Le regard des autres
J’ai toujours eu peur de l’avis des autres. Depuis toute petite, je suis conditionnée à leur plaire. Je suis une femme. La société nous contraint de respecter certains codes, styles vestimentaires, manière de s’exprimer, caractère, corps. Depuis mon plus jeune âge, je suis ronde et j’ai souvent eu des moqueries, pas de modèle à mon image, des régimes forcés par ma famille sans même avoir de troubles du comportement alimentaire.
Des surnoms humiliants, la petite grosse de la famille. Si on prend ma situation d’un point de vue externe, ce mot ne devrait pas être péjoratif. Pourtant, il l’est. J’avais les cheveux tirés, bouclés, personne auprès de qui m’identifier. Je n’étais pas une poupée, j’étais sauvage. Peu importe ce que je faisais, je n’étais pas assez féminine, et donc, je n’étais pas une femme.
J’ai reçu très peu d’attention des hommes à part quand les rondeurs se sont réparties dans des endroits du corps sexualisés. Dans chacune de mes écoles, je me suis faites harcelée pour une morphologie dont je ne suis pas maître. Jusqu’à ce que je sois rongée par ce que l’autre pense. Au point où je ne pouvais plus me regarder dans un miroir, au point où je ne trouvais plus de quoi me complimenter, au point où j’ai perdu toute confiance en moi. J’en suis au point où je ne suis plus moi-même mais ce que les autres voudraient que je sois
Auteure : Léna, 17 ans
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.