Reconstruction

Reconstruction

Quand j’étais petite, mes parents se disputaient souvent.

Un jour, ma mère est partie de la maison et est partie vivre chez mes grands-parents. Elle est partie sans rien dire, je crois qu’elle pleurait. Mon papa avait tout fait pour l’en empêcher, mais elle est partie quand même, sans rien dire, sans prendre avec elle mon frère ou moi. Elle nous avait laissé là, comme ça (même si elle était venue, le lendemain, nous rechercher).

Mon papa, après ça, avait fait une grosse crise de colère, il balançait tout par terre (du verre, des photos, etc…). il criait en même temps, moi j’étais debout devant lui, ne sachant pas quoi faire ni quoi dire. En même temps j’avais 4 ans. Maintenant, oui j’ai tout oublié. Tout ce que je sais, c’est qu’il a été tellement agressif avec moi, indirectement ou pas que ce fut un traumatisme. Jamais je ne l’accepterai.

À ce jour j’ai encore des blessures qui ressurgissent souvent, quand je ressens des sentiments négatifs. Je suis devenue parano, hypersensible et n’ayant aucune confiance en moi.

J’ai du mal à me construire des relations. Je me sens incomprise, et puis très seule. Même au milieu d’une centaine de personnes je me sens seule. Je suis différente. puis j’ai peur de ce que l’on pourrait me faire. Á qui faire confiance? Qui voudrait bien de moi ?

Tout le monde est différent, pourquoi est-ce qu’on ne m’accepterait pas?

Aujourd’hui, je suis encore en cours de reconstruction, mais c’est difficile avec l’adolescence. Mais j’ai quelque chose que beaucoup ont perdu : cette lueur qui brille toujours au fond de moi : l’espoir.

Á une période, je ne ressentais plus cet espoir. Donc ma maman a pris rendez-vous chez une personne qui a changé ma vie : ma psy chez laquelle je vais toujours et que j’appelle « ma guérisseuse ». Je l’aime énormément, je la vois comme ma tante. Elle a su lire en moi, et ramener de l’espoir en moi. C’est elle qui m’a sauvé. Elle m’a emmené monde plus beau, qui me soulage beaucoup, dans lequel je m’évade souvent. Ce monde est fait de bouddhisme, des sept chakras, de magie, de choses fabuleuses !
Le bouddhisme m’a aidé à voir les choses différemment, plus positivement, m’a passionné et m’a donné une connaissance, une propre philosophie.

L’art aussi m’a beaucoup aidé, pour m’exprimer, pour avoir un minimum confiance en moi. Je ne remercierai jamais assez ma maman d’avoir pris ce rendez-vous chez ma guérisseuse et qui m’invite à vivre avec espoir, sagesse, passion et joie.

Auteure : Anonyme, 14 ans

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R 

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Crises d’angoisse

Crises d’angoisse

Au sein d’un Service d’Accrochage Scolaire, Eline est la plus jeune du groupe. Remplie de fragilité, elle se livre pourtant sans tabou, avec courage, pour faire face et raconter un phénomène souvent méconnu : les crises d’angoisse.

Je suis fier d’être qui je suis aujourd’hui, malgré toutes les difficultés que j’ai dans la vie. Notamment l’angoisse, qui en fait globalement partie. Toute cette angoisse est arrivée comme cela, d’un coup, en moi. Je n’ai plus su aller à l’école, ni même dans un magasin… Je pleurais, tremblais et criais sur tout le monde. En gros, je ne me sentais pas en sécurité et je ne me maîtrisais plus.

Je me sentais différente, même très différente. Mes émotions se mélangeaient et je ne savais plus rien faire. Tout cela m’a fait perdre énormément de confiance en moi alors que je n’en avais déjà pas beaucoup. La tension montait de plus en plus à la maison et j’ai même commencé à être angoissée chez moi, surtout avec mon papa qui ne comprenait pas spécialement ma situation.

