Ce matin, j’ai pleuré, terrassé par les souvenirs et la peur de l’échec. Cette peur plus importante que l’échec en lui-même et ces souvenirs tellement forts, purs et intacts qu’ils vous font revivre une partie de votre vie.
Les émotions sont montées comme à chaque levée du lit mais ce matin, elles étaient juste trop fortes pour que je puisse lutter. Les larmes m’ont pris sans autre moyen de défense que de le constater, sans autre regret que le fait d’être libéré.
La musique, mon seul lot de consolation à mon habitude, est venue renforcer ma tristesse, les musiques joyeuses n’étant que le reflet de bons moments passés et entérinés.
Aujourd’hui, chaque contact humain ne sera que le rappel du souvenir de ceux que j’ai perdu en chemin. Chaque discussion ne se limitera qu’à mon état de fatigue, la peur de la sensibilité m’empêchant d’exprimer mes véritables émotions. Je regarderai chaque tâche avec la même peur d’échouer et de perdre le statut que m’accordent les autres. Ce matin, ma dualité interne a perdu et gagné à la fois, cette lutte inévitable de la joie et de la tristesse, montrant que la victoire n’est qu’une question de point de vue, relative au camp que l’on choisit.
Je rentrerai chez moi en pensant que la routine de mon domicile calmera mes angoisses et questionnements. Ces questionnements vous rappelant vos choix de vie, vous rappelant les chemins que vous avez empruntés, ces questionnements vous faisant presque douter de votre existence. C’est dans cette cacophonie interne et le silence assourdissant de mon quotidien que j’irai tenter de trouver le sommeil en espérant que le lendemain matin sera un autre matin.
Celui de la joie et de l’espoir, celui qui vous ferait croire que vous pouvez réussir chaque défi de votre vie en une seule matinée, celui qui vous portera tout au long de votre journée, celui qui sera plein de richesses vous faisant savourer votre présence sur terre.
En attendant, fatigué d’avoir dormi, je calmerai mes pensées en croyant au changement de demain.
Bref, ce matin j’ai pleuré.