité et de vision du monde. En effet, je comprends mieux pourquoi c’est l’affaire de chacun de voir la détresse des autres. Si on se dit toujours que c’est le voisin qui va arranger ça, on ne fait rien dans la vie, rien ne change.

17 mars 2020

Ce jour-là (1), je me trouve obligé de rester chez moi. Seul devant ma propre vie, mes propres questions, mes propres sentiments. Je me trouve dans une profonde solitude pendant 48 heures. Quand tout à coup, arrivent les nouvelles. Enfin, je veux le croire, des explications à mes questions. De nouvelles têtes apparaissent dans les médias. À cet instant, je comprends que nous sommes toutes et tous condamné·es à attendre, sans pouvoir agir. À travers ces nouvelles têtes, des virologues, des épidémiologistes… Je comprends qu’il ne faut justement pas rester là, à attendre de manière passive. Je comprends que nous sommes tous humain·es et que nous avons tous et toutes, à décider du monde.

Exemples à suivre ?

Je comprends, à l’instant où j’entends les messages des différents scientifiques, des femmes et hommes politiques, qu’ils étaient les exemples à suivre. Ils et elles étaient, en principe, cette voix à écouter. Pourtant, Maggie De Block (2) ne fournissait pas assez d’efforts pour les soignants. Avec le temps, nous avons découvert, nous avons compris les conséquences de notre manque d’investissement dans la société. Je cite aussi les présidents Trump et Bolsonaro (3), sans oublier monsieur Johnson (4), qui ne voulaient pas faire de confinement, sous prétexte qu’il n’y avait pas d’épidémie et que c’était ridicule. Tous ces personnages, avant, me paraissaient puissants. Aujourd’hui, ils me déçoivent terriblement, plus encore que par le passé.

Prendre les choses en main

Je comprends maintenant la situation du monde. Je comprends ma place de citoyen, d’adolescent. Je comprends mieux pourquoi nous devons être le chef de notre propre conscience et ne plus suivre comme des moutons. Cette crise me change énormément, je ne suis plus le même. Je veux changer le monde, changer ce qui est déjà pensé, ce qui est déjà décidé. Je veux travailler à changer le monde, reprendre les choses en main. Je veux être parmi ceux qui s’occupent du monde de demain.

1. Le 17 mars 2020, lors d’une première conférence de presse du Centre National de Crise, Sophie Wilmès, première-ministre de Belgique a annoncé le confinement.
2. Maggie de Block est la ministre fédérale de la Santé publique. En Belgique, huit autres ministres ont cette compétence mais à différents niveaux ou pour une partie du territoire.
3. Donald Trump est le président des USA, Jair Bolsonaro celui du Brésil.
4. Boris Johnson est le premier ministre du Royaume-Uni.

Auteur : Sébastien, 17 ans, Bruxelles

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Dans ma bulle

Dans ma bulle

Bienvenue dans l’univers de Raissa. Pendant le confinement, dans sa bulle tout se passait pour le mieux. Son imagination avait pris le pouvoir et le monde était peuplé de poèmes et de créatures imaginaires. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à…

L’imagination au pouvoir

Je suis le genre de personne à avoir beaucoup d’imagination, à me créer un monde imaginaire et parfait. En d’autres termes me faire des illusions, beaucoup d’illusions. Quand je suis dans ma bulle, je l’imagine rose avec plein de fleurs somptueuses. Je vois un monde magnifique, sans limite, où je peux faire tout ce que je veux. Je vois des chevaux courir, dans tous les sens, sur l’herbe rose avec une joie immense. Je suis époustouflée par les baleines majestueuses qui nagent dans les océans. Vous vous dites que ça peut être bien d’imaginer et d’inventer plein de choses dans sa tête, mais …

C’est un monde parfait

Lorsque tu t’imagines un monde parfait pour pouvoir fuir la réalité, c’est un gros problème. Je suis informée que le pays va être en quarantaine, qu’on va tous et toutes être confiné·es et que les écoles vont fermer. La joie, l’amusement et la gaieté s’emparent de tout le monde.
Dans ma bulle c’est magique. Mon monde rose brille de mille feux, brille de toutes ses paillettes. Les animaux dansent, chantent et courent partout pour exprimer leur joie. Je n’ai plus aucun problème, mon monde est parfait et absolument rien peut le gâcher. Fini de devoir se lever tôt tous les matins pour aller à l’école, fini de devoir aller chez mon professeur de mathématiques deux fois par semaines, fini de devoir travailler régulièrement.Tout cela est fini pour moi ! Jusqu’en septembre !

Tout va bien

C’est le confinement, je suis dans ma bulle dans mon monde parfait. Je me lève et me couche à l’heure que je veux, je me sens libre… Libre de ne plus avoir de choses à faire, de ne plus avoir la pression quotidienne de l’école. Je suis bien dans ma bulle que j’aime tant.
Tous les jours je reçois des notifications de l’école m’annonçant les devoirs que je dois rendre pour tel jour. Mon illusion me dit que j’ai le temps de le faire après, de remettre à plus tard. Je suis dans un monde parfait et il y n’a rien de mieux.

Le réveil sonne

Un jour, ma titulaire m’envoie un message expliquant qu’elle est très déçue de mon irrégularité dans mon travail pendant le confinement et que ça peut mettre mon année en danger. Paf, tout s’écroule. Ma bulle devient grise, il se met à pleuvoir, tous les animaux disparaissent, tout est sombre. Elle se brise et éclate en mille morceaux. La réalité revient, brusquement. Moi qui était dans mon monde parfait, sans aucune obligation, tout est gâché par ma faute. Mon monde est au sol, tout est noir, il n’y a plus aucune paillette. Tout est détruit. Je réalise que je n’ai pas été productive pendant le confinement et que je me suis complètement égarée dans les priorités. Mon illusion a pris le dessus. J’ai décidé de changer et de faire face à mes responsabilités.

Tout le monde debout

Je terminerai en disant merci à ma titulaire, merci à ma conscience et surtout merci à la réalité. En effet dans la vie il y a un temps pour tout. Il suffit de savoir gérer son temps. Comme dirait le proverbe “le temps c’est l’argent ”. Comme on prend soin de son argent, moi je prendrai soin de mon temps car j’aurai toujours une place pour le rêve. Réaliser mes rêves fait partie de mes objectifs de vie et rêver ne m’empêchera plus jamais d’avoir les pieds sur terre.

Auteure : Raissa, 17 ans, Bruxelles

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