Les journées passaient et se ressemblaient. Je pleurais toute la journée et je commençais à me dire que jamais je ne sortirai de ce cauchemar. J’ai eu une chance énorme d’avoir ma maman,  qui me soutenait et m’encourageait. Je crois sincèrement que sans ma maman, cela aurait été un enfer. Elle m’a apaisé, calmé quand j’angoissais.

Je sais et j’ai conscience que cela a été très dur pour toute ma famille. Pas que pour moi. Maman et papa ont commencé à se disputer et c’était moi leur source de disputes. Maman me défendait. Papa, lui, n’était pas du tout d’accord avec ce que je vivais, en croyant que c’était du cinéma.

Longtemps, je l’ai caché, j’en étais gênée. Mais aujourd’hui, je l’accepte. Je dirais même que toutes les personnes qui se reconnaissent dans ce texte doivent rester positives et essayer d’être bien entourées.

Quant à mon papa, je sens que tout va mieux avec lui. Je sais qu’il était comme ça car il ne savait pas quoi faire. Après un an de nuages, le soleil revient et aujourd’hui, je me sens prête à retourner à l’école!

Auteure : Eline, 13 ans.

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

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Stop

Stop

J’ai envie de partir en vacances en Espagne, vider ma tête de toutes ces pensées négatives. Penser à autre chose que ma juge et mes problèmes. Je ne veux plus continuer dans cette roue infernale sans pouvoir m’arrêter et me dire stop.
Tout a commencé il y a un an et demi.

Un jour, je me suis retrouvée à l’hôpital Reine Fabiola à Bruxelles suite à une hospitalisation de trois mois. Je revenais d’une fugue d’une semaine. Le lendemain, je vois la police arriver dans l’enceinte de l’hôpital. Je ne m’attendais pas à les voir si vite. Ils rentrent dans ma chambre d’hôpital en me disant « bonjour Aicha police de La Louvière, nous sommes là car le procureur veut que l’on t’entende suite à ta fugue ».
Ensuite, une infirmière vient à ma rencontre pour me donner mes affaires personnelles pour mon diabète et me conseiller de prendre des vêtements au cas où je devrais passer la nuit dans une cellule. À ce moment-là, je ne comprenais pas pourquoi je devais prendre des affaires, car je me suis déjà fait entendre pour d’autres histoires et je n’ai jamais passé de nuit dans un poste de police. À ce moment-là, je ne m’attendais pas à ce qu’il allait se passer.

Nous avons pris la route en direction de La Louvière. Je ne vais pas vous mentir : je pensais que la route allait être interminable. 40 min plus tard, nous étions arrivés à destination au poste de police de La Louvière. Une femme m’accueille en me demandant si je désire boire quelque chose. Je réponds que je n’ai pas spécialement soif. La femme me raconte un peu la demande du procureur. Il leur avait demandé de m’auditionner suite à une fugue ancienne qui avait comme motif « trafic de stupéfiants ». Après m’avoir tout expliqué, la policière me demande si je désire que mon avocate soit là. Je réponds que oui, car je n’ai que 15 ans et que j’ai un peu peur. Elle essaye de me rassurer en me disant qu’il ne va rien m’arriver et que ce n’est qu’une petite audition de rien du tout. La gentille policière me laisse quelques instants seule.

Dans ma tête, c’est le cafouille. Je ne comprends rien de ce qu’il se passe. Ma tête part dans tous les sens. Je ne comprends rien. Je n’ai jamais eu de problème avec la police. Ce n’est quand même pas aujourd’hui que j’en aurais… bon, je décide de me calmer et de respirer calmement. À ce moment-là, mon avocate arrive à ma rencontre pour me demander si tout va bien. Je lui réponds que ça va, mais que je ne comprends pas pourquoi le procureur veut m’auditionner. Mon avocate maître Rolio m’explique que la police et le procureur vont me mettre en IPPJ pour conserver ma santé, en particulier mon diabète. Je lui réponds que je ne comprends pas.

La policière vient à notre rencontre pour nous demander si l’audition peut commencer et maître Rolio répond que oui. La policière m’explique alors ce qui s’était passé. Un jour, j’avais appelé la police lorsque j’étais à l’hôtel Albert à Schaerbeek, pour dire que je ne me sentais pas trop bien à cause de mon diabète. La police arrive sur les lieux. Ils montent dans ma chambre d’hôtel. Dans ma chambre, un garçon. Ils décident de l’embarquer. En effet, je les avais contactés pour leur dire qu’il y avait quelqu’un qui était rentré et que je ne le connaissais pas. Ils font une fouille et trouvent 3kg de cannabis et 1kg de cocaïne.
Quand j’ai entendu ces mots sortir de la bouche de la policière qui était en face de moi, j’ai compris que la bataille serait dure…

Comme je l’ai dit, je ne veux plus continuer dans cette roue infernale sans pouvoir m’arrêter et me dire stop.

A écouter aussi en podcast ici

Auteure : Aïcha, 17 ans, Namur.

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Le chamanisme

Le chamanisme

Aimant l’écriture, Cindy s’est inscrite à un atelier d’écriture Scan-R grâce au collectif « Service Citoyen ». Elle nous parle de sa rencontre avec le chamanisme, consciente de devoir rassurer les sceptiques, de manière très personnelle.

Au delà de cette planète déchirée, où l’Humain prend part à des combats, qu’ils soient fixés sur les genres, les guerres, les espèces, les libertés, sur une terre où il y a richesses et pauvretés, amour et chagrins d’amours, colères, déceptions, joies et enthousiasme, croyances et indifférences, intelligences et ignorances, gloires et échecs, il y a l’Univers. Des Mondes existent, il y’en a trois. Le monde d’en haut, le monde d’ici, et le monde d’en bas. C’est lors d’une initiation aux méthodes chamaniques que j’ai pu les visiter. Je voudrais partager mon expérience.

 

Pour les sceptiques, je voudrais d’abord expliquer, qu’à mon grand étonnement, ces Mondes existent bel et bien, non pas que ce soit de la sorcellerie, ou je ne sais quel mot on pourrait donner à ces méthodes. Nous commençons les voyages grâce au BPM des tambours, qui appellent les esprits, et qui, en fait, activent notre cerveau droit, qui nous permet ainsi de voyager dans le monde d’en bas, où nous allons rencontrer nos animaux de pouvoir, et dans le monde d’en haut, où nous rencontrons nos esprits guides. Bien sûr, le tambour n’est qu’une méthode, il y en a mille autres, il y a plein de façons de voyager en Chamanisme.

 

Les animaux de pouvoir font les choses pour nous, et nous interprétons leur actions, mais ils font le travail à notre place. J’ai rencontré deux animaux de pouvoirs lors de mes voyages dans le monde d’en bas: ceux-ci étaient un bélier, et un ver de terre. Une autre méthode consistait à rencontrer l’animal d’une autre personne, et ma partenaire de voyage m’a révélé avoir rencontré un lapin blanc. Mon bélier, qui tout d’abord chargeait ses cornes dans ma direction, m’a fait regarder dans ma main, dans laquelle il y avait une pomme, dans laquelle il y avait un ver de terre. Je leur ai demandé s’ils étaient mes animaux de pouvoir. Mon ver de terre s’est tout à coup faufilé dans la pomme, me faisant comprendre qu’il fallait que je me préoccupe du bélier. Tout à coup, ce bélier s’est retrouvé près de ma jambe et a marché, devant moi, nous étions dans un endroit dans lequel je me sens bien, c’est a dire au pied de la montagne. Il m’a invité à le suivre, et nous avons traversé un chemin étroit, le long d’une falaise. C’était un chemin bien dangereux, mais je me sentais en sécurité…

 

Lors du rappel, j’ai salué mon Bélier, je l’ai remercié avec tout l’amour du monde, et je suis revenue dans le monde d’ici.

 

Les esprits guides, eux, nous enseignent, ils répondent à nos questions de cœur. Le voyage commence, et nous escaladons des niveaux, à la recherche de nos esprits guides. Drôle d’expérience… Oui, dans les premiers niveaux, j’ai rencontré une âme, qui se nommait Elena, errant dans cet univers cosmique. J’ai compris par sa façon de tourner sur elle même qu’elle n’était pas mon esprit guide, mais qu’il s’agissait d’une âme perdue. Je continue alors cette montée en niveaux, et je rencontre ensuite un gros bonhomme, qui ressemble très fortement à Ganesh, mais au masculin à mes yeux, bedonnant et vert foncé. Je lui demande alors: « es-tu mon guide spirituel? » – JE SUIS OCCUPÉ. – me répond celui-ci. Je monte alors encore d’un niveau, et je monte, je monte, je ne m’arrête plus. Je cherche, je regarde au loin et d’un coup, un personnage bleu, qui ressemblait très fort à un Andromedien que j’ai rencontré dans un rêve, se trouve devant moi. Je me présente à lui, lui demandant son nom, que je ne peux pas vous révéler. Après lui avoir demandé s’il était mon esprit guide, celui-ci me tend les bras et me prend la main, m’amenant plus haut encore, où on pouvait observer la ceinture d’Orion dans l’horizon. J’ai tout de suite compris qu’il s’agissait bien d’un esprit guide et qu’alors je pouvais lui poser ma question. « Comment prendre soin de la personne que j’aime? »… Et là, de ses mains il dépose autour de mon cou un collier garni de perles oranges, rondes, en bois, lourdes mais apaisantes. Je suis entrée en transe. Mes yeux pleuraient, mon corps tremblait, alors que j’étais simplement allongée sur le sol, les yeux fermés, je riais à chaudes larmes. Dans ce monde d’en haut, je lui exprime alors que je ne comprends pas sa réponse, et il m’attrape ensuite par la taille, cette fois, et nous nous retrouvons assis sur une sorte de nuage, contemplant d’autres galaxies lointaines. J’ai pu converser avec lui pendant quelques minutes, et je lui ai alors posé deux questions. D’abord : « À quel niveau sommes nous? » Et il me répond en souriant: « Nous sommes au 6e étage. » Mon corps et mes yeux dans le monde d’ici se calment, mon poids s’écrase au sol et je ne sens plus mes mains. Je lui demande alors : « Es-tu venu dans mes rêves, un jour, m’as tu portée dans tes bras pour me dire que tout allait bien se passer? » Il me répondit qu’il ne s’agissait pas de lui, mais d’un chef messager, qui communique amour et protection. J’entends le rappel, je salue mon esprit guide, et je reviens dans le monde d’ici, n’ayant absolument rien compris au message de mon guide.

 

Ce n’est que bien plus tard, que, lors d’une tentative de suicide, je réalise qu’il manquait des réponses, et que je n’étais pas prête à voyager seule dans les Mondes d’en haut, et d’en bas. Je me demande alors : « Ai-je posé les bonnes questions? Ai-je pris le bon chemin? Guides, aidez-moi, parlez-moi.. » Et tout à coup, dans ma bêtise de vouloir me foutre en l’air, j’entends mon âme me parler. Ce n’était pas ma voix. C’était celle de mon guide, qui me disait: « Souviens-toi du présent. »

 

Le présent… Le présent.. Quel présent? Maintenant? Et c’est la que me revient ma question. « Comment prendre soin de la personne que j’aime ? » Et soudain, une phrase que cette personne adore, sortie du film Kung Fu Panda, me vient en tête. « Hier est derrière, demain est mystère, et aujourd’hui est un cadeau, c’est pour cela qu’on l’appelle le présent ».

 

Tout devient si clair, le présent est le cadeau, le collier orange. Dans ma question, la personne que j’aime, c’était moi. Tout était si clair, malgré mon état d’ébriété, j’ai ensuite senti l’amour que j’avais pour les autres, et le désamour que j’avais pour moi. Tout était si clair, j’étais en vie, mon corps était là. C’était la lumière qui me parlait, l’univers qui me demandait de rester là. J’ai alors pensé très fort à ver de terre, bélier, et à cette âme perdue que j’avais rencontrée. Peut-être cette âme perdue était-elle aussi un esprit guide, mais qu’elle même ne le savait pas. Je ne voulais pas être une âme perdue, je voulais continuer d’aimer les autres, mais comprenant qu’il fallait que je m’aime, j’ai saisi la vie, je me suis ressaisie.

 

Que nous croyions en Dieu, Allah, Bouddha, Odin, ou que nous ne croyions en rien, il y a toujours une âme quelque part, qui vous accompagne, des connexions qui se créent, rien n’est hasard, tout est énergie, amour, propulsion. Nous sommes une espèce en voie de disparition, mais nous aurons toujours de la vie quelque part, nous serons toujours énergie, des âmes qui voyagent, qui se rencontrent, s’amusent ou se chamaillent, tout en lumière, en clairvoyance, et en amour.

Auteur : Cindy, 26 ans, Bruxelles

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R 

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Système scolaire, vecteur de stress

Système scolaire, vecteur de stress

Lors d’un atelier organisé en partenariat avec Service Citoyen, Scan-R a rencontré Corentin. Dès les premiers échanges, les premiers exercices, on sent chez Corentin une soif de militantisme et d’espoir pour faire bouger une société figée sur elle-même. Aperçu : 

A l’heure où élèves et enseignants se demandent quand finira l’état de crise infligé par le COVID-19, où il devient difficile de suivre continuellement les nouvelles mesures prises par le gouvernement, la question de la santé mentale semble être, plus que jamais, au centre des débats. Cette même santé mentale qui était trop peu souvent questionnée dans le quotidien des acteurs de l’enseignement devient cruciale. Faut-il uniquement se contenter de limiter les dégâts pour les mois à venir ? Ou doit-on interroger le système pédagogique en lui-même ?

Comment en était-on arrivé à un tel point de rupture pour les élèves et les professeurs ? C’est la première question à laquelle nous devons faire face si nous espérons trouver des pistes de solution pour les années à venir. Il faut remonter le temps et revenir à la période « pré-covid » quand école rimait avec stabilité et règles clairement établies.

En tant qu’ancien élève ayant tout juste terminé ses secondaires, je dois avouer avoir été frappé par la place que prenait le stress dans le quotidien des jeunes. Une pression continue qui semble peser de tout son poids sur les épaules des étudiants tout comme sur celles des enseignants les encadrant. Il y a continuellement une échéance importante à venir qu’elle prenne la forme d’un projet à rendre ou d’une évaluation à passer. Qu’est ce qui explique que les matières scolaires provoquent un tel stress chez les élèves ? Pourquoi voit-on une interrogation « ratée » comme une fatalité ? Pour apporter des réponses à ces questions, il faut prendre du recul, sortir du système scolaire pour analyser les idées toutes faites véhiculées par la société. Nous avons tendance à survaloriser la réussite et à dénigrer l’échec. La défaite est vue comme une fin en soi et non comme une étape vers un résultat positif.
Lorsque l’élève ayant des difficultés depuis des années en mathématiques reçoit sa feuille d’interrogation avec un simple 8/20 écrit en rouge, quel message lui renvoie-t-on ?
Il va considérer que les efforts qu’il a mis en œuvre pour arriver à ce résultat ne valaient pas la peine. Le problème étant que si cette situation est appelée à se répéter, le jeune va perdre confiance en lui et laisser tomber. Il ressentira donc soit un profond stress soit un découragement total à l’annonce de la prochaine évaluation. Il est crucial de mettre davantage en lumière les efforts fournis par les élèves. Il faut que chaque étudiant comprenne l’origine de ses fautes. Dans ce cadre, l’existence de remédiations est primordiale afin que le jeune associe son erreur non à un manque de travail ou de capacité mais à un manque de compréhension. Enfin, l’entraide entre les élèves permet à chacun d’échanger sur ses difficultés, de s’inspirer des méthodes de ses pairs et de reprendre confiance pour se sentir utile et compétent.

Il ne faut pas non plus être utopiste. Comment les enseignants peuvent-ils être au courant du cas de chacun ? La première étape serait, sans doute, de réduire la charge de travail des professeurs pour qu’ils puissent renforcer leur relation, base de l’apprentissage, avec les jeunes.

En parlant de charge de travail, il serait totalement contre-productif de l’aborder sans évoquer les programmes scolaires. Ces quotas de savoir à transmettre aux élèves mettent l’équipe pédagogique dans une position délicate. Véritable dilemme entre s’assurer de la bonne compréhension de chacun ou aborder tous les points du programme, il est vecteur de stress pour les enseignants. Ce même stress se répercute sur les jeunes que cela prenne la forme d’un rythme soutenu ou simplement dans la façon de donner cours. Nous devons apprendre à favoriser la qualité à la quantité.

Ensuite, si nous parlons de la question du rythme scolaire, il est impossible de ne pas aborder l’importance des moments de pause. Nous avons tendance à l’oublier mais il reste difficile pour bon nombre de jeunes de rester concentrés pendant plusieurs heures. C’est dans ce cadre qu’il faut mettre en place davantage de pauses dans le quotidien des élèves comme des professeurs. Il est évident qu’une journée entière passée à l’école suivie de plusieurs heures à la maison pour travailler ou étudier des matières scolaires est vecteur de fatigue mais également de stress.

Pour conclure, nous devons voir la crise sanitaire comme une véritable opportunité de remettre en question les systèmes qui nous entourent dont le système scolaire. Transformons cette pandémie en un moteur pour le changement de demain. Commençons par redonner du sens à l’échec, à inverser la tendance pour privilégier la qualité à la quantité et ayons courage de briser le rythme infernal dans lequel nous sommes enfermés bien trop souvent. Ne voyons pas cette remise en cause comme un projet uniquement porté par les étudiants mais également par les enseignants car le bien-être mental est crucial pour l’apprentissage comme pour la transmission de savoirs !

A écouter aussi en podcast ici

Auteur : Corentin, 18 ans, Bruxelles

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R

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Je suis généreux quand j’aime (tout type d’amour, amitié ou romantique). La générosité est quelque chose de très important à mes yeux. Lorsque l’on tient à quelqu’un, pouvoir lui donner ce dont...

Voilà la musique

Voilà la musique que le SDF chante : la souffrance, les critiques, les jugements qu'il vit, dehors, à dormir dans un squat ou une entrée d'appartement ou un garage, même sur le sol pour se mettre à...

Amies et amis de la rue

En mémoire et hommage aux morts de la rue. Pour vous mes amis et amies de la rue. Vous êtes partis trop tôt, vers un nouveau monde meilleur pour ne plus avoir les critiques, les jugements des autres...

Mon plus grand vœu !

Quels sont les vœux des jeunes ? Réponses de deux adolescents. Animaux, Mathéo, 14 ans, Verviers Pour moi, un avenir où on humanise plus les animaux et où on arrive à les rendre encore plus utiles...

LES PETITS AVIS, EPISODE 90

Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc...

J’ai le cœur qui bat, quand…

J’ai le cœur qui bat quand… je repense à la relation de mes parents parce que mes parents se sont séparés quand j’avais trois ans et mon frère, tout juste un an. Le seul souvenir que j’ai d’eux...

Escape

Je souhaite à tout le monde d’être libre car je tiens cette pensée des différentes personnes que j’ai pu rencontrer/côtoyer durant ma vie mais aussi de la culture que j’ai pu développer au fur et à...

J’ai toujours cru…

J’ai toujours cru que je ne parviendrais pas à atteindre mes objectifs, parce que j’ai toujours été en infériorité dans tous les milieux, que ce soit scolaire ou social. Je rencontrais auparavant...